AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 1263 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le vicomte pourfendu est un conte philosophique écrit pat Italo Calvino et apparu en 1952.
L'histoire est raconté par le neveu du personnage principal le Vicomte Medardo de Terralba.
Ce conte commence en apothéose pendant une bataille contre les Turcs . Notre héros le Vicomte est coupé en deux par un canon. Une moitié du Vicomte a survécu mais il s'avère être le mauvais côté. Il devient le prédateur de la ville et commence à causer de graves troubles.
Entre-temps, son bon côté fait surface et commence à oeuvrer charitablement envers les villageois.
Bref, c'est un ensemble d'évènements qui montre le bon et mauvais côté de l'être humain.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui sort de l'ordinaire.
Commenter  J’apprécie          70
LE VICOMTE POURFENDU d'ITALO CALVINO
Dans la même veine que le chevalier inexistant dont j'avais fait un retour Calvino délire sur un Vicomte retour de croisade coupé en 2 par un boulet! Drôle improbable décalé tout ce que j'aime avec une chute inattendue. Lisez le c'est court et bien écrit. Quel talent!
Commenter  J’apprécie          100
Ce livre est une petite merveille ! Italo Calvino nous propose un conte savoureux qu'il est difficile de quitter. Médard de Terralba est un chevalier génois. Accompagné par l'écuyer Kurt, il traverse les plaines de Bohême afin de rejoindre le camp des chrétiens. Nous sommes dans le contexte de la guerre contre les Turcs au XVIIIème siècle. Pendant la guerre, il est littéralement coupé en deux par un boulet de canon. de retour sur ses terres, cette sombre moitié de Médard sème la terreur auprès des habitants.

