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Elie Buzyn nous relate sa vie. En trois partie : vivre, survivre, revivre.
Il s'agit d'un témoignage, mais pas seulement un témoignage sur l'horreur de la guerre, du ghetto, des camps de concentration. Il témoigne en toute pudeur de ce qu'a été sa vie. Il relate sa vie dans le ghetto de Lodz, son passage à Auschwitz, la marche de l'enfer jusqu'à Buchenwald, mais tout cela sans rentrer dans les détails. Il explique aussi sa reconstruction, ce qu'a ensuite été sa vie, surtout sa vie professionnelle, ce qui l'a poussé à faire des choix. Mais au final, il n'entre pas dans l'intime. Sa vie est relatée, mais on sent qu'il garde pour lui tout ce qui a fait sa vie. Il a ce besoin de témoigner, mais il semble qu'il refuse de trop décrire l'horreur car la vie est plus importante. Par pudeur, par timidité, par peur de revivre ses moments. Laissons lui respectueusement ce côté sombre qu'il a vécu, parfois le souvenir fait encore trop mal pour l'énumérer... Il faut témoigner, sans forcément pouvoir tout transmettre.
Merci M. Buzyn pour votre leçon de vie, car il s'agit ici d'une leçon de vie.

Merci aussi aux personnes ayant témoigné en fin d'ouvrage de leur respect pour ce grand homme.
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Comment exprimer en pauvres mots l'intense émotion qui prend le lecteur aux tripes lorsque l'auteur décrit son parcours d'orphelin, au prix d'une remémoration douloureuse : sa famille assassinée, les vies de ses parents et de son frère Avram dont il portait la trace indélébile dans son destin : d'eux, il ne lui restait que le NOM, des êtres chers laissés sans sépulture ...

Lu d'une traite , c'est le portrait d'un des rares adolescents rescapés d'Auschwitz: là-bas la mort était partout , les gens mouraient de faim, de dénutrition , de maladies faute de l'hygiène la plus élémentaire en l'absence de savon...

Elie Buzyn , né à Lodz en 1929, , après une enfance très heureuse en Pologne subit l'indicible , la déportation , l'extrême violence, la souffrance physique, psychique, la dénutrition, , un néant difficile à supporter, l'affaiblissement, le délabrement , la maladie, à l'âge de quinze ans ———sans compter un comptage interminable , méticuleux et sadique des SS—— deux fois par jour, puis la Marche interminable sous les coups de matraque et les hurlements des hommes et des chiens en janvier 1945 , enfin l'arrivée à Buchenwald , camp de travail, de transit à ce moment - là ...

D'arrachements en exils successifs , une chape de plomb s'abattra sur lui pendant des années comme ce fut le cas pour d'autres rescapés à tel point qu'il ne pouvait ni ne voulait témoigner , ni en parler aux autres, même avec ses camarades, anciens déportés....


Même sentiment pour Simone V. Et d'autres dont j'ai lu maints témoignages comme s'ils avaient honte ...


Le souvenir de sa mère qui lui avait demandé de rester combatif l'aidera à se faire violence .


Il obtiendra son baccalauréat très tard, à cause d'une vie morcelée, une scolarité interrompue en 6 °, deviendra chirurgien orthopédique en souvenir des souffrances subies dans cette partie de son corps ... un médecin apprécié et reconnu...
En 1993, conscient de son mutisme , il prit conscience qu'il lui fallait témoigner : Une TRACE parmi tant d'autres.

Porté par les voix du passé , un voyage étrange : de la Mort à la Vie , il a reconstruit ailleurs ce qui a été détruit ....

Un document précieux , bouleversant , le récit d'un homme debout . ....

A lire si vous le pouvez ....., bien sûr !



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J'ai trouvé que ce 77ème anniversaire de la libération d'Auschwitz était le moment idéal pour lire ce témoignage d'Elie Buzyn que je possède depuis plusieurs mois.

