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L'homme et la femme ont quitté New York pour un contrée de l'extrême Nord. Ils viennent y chercher le petit orphelin qu'ils ont tant espéré. La femme est atteinte d'un cancer avancé et douloureux qui la rend parfois irritable. Si elle désire tant ce bébé c'est par crainte qu'une fois morte, l'homme ne s'effondre s'il n'a pas la responsabilité d'un petit être.
L'homme tente bien de s'occuper de sa femme mais il le fait à contretemps et de manière insistante, ce qui la fatigue.
Le couple loge dans un hôtel majestueux et quasi vide dont le bar est toujours ouvert. C'est là que l'homme passe ses soirées. Il y rencontre la très excentrique Livia Pinheiro-Rima, ex-chanteuse, danseuse et autres talents, une femme pleine de coeur et de drôlerie qui met une touche de vie dans cet hôtel silencieux, ainsi qu'un businessman qui le drague.
Livia entraîne la femme à rencontrer un guérisseur car son coeur est ainsi fait qu'elle veut le bien de tous.

Dans un paysage onirique, un monde isolé où le sentiment de solitude se réverbère dans chaque glacier, quelques silhouettes se détachent d'un fond en noir et blanc, l'homme et la femme que la mort déjà sépare, Livia la femme qui incarne l'amour, le businessman qui incarne la faiblesse de l'homme et l'enfançon en qui repose la promesse.
C'est avant tout un roman dont l'atmosphère de vide permet d'interroger l'essentiel.
Chacun des personnages est ainsi mis face à sa solitude profonde et à sa douleur existentielle, cette double condition humaine que l'on peut fuir, transcender, accepter ou ne pas vouloir voir.
Chacun se voit également dans l'obligation de choisir le sens qu'il donne à sa vie et à sa mort.
Transcender la condition humaine comme les femmes en donnent ici l'exemple, c'est tendre la main, aimer, s'entraider et aussi par delà sa propre mort, donner un futur à l'autre
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« le soir tomba avec une déroutante soudaineté, comme un rideau baissé en hâte sur la débâcle effarante d'une pièce de théâtre amateur. »
La première phrase de ce formidable roman résume à elle seule l'ambiance nocturne, feutrée et mystérieuse dans laquelle évoluent les personnages de cette histoire d'un voyage tellement singulier.
Un homme et une femme, qui ne seront jamais nommés autrement, débarquent par le train, dans une gare du bout du monde, au milieu de la nuit, dans une ville désertique, dans le froid, la neige, le silence. Sans repères, exténués par leur long voyage, ils descendent dans un hôtel luxueux et déroutant, et nous découvrons peu à peu les raisons de leur présence dans cette contrée étrangère et isolée. Ce que nous savons rapidement, c'est que les motifs de l'homme et de la femme diffèrent profondément. A travers leurs rencontres, les paroles échangées avec les résidents de l'hôtel, excentriques et troublants, les habitants de la ville, toujours surprenants, nous pénétrons peu à peu dans leur intimité. Dans leurs doutes.
Ce roman de Peter Cameron m'a complètement envoûtée, et les tableaux qui s'enchaînent comme dans un décor de théâtre contribuent les uns après les autres à former l'image d'un couple à la dérive. « Ce qui arrive la nuit » c'est le rêve qui se mêle à la réalité, les corps qui se révèlent, la vérité des mots qu'on ne s'est jamais dits. Et au matin, une fois la dernière page tournée, on sait qu'on a parcouru un chemin inattendu, qui nous a transformés. Rien ne se passe vraiment dans ces pages et pourtant tout arrive, grâce à l'extrême justesse de l'écriture de Peter Cameron qui analyse avec une finesse rare les émois,les amours, l'étrangeté de nos vies.
Un roman d'atmosphère élégant et puissant, inoubliable.
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Une femme et un homme quitte leur vie douillette new-yorkaise pour partir adopter un enfant dans un pays glacé (qui pourrait être la Russie ou un de ses voisins, mais n'est jamais citée dans le livre).
Après un long voyage plein de embuches, ils se retrouvent dans un hôtel presque vide, dans lequel ils vont croisés des personnages plus farfelus les uns que les autres.
Et pourtant au fil de ces rencontres, on découvre l'intimité de ce couple, les liens qui les lient et ceux qui les séparent.
Tenu par une très belle écriture (ou traduction plutôt) on oscille entre le conte et la réalité.
Souvent étrange, ce roman est extrêmement touchant, parfois drôle et finalement totalement émouvant.
La découverte d'un auteur que je vais suivre et un grand merci à Babelio et aux éditions Christian Bourgeois pour ce cadeau masse critique.
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Le dernier livre de Peter Cameron est peut-être le plus singulier.
L'auteur a toujours le talent de plonger le lecteur dans un univers étonnant (Andorra par exemple).
Ici, la nuit et le froid sont omniprésents. Dans un pays imaginaire qui pourrait être une Carélie rêvée, le huis clos se met en place. Un train fantôme (ou presque) amène un couple au bord de la crise de nerfs dans un grand hôtel improbable avec peu de clients.
Les jeux olympiques n'ont pas eu lieu et les infrastructures construites ne servent à rien ou presque.
Trois lieux : l'hôtel, un orphelinat, la maison d'un religieux charismatique. le couple va de l'un à l'autre non sans douleur. Rien ne se passera comme prévu mais n'était ce justement pas ce qui était attendu ?

