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3,98

sur 32107 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aurais dû livre ce livre dans ma jeunesse, mais le rebelle de bac à sable que j'étais à l'époque n'aimait pas trop que le corps professoral lui impose ses lectures.
Donc voilà, je ne savais pas grand-chose de ce premier roman de Camus, à part qu'il a inspiré "Killing an Arab", une belle chanson de the Cure ayant suscité pas mal de polémiques, au point que la bande à Robert Smith doive renommer celle-ci en "Killing Another" ou "Kissing an Arab" en concert pour ménager les susceptibilités.

Meursault est un français à Alger, désabusé, taciturne, déconnecté avec la réalité, étranger aux conventions sociales, réagissant comme si rien n'avait aucun intérêt. Il accueille une possibilité de promotion avec un haussement d'épaules, répond à une demande en mariage en disant que cela lui est égal, et assiste aux funérailles de sa mère en baillant d'ennui.
Embrigadé malgré lui dans un mauvais coup, il finira par tuer de cinq balles de pistolet un Arabe sans réelle raison valable.

C'est un roman très étrange, que j'ai lu d'une traite. On essaie, sans y arriver, de comprendre la logique de Meursault, on se surprend à vouloir lui botter le cul pour qu'il sorte de son apathie constante. C'était une lecture très prenante (3.5/5)
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Je n'avais jamais lu ce livre d'Albert Camus, et quand même il me semblait qu'il était temps d'y remédier, voilà qui est fait !
Meursault reçoit un télégramme de l'asile où vit sa mère. Elle est décédée, l'enterrement est déjà programmé. Il va assister à celui-ci avec un détachement surprenant qui étonnera tout le monde. Il ne versera pas une larme ! Il va passer les journées suivantes en se laissant porter sans vraiment faire de choix ; bain avec Marie, cinéma, avec un détachement surprenant qui lui sera reproché plus tard.
J'ai été surprise par l'écriture de Camus dans ce roman, elle ne lui est pas habituelle. Dans la première partie surtout les phrases sont courtes, le vocabulaire minimaliste. le sujet de ce roman est la mort, dans chacune des trois parties il est question d'une mort, la mort de la mère de Meursault, les deux autres sont plus surprenantes et inattendues. Rien dans la vie du jeune homme que l'on découvre au début du roman ne pouvait laisser entrevoir ce dénouement.
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J'avais lu ce roman il y a longtemps déjà, et en avais gardé un souvenir ambivalent, entre incompréhension et intuition qu'il y avait là, sous ces mots, des "vérités" à saisir...
Lorsque mon lycéen de fils m'a annoncé en septembre, consterné, qu'il allait devoir lire ce même roman pour son bac de français, je lui ai proposé pour le motiver qu'on le lise ensemble et parallèlement, avec un petit debriefing en fin de chaque chapitre. Soulagé mais pas encore convaincu de réussir ce challenge, semblable à ses yeux à l'ascension de l'Everest, il me demanda alors de lui lire le premier chapitre à haute voix, comme quand il était petit, pour entrer à petits pas dans l'histoire. C'est vous dire l'ampleur de l'effort qui lui été demandé !
Mais une fois passée la phase d'apprivoisement, la lecture imposée a laissé place à la curiosité de lire la suite, à l'envie de comprendre, à l'éclosion des questions et des débats. Il était lancé et accroché. Quel ravissement pour moi !
Un vrai régal que de partager une lecture avec mon petit, devenu grand, sans nul doute. Comparer mes souvenirs avec mes impressions actuelles, tout en découvrant ses propres analyses, l'exercice fut enrichissant.

Trouver du sens à l'absurde ! Nous n'avons pas fini d'en discuter je crois...
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Il s'agit probablement du plus grand des romans de Camus, celui qui exprime une part du dilemme de son oeuvre philosophique : face à l'absurdité et la vanité de notre existence, nous avons le choix entre ce qui ressemble à l'indifférence, qui fait de nous des étrangers même à nous-mêmes, et la révolte, une perspective que Camus développe dans son essai philosophique, "L'homme révolté".
Néanmoins il est presque dommage que la plupart d'entre nous aient eu à le lire, un peu contraints et forcés, à l'adolescence car il a invariablement figuré au programme des lectures imposées au lycée. du coup ce livre est mal-aimé car souvent incompris par ceux qui le lisent à cet âge. Pourtant on ne peut que conseiller une relecture de ce livre à un âge un peu plus mûr pour en saisir toute la finesse du propos.
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Peut-on être étranger à soi-même ? Peut-on voir dérouler sa propre vie comme un spectateur ?
C'est notamment à ces questions de prime abord surprenantes qu'Albert Camus tente de répondre dans ce livre, devenu un classique. Pourtant, le thème et la structure ne lui prédestinait ce statut.
Il a fallu tout le talent de l'auteur pour d'une histoire banale restituer tout ce qui fait la force et la fragilité de l'être humain : dans un monde absurde, la conscience est-elle accessoire, inutile ou le dernier rempart contre la barbarie ?
Albert Camus ne juge pas mais son analyse dans "l'homme révolté" ne laissera pas de doute sur sa réponse et il se placera comme un anti-Meursault, sans verser dans le piège idéologique tuant l'individu dans lequel de nombreux philosophes de sa génération tomberont. Il est intéressant de lire ce livre et de le mettre en miroir avec "la nausée" de Jean-Paul Sartre.
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« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas ». L'incipit le plus célèbre de la littérature française. Au moment où on le lit on ne le sait pas mais on le sent : tout est déjà là, dans ces deux phrases de Meursault.

Tout le monde connait l'histoire : Meursault a commis un meurtre. Nous sommes en Algérie, avant l'indépendance. Meursault a tué un algérien. Pourquoi ? S'en repend-il ?

