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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un couple américain arrive par le train dans un pays européen étrange, qui semble relever à la fois du grand Nord comme la Finlande mais aussi être dans un état de délabrement propre aux pays de l'ex-Bloc soviétique. En plein hiver, dans un pays complètement enneigé, ils parviennent à leur destination après un long périple d'abord en avion, puis en train, et débarquent en plein champ, avant de rejoindre leur hôtel monumental mais plutôt désuet et pas du tout aux normes occidentales. Que viennent-ils faire dans ce curieux pays ? Dès leur arrivée, ils rencontrent en tout cas toute une série de personnages excentriques, comme la chanteuse et ex-artiste de cirque Livia Pinheiro-Rima. ● Peter Cameron est un auteur que j'adore et que je suis depuis ses débuts en 1990 (première publication de Leap Year en volume). Il a le chic pour instiller un climat d'étrangeté tout en restant dans les limites du réalisme. ● On se demande où on est, quelles sont les motivations des personnages, comment va évoluer cette histoire qui commence sous les plus bizarres auspices. Et on n'est pas déçu ! ● L'univers très singulier de Peter Cameron marque le lecteur et après la lecture reste dans son esprit comme un spectre vacillant, l'entraînant à se poser des questions dont toutes les réponses ne figurent pas dans le livre. ● Et d'un autre côté le roman se lit avec beaucoup de facilité, les pages se tournent et on a toujours envie de connaître la suite. L'étrangeté n'exclut nullement le suspense, bien au contraire. ● Je suis très admiratif de ce que cet auteur parvient à faire à chacun de ses livres (c'est ici le septième roman, et il a aussi publié trois recueils de nouvelles). ● Je recommande vivement ! Si on ne le connaît pas, on peut aussi commencer par Andorra ou par Coral Glynn.
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Le roman commence dans un train, avec un couple d'Américains, habitants à New York. Nous ne saurons presque rien sur eux, même pas leurs nom ou prénoms. Ils sont « l'homme » et « la femme ». Ils viennent dans un pays très éloigné, au nord de l'Europe (là non plus aucun nom précis) pour adopter un enfant. Très vite nous comprenons que la femme est malade, très malade, et que cette adoption est peut-être la dernière chose qu'elle souhaite accomplir. le couple, après un périple épique arrive dans un étrange hôtel, en dehors du temps et des modes, avec un fonctionnement décalé. le lieu semble coupé de tout, pas de radio, de télévision, ni internet, à peine le téléphone fixe. Et les autochtones ne parlent pas tous l'anglais. le seul endroit qui semble fonctionner en permanence est le bar de l'hôtel, avec son barman Làrus, et les gens qu'on y croise dont Livia, une vieille artiste-chanteuse aux tenus hors du commun. En plus de l'orphelinat, la petite ville attire les visiteurs par la présence de son guérisseur, frère Emmanuel. Les relations dans le couple sont difficiles, tout semble compliqué dans la ville couverte de neige.

Peter Cameron crée un étrange lieu, en dehors du temps et de l'espace, en tous les cas de l'espace connu. le froid et la neige semblent l'isoler de tout, en faire un endroit à part, en dehors de la réalité telle que nous la connaissons, et qui fonctionne d'une manière radicalement différentes des lois qui ont cours dans notre monde. L'hôtel-monde dans lequel s'installe notre couple, à lui seul est un concentré d'étrangeté. Prendre un petit déjeuner devient une aventure, dont l'issue est incertaine. Mais ce nulle part permet finalement aux deux personnages principaux, en réalités les deux seuls personnages véritables, les autres étant juste d'étranges créatures, dont on peut mettre en cause la réalité, d'avancer dans leurs cheminements, qui se séparent à la fin du roman. Chacun trouvant, à sa façon, la route juste. Il ne faut pas dévoiler la fin, ce serait dommage, mais malgré un côté désincarné pendant une bonne partie du livre, l'auteur trouve moyen de donner du sens, et même de remettre d'une certaine manière la vie dans le froid et le non-être. .