Les personnages principaux ne sont jamais nommés ; ils sont l'homme et la femme au moins autant pour eux-mêmes que pour les autres qui eux par contraste sont nommés et semblent presque plus vivants.
Ce qui arrive la nuit n'est pas un cauchemar mais ce qui arrive dans la vie lorsqu'on réouvre les yeux. Les héros peuvent dormir (beaucoup, mal, le jour ou la nuit), boire (idem), être surpris…
Le fatalisme de l'homme l'oppose à l'exaltation de sa femme.
Au final, un train ramène aux États-Unis deux personnes qui ne sont pas les mêmes qu'à l'aller.
La roue tourne. le principal objectif du voyage a été atteint mais au-delà de celui-ci tous se sont trouvés au prix parfois de leur propre vie.
A lire la nuit, avec le vent qui souffle et un verre de schnaps.
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Je suis sortie du livre "Le gardien" de Doon Arbus pour tomber dans celui ci : comme le dit l'héroïne d'Alice aux pays des merveilles : de plus en plus étrange. Et je suis Alice, je poursuis le lapin blanc dans cette histoire à mi-chemin entre réalité et fiction, rêve et que sais-je encore. J'ai trouvé le titre magnifique : il me faisait peur, mais était très attirant car je sais ce qui arrive la nuit, les cauchemars et les monstres.
Cette histoire, c'est celle d'un couple qui vient échouer dans un hôtel au nom improbable : le Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel, un lieu aussi surprenant, hors du temps, du monde que ceux qui s'en occupent ou y résident.
Le couple dont on ne saura jamais les prénoms, est ici pour adopter un enfant à l'orphelinat St Barnabas. En fait, le lieu se caractérise par deux pôles : l'orphelinat et Frère Emmanuel, le guérisseur.
Le couple de nos héros, n'est pas si vieux, mais usé : l'épouse est malade et semble en fin de vie. Elle est très impatiente de rencontrer l'enfant, lui moins, il est là attentif, soucieux de faire plaisir à sa conjointe ou de ne pas déplaire.
Dans cet hôtel, ils vont rencontrer Livia Pinheiro-Rima, ex-chanteuse, danseuse, pianiste, actrice et que sais-encore, étonnant personnage de femme fatale, philosophe, ainsi qu'un barman taciturne, Lárus, adepte d'un alcool où il n'y a pas de pommes (cf "les tontons flingueurs),un businessman, persuadé de connaître l'homme qui lui ne le reconnaît pas du tout, un homme en transit dans tous les sens du terme.
L'hôtel à mi chemin entre hôtel Transylvania, l'Overlook enfoui dans la neige et le château de Dracula va servir de catalyseur à notre couple et provoquer une réaction en chaîne improbable.
Dans ce roman, j'ai eu la sensation de me déplacer sous l'eau, de plonger dans des profondeurs inconnues. Aucune action extravagante et pourtant tout est extravagant, étrange, humain. Une lecture très agréable, fluide, un peu en apnée et l'envie de découvrir d'autres titres de cet auteur.
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C'est mon premier Peter Cameron, et je me souviendrai longtemps de cette ambiance très particulière, à mi-chemin entre Shining et The Grand Budapest hotel…
Pas d'horreur sanglante dans ce roman onirique, bien que les thèmes traités, dont la maladie, la mort et la déliquescence d'un couple, ne soient pas des plus réjouissants.
Ce livre réussit pourtant à nous faire sourire, grâce à une galerie de personnages secondaires truculents et à des rebondissements improbables.
