AVANT LA PLUIE
Extrait 2
Elle s’était étendue
dans le vieux cimetière celte
le dos contre la terre yeux tournés vers le ciel
en attendant le matin
Elle avait eu froid peut-être mais
avait dormi dans la tiédeur des feuilles
protégée par les mains des Grands Transparents
dans le vieux cimetière celte
Toute la nuit avait écouté
le chant des morts
& lu sur les lèvres
des constellations
dans le vieux cimetière celte
Elle qui aimait les enfants
morts-nés la servante au grand cœur
les marquis
& les vieux loups de mer
avait dormi toute une nuit parmi les tombes
AVANT LA PLUIE
Extrait 1
Dans le vieux cimetière celte
où sont des hommes endormis
sur le gazon frais
& vert
elle s’était étendue
Dans le vieux cimetière celte
parmi les croix de granite
les tombes couvertes de mousses
& les ombres qui chantent
Dans le vieux cimetière celte
elle s’était étendue
sur un tapis de crocus
& de myosotis
sous le chêne millénaire
Dans le vieux cimetière celte
qui fait face à la Mer
toute la nuit les follets dansèrent
au son des cornes
& des conques
AVANT LA PLUIE
Extrait 3
Le petit matin la trouva si belle
la lumière de l’aurore la recouvrit d’un linceul
de roses la lumière si douce de l’aube
elle qui aimait tant les enfants pauvres
Une fine pluie ensuite la fit fuir
elle reprit son ombrelle
& ses désirs innocents
& retourna parmi des hommes bien vivants
elle qui adorait les morts
& leur indomptable lumière.
Un jour je partirai
vers des contrées altières
des civilisations nouvelles
des forêts vierges
des déserts inhabités
Je prendrai mon bâton de mots
mes sandales de vent
mon sac à dos de désirs
ma gourde d’espérance
Je partirai vers des lointains
des hollandes
vers des rivages
des terres promises
J’emprunterai des chemins de traverse
des sentiers zigzaguant
des drailles très anciennes
des canaux incandescents
Je partirai sans me retourner
vers les écrans
& la Ville
laissant les hordes de sauvages
Un jour je partirai
vers des contrées altières
des civilisations nouvelles
des forêts vierges
des déserts inhabités
Je prendrai mon bâton de mots
mes sandales de vent
mon sac à dos de désirs
ma gourde d’espérance
Je partirai vers des lointains
des hollandes
vers des rivages
des terres promises
J’emprunterai des chemins de traverse
des sentiers zigzaguant
des drailles très anciennes
des canaux incandescents
Je partirai sans me retourner
vers les écrans
& la Ville
laissant les hordes de sauvages