L'histoire est racontée par un enfant qui n'est autre que son neveu. On y croise des personnages variés : l'excentrique Docteur Trelawney, la nourrice Sébastienne,
les lépreux de Préchampignon, la petite bergère Paméla, les huguenots... mais aussi l'Infortuné et le Bon. J'ai vraiment adoré ce livre. La manière d'écrire et l'histoire en elle-même m'ont procuré un bel instant d'évasion. Vivement une nouvelle lecture de cet auteur !
Commenter  J’apprécie          160
Après Si une nuit d'hiver un voyageur, Calvino m'a encore bluffé. Je dirais même qu'il est devenu un de mes auteurs préférés. Avec ce roman, il m'a transporté par son humour et son imaginaire débordant. Encore une fois on ne sait pas à quoi s'attendre en commençant, mais c'est toujours brillant et surprenant page après page, chapitre après chapitre. On se prend à rêver comme un enfant à la lecture d'un conte merveilleux. Que dire du final !?? Je ne peux m'empêcher de me précipiter vers le non moins fameux second volet. Ce genre de bouquin se découvre, ne lisez pas trop le scénario pour préserver tout le plaisir !
Commenter  J’apprécie          90
Italo Calvino met en lumière à travers ce conte philosophique les contradictions de l'esprit humain.
Chaque partie isolée de Médard de Terralba est incomplète dans ses actions et tombe dans l'excès : l'excès de furie destructrice pour l'une et l'excès de bonté pour l'autre. Dans un cas comme dans l'autre, il n'en ressort rien de bon car il faut toujours un équilibre. Même si parfois l'être humain fait des erreurs, il faut toujours en tirer des leçons pour s'améliorer et il n'y a rien d'irrémédiable. La vie est un chemin semé d'embûches qu'il faut parcourir avec humilité et sagesse.
Pour moi, l'auteur aborde aussi à travers cette oeuvre les blessures et traumatismes de la guerre. J'y vois aussi le reflet de sa propre expérience de guerre puisqu'il a été engagé de force dans les jeunesses fascistes avant d'entrer dans la résistance.
Une lecture très intéressante et riche, agréable, pleine d'humour.
Commenter  J’apprécie          60
Oyez, braves lecteurs ! Approchez un peu que je vous narre cette histoire étonnante... Celle d'un personnage inouï, le Vicomte pourfendu.
Or donc, le vicomte Médard de Terralba, chrétien convaincu, partit combattre en Bohème les méchants turcs parce qu'ils étaient d'une toute autre religion, non mais quoi ?!
Le vicomte revint quelques temps plus tard, mais pas tout entier ; lors d'un combat terrible, un obus le coupa en deux. C'est donc une moitié, une des deux moitiés qui revint au bercail, et visiblement pas la meilleure... Celle de droite.
Ainsi s'en retourne au pays le vicomte tant attendu, - cela dit, seigneur reconnu comme ni bon ni mauvais par ses sbires -, mais voilà ce n'est pas vraiment celui qu'on attendait. Certes, c'est une moitié de lui-même qui arrive, c'est-à-dire précisément la partie droite comme je l'ai dit. Mais il s'avère très vite que cette moitié d'homme est odieuse, cruelle, égoïste, sans pitié pour les autres comme pour les siens.
J'ai été ému par cette scène touchante, sans doute l'une des plus belles pages du récit, où son père, pris de chagrin, s'était enfermé de lui-même dans une volière d'oiseaux, attendant éperdument son fils parti à la guerre, craignant pour le sort de ce dernier, désespéré.
Le vieil homme était presque devenu fou à force d'attendre parmi les oiseaux. Il n'était déjà plus de ce monde. Lorsque son fils revint de la guerre, ce dernier l'ignora, le père lui envoya alors un oiseau comme messager, une pie-grièche grise, le fils crut bon de tuer simplement l'oiseau qui l'agaçait...
La portée de ce texte tient aussi dans ces pages.
Le narrateur est le neveu du vicomte, tour à tour fasciné et terrifié par cet oncle qui n'est plus que la moitié de lui-même, et quelle moitié... Un enfant qui devient homme dans ce regard vers un homme cruel qu'il attendait comme un messie, un enfant perdu dans les feux-follets des cimetières...
C'est lui qui nous raconte cette histoire surprenante, celle d'un vicomte fantastique. Mais bientôt, une autre moitié surgit, l'autre moitié du vicomte, celle-ci se distingue par deux signes : il s'agit de la partie gauche, mais aussi elle offre des élans d'une immense générosité, parfois excessive à telle point qu'elle finit par indisposer les habitants de la région.
Voilà Italo Calvino comme on l'aime, nous entraînant dans son récit à la fois onirique et ironique... Un récit qui tient du conte, mais pas tout à fait, ou pas seulement... Comment passer du conte au vicomte, comment passer de l'histoire au sens qu'elle possède ou plutôt le sens qui est révélé par la lecture de ce récit.
Mais nous connaissons ce diable d'écrivain qu'est Italo Calvino, ce diable de conteur qui nous a naguère invité à grimper dans les nues, dans les arbres, prendre de la hauteur. Ici encore le mécanisme narratif est le même. Nous élever, prendre de la hauteur face au récit, à sa douleur, à son horreur.
À l'enchantement aussi...
Car l'horreur il y en a, presque à chaque page, presque à chaque fois que le vicomte prend son cheval pour visiter l'espace qu'il domine. À quelques lieux de là, il y a comme un ghetto, un village replié sur lui-même où vivent des lépreux... Une autre horreur...
Tandis que l'autre face du vicomte apparaît, le visage du bien, l'autre face de nous-même, il nous vient l'envie de se toucher les membres, les côtes, le visage, les yeux, le cerveau, toucher aussi l'envers de nous-même, si c'est possible, mais oui c'est possible puisqu'Italo Calvino nous rend possible des choses apparemment invraisemblables.
Pourrions-nous ainsi identifier à l'intérieur de nous le bien du mal, car tel est le propos d'Italo Calvino, qui s'est donné le peu de mal qu'il fallait pour délivrer ce bien précieux qu'est ce très beau texte ?
Comment, au final, accepter ces deux versants qui vivent en nous, s'affrontent, sommeillent en nous, couturent nos vies, le bien, le mal, et tout ce qui va avec... Sans doute l'originalité du propos ne consiste pas à opposer les deux versants, mais à montrer, ô originalité, que le bien peut parfois être excessif et ne pas produire ce qu'il cherchait à faire...
J'ai trouvé ce texte incroyablement universel, sublime, intact, inattendu à chaque page...
Commenter  J’apprécie          7512
Guerre des chrétiens contre les turcs.
Le vicomte Medardo di Terralba est sur le champ de bataille avec son écuyer Curzo. La guerre fait rage et décime les cavaleries.
Medardo se fait violemment tirer dessus par un canon turc. Il est alors coupé sec en deux parties : la partie gauche de son corps et la partie droite, restée intacte. L'histoire est contée par son neveu, qu'il a recueilli.

