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Patricia Mulvihill (Autre)
EAN : 9781401270841
300 pages
DC Comics (06/06/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
In the 1990s, one of the most celebrated creators in comics history—the legendary John Byrne—had one of the greatest runs of all time on the Amazon Warrior!

Wonder Woman has built herself a fresh start in Gateway City. But when what seems to be an ordinary heist gone wrong turns out to be something much more sinister, Diana finds herself trapped and tortured on the hell planet Apokolips!

Just as terrifying, Wonder Woman learns of a d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Wonder Woman by Mike Deodato (épisodes 0, 85, 90 à 100) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il suffit d'être familier avec la version de Wonder Woman conçue par George Perez pour pouvoir apprécier ces histoires : Wonder Woman By George Perez Vol. 1. Il contient les épisodes 101 à 114, initialement parus en 1995/1996, écrits, dessinés, encrés et lettrés par John Byrne. La mise en couleurs a été réalisée par Patricia Mulvihill, seule tâche que Byrne ne pas réaliser car il est daltonien, par contre il dessine aussi les couvertures.

Épisodes 101 à 104 - Après avoir quitté sa mère en très mauvais terme et promis de ne jamais remettre les pieds sur Themyscira (Paradise Island), Diana décide de s'installer à Gateway City (une ville fictive de l'univers DC, calquée sur San Francisco). Dès son arrivée, elle intervient dans un combat de rue entre la police et des pilleurs de banque disposant d'un armement futuriste. L'enquête de Diana l'amène dans un entrepôt où elle retrouve Mike Schorr (le policier rencontré lors de l'échauffourée) qui a suivi la même piste. Ils constatent rapidement que c'est Darkseid en personne qui tire les ficelles de ce trafic d'armes.

Épisodes 105 à 108 - Diana postule à un emploi dans le musée d'antiquités culturelles de Gateway City. Elle y est reçue par Helena Sandsmark qui lui présente sa fille Cassandra. Après avoir stoppé une armure géante animée (avec l'aide de Cassandra), elle est contactée par un dénommé Theophilus Warly, se prétendant démonologue. Elle se retrouve à enquêter dans un mystérieux manoir, avec l'aide de Phantom Stranger. Épisodes 109 à 112 - Gateway City devient le lieu de manifestation de héros et de criminels décédés tels que Flash (Barry Allen, décédé dans Crisis on Infinite Earths) et Doomsday (la créature qui a tué Superman dans The Death of Superman). Que se passe-t-il ? épisode 113 - Cassandra Sandsmark a récupéré des sandalettes ailées et le bracelet d'Atlas et elle compte bien devenir la nouvelle Wonder Girl. Épisode 114 - Vanessa Kapatelis souffre d'horribles cauchemars dans lesquels Wonder Woman est une brute épaisse qui veut sa perte.

En 1995, John Byrne a dû mettre sa série Next Men en pause, faute de ventes suffisantes, dans un marché du comics en perte de vitesse. Il revient donc chez DC pour prendre en main cette série, et réaliser concomitamment Jack Kirby's Fourth World. Il a réalisé les épisodes 101 à 136 de Wonder Woman, avec Mulvihill, sans interruption, sans encreur additionnel. Il a succédé au tandem William Messner Loebs (scénariste) et Mike Deodato (dessinateur) qui avait proposé une interprétation personnelle du personnage, mais un peu dissonante, entre un féminisme sous-jacent, et des dessins très axés sur la plastique de Wonder Woman. Pour une fois, Byrne ne revient pas aux fondamentaux du personnage. Il ne cherche pas à réinstaurer la version très particulière de William Moulton Marston & Harry G. Peter. Il se fixe plutôt comme tâche de la réinstaller parmi les superhéros de premier plan de l'univers partagé DC, de prouver qu'il s'agit d'une superhéroïne avec qui il faut compter.