L'intrigue est en elle-même assez simple : un couple de new-yorkais se rend au bout du monde, quelque part entre Finlande et Sibérie, dans un hôtel au nom imprononçable. La petite ville comme l'hôtel semblent désertés de toute population classique, de tout approvisionnement régulier, tombés en désuétude depuis les investissements grandiloquents et inutiles pour des Jeux Olympiques d'hiver qui ne s'y dérouleront jamais. Leur objectif est de récupérer leur petit garçon adoptif, dans un orphelinat à l'écart de la ville.
Entre soupe d'épluchures et verres de schnaps local, le hasard des rencontres, une ex-cantatrice brésilienne, un businessman retors, un guérisseur-moine, un barman peu loquace, va petit à petit bouger les lignes de ce qu'il reste de leur relation de couple, et amener chacun à effectuer des choix radicaux.
J'ai eu tout d'abord du mal à me laisser embarquer dans cet univers étrange et décalé, comme anesthésiée par le manteau de neige qui isole le couple comme l'hôtel.Puis j'ai lâché prise… et j'ai dégusté. Prost !
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Au delà du point de départ du roman (un couple vient chercher un enfant pour une adoption dans un pays d'Europe de l'Est), ce qui fait tout d'abord la saveur de ce roman est son climat. L'atmosphère, assez cinématographique, évoque tout à la fois les frères Coen (du côté de The barber ou Fargo), Wes Anderson (l'hôtel au dehors duquel règne une neige implacable, est presque un personnage du roman), Roy Andersson (Chansons du deuxième étage), mâtiné , du côté littéraire, d'une pointe de Kafka et de Walser (du côté d'Institut Benjamenta). Une certaine absurdité, donc, plane tout au long du livre sur l'existence des personnages et la nature des évènements qui leur arrivent. le ton du roman est teinté d'ironie, mais l'auteur garde pour chaque personnage une tendresse manifeste qui manque à beaucoup de romans où règne, précisément, l'ironie (souvent maniée, en littérature contemporaine, de façon trop agressive, de mon point de vue).
Au fil du roman, de nombreuses scènes, par leur absurdité, sont vraiment très drôles. Cependant, dans le dernier tiers du roman, quand l'intrigue se dénoue, une douce mélancolie remplace l'ironie et l'humour absurde du début.
Ce n'est pas un roman qui traite à proprement parler d'un sujet, si ce n'est peut-être, sur l'impossible préparation à un deuil, et, sur la façon dont on peut se laisser emmener par la vie malgré la perte d'un être cher. Plusieurs personnages sont enfermés dans une existence qu'ils n'ont pas choisie, dans laquelle ils essaient tant bien que mal de s'appuyer sur le lien à l'autre pour survivre.
Un livre drôle donc, touchant aussi. Une belle lecture où l'atmosphère prend une place importante sans que soient délaissée ni l'intrigue et l'épaisseur des personnages.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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Un couple d'américains arrive de nuit dans une ville perdue de l'Europe. de nuit et sous la neige, la femme et l'homme gagnent tant bien que mal le Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel où ils vont séjourner, le temps d'achever les démarches pour adopter l'enfant qu'ils sont venus chercher. Mais rien ne va vraiment se dérouler comme prévu. de rencontres étranges en incertitudes, le couple va devoir faire preuve de patience et de persévérance. Mais toutes ces épreuves ne sont-elles pas de trop pour eux et sauront-ils y faire face ?

