AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 343 notes
5
50 avis
4
53 avis
3
20 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes en Sicile, dans le quartier de Borgho Vecchio, constitué d'un dédale de rues enchevêtrées face à la mer, où le paradis et l'enfer se mêlent.
Mimmo, le fils du charcutier qui a discrètement trafiqué la balance, est secrètement amoureux de Céleste ; il murmure à l'oreille de Nana, cheval qui va concourir dans des courses illégales. Cristoforo, le grand copain de Mimmo, lui se fait frapper tous les soirs par son père abruti par la bière, au vu et au su de tout le quartier qui ferme les yeux et monte le son de la télévision pour ne pas entendre les râles de ce gamin. Céleste, quant à elle, est la fille de Carmella, une prostituée reléguée sur le balcon pendant que sa mère travaille avec les hommes du quartier. Et enfin Totò, le petit bandit, resquilleur, voleur à la tire qui courre plus vite que son ombre armé d'un pistolet caché dans sa chaussette, et qui échappe à toutes les rafles de la police. Voilà pour les principaux personnages, tous empreints d'une grande sincérité et dont la naïveté qui caractérise les enfants les a quittés il y a déjà bien longtemps semble-t-il.
Les fins de mois sont parfois difficiles, la misère sociale et morale affleure à chaque ligne, tout comme les odeurs de ce quartier populaire.
L'écriture, à la fois brute et d'une grande sensibilité, est parfois tellement enlevée, voire poétique, que même sans avoir jamais mis les pieds à Palerme, on hume l'odeur du pain (quel chapitre !) ou du poisson à travers les ruelles inextricables de ce quartier.
L'auteur réussit l'exploit de nous captiver avec un savant mélange de réalisme parfois cruel n'excluant pas l'humour et la tendresse. Bravissimo
Commenter  J’apprécie          50
Dans le vieux quartier populaire de Palerme, une fable surprenante, enlevée et violente, tragique et drôle, en une écriture fort rare.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/11/17/note-de-lecture-borgo-vecchio-giosue-calaciura/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          50
Le Borgo Vecchio, c'est un quartier populaire au coeur de l'Italie d'aujourd'hui.
Dans ce quartier, Mimmo et Cristofaro sont les deux enfants amis pour toujours que rien ne pourra jamais séparer. Sauf peut-être le malheur de Christofaro, qu'on entend pleurer tous les soirs dans le quartier sous les coups de son père. Pour Mimmo, la souffrance de son ami est une infamie, il s'en confie à son précieux cheval de course, Nana.
Mais le Borgo Vecchio, c'est aussi Carmela, qui travaille dans son appartement sous le regard de la Vierge et sous les caresses des hommes.
C'est Toto, le voleur le plus insaisissable de la ville, que tous les enfants, Cristofaro en tête, veulent avoir comme père.
C'est, comme dans toute tragédie brillante, un traître, une jeune fille à l'innocence massacrée, et des drames que seule la vie peut créer.
Borgo Vecchio, c'est l'histoire du réel le plus barbare décrit avec les mots les plus beaux et les plus intimes qui soient. C'est une histoire qui ne peut pas laisser de marbre parce qu'elle ne s'embarrasse pas d'espoir, ce sentiment qui n'existe que dans les romans de gare.
Commenter  J’apprécie          50
Servi par une écriture très poétique, Borgo Vecchio nous entraine dans un quartier pauvre de Palerme où le temps s'écoule au rythme des pleurs du petit Cristofaro battu par son père, des volets de Carmela la prostituée qui s'ouvrent et se ferment, il y a aussi Mimmo et son cheval Nana, le superbe Toto, voleur, mafieux... entre conte et tragédie, ce roman court m'a totalement envouté. Si un roman sur l'amitié entre deux enfants dans un quartier pauvre italien peut faire songer à l'amie prodigieuse, seules ces descriptions sont un rapprochement, le traitement est assez différent et l'écriture de Calaciura mérite à elle seule qu'on se penche sur ce roman.
Commenter  J’apprécie          40
Trois mômes : Mimmo, l'emmerdeur, ainsi surnommé dès la naissance par son père, Cristofaro son meilleur ami, à la vie à la mort, souffre-douleur d'un père alcoolique et Céleste, fille de Carmela la prostituée du quartier.
Le quartier Borgo Vecchio, le coeur battant de Palerme, où la pauvreté est le lot de la majorité de ses habitants.
Le système d'règne, une chape de silence recouvre les exactions des uns et des autres, Cristofaro peut se faire massacrer à la nuit tombée, tous les jours que le Bon Dieu lui octroie sans que son bourreau ne soit dérangé.
C'est ainsi que vit le quartier dans une effervescence où tout se bouscule, tout se charrie, tout se sait, tout se tait.
Ces trois enfants sont solidaires et se construisent une vie d'adultes non pas avec des modèles mais contre le modèle que leurs parents devraient leur offrir.
Alors ils ont des admirations atypiques, dues au rêve d'aventures.
Leur héros Toto le voleur, celui qui cache une arme dans sa chaussette. Il est gentil Toto et haut en couleurs.
Nana le cheval est elle aussi une figure emblématique.
L'auteur nous propose une fresque où se quartier s'incarne, il se dresse dans notre esprit, il nous envahit. La vie grouille, elle est odorante, l'odeur du pain du boulanger emplit nos narines, fait battre notre coeur plus vite. Ces sensations olfactives mettent du baume sur les blessures occasionnées par cette lecture.
Ici l'enfance n'est pas une période d'innocence, tous coupables, seule note de tendresse, celle portée par la veille attentive de ces trois enfants entre eux. Mimmo rêve de tuer le père de Cristofaro, et Cristofaro amoureux transi de Céleste rêve de la libérer de son balcon-prison.
Les phrases de l'auteur sont longues. Elles impriment au lecteur un rythme particulier, qui lui donne l'impression d'être emporté par un vent d'automne qui pousse les feuilles mais aussi les fait tourbillonner et frémir.
L'histoire de ce quartier est semblable à ce tourbillon fougueux, magnétique avec ses éclats de lumière et de noirceur.
Un souffle épique, une musicalité du murmure au grondement, enveloppé d'un parfum de pain qui vous réchauffe.
J'ai aimé cette langue particulière, si vivante et vibrante.
Une belle couverture pour une édition Notabilia fort réussie.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 26 octobre 2019.

