Je suis sortie du livre "
Le gardien" de
Doon Arbus pour tomber dans celui ci : comme le dit l'héroïne d'Alice aux pays des merveilles : de plus en plus étrange. Et je suis Alice, je poursuis le lapin blanc dans cette histoire à mi-chemin entre réalité et fiction, rêve et que sais-je encore. J'ai trouvé le titre magnifique : il me faisait peur, mais était très attirant car je sais
ce qui arrive la nuit, les cauchemars et les monstres.
Cette histoire, c'est celle d'un couple qui vient échouer dans un hôtel au nom improbable : le Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel, un lieu aussi surprenant, hors du temps, du monde que ceux qui s'en occupent ou y résident.
Le couple dont on ne saura jamais les prénoms, est ici pour adopter un enfant à l'orphelinat St Barnabas. En fait, le lieu se caractérise par deux pôles : l'orphelinat et
Frère Emmanuel, le guérisseur.
Le couple de nos héros, n'est pas si vieux, mais usé : l'épouse est malade et semble en fin de vie. Elle est très impatiente de rencontrer l'enfant, lui moins, il est là attentif, soucieux de faire plaisir à sa conjointe ou de ne pas déplaire.
Dans cet hôtel, ils vont rencontrer Livia Pinheiro-Rima, ex-chanteuse, danseuse, pianiste, actrice et que sais-encore, étonnant personnage de femme fatale, philosophe, ainsi qu'un barman taciturne, Lárus, adepte d'un alcool où il n'y a pas de pommes (cf "les tontons flingueurs),un businessman, persuadé de connaître l'homme qui lui ne le reconnaît pas du tout, un homme en transit dans tous les sens du terme.
L'hôtel à mi chemin entre hôtel Transylvania, l'Overlook enfoui dans la neige et le château de Dracula va servir de catalyseur à notre couple et provoquer une réaction en chaîne improbable.
Dans ce roman, j'ai eu la sensation de me déplacer sous l'eau, de plonger dans des profondeurs inconnues. Aucune action extravagante et pourtant tout est extravagant, étrange, humain. Une lecture très agréable, fluide, un peu en apnée et l'envie de découvrir d'autres titres de cet auteur.