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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette histoire noire, comme un polar ou un drame antique. Cette absurdité de la vie et du destin. Ne l'auraient-elle pas tué le frère, le fils même si elles l'avaient reconnu ? d'ailleurs on peut s'interroger... Avides et démunies dans leur trou glauque où elles vivent. Où rien ne semble bouger. Ces êtres révoltés et bâillonnés par la fatalité qui se cognent à leur destin comme des papillons de nuit à une lampe à pétrole.
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" le Malentendu" est une pièce théâtrale en trois actes . Elle
fait partie du cycle de l' absurde .Cette oeuvre est, certes,
brève et courte mais elle est dense et puissante par le
message qu' elle véhicule . Pour Camus , ce message est que
la vie est absurde .
Dans le " Malentendu", il s' agit de deux femmes, la mère
et sa fille, Martha, qui exploitent une auberge dans une
petite ville .
Un jour, un jeune homme, Jan, débarque avec sa femme,
Maria dans cette petite ville .Jan, voulant faire une surprise
à sa mère et soeur , décide de passer une nuit dans l'auberge
de sa mère mais de façon incognito et seul sans être
accompagné de sa femme , Maria .
La mère et la fille ont pour habitude, durant la nuit de tuer
le client , le détrousser de son argent et se débarrasser de son cadavre .
le lendemain, Maria, la femme de Jan ne voyant pas son
mari rentrer se rend à l' auberge et explique à la mère et
à la fille que le client de la nuit est leur fils et frère !
Les deux femmes ont compris qu' elles ont commis
l' irréparable et que cette fois la victime est le fils, pour
l' une et le frère pour l' autre . C' est le drame et quel drame . Et pensez ce que sera la fin des deux criminelles ?
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Cette pièce, créée en 1944, fait partie comme « Caligula » (1944), du cycle de l'absurde (qui contient également le roman « L'Etranger » (1942) et l'essai « le mythe de Sisyphe » (1942).
L'histoire était déjà annoncée dans le chapitre II de la 2ème partie de « l'Etranger » : un homme, en Tchécoslovaquie, voulait retrouver sa mère et sa soeur. Voulant leur faire la surprise, il laisse sa femme dans un hôtel voisin. La mère et la soeur l'accueillent comme un hôte ; il attend le bon moment pour leur dire la vérité, mais la nuit les deux femmes l'assassinent. le lendemain, l'épouse, inquiète, vient prendre des nouvelles de son mari et dévoile son identité ; la mère se pend, la soeur se jette dans un puits. Et Camus-Meursault conclue : « je trouvais que le voyageur l'avait un peu mérité et qu'il ne faut jamais jouer ».
Voilà donc la trame de la pièce. le message que veut faire passer l'auteur à travers ce drame est un peu plus complexe.
Jan et Maria sont jeunes beaux, riches, heureux et amoureux. de passage dans son village natal, Jan décide de rendre visite à sa mère et à sa soeur qui tiennent une auberge. Il se fait inscrire sans décliner sa véritable identité. Mais la mère et Martha, la soeur, l'assassinent pendant la nuit. Maria, involontairement, leur dévoile la vérité.
Le « malentendu », en fait, c'est d'abord le « mal dit » : si Jan avait dit qui il était en entrant dans l'auberge, tout baignerait dans l'huile ! Mais ce n'est qu'un début d'explication, qui n'éclaire que la première partie de la pièce, la mort de Jan. Ce qui est absurde, ce n'est pas la mort de Jan, c'est que la mort soit tombée précisément sur lui. La pauvre Maria qui cherche à comprendre n'arrive pas à trouver des réponses. Mais c'est justement le thème de la pièce : l'absurde se nourrit d'incompréhension et de loupés : incompréhension parce qu'on ne sait pas communiquer, et aussi parce que Jan d'un côté, sa mère et sa soeur de l'autre, sont dans des rôles qui ne sont pas naturels : Jan est un client (alors qu'il devrait être le fils et le frère) Martha et sa mère sont aubergistes (et meurtrières de surcroît) alors qu'elles devraient être mère et soeurs aimantes. Les loupés sont de plusieurs ordres : loupé sentimental : le trop d'amour d'un côté (Jan et Maria) qui entraîne la jalousie et la rancoeur (Maria) ; le manque d'amour maternel (la mère), la frustration (Maria) ; loupé personnel : l'échec de leur vie qui les condamne à tuer pour vivre (si ça ce n'est pas de l'absurde !) et à préparer un voyage fictif pour sortir du trou ; enfin loupé social : les deux femmes vivent en vase clos en totale solitude. L'arrivée de Jan est celle d'un chien dans un de jeu de quilles, elle est encore plus tragique quand son identité est dévoilée…
Le malentendu procède donc de tous ces éléments, et alimente l'absurde. le coup de grâce est assené dans les dernières répliques : Maria, épouvantée par l'ampleur de la tragédie, appelle le Ciel, Dieu, ou qui que ce soit qui, là-haut, peut éventuellement faire quelque chose :
MARIA : « Oui, c'est à vous que je m'en remets. Ayez pitié de moi, tournez-vous vers moi ! Entendez-moi, donnez-moi votre main ! Ayez pitié, Seigneur, de ceux qui s'aiment et qui sont séparés !
La porte s'ouvre et le vieux domestique parait
LE VIEUX : Vous m'avez appelé ?
MARIA : Oh, je ne sais pas ! Mais aidez-moi, car j'ai besoin qu'on m'aide. Ayez pitié et consentez à m'aider !
LE VIEUX : Non ! »
Vertigineux, non ? La seule porte de sortie, la foi, ou à tout le mois l'espérance, est refusée.
« le malentendu » est donc une pièce particulièrement noire : l'absurde bloque toutes les issues. Pour vous le représenter, imaginez le mime Marceau étendant ses mains devant lui sur un mur invisible en cherchant désespérément une ouverture.
Camus ne mettra pas longtemps à comprendre qu'à cet absurde que la vie nous impose, il faudra un correctif efficace : ce sera la révolte.
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Le fils qui veut se faire reconnaître sans dire son nom est tué par sa mère et sa soeur, à la suite d'un malentendu. Comme le rappelle Lucien, ce fait est déjà mentionné dans le roman 'L'Etranger" quand en prison Meursault trompe son ennui en lisant et relisant "l'histoire du tchécoslovaque".
Une très belle pièce de théâtre, à découvrir.
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Un chef d'oeuvre qu'il faut impérativement conseiller. Comme l'indique le préfacier Pierre-Louis Rey (éd. folio théâtre), l'intrigue de la pièce ne s'écarte que par des détails du fait divers relaté dans le vieux morceau de journal que Meursault trouve sous sa paillasse de prisonnier dans L'étranger. La notice de l'édition Folio théâtre nous apprend qu'il s'est précisément installé au sujet de cette pièce un malentendu entre le public (qui croit assister à une pièce ordinaire) et Camus, qui a voulu montrer comment la créature humaine est seule au milieu du monde et révoltée contre la Création.