Je trouve extraordinaire le parcours de tous ces hommes et femmes qui ont puisé dans l'horreur la force de faire des choses extraordinaires, comme cet homme devenu un médecin orthopédique d'une éthique très exigeante.
Sans doute est-ce en partie dû à son enfance très heureuse jusqu'à l'envoi dans un ghetto à 11 ans. Là, il a dû d'un coup devenir adulte et prendre en charge sa soeur aînée et ses parents anéantis par le meurtre pour l'exemple de leur fils aîné. Après le ghetto où il reste 4 ans faisant divers travaux pour subvenir aux besoins vitaux de sa famille, c'est l'envoi à Auschwitz où ses parents sont immédiatement dirigés vers le four crématoire.
Il bénéficie parfois d 'aide ou de conseils qui lui permettent de survivre.
Lorsque les Soviétiques avancent c'est l'évacuation du camp, les fameuses marches de la mort où la moindre faiblesse signifie une balle.
Et puis il y a le récit de l'accueil en France et de la recherche d'une voie. Et enfin le long chemin vers la capacité à en parler puis à accompagner des groupes à Auschwitz et enfin à rédiger cette trace qui restera au-delà de sa mort.
L'auteur ne s'attarde sur les sévices qu'il a endurés, d'autres l'ont fait, le sous-titre est explicite : vivre, survivre, revivre. C'est un récit tout en retenue pour montrer que la volonté nazie de détruire les juifs n'a pas toujours marché.

Je n'ai rien appris de nouveau sinon la réaction de hauts fonctionnaires à la proposition de De Gaulle de nommer pupilles de la nation 423 adolescents. “Ce sont des épaves humaines qui mettront 20, 30 ans à mourir aux frais de la nation.” Bravo à ces représentants de l'élite.

Le témoignage de cet homme est complété par celui de personnes qui le connaissent bien.

Il se lit en quelques heures, ce n'est pas le plus insoutenable alors n'hésitez pas.

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A 15 ans, quand la mort rôde jour après jour, comment peut-on survivre à l'innommable ?
Comment peut-on se reconstruire physiquement et psychologiquement lorsque l'on a vécu l'enfer des camps et la terreur permanente ?
De Lodz (Pologne) ou il est né en 1929, et après une déportation à Auschwitz, puis Buchenwald, Elie BUZYN, après 50 ans de silence
nous fait partager dans ce poignant livre « J'avais 15 ans – vivre, survivre, revivre » sa lente et longue« re-naissance » à cette monstrueuse déshumanisation.
Orphelin après la brutale rupture des liens familiaux - il verra exécuter son frère sous ses yeux, et ses parents seront « exterminés » dans les chambres à gaz - privé de jeunesse, privé des droits les plus élémentaires, le corps et l'esprit anéantis par les mauvais traitements, la maladie et l'absence de toute hygiène, comment surmonté cette barbarie nazie ?
L'engagement total dans sa vie professionnelle – il deviendra un éminent Chirurgien-Orthopédique – et dans sa vie familiale Elie BUZYN l'aideront à aller de l'avant et à surmonter ses séquelles multiples.
Ce livre est un passage de témoin avec ce récit tout en sobriété et pudeur qui nous montre la difficile réadaptation à « la vie normale ».
Et comme le dit Elie BUZYN dans un extrait : « Impossible de restituer de telles férocités. Les mots ou les images sont impuissants à décrire un tel chaos, une réalité à ce point inhumain. »
Je remercie BABELIO et les éditions ALISIO pour m'avoir fait partager ce devoir de mémoire, qu'il faut maintenir pour ne pas que ça recommence, car le MAL est difficile à éradiquer.

