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sur 1076 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un livre dont le titre m'interrogeait depuis longtemps.
Un titre étrange, et annonciateur d'un récit poignant.
Cette histoire, racontée par un enfant qu'on a enfermé, m'a rappelé ma lointaine lecture de la cicatrice, de Bruce Lowery par son côté américain.
Bien sûr, Howard Buten va plus loin, plus fort, plus profond.
Qu'a donc pu faire Gil de si grave qu'on l'ait mis aux Home des pâquerettes?
Le lecteur ne le saura qu'à la fin du bouquin...Astucieux de la part de l'auteur qui nous dit: "Entendons l'enfant d'abord" et qui renforce ainsi l'intérêt de ce parcours.
En attendant, Gilbert déroule sa jeune histoire d'avant les Pâquerettes...
Histoire emplie de cet humour subtil et involontaire et emprunt de poésie de son langage d'enfant.
Histoire qu'il entrecoupe de son récit de réclusion entre les mains des thérapeutes: Celui qui ne comprend pas le langage de Gil et celui qui parle enfant. Celui qui est confit dans sa science-certitude, et l'autre qui cherche et secoue.
Certaines scènes des Pâquerettes m'ont rappelées Vol au-dessus d'un nid de coucous, de Ken Kesey.
J'ai le coeur un peu serré en quittant Gilbert Rambrant après la dernière lettre du livre... Mais ce livre m'a fait du bien en me ramenant à une période lointaine mais sur laquelle toute vie se construit. Cette enfance, si sujette aux malentendus qui peuvent tourner aux drames.
Merci à Howard Buten, clown pénétré et bienveillant, dont je vais poursuivre la lecture de son oeuvre. Merci aussi, bien sûr, au traducteur du livre sans qui je n'aurais pas lu Quand j'avais cinq ans je m'ai tué.
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Gilbert, 8 ans surnommé Gil, est placé dans une résidence spécialisée, un centre psychiatrique pour enfants « Les Pâquerettes » pour avoir fait mal à son amie Jessica.
Dans cette résidence spécialisée, Gil est suivi par le psychiatre Nevele, un thérapeute aux méthodes plutôt désuètes, et également par le jeune médecin Rudyard aux méthodes plus avant-gardistes. Ce dernier prendra en affectation le petit garçon et réfutera les théories de Nevele.
A travers le langage de Gil, nous parcourons son histoire avec ses peurs, ses joies, ses colères, ses jeux d'enfant et surtout sa rencontre avec Jessica. Les circonstances qui l'ont amené au centre « Les Pâquerettes » ne seront jamais évoquées.
Gil, dépourvu de toute culpabilité, ne comprend pas son internement.

Une histoire basée sur un malentendu, une mauvaise interprétation des adultes, les choses sont tellement plus simples chez un enfant. Une mère qui voit dans l'acte d'un petit garçon une perversion mal placée, un psychiatre qui aboutit à la conclusion d'un dysfonctionnement mentale de l'enfant. Et pourtant ce n'est juste qu'un premier grand amour chaste entre deux enfants emportés dans leur univers innocent; une communion entre deux petits êtres pas encore touchés par les consciences morales qui distinguent ce qui est bien de ce qui est mal.
Une jolie histoire d'amour entre deux enfants qui voulaient jouer aux grands car parfois ça fait mal d'être petits...

« Vous n'avez rien compris docteur, et comme vous n'avez rien compris, vous n'êtes pas en mesure de l'aider à comprendre. Vous ne pouvez rien pour lui. Laissez-le rentrer chez lui. Il n'est pas fou, il n'est même pas bizarre. Nous avons trouvé l'ennemi, c'est nous ».

A trop vouloir analyser, on finit peut-être par perdre de son âme et de sa sensibilité.