Pour prouver la stature de Wonder Woman, John Byrne commence par lui faire combattre Darkseid, une création de Jack Kirby, un despote semi-divin. La première histoire permet de voir que Wonder Woman est quasiment l'égale de Superman en termes de force brute (elle le répète plusieurs fois). Il se tient à distance de tous les plans racoleurs, et il réalise des cases attestant de la puissance physique du personnage. Dès le premier épisode, elle soulève un tank à main nue, puis elle résiste à la torture infligée par Desaad. Elle tient tête à Darkseid en combat singulier, et par la suite, elle affronte même une sorte de clone de Doomsday, la créature qui a tué Superman, voir The death of Superman. John Byrne réalise des cases de grandes tailles pour montrer l'importance de la présence physique de Wonder Woman. Il réalise des scènes de destruction massive pour prouver que l'héroïne tient sa position de la même manière que ses homologues masculins. Il n'hésite pas à strier sa peau de petits traits secs pour montrer qu'elle porte les traces des coups et des explosions.

D'une manière générale, l'auteur adopte une narration à destination d'un public de jeunes adolescents. Les cellules de texte sont copieuses et explicitent beaucoup d'éléments. Les personnages expliquent souvent leurs actions à voix haute. Ses illustrations sont à l'unisson de son scénario. le ton général de la série est celui de l'aventure à grand spectacle, sans prise de tête. Byrne a déjà adopté son style définitif depuis de nombreuses années : des mises en page inventives, des silhouettes presque toutes identiques (il fait un effort pour conserver l'aspect massif de Darkseid), des personnages qui montrent les dents de manière quasi systématique au travers de lèvres plus ou moins entrouvertes. Chaque page comporte une moyenne de 4 cases (densité peu élevée pour une vitesse de lecture accrue). Chaque épisode comporte une ou deux pleines pages mettant en valeur la force de Wonder Woman et son aspect guerrier. Les expressions des visages se répètent assez souvent et elles ne font pas dans la nuance. Pour cette série, Byrne a pris le parti d'un encrage qui accentue l'impression de d'esquisses ou de crayonnés. du coup tous les individus (sauf peut-être Cassandra) semblent salis par la poussière des combats et griffés en de multiples endroits. D'un côté Byrne remplit ses pages avec de nombreuses silhouettes, ou des décors imposants. de l'autre, le résultat fait penser à des crayonnés assez rapides, plus qu'à des illustrations sophistiquées. Un regard plus attentif sur les décors montre qu'en fonction de ce qu'il représente, Byrne a parfois un coup de crayon très efficace qui fait surgir une forme en quelques traits essentiels.

Le lecteur plonge dans un récit superhéros qui en assume les conventions. le dynamisme des mises en page permet de voir les personnages bondirent d'une case à l'autre, traverser le ciel, se retrouver projetés à grande distance sous la force des impacts. L'artiste s'implique dans ses descriptions, que ce soit le volume de décombres sur Themyscira, le nombre d'incunables dans la librairie de Warly, les éléments technologiques dans le laboratoire du professeur Julian Lazarus, ou encore les déformations dans le cauchemar de Vanessa Kapatelis. Il utilise les conventions visuelles des superhéros, que ce soit pour le costume peu pratique de Wonder Woman, mais très iconique, pour les représentations de Sinestro et de Flash. Il reproduit à l'identique les apparences du Demon (Etrigan) et du Phantom Stranger, personnages qu'il avait l'occasion de dessiner dans Action Comics lors de la relance de Superman en 1986. Tout du long de ces 14 épisodes, le lecteur prend plaisir à contempler ces démonstrations de superpouvoirs : les séquences de vol autonome de Wonder Woman, la distribution de torgnoles par Wonder Woman, la transformation de Jason Blood en Etrigan, les postures de Sinestro et Flash inspirés par leur version du Silver Age, la destruction massive générée par l'avancée de Doomsday, et même l'apparition le temps de quelques cases de Superman avec sa coupe de cheveux de type mullet.