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Un nouveau témoignage pour moi, sur un vécu dans un camp de concentration nazi. Auparavant, il connait avec sa famille une descente aux enfers, le ghetto, l'assassinat de son frère en direct devant tous...
Ces récits racontent bien sûr la même chose, mais ils sont tous différents. chacun exprime son ressenti, comment ils ont réussi à survivre...
Un livre incroyable comme son auteur. Il reconstruit sa vie, ... d'abord la silence ... puis cette puissante volonté de forcer le destin.
Des rencontres qui vont l'aider... et puis sa famille proche...
C'est extaordinaire dont le corps peut endurer ces "choses", comment le corps enregistre, mémorise tout et réussi à survivre dans un dénuement total.
Il y a aussi le lien entre son métier et ce qu'il lui est arrivé aux pieds. (les pieds gelés et la marche mortelle juste avant la libération).
Puis ce corps arrive à se reconstruire, et lorsque l'auteur se blesse à la hanche, ce corps se souvient et se reconstruit de lui-même!
Tout cela est , je me répète, incroyable et extraordinaire.
Merci pour avoir eu le courage de raconter pour qu'on sache et n'oublie pas.
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Si j'aime énormément découvrir ce genre de témoignage, c'est à chaque fois très difficile émotionnellement.

Mais pour le devoir de mémoire, celui que nous avons tous de ne pas oublier les horreurs que d'autres que nous ont dû subir à cause de la folie de certains hommes, nous devons lire ce genre d'ouvrage. C'est dur, c'est violent, c'est percutant et émouvant, mais jamais, non jamais, nous ne devons oublier ou minimiser ce que ces personnes ont vécus.

Comme le dit si bien l'auteur, désolée je n'ai plus les mots exacts car je ne les ai pas noté sur le moment, mais à un moment, il dit que ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu, ce qu'il a subit, aucuns mots ni aucunes images ne seront jamais assez forts pour retranscrire toute cette époque horrible. Les mots utilisés sont pourtant déjà forts, mais c'est vrai aussi qu'une personne n'ayant pas vécu la même chose ne pourra pas réellement ressentir et comprendre ce que l'auteur a voulu transmettre.

Tellement de souffrance, tellement de douleur, et pourtant, Elie Buzyn ne parle pas de vengeance, il n'incite en rien à la violence lui-même. Son témoignage, il le divise en trois parties : Vivre, survivre, revivre. A la fin, nous avons même d'autres témoignages, mais cette fois, c'est sur l'homme qu'il est, celui qu'il est devenu malgré les atrocités. Celui de sa femme est particulièrement vibrant d'émotions.