Ce roman est assurément un livre d'atmosphère. Pris dans le froid et la neige, quasiment coupés du monde, l'hôtel et ses occupants forment un microcosme à la fois feutré et angoissant. La femme et l'homme, dont on ne saura jamais les prénoms, évoluent dans un monde dont les codes ne leurs sont pas connus et doivent plus ou moins s'en remettre à des personnages étranges.

Ainsi de Livia Pinheiro-Rima, ex-chanteuse qui régale encore les clients de l'hôtel de quelques-unes de ses interprétations. Ou de ce businessman étrange et un brin envahissant qui va entraîner l'homme sur des terrains inconnus. Ou de ce flegmatique barman, toujours présent pour servir des verres de schnaps. Ou encore de cet énigmatique Frère Emmanuel, un guérisseur en qui la femme, atteinte d'un cancer, va mettre tous ses espoirs.

Au fil des jours, les objectifs de l'homme et de la femme commencent à diverger. Si lui ne varie pas dans son envie d'adopter l'enfant pour qui ils ont fait tout ce long voyage, la femme se consacre à sa guérison ou en tous les cas à son espérance de guérison. Et le couple s'éloigne ainsi de plus en plus, se délite lentement sans pouvoir se comprendre ou s'entendre.

On oscille ainsi dans ce roman comme pris dans les rets d'un rêve qui vire parfois au cauchemar, comme anesthésié par la neige qui s'accumule et empêche chacun de circuler librement, comme enfermé dans cette espèce de huis-clos où l'homme et la femme deviennent presque totalement dépendants des personnes qu'ils croisent dans cet hôtel, incapables de se soutenir l'un et l'autre dans leurs quêtes personnelles. On a l'impression d'évoluer ainsi au coeur d'un mirage, que ce lieu figé dans le temps n'existe pas vraiment. Peut-être parce que beaucoup d'évènements ont justement lieu la nuit, durant ces heures où on ne sait plus très bien distinguer le rêve de la réalité.

C'est un roman très particulier, qui ne se laisse pas facilement apprivoiser, mais duquel, une fois qu'on a plongé dedans, il est difficile de s'extraire. Il vaut se laisser envoûter par ce livre et ces personnages atypiques et s'autoriser, un instant, à prendre place au bar du Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hotel pour un voyage hors du temps.
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« Ce qui arrive la nuit ».
Dans l'obscurité éternelle d'une terre sans soleil. Dans l'immensité d'une étendue sans limites en écho aux doutes infinis de nos âmes. A la lisière du monde, entre rêve et réalité, quand la brume révèle l'indicible.
Dans un pays de froid et de glace, recouvert d'une épaisse couche de neige recouvrant les vérités du monde réel pour mieux en refléter les mystères.
Dans un hôtel étrange dont chaque étage est la strate supplémentaire d'un refuge labyrinthique, dont chaque couloir mène au coeur ténébreux de la connaissance intime de soi, dont chaque porte ouvre sur un personnage énigmatique, miroir d'une conscience révélée.
Dans une chambre à soi, quand l'intimité est la mise à nu d'un corps poreux qui ne retient plus les doutes et les peurs, qui absorbe les douleurs et les peines, qui expose l'âme à la conscience d'une réalité tragique.

« Ce qui arrive la nuit »
Quand l'obscurité brouille les apparences, efface les frontières entre réalité et imaginaire, transforme les malédictions en miracles ; révélant par sa dimension énigmatique les secrets de la vie ; cachés par une écriture onirique dont l'architecture répond à celle de l'intrigue. L'auteur développe une prose compréhensible sur autant de niveaux de lecture que son hôtel compte d'étages, permettant d'accéder par l'imaginaire à l'insondable réalité. Chaque mot est une porte ouverte sur un sens caché, permettant au lecteur, en écho aux personnages, de s'approprier sa compréhension du récit, sa conception du monde.
Quand le fond et la forme se rejoignent dans une esthétique de la révélation à soi.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Apparemment, ce voyage littéraire m'a apporté autant de surprises qu'à ce couple d'Américains. J'ai savouré chaque moment et grandement apprécié la plume qui me contait cette histoire.

L'impression d'être au théâtre, où chaque scène réserve son lot de surprises oscillant entre une douce ironie et un côté plus sentimental.

À travers ces personnages où chacun joue sa petite comédie, tantôt avec sérieux mais très vite rattrapée par une douce folie on découvre les blessures humaines, les espoirs, les rêves, tout ce qui nous amène parfois à nous éloigner, nous perdre pour enfin retrouver le chemin débarrasser enfin de certains poids.

Une belle aventure livresque , c'est “ Ce qui arrive la nuit ” lorsqu'on se laisse envoûter par la plume élégante de Peter Cameron.

Un roman qui pourrait bien inspirer Woody Allen s'il était un jour en manque d'inspiration.

C'est publié chez Christian Bourgois, et c'est à découvrir très vite.

Chronique complète sur mon blog :⬇️⬇️⬇️

Lien : https://madosedencre.over-bl..
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