Citations sur Nymphéas noirs (383)
-Justement ! On ne t'a pas appris qu'il faut toujours se méfier des amalgames, Sylvio ? C'est le b;a;-ba du métier. Surtout lorsqu'ils nous sont fournis par un bienfaiteur anonyme.
"Regardez ce parc, inspecteur, les roses, les serres, le bassin. Je vais vous révéler un autre secret. Giverny est un piège ! Un merveilleux décor, c'est certain. Qui pourrait rêver de vivre ailleurs ? Un si joli village. Mais je vais vous avouer : le décor est figé. Pétrifié. Interdiction de décorer autrement la moindre maison, de repeindre un mur, de cueillir la moindre fleur. Dix lois l'interdisent. Nous vivons dans un tableau ici. Nous sommes emmurés ! On croit qu'on est au centre du monde, qu'on vaut le déplacement comme on dit. Mais c'est le paysage, le décor, qui finit par vous dégouliner dessus".
Quand tu regardes un Nymphéas de Monet, tu as l'impression, comment dire, de t'enfoncer, d'entrer dans un puits ou comme dans du sable, tu vois ? C'est ce que voulait Monet, de l'eau qui dort, l'impression de voir défiler toute une vie...
Elle s'échappe vers la classe. Le mauve clair de ses iris continue de couler longuement sur les pensées de Sérénac, déformant toute la réalité de ce qu'il a entendu, la recomposant en un tableau étrange, brossé de traits de pinceau désordonnés.
C'est vrai, à 6 heures du matin, le site fait encore illusion. J'observe devant moi un horizon vierge fait de champs de blé, de maïs, de coquelicots. Mais je ne vais pas vous mentir. La prairie de Monet, en réalité, désormais, presque toute la journée, c'est un parking.
Elle lui explique que chaque coin de rue de ce village , presque chaque maison, chaque arbre, aussi, est conservé et admiré quelque part à l'autre bout de la planète, dans un musée prestigieux, encadré et verni. Peinture d'origine contrôlée ! From giverny, Near giverny. Normandy.
- Ici, précise Stéphanie dans un sourire un peu étrange ce sont les pierres et les fleurs qui voyagent...pas les habitants !
On finit toujours par oublier. On oublie la boucherie, on oublie la barbarie et on admire la folie.
Un banc ! crie Sylvio. Un banc avec son nom, sa date de naissance et celle de sa mort, scellé face à la falaise de laquelle elle s'est jetée. C'est la tradition à Sercq, pas de cimetière, pas de tombes, juste un banc de bois sur lequel est gravé le nom du sercquiais disparu, un banc public, posé au beau milieu de la nature, face à la mer...
(p.166)
C'était le 13 Mai 2010, le jour où tout a basculé, le jour où un vieil homme sur son lit de mort se confessa. Juste quelques aveux, avant de mourir...
Cela dura une heure, à peine. Une heure pour écouter, puis treize jours pour se souvenir.
"Tu veux vraiment me faire croire que tu collectionnes les barbecue ?
Je ne vois pas où est le problème... On doit même être quelques milliers de fugicarnophiles dans le monde..."
(p.112)