Afin de ne jamais oublier, ce genre de livre doit absolument être lu, le sujet est clairement difficile, mais nous n'avons pas à nous plaindre finalement.
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Ecrire sa propre histoire est un devoir pour ceux dont le destin fut exceptionnel. Surtout lorsqu'il fut tragique.
Ce récit se situe dans la ligne des livres que j'ai déjà lus avec émotion comme « Au nom de tous les miens » de Martin Gray, « le pianiste » de Wladyslaw Szpilman ou plus récemment « Un franciscain chez les SS » de Géréon Goldmann.
C'est le témoignage d'un jeune juif de Lodz, 15 ans en 1944, rescapé de la déportation, son frère aîné assassiné sous ses yeux, ses parents gazés immédiatement lors de leur arrivée à Auschwitz, qui a survécu à la marche de la mort jusqu'à Buchenwald …
Plus que les horreurs du système d'esclavage et d'extermination auquel il a été soumis, c'est sa reconstruction acharnée, le destin d'homme résolu à survivre qui s'est donné pour mission de fonder une famille à son tour, transmettre afin que nul n'ignore, qui raconte les rencontres qui l'ont sauvé, aidé à transformer l'épreuve indicible en parcours de vie exemplaire.
Comme nombre de ces survivants de l'enfer, de moins en moins nombreux de jour en jour, il n'en a pas parlé pendant près de cinquante ans.
C'est son petit-fils qui l'a décidé en lui demandant de l'accompagner à Auschwitz pour se recueillir là où ses grands-parents avaient été anéantis. Chirurgien tardif - il avait été privé d'école depuis l'âge de 11 ans et raconte comment il réussit à passer le bac - mais reconnu, Elie a entrepris d'accompagner des groupes de jeunes et de témoigner, a consacré sa retraite à des missions humanitaires en Afrique.
C'est un livre court, construit de phrases sans emphase, taillées à la serpe, dans un style épuré, d'une surprenante simplicité. Son récit rend un vibrant hommage à son épouse Etty. Ils sont les heureux parents, entre autres, d'une fille médecin, une certaine Agnès …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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En moins d'une centaine de pages, Elie Buzyn nous fait découvrir le parcours de sa vie. Il divise son histoire en trois parties : vivre ; où il relate son enfance en Pologne et l'histoire de sa famille, survivre ; où il décrit l'arrivée de la guerre et sa déportation vers Auschwitz et enfin survivre ; où il écrit comment il s'en est sorti après les camps, ses études de médecine en France puis sa carrière de chirurgien.
C'est un récit touchant, pudique et bien sûr difficile lorsque Elie évoque toute l'horreur des camps et du drame qui a touché sa famille. C'est aussi un récit qui suscite l'admiration quant à la force d'ambition extraordinaire dont Elie a fait preuve pour entamer des études de médecine lui qui n'avait même pas le bac et qui a du surmonter un grand nombre d'obstacles et de difficultés (il a du aller passer le bac en Algérie !) afin d'entrer à la faculté. J'ai trouvé ça tout simplement incroyable.
Néanmoins j'ai trouvé l'ensemble du récit trop court et trop concis. Il y énormément de petits paragraphes par pages et on enchaine très rapidement d'un évènement à un autre... On survole un peu l'ensemble de sa vie. J'ai trouvé ça un peu dommage. Je sais, bien entendu, que chaque ancien déporté raconte son histoire comme il l'entend, mais en tant que lectrice j'aurais beaucoup apprécié, comme avec mes précédentes lectures du genre, avoir un récit plus long et plus fourni sur la vie personnelle (et pas seulement par rapport à la déportation).
Quoi qu'il en soit c'est un récit très intéressant, touchant et qui mérite d'être lu.
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Quelle critique peut-on faire après avoir lu un tel témoignage ? Telle est la question que je me pose à chaque fois.
Une chose est certaine : il est hors de question de critiquer le fond de ce livre, si ce n'est pour dire toute mon admiration face à la capacité incroyable de résistance et de résilience de l'auteur.
Quant à la forme, l'auteur nous raconte son histoire sans aucun pathos, ce qui n'empêche pas le lecteur d'être horrifié par ce qu'il découvre.
Un livre édifiant sur la bestialité de certains et la force de résilience de leurs victimes.
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Il est des lectures essentielles, comme celle-ci …

L'HISTOIRE

Août 1944. Après une enfance heureuse en Pologne, Élie Buzyn subit l'indicible : la déportation, l'assassinat des siens, Auschwitz puis la marche de la mort jusqu'à Buchenwald. Il a 15 ans.

Le camp est libéré le 11 avril 1945. Comment, alors, retourner à la vie ? Porté par les voix du passé, il reconstruit ailleurs ce qui a été détruit. Étrange périple de Buchenwald à la France, en passant par la Palestine et l'Algérie, étrange voyage de la mort à la vie.

Devenu chirurgien-orthopédiste, il s'engage auprès des laissés-pour-compte et de ceux que les nazis avaient voulu éliminer : témoins de Jéhovah, malades psychiatriques, personnes âgées… Un jour, il comprend qu'il est temps de témoigner.


MON RESSENTI

Une lecture émotion, une lecture de l'indicible … Les années passent et je n'arrive toujours pas à me remettre de tout ce que j'apprends de cette période, de cette extermination, de toute cette haine.

Ce livre c'est aussi, c'est surtout, la reconstruction. Chaque témoignage est essentiel, il porte l'espoir du « plus jamais » …


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