J'ai trouvé ce roman très réussi, entre l'onirisme et l'étrangeté, et aussi une sorte de questionnement sur le sens, et au final une forme d'optimisme et d'apaisement. J'ai été complètement immergée dans le récit, et parfaitement bluffée et émue par la manière dont Peter Cameron le mène à son terme. Une très belle réussite.
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Une femme et un homme quitte leur vie douillette new-yorkaise pour partir adopter un enfant dans un pays glacé (qui pourrait être la Russie ou un de ses voisins, mais n'est jamais citée dans le livre).
Après un long voyage plein de embuches, ils se retrouvent dans un hôtel presque vide, dans lequel ils vont croisés des personnages plus farfelus les uns que les autres.
Et pourtant au fil de ces rencontres, on découvre l'intimité de ce couple, les liens qui les lient et ceux qui les séparent.
Tenu par une très belle écriture (ou traduction plutôt) on oscille entre le conte et la réalité.
Souvent étrange, ce roman est extrêmement touchant, parfois drôle et finalement totalement émouvant.
La découverte d'un auteur que je vais suivre et un grand merci à Babelio et aux éditions Christian Bourgeois pour ce cadeau masse critique.
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Le dernier livre de Peter Cameron est peut-être le plus singulier.
L'auteur a toujours le talent de plonger le lecteur dans un univers étonnant (Andorra par exemple).
Ici, la nuit et le froid sont omniprésents. Dans un pays imaginaire qui pourrait être une Carélie rêvée, le huis clos se met en place. Un train fantôme (ou presque) amène un couple au bord de la crise de nerfs dans un grand hôtel improbable avec peu de clients.
Les jeux olympiques n'ont pas eu lieu et les infrastructures construites ne servent à rien ou presque.
Trois lieux : l'hôtel, un orphelinat, la maison d'un religieux charismatique. le couple va de l'un à l'autre non sans douleur. Rien ne se passera comme prévu mais n'était ce justement pas ce qui était attendu ?

Les personnages principaux ne sont jamais nommés ; ils sont l'homme et la femme au moins autant pour eux-mêmes que pour les autres qui eux par contraste sont nommés et semblent presque plus vivants.
Ce qui arrive la nuit n'est pas un cauchemar mais ce qui arrive dans la vie lorsqu'on réouvre les yeux. Les héros peuvent dormir (beaucoup, mal, le jour ou la nuit), boire (idem), être surpris…
Le fatalisme de l'homme l'oppose à l'exaltation de sa femme.
Au final, un train ramène aux États-Unis deux personnes qui ne sont pas les mêmes qu'à l'aller.
La roue tourne. le principal objectif du voyage a été atteint mais au-delà de celui-ci tous se sont trouvés au prix parfois de leur propre vie.
A lire la nuit, avec le vent qui souffle et un verre de schnaps.
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C'est mon premier Peter Cameron, et je me souviendrai longtemps de cette ambiance très particulière, à mi-chemin entre Shining et The Grand Budapest hotel…
Pas d'horreur sanglante dans ce roman onirique, bien que les thèmes traités, dont la maladie, la mort et la déliquescence d'un couple, ne soient pas des plus réjouissants.
Ce livre réussit pourtant à nous faire sourire, grâce à une galerie de personnages secondaires truculents et à des rebondissements improbables.
L'intrigue est en elle-même assez simple : un couple de new-yorkais se rend au bout du monde, quelque part entre Finlande et Sibérie, dans un hôtel au nom imprononçable. La petite ville comme l'hôtel semblent désertés de toute population classique, de tout approvisionnement régulier, tombés en désuétude depuis les investissements grandiloquents et inutiles pour des Jeux Olympiques d'hiver qui ne s'y dérouleront jamais. Leur objectif est de récupérer leur petit garçon adoptif, dans un orphelinat à l'écart de la ville.
Entre soupe d'épluchures et verres de schnaps local, le hasard des rencontres, une ex-cantatrice brésilienne, un businessman retors, un guérisseur-moine, un barman peu loquace, va petit à petit bouger les lignes de ce qu'il reste de leur relation de couple, et amener chacun à effectuer des choix radicaux.
J'ai eu tout d'abord du mal à me laisser embarquer dans cet univers étrange et décalé, comme anesthésiée par le manteau de neige qui isole le couple comme l'hôtel.Puis j'ai lâché prise… et j'ai dégusté. Prost !
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Au delà du point de départ du roman (un couple vient chercher un enfant pour une adoption dans un pays d'Europe de l'Est), ce qui fait tout d'abord la saveur de ce roman est son climat. L'atmosphère, assez cinématographique, évoque tout à la fois les frères Coen (du côté de The barber ou Fargo), Wes Anderson (l'hôtel au dehors duquel règne une neige implacable, est presque un personnage du roman), Roy Andersson (Chansons du deuxième étage), mâtiné , du côté littéraire, d'une pointe de Kafka et de Walser (du côté d'Institut Benjamenta). Une certaine absurdité, donc, plane tout au long du livre sur l'existence des personnages et la nature des évènements qui leur arrivent. le ton du roman est teinté d'ironie, mais l'auteur garde pour chaque personnage une tendresse manifeste qui manque à beaucoup de romans où règne, précisément, l'ironie (souvent maniée, en littérature contemporaine, de façon trop agressive, de mon point de vue).
Au fil du roman, de nombreuses scènes, par leur absurdité, sont vraiment très drôles. Cependant, dans le dernier tiers du roman, quand l'intrigue se dénoue, une douce mélancolie remplace l'ironie et l'humour absurde du début.
Ce n'est pas un roman qui traite à proprement parler d'un sujet, si ce n'est peut-être, sur l'impossible préparation à un deuil, et, sur la façon dont on peut se laisser emmener par la vie malgré la perte d'un être cher. Plusieurs personnages sont enfermés dans une existence qu'ils n'ont pas choisie, dans laquelle ils essaient tant bien que mal de s'appuyer sur le lien à l'autre pour survivre.
Un livre drôle donc, touchant aussi. Une belle lecture où l'atmosphère prend une place importante sans que soient délaissée ni l'intrigue et l'épaisseur des personnages.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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« Ce qui arrive la nuit ».
Dans l'obscurité éternelle d'une terre sans soleil. Dans l'immensité d'une étendue sans limites en écho aux doutes infinis de nos âmes. A la lisière du monde, entre rêve et réalité, quand la brume révèle l'indicible.
Dans un pays de froid et de glace, recouvert d'une épaisse couche de neige recouvrant les vérités du monde réel pour mieux en refléter les mystères.
Dans un hôtel étrange dont chaque étage est la strate supplémentaire d'un refuge labyrinthique, dont chaque couloir mène au coeur ténébreux de la connaissance intime de soi, dont chaque porte ouvre sur un personnage énigmatique, miroir d'une conscience révélée.
Dans une chambre à soi, quand l'intimité est la mise à nu d'un corps poreux qui ne retient plus les doutes et les peurs, qui absorbe les douleurs et les peines, qui expose l'âme à la conscience d'une réalité tragique.

