On ne peut lire ce texte du XIV°s byzantin sans médiation, alors que sa lecture est indispensable à tout Orthodoxe qui désire comprendre ce qui se passe dans la Liturgie dominicale, et à tout curieux qui souhaite connaître un christianisme préservé des modes. Il faut donc en passer par les introductions et les commentaires des pères jésuites (et un dominicain), savants irréprochables mais absolument catholiques, et de ce fait extérieurs à la logique propre de l'Orthodoxie. La lecture de Cabasilas s'en trouvera gauchie, ou du moins orientée dans un sens qui n'est peut-être pas le sien à l'origine, même si l'auteur, lit-on dans la préface, s'est refusé à entrer dans les débats théologiques de son époque entre Latins et Orthodoxes. Malgré toutes ces précautions, on lira son texte avec plaisir et profit, car il suit fidèlement le déroulement de la Liturgie en en expliquant les "rites" de cette cérémonie, qui ne sont pas des gestes gratuits, mais des actes lourds de sens. Je n'ai pas le niveau de grec requis pour apprécier la beauté de la langue de Cabasilas, sa "katharevoussa", langue néo-classique impeccable et élégante.
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XXI. De l'oraison qui accompagne l'hymne Trisagion et des acclamations sacrées ("Soyons attentifs ! Sagesse ! Debout !")
... L'hymne terminé, le prêtre invite tous les fidèles à se tenir debout sans négligence ni nonchalance, à prêter attention à ce qui s'accomplit et à ce qui se chante : car tel est le sens du "Proskhômen" ("Soyons attentifs"). Puis il souhaite à tous la paix et rappelle la sagesse avec laquelle il convient d'apporter son attention aux saints mystères. Quelle est cette sagesse ? C'est l'ensemble des pensées en accord avec la liturgie, avec lesquelles il faut voir les rites et écouter les paroles, pensées pleines de foi, qui n'ont rien qui vienne de l'homme.
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