Commenter  J’apprécie          42
Dans "Borgo Vecchio", Giosuè Calaciura raconte l'histoire d'un quartier sicilien avec tous ses petits trafics, ses joies et ses peines. A travers les yeux de trois enfants, Mimmo, Cristofaro et Celeste, on découvre ses habitants et ses habitants.
Un roman bouleversant.
#BorgoVecchio #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          40
Photo de profil de ptit_cake
ptit_cake
Bonjour à tous amis lecteurs!
Aujourd'hui je vous présente un autre trésor des @editionsnoirsurblanc

Il s'agit de Borgo Vecchio de Giosuè Calacura (@supermariobooks si tu passes par là tu verras ce livre est une pépite de la littérature italienne).

Borgho Vechio est un quatier pauvre de Palerme, il sera décor et protagoniste de notre histoire.

Nos héros ? Deux garçons, deux amis pour la vie, Mimmo et Cristofaro.
Mimmo se laisse aller à la contemplation de la belle et studieuse Céleste, perchée quelle que soit la saison sur son balcon en attendant que sa mère, Carmela, reçoit ses "clients" sous l'oeil de la Sainte Vierge.
Cristofaro, enfant brisé physiquement par son père alcoolique. Même si ses cris résonnent dans tout le quartier, mais on s'arrange avec la réalité, on devient sourd tout en se disant que cela finira mal.
Enfin il y a Totò, pickpocket et grande bouche qui fait rêver les gosses du quartier avec ses aventures.

Le décor est planté, nos personnages présentés.

Le destin de nos protagonistes va se dérouler acte après acte sous nos yeux, nous serons spectateurs de leur vie dans ce quartier, de leurs amours, de leurs colères, de leurs peurs et de leurs espoirs. Tout cela au sein du Borgo Vecchio, véritable entité qui se joue de toutes ces émotions en les amplifiant ou en tirant les ficelles de ces vies.

On assiste à une montée en puissance de l'intrigue au fur et à mesure des pages pour assister à la fin magistrale de notre histoire.

Ce livre, sa langue, a la puissance de l'opéra. C'est un livre court mais dense, une merveille d'écriture.

Vous l'aurez compris c'est un coup de coeur, un livre qui m'a touchée, émue et vers lequel je reviendrai un jour.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'écriture est originale, très forte et poétique, elle est aussi efficace. Elle crée de très nombreuses images et perceptions chez le lecteur. On est un peu dans une tragédie classique.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre est une merveille. le récit m'a plongée dans ce quartier mal famé de Palerme au sein duquel trois enfants cherchent un peu de lumière. Un avenir plus radieux. La plume de Giosué Calaciura est belle, j'aurais aimé pouvoir le lire dans sa langue natale mais je ne parle pas italien... En tout cas, ce livre, je l'ai déjà offert deux fois, c'est dire !
Je le recommande chaleureusement à toute personne souhaitant regarder l'espèce humaine sans fard.
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce roman, l'auteur dresse le portrait des habitants d'un village près de Palerme, nommé le Borgo Vecchio. Dans les petites ruelles, nous rencontrons Giovanni, le boucher dont la balance mal calibrée lui permet de gagner un peu plus, son fils Mimmo qui voudrait bien aider son meilleur ami Critofaro, l'enfant martyr du village. Tous deux contemplent sur le balcon Céleste, en train de lire en attendant que sa mère, Carmela, madone déchue, termine sa journée. Et puis il y a le héros, celui dont tous les enfants voudraient bien être le fils, Toto le voleur au grand coeur, Robin des Bois qui court plus vite que tous les policiers perdus dans le dédale des rues du quartier.

Chacun a son lot de malheurs, d'où les anecdotes triviales qu'ils se racontent à la fois réelles et inventées pour réenchanter leur quotidien. Ce merveilleux de la terre est aussi empreint de religion même si l'Eglise ne fait qu'administrer le quotidien, incapable d'améliorer leur sort. L'auteur porte un regard plein d'empathie et d'humanité sur ces êtres à la vie secouée, qui regardent les bateaux au port, entendent le bruit de la mer comme la promesse impossible d'un ailleurs. Il n'y a qu'un roman pour sonder la complexité de l'âme humaine dans un monde bien réel fait de violence, de misère mais aussi de charité parce que la vie n'est pas clémente surtout envers les gens de peu.

L'auteur ne juge jamais ces figures tourmentées dont le destin semble déterminé d'avance. le tragique de l'existence est contrebalancé par le pittoresque des situations comme si le rire accompagnait la dureté de la vie à chaque instant.
La langue de Calaciura est travaillée tel un orfèvre, poétique, dense, musicale, composant un roman puissant, bouleversant, qui nous émeut, nous révolte. Il nous donne à voir et à entendre avec infiniment d'amour cette portion d'humanité comme dans un film néo-réaliste italien.

Lien : https://www.mollat.com/video..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (728) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
842 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}