« Ce qui arrive la nuit »
Quand l'obscurité brouille les apparences, efface les frontières entre réalité et imaginaire, transforme les malédictions en miracles ; révélant par sa dimension énigmatique les secrets de la vie ; cachés par une écriture onirique dont l'architecture répond à celle de l'intrigue. L'auteur développe une prose compréhensible sur autant de niveaux de lecture que son hôtel compte d'étages, permettant d'accéder par l'imaginaire à l'insondable réalité. Chaque mot est une porte ouverte sur un sens caché, permettant au lecteur, en écho aux personnages, de s'approprier sa compréhension du récit, sa conception du monde.
Quand le fond et la forme se rejoignent dans une esthétique de la révélation à soi.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Apparemment, ce voyage littéraire m'a apporté autant de surprises qu'à ce couple d'Américains. J'ai savouré chaque moment et grandement apprécié la plume qui me contait cette histoire.

L'impression d'être au théâtre, où chaque scène réserve son lot de surprises oscillant entre une douce ironie et un côté plus sentimental.

À travers ces personnages où chacun joue sa petite comédie, tantôt avec sérieux mais très vite rattrapée par une douce folie on découvre les blessures humaines, les espoirs, les rêves, tout ce qui nous amène parfois à nous éloigner, nous perdre pour enfin retrouver le chemin débarrasser enfin de certains poids.

Une belle aventure livresque , c'est “ Ce qui arrive la nuit ” lorsqu'on se laisse envoûter par la plume élégante de Peter Cameron.

Un roman qui pourrait bien inspirer Woody Allen s'il était un jour en manque d'inspiration.

C'est publié chez Christian Bourgois, et c'est à découvrir très vite.

Chronique complète sur mon blog :⬇️⬇️⬇️

Lien : https://madosedencre.over-bl..
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