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Citations sur Scintillation (79)

Au bout d’un moment, quand les enfants ont commencé à disparaître, de nouvelles hypothèses ont été émises. Les garçons étaient tombés par hasard sur l’un de ces locaux secrets et avaient succombé à un nuage de gaz mortel ; ou bien ils avaient été enlevés en vue de tests, soit par des scientifiques officiels ultra-secrets, soit par des extraterrestres qui tenaient l’usine en observation depuis des décennies. Morrison sait depuis toujours que ce ne sont là que des suppositions oiseuses, bien sûr, car il connait la vérité sur les disparitions. Ou, plutôt, il connait la vérité dans un cas, étant donné que, par une froide soirée d’automne, sept ans plus tôt, il a eu la malchance de trouver Mark Wilkinson pendu à un arbre, à quelques mètres de l’endroit où lui-même se trouve à présent.
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Pourtant, si on veut rester en vie, ce qui n’a rien de facile dans un endroit comme celui-ci, il faut aimer quelque chose et la seule chose que moi j’aime, c’est l’usine chimique. Enfin bon, ça et les livres. J’aime les livres. Dans un endroit comme celui-ci, c’est presque aussi dingue que de dire qu’on aime l’usine, mais au moins c’est à peu près normal. Alors qu’on n’est carrément pas normal, on est carrément dingue si on aime l’usine.
En fait, je sais que tout le monde dit qu’elle est dangereuse, qu’elle nous rend tous malades, qu’on aurait dû la raser il y a des années et nettoyer tout l’est de la péninsule au lieu de le laisser pourrir sur place – et tout ça, c’est vrai, je sais, mais il faut quand même admettre que c’est beau. Il y a sans doute des endroits d’une beauté plus évidente au Canada ou en Californie, où il y a des jardins et des parcs avec des lacs transparents et de vrais arbres vivants, sans histoires, avec des feuilles d’automne et tous les trucs qu’on voit à la télé, mais nous on n’a pas ça. Tout ce qu’on a, c’est l’usine. On n’est pas censés y aller et j’imagine que la plupart des gamins n’y vont pas, mais il y en a plein qui le font quand même.
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Tout le monde pensait que l'usine était une chose horrible, qu'on devait enfin démolir tout ce qu'il en restait et construire quelque chose de nouveau sur la presqu'île, mais c'était prendre le problème à l'envers : c'était prendre le problème à l'envers : c'était la ville qu'il fallait démolir, l'Intraville et l'Extraville, les alignements d'immeubles et les villas, les pauvres et les riches, tout. Il fallait tout abattre et recommencer, sans doute dans des cabanes et des huttes en terre, pour que les gens puissent réapprendre à vivre, au lieu de se contenter de regarder la télé à longueur de journée en laissant leurs gamins faire n'importe quoi. Il fallait transférer les gens plus loin sur la côte et leur apprendre à pêcher, leur donner de petites parcelles de terre à cultiver, des petits lopins, quelques outils et un ou deux sacs de graines, et il fallait les laisser pendant une génération, les laisser apprendre à vivre et à éduquer leurs enfants. Il ne fallait pas plus que ça. Une seule génération, et ils auraient acquis de nouvelles compétences, de nouvelles habitations, de nouvelles histoires. Alors ils pourraient commencer à s'en aller plus loin, quelques-uns à la fois, à s'en aller dans le monde pour éduquer les autres, nomades magnifiques, allant de place en place, ramenant le plaisir d'être en vie.
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Le bonheur est toujours entaché d’autre chose : souci, peur ou juste la sensation idiote qu’on ne le mérite pas vraiment et que c’est donc sans doute une sorte de piège. (p.149)
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C'est comme ça que marche le monde. Les méchants gagnent et les autres font semblant de ne pas avoir remarqué ce qui se passe, histoire de sauver la face. C'est dur d'admettre qu'on n'a aucun pouvoir, mais il faut s'habituer à cette idée. Ça sert à ça, l'école, bien sûr. C'est là pour nous former à la discipline vitale de l'impuissance.
(...) C'est vraiment typique de la façon dont marche le monde : les gens qui adorent les livres, ou autre, n'ont pas les moyens de s'en acheter, pendant que les gens bourrés de fric font des études commerciales pour pouvoir gagner encore plus d'argent et maintenir les liseurs de livres dans l'impuissance. p 98-99
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Certains mouraient de causes inconnues qui le resteraient à tout jamais, aucune instance sur terre ne tenant à en déterminer la nature. L'Intraville n'était pas un endroit sain où vivre ; l'ennui, c'était que la plupart des gens n'avaient aucun autre lieu où aller. C'est pourquoi tant d'habitants mouraient aussi de choses qu'aucun médecin n'aurait su diagnostiquer : déception, colère, peur, solitude. Absence de contact. Absence d'amour. Silence. Autrefois, même les généralistes les plus endurcis parlaient de morts causées par un coeur brisé : aujourd'hui, la cause d'un décès se devait d'être un peu plus officielle. p 40
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Le monde entier, l'univers au complet, est vide, dénué de poids, sans forme ni substance. Tout se dissout, devient immatériel, et l'unique donnée tangible qui subsiste est ce qu'il recherche. Puis il trouve, et ce n'est rien, ou plutôt de la lumière, non pas une lumière mais la lumière, juste une scintillation qui croît et forcit à mesure qu'elle l'encercle puis l'enveloppe jusqu'à ce qu'il se laisse entièrement glisser dans cette immense, magnifique blancheur.
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Tout ce qu'on a, nous les pauvres gens, c'est la bibliothèque municipale.
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Evidemment, le contraire de l'école c'est les livres.
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Quand John est arrivé à la bibliothèque, j'étais presque à court de textes à lire, l'étape juste avant les sniffs de colle et la délinquance juvénile. Ou, pire encore, les mémoires de célébrités.

C'est alors que j'ai découvert Marcel Proust
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