A la fin de la guerre, l'armée ramène la partie droite du corps du vicomte. Psychologiquement, tout comme physiquement, l'homme n'en ressortira pas indemne : il devient tyran auprès de son peuple, de son père Aiolfo, et même de sa nourrice Sebastiana.
Seule la bergère Pamela semble être épargnée du fait de l'amour du vicomte.

Mais lorsque tout semble compliqué pour le peuple, la partie gauche du vicomte refait surface. Comme le yin et le yang, celle-ci est l'opposée de son homologue de droite : elle multiplie les bonnes actions et répare les dommages causés par son double.
Ainsi commence la bataille d'ego entre le Piètre et le Bon pour s'attirer les faveurs de Pamela.

Italo Calvino a voulu "avant tout écrire une histoire amusante", tout en faisant passer un message fort :
"nous tous, nous nous sentons d'une manière ou d'une autre incomplets, nous tous, nous ne réalisons qu'une partie de nous-même et pas une autre."

Quoi de mieux que d'imaginer cette incomplétude en une seule et même personne, en la matérialisant par une fissure de son corps ?
Ce roman joue sur les contrastes constants : l'un est le bien, l'autre le mal, l'un est cruel, l'autre trop gentil.
Mais au fond, ils se rejoignent.
Le Mal est plus facile à faire que le Bien : la preuve avec le charpentier qui arrive plus facilement à construire un échafaud qu'un objet pratique ; ou avec le Bon qui, à force de vouloir faire trop bien les choses en devient irritant.

Ce roman est original, un peu fou de par son idée de départ, et il en devient philosophique en menant à la réflexion sur nos propres traits de caractère.
Commenter  J’apprécie          90
voir la petite vidéo sur anne.vacquant.free.fr/av/
Commenter  J’apprécie          10
Le vicomte Médard de Terralba est parti en guerre contre les Turcs. Séparées par un coup de canon, les deux moitiés de son corps reviennent au château paternel. La première moitié ne pense qu'à faire le mal, la seconde ne pense qu'à faire le bien. Mais toutes deux s'attirent les inimitiés. Jusqu'à ce que l'amour s'en mêle.
Ecrit en 1952, le Vicomte pourfendu prend la forme du conte philosophique et a des airs de Candide. Italo Calvino y exprime son dégoût de la guerre et le refus d'une vision manichéenne de l'humanité. Plein d'humour, un brin cynique, on y croise des personnages décalés mais terriblement humains. Fragiles en somme.
Commenter  J’apprécie          80
Le vicomte Médard de Terralba revient de la guerre contre les Turcs, mais amputé. Un boulet de canon l'a coupé en deux et a emporté la partie gauche. « C'est l'avantage d'être pourfendu que de comprendre dans chaque tête et dans toute chose la peine que chaque être et toute chose ressentent d'être incomplets. » (p. 60) Hélas, la partie droite restée intacte est la mauvaise moitié, celle d'un homme méchant et qui prend plaisir à tourmenter ses semblables. Au château de Terralba, on ne sait s'il faut se réjouir du retour du vicomte ou déplorer que la trajectoire du boulet n'ait pas dévié de quelques centimètres. « Pour beaucoup d'hommes valeureux [...], leurs ordures d'hier sont encore sur la terre alors qu'eux sont déjà au ciel. » (p. 8) Après quelque temps, quelle joie de voir finalement revenir la deuxième moitié de Médard, celle qui est bonne et généreuse. Mais les deux parties sont hélas extrêmes dans leur comportement : le vice et la bonté poussés à leur paroxysme sont finalement aussi intolérables l'un que l'autre ! « Nos sentiments devenaient incolores et obtus parce que nous nous sentions comme perdus entre une vertu et une perversité également inhumaines. » (p. 74) Ah, si seulement il était possible de réconcilier les deux moitiés du vicomte...

J'achève la trilogie Nos ancêtres par le premier texte. Après le baron perché et le chevalier inexistant, je peux affirmer que je n'ai pas pris autant de plaisir à des lectures depuis longtemps. Ces trois textes sont courts, mais riches d'une réflexion intelligente sur les caractères et ce qui fonde la nature de l'homme. Italo Calvino exploite avec talent le genre du merveilleux pour délivrer des contes aux allures de paraboles et d'allégories. En le lisant, on rit autant qu'on s'interroge, et c'est assez rare pour être souligné.
Commenter  J’apprécie          232




Lecteurs (3697) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}