Ce tome comprend les épisodes épisodes 314 à 319 de la série Incredible Hulk, l'épisode annuel 14 et Marvel Fanfare 29, parus en 1986/1987. Tous les scénarios sont de
John Byrne, les illustrations également à l'exception du numéro annuel dessiné par
Sal Buscema.
Épisodes 314 à 319 et annuel 14 - Hulk est de retour d'un voyage dans d'autres dimensions. Il arrive dans le Colorado, après une réapparition au Canada (dans Alpha Flight classic 3, épisodes 20 à 29). Il se fait enlever par une personne qui en a après un échantillon de son sang. Puis comme souvent, il s'en retourne au Nouveau Mexique, près du site où a explosé la bombe gamma qui a transformé Bruce Banner en Hulk. Sur place il est capturé par Doc Samon (Leonard Samson) qui réussit par un processus scientifique inédit à séparer Hulk et Banner en 2 individus distincts, chacun avec leur corps et autonome.
En 1986,
John Byrne estime qu'il a raconté toutes les histoires qu'il avait a raconter sur Alpha Flight, et
Bill Mantlo arrive au terme de son passage sur Incredible Hulk qu'il a écrit du numéro 245 au numéro 313 (plus les annuels 10 à 13), soit de 1980 à 1985 (épisodes illustrés à plus de 90% par
Sal Buscema). Les responsables éditoriaux ont l'idée de les faire permuter : Mantlo s'occupe d'Alpha Flight à partir de l'épisode 29, et Byrne de Hulk à partir de l'épisode 314. Il propose une histoire pour l'équivalent d'un an de publication (12 épisodes), mais se fâche avec les responsables éditoriaux, et accepte la proposition de DC Comics de relancer Superman avec The Man of Steel.
En relisant ces quelques épisodes, il est visible que Byrne a une idée assez claire de ce qu'il souhaite faire subir au personnage. Il commence donc par le réinstaller dans les zones désertiques du sud des États-Unis, puis le sépare d'avec Bruce Banner. Il faut commencer par mettre le numéro annuel de coté. Pour cet épisode, Byrne s'est contenté d'étirer une histoire assez mine écrite à la manière de
Bill Mantlo (beaucoup de pathos, de culpabilité, de sentiments exacerbés pour une fin bien morale et édifiante) que
Sal Buscema a dessiné à sa manière un peu primaire (3 expressions maximums pour les visages, la moitié des visages avec la bouche ouverte, le minimum syndical pour les décors, etc.).
Une fois passé cet hommage à Mantlo, Byrne plonge tout entier dans les codes de la série. C'est ainsi que le lecteur assiste au retour en force de Doc Samson (il a même droit à un nouveau costume, tout en cuir rouge, très années 1980), au retour de Betty Ross, à une nouvelle itération des Hulkbusters (équipe composée de Craig Saunders, Carolyn Parmenter, Samuel LaRoquette, Armand Martel, et Hideko Takata), à la restauration en état de fonctionnement de la Base Gamma, et à une brève apparition de quelques Avengers des 2 équipes côte Est et côte Ouest (She-Hulk, également cousine de Banner, Iron Man, Wonder Man, Hercules et Namor). Coté histoire, le principe est donc de pouvoir opposer l'intelligence de Bruce Banner à la force brute de Hulk, en laissant planer le doute sur les liens subsistant entre les 2, et de développer la relation entre Betty et Bruce. Comme à son habitude, Byrne en a profité pour mettre Betty dans une situation initiale glauque et scabreuse. le tout se laisse lire sans déplaisir, mais sans élan de transport non plus. Byrne intercale dans chaque épisode, des scènes de combat démesuré d'Hulk contre ce qui lui tombe sous la main (assez souvent Doc Samson), sans que ça ne fasse avancer le schmilblick.
Coté visuel, Byrne a choisi une mise en page aéré, le plus souvent de 4 cases par page pour pouvoir rendre compte de la masse imposante de Hulk. Celui-ci est affublé d'un maillot de bain violet en guise de vêtement, c'est parfois un peu bizarre de penser que ce vêtement est à l'abri de toute déchirure. Il dessine des décors régulièrement, même si les scènes de combat dans le désert l'exonèrent régulièrement de cette partie du dessin. Il n'hésite pas inclure de nombreux débris et éclats, qui sont mieux mis en évidence par Keith Williams (encreur des épisodes 315 à 319) que par
Bob Wiacek (épisode 314). Il réemploie une technique déjà utilisée dans un épisode de Fantastic Four (numéro 277 dans Fantastic Four visionaries 6) : par alternance la moitié supérieure de chaque page de l'épisode 319 suit les destructions de Hulk, la moitié inférieure la discussion entre Bruce Banner et Rick Jones. Au fil des pages, plusieurs scènes s'impriment dans la mémoire du fait d'images marquantes : Ramón rassurant Betty Ross, Hulk assommant un cerf, la peau de Doc Samson brûlée, She-Hulk discutant d'un traitement de la dernière chance pour Bruce, avec son médecin, le nouveau costume ridicule de Doc Samson (l'armure rouge et argent d'Iron Man n'est pas terrible non plus), la logique basique et plausible des combats entre Hulk et Samson.
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Le numéro 29 de Marvel Fanfare est écrit, dessiné et encré par Byrne et il présente ceci de particulier qu'il est illustré uniquement de pleines pages dont Byrne ne se sert que pour mettre en avant la taille imposante de Hulk. À l'époque de sa parution, il s'agissait pour Byrne de montrer qu'il était autant capable qu'un petit jeune (
McFarlane ou Liefeld) de dessiner des pleines pages. À la relecture, cela devient un épisode particulièrement creux de 22 cases (autant qu'il y a de pages) uniquement destiné à exécuter froidement 2 supercriminels de troisième zone (Hammer & Anvil) dans la croisade de Scourge pour éliminer tous les personnages les plus ringards de l'univers partagé Marvel (pour plus de détails, il est possible de lire le recueil de Captain America Scourge of the Underworld). C'est d'ailleurs l'un des éléments scénaristiques les plus étranges : par 2 fois Hulk tue un individu.
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Ces quelques épisodes de Hulk par
John Byrne se laissent lire ou relire sans s'avérer fastidieux, mais sans être indispensables. La trame principale progresse lentement, émaillée de quelques moments inattendus. Les images apportent le lot attendu d'affrontements brutaux et basiques, spécialité de Hulk, sans grande trouvaille dans l'utilisation de la force du géant vert.