Tout d'abord je tiens à remercier chaleureusement l'auteure qui m'a permise de pouvoir découvrir son roman suite à un simple commentaire de ma part. Bon part où commencer ? Je dois avouer que j'ai quand même eu du mal à rentrer dans l'histoire, mais j'ai persister et finalement j'ai clairement adorée ma lecture. Je fus agréablement surprise d'en savoir plus sur l'univers de l'archéologie basé sur l'antédiluvienne une chose que je ne connaissais absolument pas et que j'ai clairement apprécier. Ensuite, comme je vous l'ai dis dans mon #CJQV de la semaine, je suis totalement fan du couple que forme Thibault et Johanne-Rose car même après des années leurs amours toujours aussi fort. Alors si vous hésitez encore à vous procurer ce roman, n'hésitez plus car sincèrement il vaut vraiment le détour sans compter que l'auteure est vraiment une personne adorable . Quoiqu'il en soit ce livre, je le classe dans ma liste: *Argent*. Je me plonge désormais dans un roman plus léger qui est Noël Actually de @isa.alexis7 de la #teamromcom
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Le soir de la Saint-Valentin, Thibaut s’arrêta devant la
boutique d’un fleuriste pour observer son reflet dans la vitrine.
À son grand étonnement, il n’y en avait aucun ! le néant avait
pris possession de son image. Un trou noir avait avalé son moi
comme il l’aurait fait d’une étoile s’aventurant trop près de lui
dans une constellation céleste. Il gesticulait en tous sens, tentant
d’apercevoir sa silhouette. Mais personne ! Il se toucha le
visage, regarda ses mains, et saisit son pouls qui battait avec la
régularité d’un métronome. Il était toujours vivant ! seul, un
opulent rosier noir « Black Baccara » faisait étalage de sa
ténébreuse beauté dans ce temple dédié pour l’occasion à Vénus.
Des dizaines de fines paupières nervurées en pétales sombres
commencèrent à s’ouvrir sur de multiples pupilles fendues aux
reflets dorés. Hypnotisé par cette fleur étrange, il se sentit
incapable de bouger et inapte à appréhender cette épineuse
réalité. À son insu, un bourgeon avait pris l’apparence d’une tête
de cobra royal. Il se mit à osciller au diapason des mouvements
qu’il captait. Une fine langue bifide en sortit et s’avança à
quelques millimètres du vitrage.
Brusquement, une gueule béante s’ouvrit et les glandes à
venin crachèrent un aérosol visqueux. Écœuré, Thibaut détourna
le regard et tressaillit.
Un raclement contre la vitre l’interpella subitement ; il
aperçut une jeune vendeuse portant un tablier noir qui s’évertuait
à effacer les traces persistantes à grand renfort de spray lave-vitre. Elle lui adressa un sourire aguicheur qu’il ne releva pas.
Finalement, il s’éloigna pour expurger cette vision choquante en
longeant le fleuve de la Tamise presque endormie.
Devant lui, une jeune femme blonde décolorée attendait son
prince charmant près du quai d’embarquement d’une péniche
Piano Bar. Elle s’appliquait à poser correctement son rouge à
lèvres démodé dans un miroir de poche et aperçut une lueur de
haine se poser sur elle. Prise de panique, elle se leva en laissant
tomber sa trousse à maquillage, pressa le pas, puis s’élança le
long du quai en haletant. Quelques minutes plus tard, le fiancé
tant attendu lui ouvrit les bras. Elle était sauvée.
Thibaut s’était mis à la poursuite de sa proie et s’imaginait
serrer ce cou gracile embaumé d’un parfum artificiel. Il crispa
les poings jusqu’à se transpercer les paumes de ses ongles
acérés. Il fulminait de rage et émit un grognement qui n’avait
rien d’humain.
Le fiancé l’attendit l’air menaçant et lui fit face en position
de garde. Il envoya un direct du droit dans l’arcade sourcilière
de Thibaut qui trébucha sur le bord d’un banc, puis chuta
lourdement sur le sol.
Le couple prit peur devant le filet de sang qui mouillait les
cheveux argentés et s’éclipsa rapidement. Il reprit connaissance
une heure plus tard, transi par le froid glacial qui givrait les rives
du fleuve.
Thibaut leva les yeux vers le ciel mais aucun astre n’y brillait.
Une nuit d’encre s’abattit sur lui. Il s’imaginait voir un croque-mort effectuer sa mise en bière, les clous coincés entre les dents,
portant un marteau dans la main droite. Soudain, les douze
coups de minuit de Big Ben résonnèrent dans sa tête meurtrie
comme celui d’un marteau qui scellait son cercueil. Sa dernière
pensée avant de mourir serait pour ELLE
Un Noël sans neige s’annonçait le soir du vingt-quatre
décembre 1998. Depuis plusieurs minutes, des centaines de
regards étonnés se levaient vers la voûte céleste, noyée sous des
milliards de flashs aveuglants.
Le décor changeait constamment, des voilages irisés
s’envolaient de fenêtres inexistantes dans un ciel silencieux.
Subitement, un tsunami de vagues pourpres submergea le ciel.
La grande roue installée place de Jaude tournait dans cet
univers étrange, drapé de mousseline fluorescente. Une salve de
sifflements et d’applaudissements s’élevaient des nacelles qui
effleuraient cet octopode psychédélique.