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Caligula et le Malentendu sont toutes deux gonflées de l'humanisme désespéré de Camus, qui pénètre furieusement la conscience humaine, fouille pensées et passions avec une justesse crispante et éminemment poétique.

Mon avis :

La première pièce présentée dans cette édition, Caligula, est la raison principale de l'achat de ce livre, trouvé d'occasion dans une petite librairie il y a quelques jours. le nom de Camus, imprimé dans les mêmes lettres épaisses que l'empereur romain, dont la légende me trouble autant que celle de Néron, a dépassé ma répugnance à lire du théâtre.

Je ne privilégie pas, habituellement, la lecture de pièces. Lire Shakespeare ou Molière a souvent été une longue et désagréable expérience -toujours moins désolante que les mauvaises représentations que j'ai pu voir du second-, et je m'ennuie de ces dialogues sans articulations, lâchés dans le vide à la merci d'une imagination que je me permets d'ordinaire d'abandonner au talent d'un écrivain. Lire du théâtre me demande souvent un effort de concentration aussi désagréable que celui que Victor Hugo m'impose à la lecture de sa prose, et je préfère, bêtement, ignorer des chefs d'oeuvres plutôt que de m'infliger une lecture stérile.

Pour Caligula, l'expérience a été considérablement différente. La lecture est à la fois rapide et profondément hypnotique. J'ai volontairement ralenti mon rythme au fur et à mesure, et suis revenue plusieurs fois sur certains passages, tant la pertinence et la précision des différentes sensibilités y sont remarquablement décrites. J'ai cependant dû faire abstraction de la projection de ces dialogues sur une scène, car l'aspect dramatique, bavard et éloquent des personnages me paraît toujours aussi caricatural au théâtre. Mais la lecture nue de ces dialogues est saisissante.

Je n'essaierai pas de retranscrire ici la démarche de Camus, qui choisit un personnage dont le nom est parvenu jusqu'à nous comme celui d'un fou cruel, et qui en fait un homme ambigu, d'une intelligence crue et linéaire, et dont l'inhumanité réside au contraire dans une conscience torturée de l'humanité. Il décrit un manipulateur touchant, un travesti ignoble et poétique. Et il en résulte que la lecture de cette pièce offre une description à la fois tortueuse et essentielle d'un glorieux pantin, dont on s'éprend d'un amour laid, mais curieusement sincère.

Le Malentendu laisse une nouvelle fois à Camus l'étude de personnages tragiquement hideux et bouleversants. de cette pièce au déroulement plus conventionnel, peut-être plus prévisible, on retire surtout la scène finale, qui est, à mon sens, ce qui fait de son théâtre un morceau de véritable littérature. le personnage de Martha, qui rappelle en un sens celui de Caligula, est un modèle de subtilité dans le traitement complexe des mutations de l'esprit humain. En cela, Camus réussit une nouvelle fois à imposer non pas une démonstration achevée des passions, mais l'ébauche d'une réflexion sublime sur la variation des sentiments, une préparation à l'agitation et aux soubresauts de l'âme humaine, qui creuse, arrange ou défigure ses personnages.

Je conseillerais cette lecture à tous ceux que la tentative d'exploration des esprits fascine, car sans hésiter, Camus est l'un de ceux dont la proposition dans ce domaine est la plus sincère et la plus frappante.
Lien : http://latheoriedesmasques.c..
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L'un de mes livres préférés ! J'adore l'histoire à travers le voyage qui est d'un côté une bonne chose et de l'autre une mauvaise. Je suis au lycée et je le conseille à tout lycéen et autres.
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