AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 160 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magnifique recueil de nouvelles de Calvino, maître du format court. Les nouvelles mêlent l'onirique, le cosmique et le comique. le ton est à la fois celui du conte et celui des vieilles BD. La plume est minimaliste et épurée comme je les aime. La richesse de la poésie s'y retrouve sans ces lourdes phrases pompeuses et saturées si fréquentes dans la littérature blanche.

Pour le contenu maintenant : On y suit Qfwfq, être aux contours un peu flous qui est tantôt un dinosaure, tantôt un marin chassant la lune. C'est l'histoire du monde qui est racontée jusqu'à aujourd'hui. Soutenue par des citations scientifiques qui servent de prétexte aux histoires. C'est le réenchantement du monde par la science, qui n'abandonne pas une bride d'imagination face à la raison.

Un délice!
Commenter  J’apprécie          441
L'année dernière, je découvrais Italo Calvino avec son bondissant Marcovaldo.
Comme ce dernier, quoique dans un registre un peu différent, Qfwq m'a enchanté, surpris et captivé dans son voyage depuis le commencement de notre bel univers.
Ce héros de toujours, promène sa gouaille à travers galaxies, années lumières et chutes continues. Il raconte au lecteurs ses divers états et non états dans un cosmos en formation ou un monde en évolution.
Cosmicomics, ce serait "L'univers connu pour les Nuls", en infiniment plus drôle... Ou comment cette pancarte en carton, observée par Qfwq, m'a plongé dans le vertige des années lumières en me tordant de rire.
Italo Calvino tangente même Borgès et sa Loterie de Babylone, avec les paris lancés sur l'avenir avec (k)yK.
Ces douze récits passent vite, qu'on en redemande d'autres la fin du livre venue... Comme au terme du chemin parcouru en compagnie de Marcovaldo.

Commenter  J’apprécie          230
Ce recueil de nouvelles peut être divisé en quatre parties, qui ont d'abord été publiées séparément.

La première partie se nomme Cosmicomics – bien que le ton soit plus tragicomique que comique. Chaque nouvelle prend pour point de départ une citation d'un article scientifique, le plus souvent d'astrophysique, et développe à partir de là une trame narrative que nous raconte un personnage qui a tout vu, tout fait, avant tout le monde. L'histoire se déroule sur la lune, dans l'espace, sur une planète en formation, parmi les premières formes de vie terrestres, ou au tout début de l'univers. le côté scientifique n'est vraiment que le point de départ ; il s'agit de fables le plus fantaisistes possibles et non de science-fiction, comme l'indique l'auteur en préface. Les évènement extraordinaires qui se produisent peuvent rappeler la manière dont Cyrano de Bergerac prétend aller sur la lune ; il y a une imagination presque enfantine.
Chaque histoire, à travers ses personnages informes, irréels, ou faits d'animaux préhistoriques personnifiés, sert d'analogie pour les interactions sociales humaines : les commérages, la vie en voisinage, les enfants qui jouent, les nouveaux venus qui emménagent dans le quartier, leur intégration à la communauté et leur manière d'être vue par "ceux qui étaient là avant", la nostalgie, l'introspection, et en thème récurrents l'amour, la séduction, la jalousie, la déception amoureuse ou la séparation.
Parfois drôles, parfois amères, parfois touchantes, les anecdotes du narrateur errent entre fables et purs délires. L'aspect le plus marquant, qui ressort de l'ensemble de cette partie, est sans doute la mélancolie et la nostalgie avec lesquelles sont évoqués la quête éternelle de l'amour et la fatalité du destin qui sépare les couples. Les quelques pointes d'humour et le ton léger du héro renforcent, par contraste, cette impression.

La seconde partie du recueil, titré Temps Zéro, est une vraie déception. On ne retrouve plus les aspects humains qui font les histoires de Cosmicomics si géniales, et il n'y a même plus de trame narrative. Les nouvelles dans Temps Zéro se perdent dans des circonvolutions à propos de concepts abstraits comme le temps ou la division cellulaire ; le narrateur prétend expliquer des choses simples de manière complexe, sans direction précise ; le discours est décousu, abscons, il n'y a plus rien à ressentir ou à en attendre.
De plus, le style d'écriture n'a rien à voir avec ce qu'il était dans Cosmicomics ; à la place des phrases claires et simples de longueur moyenne, on se retrouve avec des longues phrases qui s'étendent sur un paragraphe ou une page, avec des propositions intriquées les unes dans les autres.
Si vous aimez Cosmicomics pour son côté humain, vous allez détester Temps Zéro et son babillage sans fin pseudoscientifique/vraiment mystique.

La troisième partie et la quatrième partie sont titrées Autres histoires cosmicomiques et Nouvelles histoires cosmicomiques ; elles sont plus courtes et reprennent le style de la première partie, mais cette fois je ne trouve pas que les nouvelles ont autant de puissance évocatrice.

En bref, je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, mais c'est juste grâce à la partie Cosmicomics, qui elle seule vaut le coup.
Commenter  J’apprécie          70
Qfwfq est notre héros tout au long de ces douze nouvelles concoctées par Italo Calvino dans les années soixante. Qfwfq ? Eh bien oui, c'est comme cela qu'il s'appelle, et ses copains de l'époque ne sont pas mieux lotis : le capitaine Vhd et sa femme (dont Qfwfq est un peu amoureux), la petite Xlthlx, et puis aussi Pfwfp et bien d'autres encore.
Mais il faut comprendre que cela se passait il y a très - très - longtemps. Un temps où la Lune frôlait la Terre au point qu'on pouvait presque la toucher, pourvu qu'on ait une échelle. C'est d'ailleurs ce que faisait Qfwfq pour aller y ramasser le lait (qui était d'ailleurs presque du fromage blanc).
Je vous sens bien incrédules, et pourtant… Considérez seulement ces Apsaras, vous savez ces vraiment jolies filles qu'on croise parfois, eh bien elles sont nées du grand barattage de la Mer de lait. Et allez voir à Angkor si vous ne me croyez pas !
Ainsi, voyez-vous, il n'y a rien de bien étonnant qu'à une certaine époque, on ait pu aller ramasser du lait sur la Lune. Et c'est loin d'être la seule activité un peu surprenante à laquelle s'adonnait Qfwfq et ses amis. Mais je ne vous en dis pas plus, sinon Italo ne sera pas très content que je déflore ainsi son travail "presque" scientifique soigneusement rassemblé dans ce délicieux petit recueil.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (519) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}