Ce roman est une douceur qu'il était bon de pouvoir replonger dans l'insouciance de l'enfance à travers ce petit bonhomme tel que Gil, se balader dans son imaginaire héroïque, s'imprégner de sa délicate pureté et de retrouver cette âme enfantine le temps d'un livre.
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J'avais déjà, il y a longtemps, lu cette histoire d'un petit garçon de huit ans. Précoce? névrosé? C'est assez surprenant et l'histoire de cet enfant nous dérange sans aucun doute: l'incohérence des adultes apparaît nettement, même si nous savons qu'il est impossible d'agir autrement quand on est "une grande personne". le rêve est omniprésent dans le récit de Gil.
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La syntaxe écorchée peu rebuter mais c'est une belle histoire qui se cache derrière. C'est celle de Gil, un petit garçon qui se retrouve ne hôpital psychiatrique pour enfants après avoir fait quelque chose à Jessica, je ne vous dirais pas quoi pour ne pas gâcher la surprise, moment important dans ce roman qui marque le passage de la tendresse à la révolte. Non pas contre le petit Gilbert mais bien contre les adultes qui l'entourent, qui ne comprennent pas l'innocence qu'il y a dans ce geste, qui le juge avec des yeux d'adultes alors que c'est bien pour faire « comme les grands » qu'il a été puni. Ce jeune garçon apprend à ses dépend et bien trop tôt la morale des adultes, il va étouffer sous le jugement de ces derniers et perdre son innocence pourtant si chère.
Son plus gros défaut, selon moi, sont les divagations de Gil qui sont un peu trop nombreuses, j'ai parfois perdu le fil du roman mais j'avais toujours cette envie de découvrir ce qu'il a fait exactement à sa copine Jessica. Une fois su c'est la fin que je voulais découvrir. Ce livre est bouleversant, mature malgré un héros très jeune, et si le style rempli de fautes de syntaxes ne vous gène pas, vous découvrirez une histoire qui changera votre vision sur l'enfance.
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J'ai adoré ce roman car il est terriblement bouleversant. J'ai été émue par le langage de Gil, sa façon d'être. J'avais à tout instant envie de le prendre dans mes bras et de le rassurer. Aussi, j'ai trouvé l'attitude du psychologue Rudyard Walton très intelligente, contrairement à celle du Dr Nevele (quel naze!). Quant à la mère de Gil....(quelle conne!) C'était important pour lui de se déguiser et d'aller à cette fête ! En Superman en plus...(Tu n'aurais pas pu t'épiler un autre jour, franchement ! y a quand même vachement plus important !! Et puis au lieu de lui écrire des lettres débiles, va le voir et sers-le dans tes bras, dis-lui que tu l'aimes, ça c'est important.) Enfin, tout cela n'engage que moi, bien sûr.
Un magnifique roman, un de plus. Merci Howard et à bientôt.
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Ou comment la stupidité des adultes peut "tuer" un enfant... Un livre magnifique, vu à travers le regard de Gil, 5 ans. le ton est extrêmement juste, mais l'auteur a toute l'expérience nécessaire...
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J'avais lu ce bouquin aux jours de mon adolescence, il y a donc une trentaine d'années. Et je l'ai relu cette semaine. Incroyable ! Des phrases, des passages entiers m'étaient restés en mémoire ! Je crois que ce livre possède un caractère indélébile tant il marque l'affect de ses lecteurs.
Touchant, au plus profond de l'âme.
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Quand j'ai lu pour la première fois l'histoire de Gil, j'étais à peine plus âgée que lui ; aujourd'hui c'est mon fils qui a son âge. Et la transposition n'en est que plus forte, l'émotion plus violente.

Gil est un gamin hors normes, dont l'imagination trop riche et la soif de vivre perturbent, pour ne pas dire effraient son entourage. Ses parents, engoncés dans leurs principes étouffants, désemparés devant ce fils qu'ils ne comprennent pas, ne savent pas l'aimer, malgré une évidente bonne volonté de la manman. Alors quand il rencontre Jessica, une petite fille aussi lunaire que lui, c'est le coup de foudre, même s'il ne sait pas encore mettre de mots sur cet émoi. Mais pour les adultes bien-pensants, les enfants ne sont que de petits êtres incomplets, incapable de sentiments. Et c'est le drame.

Interloqué de se retrouver isolé dans la "Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes" à cause de ce qu'il a fait à Jessica, incompris par le corps médical qui prend son imagination pour une déviance et son amour pour un crime, Gil trouve un exutoire en écrivant son histoire sur le mur de la salle de repos.

« Il voulait voir s'envoler les minutes. »

Cette phrase écrite par une main étrangère résonne au coeur du récit. Sans savoir le formuler, Gil laisse transparaître son seul espoir de gamin grandi trop vite : devenir adulte, pour pouvoir s'extraire du regard réprobateur qui l'entoure.

