Ce livre a 2 grandes qualités à mes yeux :
1) Il est écrit par
Michel Bussi, et quoi qu'en disent les critiques, je n'ai pas lu un livre de
Michel Bussi qui ne me retourne pas le cerveau ;
2) Il se déroule en Auvergne et je suis auvergnate (et chauvine).
Je me suis jetée sur le livre comme un bougnat sur le Saint-Nectaire, et au vu de ma note, l'incursion a été franchement réussie.
Mais commençons quand même par la minute râlerie, on commence dans 3, 2, 1....
Pourquoi faut-il absolument aligner tous les clichés possibles et imaginables sur des régions pour faire passer un message ?
Alors oui, on sent vraiment l'affection de Bussi pour les lieux qu'il a sûrement dû visiter pour le bien du roman. Mais était-on forcé de checker le bingo du parfait petit basque ou du parfait petit auvergnat pour chaque personnage ?
Maddi mange des yaourts de brebis avec de la confiture de cerise noire au petit-déjeuner, après sa petite séance de surf matinale, et va sûrement enfiler son béret basque à la 1ere occasion.
Arrivée en Auvergne, les habitants ne mangent que des plats archi typiques de la région, à croire que les pâtes carbo n'ont jamais franchi la chaîne des Puys.
Saint-Nectaire à tous les repas (même si j'approuve évidemment ce choix, car le Saint-Nectaire, c'est la vie. CQFD), un des personnages s'appelle d'ailleurs Nectaire (franchement ? On pouvait pas l'appeler Didier, ou Roger non ?), entre collègues les gens font une petite pause goûter autour d'une flognarde, un gâteau aux pommes que je n'ai même jamais mangé (j'en ai parlé à mon paternel, auvergnat et cuisinier - il cumule donc 2 belles qualités, en plus d'être mon paternel - qui a rigolé en me disant que c'était un dessert qu'on trouve très peu, et qu'on mange très peu aussi).
Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit :
Michel Bussi a vraiment à coeur de dépeindre cette région, sa beauté, ses habitants et ses coutumes et c'est un plaisir de lire un roman qui se déroule à Murol, qui est vraiment une très petite commune (mais charmante, avec en effet un vestige de château médiéval impressionnant).
Mais j'ai eu l'impression tout au long de ma lecture d'assister au "bingo régional" : et 1 point pour le saint-nectaire, 2 points pour la potée auvergnate, 3 points pour le Lac Pavin.
Pour terminer ce (très) long paragraphe, je trouve toutefois qu'un peu plus de nuances ne peut pas faire de mal, pour éviter d'entretenir les caricatures sur certaines régions, qui font parfois très mal. On sent que Bussi a voulu être bon élève, mais je peux lui assurer qu'un auvergnat qui ne mange pas de Salers pendant 1 journée ne se transforme pas en gremlins assoiffé de lait de vache.
[Minute râlerie terminée]
Rien ne t'efface prend donc place à Murol, petite commune du Puy-de-Dôme, où Maddi débarque dans l'idée de se rapprocher de Tom, ce petit garçon qui ressemble à 2 gouttes d'eau à son fils disparu.
Le roman est poignant et Bussi, comme il sait si bien le faire, est maître dans l'art de nous embrouiller jusqu'à la dernière minute.
Personnellement, j'ai arrêté de chercher à comprendre pour juste profiter, et me laisser emporter un grand coup par la révélation finale (en l'occurrence, les révélations finales).
La seule chose que je garde en tête, c'est que contrairement à
Guillaume Musso, le fantastique ne s'invite pas en général dans les livres de Bussi, et qu'il y a (normalement) toujours une explication logique.
J'ai lu ce livre à sa sortie en 2021 et je ne rédige cette critique qu'en 2024 : je conserve un souvenir vif de cette lecture, et je l'ai conseillé à de nombreuses reprises pour tous ceux qui veulent un page-turner efficace.
Petit avantage au fait de connaître la région : je garde une image très visuelle de ce roman, et notamment de ses scènes clé, ce qui a probablement joué sur ma mémoire à long terme.
Quoi qu'on en dise, je n'ai encore jamais été déçue d'un Bussi (même si j'en ai apprécié certains moins que d'autres), et
Rien ne t'efface est définitivement un de mes chouchous de cet auteur (malgré le personnage Nectaire qui mange du Saint-Nectaire, oui.)