L'auteur nous plonge dans une petite ville de l'Amérique profonde pour nous faire partager la vie simple de quelques-uns de ses habitants qui se connaissent depuis l'enfance. Butler nous parle d'enracinement, de l'attachement viscérale à une terre que la plupart n'ont jamais quittée. Il nous parle également d'amitié, du lien qui unit parents et enfants, d'amour, bref de choses élémentaires et universelles.
J'avoue que je suis assez mitigée au sujet de ce livre. A le lire, les bons sentiments, la loyauté, la fidélité, la sincérité apparaissent comme les valeurs les plus communément partagées par la population de cette petite ville - par opposition, d'ailleurs, à la société new-yorkaise, incarnée par le personnage de Chloé, une actrice en vogue, totalement artificielle et pleine de faux-semblants.
Il y a un côté réconfortant à passer un moment dans cet univers où l'entraide, le dialogue et la compassion font loi. Mais trop c'est trop. Comment croire à tant de bons sentiments ? Comment croire que les difficultés soient aussi facilement résolues (les frais de santé faramineux de l'un des personnages payés par son meilleur ami, certes fortuné puisqu'il est une vedette de la chanson, mais qui rachète aussi pour 1 million de dollars l'entreprise en faillite d'un autre «ami» pour lequel il n'a pourtant pas de véritable estime ; les conditions de vie des fermiers qui peinent à sortir la tête de l'eau sont tout juste suggérées, mais sans finalement être approfondies, comme si ça ne comptait pas vraiment... ). J'en passe et des meilleures.
Honnêtement, à l'heure où de plus en plus de personnes sont laissées sur le carreau, où l'individualisme se développe, où ceux «qui ont la chance d'avoir un boulot» sont littéralement essorés et où les batailles sont âpres dans les entreprises pour tenter de conserver les quelques acquis qui nous restent, en un mot à l'heure où notre quotidien est de plus en plus violent, ce livre a une petite saveur guimauve qui en irritera certains et qui agira sur d'autres comme un baume, c'est selon...
J'ai d'ailleurs été frappée par l'avis d'
Olivier Adam, cité en quatrième de couverture: il a pour sa part trouvé le livre magnifique. Pourtant pas exactement sa veine, si ce n'est qu'il parle lui aussi de la vraie vie des vrais gens. Comme quoi son âme n'est sans doute pas si noire que certains voudraient le croire... mais pour ma part cela fait bien longtemps que j'en suis convaincue !
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