Pour nourrir sa version du personnage, John Byrne a choisi de reprendre des éléments classiques de la mythologie de Wonder Woman, et d'y associer des créations de Jack Kirby pour DC. La première partie donne l'impression d'un grand coup de torchon sur Themyscira, sans trop se préoccuper des conséquences pour les amazones, qu'il s'agisse des moyens de la reconstruction, ou même du nombre de victimes. L'inclusion de Darkeid permet de positionner clairement Wonder Woman sur l'échelle de puissance. La participation de Jason Blood (Jack Kirby's The Demon) confirme que John Byrne reste déférent vis-à-vis de la puissance de l'imagination de Jack Kirby. Dans les 2 derniers épisodes, le scénariste va piocher dans les apports de George Perez à la série, que ce soit Decay, ou la présence de Vanessa Kapatelis. Il ne se contente pas de recycler ce que les autres ont fait avant lui. Afin de développer une identité propre à la série, il choisit la solution de créer une nouvelle cité fictive, à l'instar de Metropolis, de Gotham, de Central City (pour Flash), ou encore de Coast City (pour Green Lantern). Il crée également de nouveaux personnages, comme Helena et Cassandra Sandsmark, Mike Schorr et le mystérieux superhéros qui se fait appeler Champion.

Ces épisodes constituent avant tout une lecture de divertissement, avec des aventures à grand spectacle, utilisant les conventions des récits de superhéros, à commencer par les superpouvoirs et le règlement des conflits au cours d'affrontements physiques. Néanmoins, comme tous les autres scénaristes ayant écrit Wonder Woman, John Byrne ne peut faire autrement que de faire des choix quant à la représentation de Diana. Il se retient d'en faire un objet du désir. Il n'y a que dans le premier épisode où le lecteur la voit enlever son pantalon pour révéler son costume en dessous. Pour le restant des 14 épisodes, John Byrne proscrit toute posture et tout angle de vue ayant pour objet de titiller le lecteur mâle adolescent. Dans le deuxième épisode, il la soumet à la torture, mais le lecteur ne ressent pas de plaisir malsain à faire souffrir une femme : il s'agit de montrer son niveau de résistance, et d'insister de nouveau sur le fait qu'elle encaisse aussi bien que Superman.

Au cours de l'épisode 109, Cassandra fait observer à Diana que Mike Shorr semble n'avoir d'yeux que pour elle. Diana répond que c'est un problème qu'elle rencontre avec de nombreux hommes, y compris des compagnons de lutte, d'autres superhéros. Il fait ainsi remarquer qu'il est facile de ne voir en Wonder Woman qu'un objet, une femme magnifique. Il fait en sorte de la traiter comme une personne à part entière, et de mettre en veilleuse sa beauté exceptionnelle. Il s'amuse même à la faire côtoyer Mike Shorr qu'il montre comme étant un homme d'une taille assez petite, totalement effacé par la présence altière de Diana. Comme George Perez avant lui, l'auteur prend soin de mettre en avant des personnages féminins, puisque les 3 personnages principaux sont Diana, Cassandra et Helena Sandsmark. Il n'adopte pas une posture ouvertement féministe, mais il raconte une histoire dont les premiers rôles sont tenus par des femmes. En outre, il utilise une narration tout public, avec quelques rebondissements positionnant le récit dans un registre plutôt enfantin, à commencer par la double marque apposée par Morgan le Fay sur le crâne d'Etrigan, mais que ni Diana ni Phantom Stranger ne remarquent. Il investit également du temps pour développer une nouvelle Wonder Girl, transcrivant bien l'enthousiasme et l'insouciance propre au jeune âge de Cassie. le lecteur adulte peut trouver l'approche un peu naïve, mais il n'arrive pas à résister à la joie simple de Cassie.

Ce premier tome des aventures de Wonder Woman par John Byrne porte la marque de son époque, et même de la décennie précédente, avec une narration explicative appuyée, des bulles de pensée, et des conventions de superhéros encore un peu enfantine. Il bénéficie des dessins toujours aussi enthousiastes et énergétiques de John Byrne, d'une approche saine du personnage, éloignée de celle de ses débuts, mais aussi dépourvue de toute réification de l'héroïne. le lecteur adulte sourit devant les intrigues un peu trop linéaires et les résolutions faciles, mais il apprécie aussi l'hommage révérencieux et honnête fait aux créations de Jack Kirby pour DC. Il constate que John Byrne réussit son pari de redonner de la crédibilité à un personnage compliqué à écrire et à mettre en scène un personnage féminin de manière respectueuse, sans essayer de faire du féminisme pour les nuls. 4 étoiles pour une version sympathique et viable de Wonder Woman, 5 étoiles pour un lecteur entretenant une forte relation affective avec Diana.
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