Ce roman m'a toujours donné envie de hurler, de piquer comme Gil des crises de nerfs tant l'injustice y transpire de chaque mot. Je me sens tellement impuissante, tellement en colère contre ces médecins imbus d'eux-mêmes et agacée par ces parents incapables de remettre en question la parole médicale... Pour tout vous dire, je rêve d'aller casser la figure de l'horrible Dr Nevele pour lui faire ravaler son sourire arrogant et ses convictions rétrogrades ! Mais malgré tout ça, j'aime profondément ce texte qui est, à l'image de son auteur, Howard Buten, ou Buffo le clown, triste et poétique. Et brillant.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre... Je l'avais entamé puis abandonné sans doute déroutée par la forme du récit.
Le narrateur est un enfant de 8 ans, Gil, "hospitalisé" dans une maison pour enfants en service pédopsychiatrique. Il raconte avec ses mots d'enfant, d'enfant intelligent qui ne comprend pas toujours la logique des actes et des propos des adultes. Il a été placé là après avoir "fait quelque chose" qu'on ne veut pas nommer à une petite amie, Jessica. On a l'impression qu'il est vu comme un meurtrier psychopathe incontrôlable par les adultes et les médecins en particulier sans qu'ils évoquent et nomment clairement à l'enfant ce qu'ils lui reprochent... à part qu'il a profondément blessé et traumatisé à vie une fillette que Gil ne voit pas autrement qu'une camarade marginale qui lui ressemble et avec laquelle il s'est lié d'amitié et qui fait battre son coeur.
J'ai vraiment été choquée par la manière dont cet enfant et l'incident en question (qu'on découvre explicitement vers la fin) ont été traités et heureusement qu'un des soignants fait preuve de plus d'empathie, de psychologie et de pédagogie pour rassurer Gil qui n'a rien d'un fou...
C'est un texte fort à l'écriture originale. J'ai adoré la façon dont le garçonnet intègre les expressions toutes faites des adultes dans son discours !
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Ce court roman relate l'histoire d'un petit garçon autiste. L'auteur dessine parfaitement les symptômes de cette maladie : troubles d'interaction sociale (il parle à Jessica, alors qu'elle est absente), trouble de la communication verbale et non-verbale (il répète les phrases et mots qu'il entend sans toujours les comprendre) et comportement répétitifs (il ferme 50 fois la porte du placard et ne supporte pas les bruits de mastications, et, fait une fixation sur les odeurs). Au début de la lecture, on remarque que Gil est victime d'une très grande souffrance : « J'avais quelque chose de casser à l'intérieur ». Rapidement, il va comprendre cet état d'enfermement dans lequel le jette la Résidence. Il compare la résidence à « une prison pour ceux qui n'ont rien fait ». L'apparence a une haute importance dans son regard : il a honte de ses bleus au visage ; il trouve Mme. Cochrane « à dégobiller » ; il trouve les poils de nez du Dr. Nevele absolument ignoble. Sa psyché est particulièrement développée malgré tout puisqu'il est capable d'affirmer que les photos de Jésus ne sont pas des vrais puisqu'à cette époque, il n'y avait pas d'appareil photo. Ce qui contraste fortement avec sa naïveté lorsqu'il ne comprend pas pourquoi on devrait rire en lisant « ONRI ». Dès qu'il est contrarié, et ce surtout dès qu'il s'agit du sujet Jessica, Gil a de violents excès de colère le menant à être violent, envers lui (ceinture de contention) ou envers autrui (morsure, détérioration de mobilier … ). Très vite, on s'aperçoit que tout passe par le regard de Jessica : Jessica dirait « Oh, quel brave jeune homme ! ». Tristement, au fil de la lecture on vient à se dire qu'il est fou et ce sentiment est augmenté lorsqu'il dit que les autres enfants lui paraissent dérangés. Ne dit-on pas qu'un fou ne sait pas qu'il est fou ? de plus, l'auteur nous emmène dans une dérangeante et même désagréable perversion de cet enfant. On n'aime pas imaginer un enfant si jeune capable d'acte sexuel, même s'il le fait complètement inconsciemment. Aidé par les notes du Dr. Nevele, on en vient rapidement à penser que Gil frôle la sociopathie, voir la schizophrénie. On s'attend au pire quant à ce qui est arrivé à Jessica : la mort (« Il l'avait trainé dans la rivière et l'avait tué »). Rudyard inspire un apaisant sentiment de sérénité à Gil et obtiens facilement ses confidences (« Je suis différent des autres »).
Ce roman reste touchant, prenant et même émouvant, surtout dans la relation que Gil entretient avec Rudyard (Cf : épisode de la piscine) qui devient son seul repère alors qu'il reste privé de ses parents. de plus, son sentiment amoureux pour Jessica semble être sincère (« Je ne laisserais personne te faire du mal »).
On peut toutefois reproché à l'auteur un manque de clarté dans les flash-backs. Pendant un long moment, on a du mal à comprendre si les phases écoles se passent avant l'accident ou après. de plus, on ne sait pas réellement si cette école est une école normale ou une école spécialisée. En effet, les enfants ayant toujours une imagination débordante, on ne sait plus s'ils sont comme Gilbert ou s'ils ne font qu'être acteur dans une histoire inventée, le temps d'un instant.
La chute est particulièrement choquante, déstabilisante. En l'espace d'un instant, le lecteur se retrouve perdu dans une palette de sentiment différent : affection, colère, dégoût … Doit-on continuer à l'apprécier ? Doit-on le haïr pour ce qu'il a fait ? Doit-on oublier son état d'enfant pour le juger tel un adulte conscient de ses actes ?
Une oeuvre qu'on aime lire et qu'on aimerait oublier, tant il est déroutant.
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