Le récit, fait par la voix de Meursault, est en deux parties : les quelques jours qui précèdent le crime, entre l'annonce de la mort de la mère jusqu'à ce dimanche tragique sur la plage ; les semaines et mois de l'arrestation jusqu'aux jours suivant la condamnation.

Le style est très dépouillé. Des phrases courtes, simples (trop selon André Malraux), qui collent à la personnalité un peu rustre de Meursault. Un ton qui inscrit le personnage dans sa singularité. Meursault dans la première partie a l'air hébété. Tout du long il semble subir la situation. le récit est fait par sa voix uniquement. Cela donne à la fois une vision réaliste mais aussi une sorte de détachement, quasiment mécanique, sans sentiment. Il semble étranger à ce qui l'entoure, étranger à sa vie. Il a l'air imperméable à toute émotion. Que ce soit le décès de sa mère ou le baiser d'une jolie fille, le même regard neutre à défaut d'être froid. Il est décrit comme un homme taciturne, renfermé, incapable d'exprimer des sentiments. Il n'est pas totalement insensible tant il parait capable de s'émouvoir de la lumière du jour, de la douceur d'un moment. Les jours qui précèdent son crime, il passe de l'enterrement de sa mère, dont il semble spectateur et détaché, à un week-end entre amis où il semble savourer le bonheur d'être amoureux et aimé. Pourtant on a l'impression tenace qu'il n'est qu'une coquille vide, imperméable au monde qui l'entoure, à sa vie, à toute sensation ou sentiments. le résultat d'un traumatisme ancien dont nous ne saurons rien ? Qu'est-ce qui a fait de lui cet être insensible aux codes de la société ?

Pour le lecteur un sentiment d'absurdité. Il apparait clairement dans la seconde partie, dès l'interrogatoire avec le juge et l'irruption de la religion dans la préparation du procès. Son procès fini par se faire sans lui bien qu'en sa présence, sans qu'il s'exprime, empêché par son avocat. Comble de l'absurde : c'est au moment où il prend conscience de ce qu'il a perdu en n'éprouvant pas de sentiment, qu'il est privé de la possibilité d'exprimer ce qu'il ressent enfin.

Un roman qui nous parle de l'absurdité de l'homme et de celle de la vie en général. À moins qu'il ne nous parle de l'incapacité de la société à accepter une vision différente du sens de la vie. Lu à l'adolescence je n'en avais pas perçu toute la portée. Il aura fallu un challenge Babelio pour que je le ressorte de la bibliothèque malgré l'envie longtemps repoussée de le relire.
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Livre étonnant tant le héros - Meursault - suscite peu d'empathie. Un drôle d'être qui semble errer au gré de vents, incapable de prendre le contrôle de sa vie. Spectateur passif de ce qui se jour sous ses yeux il accorde son amour et accepte de se marier sans éprouver, ressentir ou exprimer des sentiments. Comme s'il se contenant de répondre la réponse qu'on attend de lui histoire de ne pas brusquer le cours des choses. Cette absence d'implication dans sa propre vie le poussera à abattre un homme qu'il ne connait même, juste histoire d'aider un pseudo copain. Héros sans émotion il est difficile de s'y identifier. Pourtant l'absurdité du monde judiciaire dans lequel il se retrouve plongé nous pousse à le soutenir. Bientôt ses juges bien-pensants, utiliseront entre autre le fait qu'il est vu un film avec Fernandel le lendemain de l'enterrement de sa mère pour voir en cet homme somme toute assez vide, un meurtrier de la pire espèce. C'est finalement à la toute fin de ce livre que l'émotion le submergera enfin prenant conscience de toute cette bêtise humaine et trouvant la force de s'en détacher... "et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine".
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J ai découvert ce livre dans des livres qu on m'a prêté.
Il est très simple à lire. L'histoire est simple à suivre. On s'attache au personnage principale même s'il est complètement déconcertant. Par moment on a envie de le secouer pour qu'il réagisse.
j'ai bien aimé cette découverte et je me suis mis d'autre livre de cet auteur à lire.
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Meursault est totalement étranger à la société où il vit, ce personnage presque insensible à ce qui l'entoure est dépourvu d'hypocrisie.
Ce roman est d'un style sobre et neutre, il est écrit à la manière d'un journal intime. L'absurdité de la vie interpelle le lecteur sans cesse. L'absurdité du geste meurtrier suite à cette rencontre sur la plage, l'absurdité de l'ultime défense de Meursault qui dit avoir tué à cause du soleil, l'absurdité de ce qui lui est réellement reproché, son attitude lors de l'enterrement de sa mère. La société va le condamner à mort...
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Lu pour la première fois à la fin de l'adolescence, je ne gardais pas de ce roman un souvenir très clair, sinon la trame simple de l'histoire qui s'y déroule. Je ne me souvenais pas spécialement de la plume de Camus. À ce nouveau contact, cette plume, cette façon d'écrire, m'a semblé particulièrement dépouillée dans la première partie tout du moins, dépouillée, presque vide, à devenir en quelque sorte ennuyeuse. Sujet, verbe, complément, descriptions sèches, détachées, presque télégraphiques. C'est probablement en lien avec l'indifférence, l'indolence, la distance que le personnage principal, Meursault, maintient avec le monde et avec lui-même. Cela m'a tout de même déstabilisé.

Même devant le geste qu'il pose, le meurtre d'un Arabe, même devant l'enquêteur ou le tribunal, ou devant sa propre vie, Meursault reste impassible, ambigu, indiscernable. le personnage-narrateur explique sans expliquer, nous laisse avec nos questionnements et nos interprétations. Lecture importante pour sentir l'existentialisme, pour prendre acte de l'absurdité qui s'incarne.

Lien : http://rivesderives.blogspot..
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