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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Senyoría / Sa Seigneurie

J'attendais beaucoup, je l'avoue, de ce roman, tant on m'avait vanté le "Confiteor" qu'écrivit par la suite son auteur. Eh ! bien, peut-être en ai-je trop attendu ou peut-être n'était-ce pas l'heure de ce livre. Je m'y suis pourtant cramponnée, du mieux que j'ai pu, parvenant même à le terminer - je déteste ne pas achever un livre. N'empêche, vous n'aurez droit à aucun extrait car, franchement, je n'ai trouvé dans tout ça que vide affreux et ressassements sans imagination.

Inutile d'affirmer que ce sont mes gènes castillans qui ont parlé. D'abord, il y a des auteurs catalans que j'aime beaucoup, telle Dolores Redondo, dont je dois à tout prix achever la remarquable trilogie policière, toute en subtilité, humanité et originalité. Ensuite, j'avais acheté "L'Ombre de l'Eunuque", du même Cabré, au moins l'année dernière, c'est vous dire. (Si je ne l'ai pas encore lu, c'est parce que je n'en ai pas trouvé le temps et que, en 2016, je me ressentais encore un assez de mes traitements divers.) J'ajouterai que "Confiteor" reste dans mes projets.

Mais "Sa Seigneurie" ne passe toujours pas.

L'action se situe en 1799, à Barcelone, et met en scène don Rafel Masso, le Régent de la ville pour la Couronne d'Espagne. Marié, par convenance, comme toujours dans ce milieu-là, à une donya Maríana plus occupée de la Confrérie du Sang - une confrérie religieuse - et des bondieuseries auxquelles la Barcelone moderne, sous la dictature de l'Extrême-gauche, semble avoir provisoirement renoncé - et ce pour le plus grand malheur de la Catalogne - que du devoir conjugal, Masso a longtemps collectionné maîtresse sur maîtresse. Son autre passion : observer le ciel et rêver aux étoiles. Bien que représentant la plus haute autorité civile de la province, il est, dans ses bureaux, entouré des pires ennemis qui soient, chacun cherchant à chiper la place de son supérieur, cela à n'importe quel prix ... Vous imaginez l'ambiance ... :o(

Une nuit, alors qu'il s'amène sans prévenir chez "sa petite Elvireta", une maitresse d'humble condition à qui il a loué une maison décente pourvu qu'elle ne se consacre qu'à lui-même, il tombe sur la jeune femme avec deux hommes tout nus dans sa chambre - cette chambre que don Rafel n'était pas loin de considérer comme sainte, attendu qu'elle abritait ses ébats avec Elvira, laquelle, évidemment, ne pouvait que l'aimer, lui, son Rafel, avec sa calvitie, son âge certain, sa fortune conséquente et ses prouesses sexuelles défaillantes. Et don Rafel se laisse aller à un geste pour le moins malencontreux : il tue la pauvre Elvira. Certes, il a vu rouge et le crime n'était pas prémédité. Mais n'empêche qu'il faut bien en faire disparaître les traces ... Pour ce faire, il recourt aux services d'un homme de confiance, qui n'est autre que son jardinier - et c'est là sa seconde erreur, on l'apprendra tout à la fin.

Après ça, c'est une cantatrice française, originaire d'Orléans, la Desflors, qui, venue en représentation à Barcelone, est retrouvée assassinée dans la chambre de son hôtel. le problème, c'est que la dernière personne à avoir été vue avec elle est un pauvre jeune homme, musicien de son métier, Andreu Perramon, qui, ce soir-là, avait entre les mains un paquet de lettres dont il serait trop compliqué de vous expliquer l'histoire et parmi lesquelles le lieutenant de police découvre des billets qui, pour diverses raisons, vont permettre de mener ce parfait innocent à l'échafaud pour un meurtre qu'il n'a pas commis. (Et parmi les diverses raisons, certaines touchent don Rafel, lequel ne peut, dans ce cas précis, que faire condamner un homme qu'il sait innocent : c'est lui ... ou c'est Andreu. Lui a tout, Andreu n'a rien et, par conséquent, n'est rien : le choix est simple, me fais-je bien comprendre ou préférez-vous que je demande à notre Président actuel de vous faire un dessin ?) ;o)

C'est avec une méticulosité digne d'un peintre que Cabré s'acharne à nous décrire les autorités catalanes dépendant des Bourbons d'Espagne - le favori en titre à la cour est à l'époque Godoy, et le pouvoir repose surtout entre les mains de ce monsieur grâce aux faveurs de sa maîtresse, la Reine - la corruption qui règne dans tout ce beau monde, les injustices criantes existant entre les personnes qui ont des relations et celles qui n'en ont pas, le petit monde bien à part, à la fois lubrique et sadique, du clergé, les exactions de la police d'Etat ... C'est triste, c'est sombre, c'est noir, c'est navrant ... Mais je n'y ai entrevu nulle puissance. Masso est un pauvre type, les autres ne valent guère mieux et même les "gentils" sont horriblement faibles.

J'ajouterai que le roman ne décrit rien de bien nouveau sous le soleil - de Catalogne ou d'ailleurs.

Ce fut, pour moi, une déception complète, émaillée de quelques petites descriptions poétiques assez bien troussées cependant, ainsi que de rares petites phrases qui portent.

Finalement, me suis-je dit, c'est peut-être un fond de tiroir de l'auteur, pressé par son éditeur. Ce sont des choses qui arrivent. Nous verrons bien à l'usage si "L'Ombre de l'Eunuque" et "Confiteor" sortent un peu plus de l'ordinaire. Je vous tiens au courant. ;o)
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