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sur 31835 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah l'Etranger... jamais de ma vie je n'aurait pensé ouvrir un ouvrage de Camus, loin de moi l'idée d'avoir un a-priori sur l'auteur mais tout simplement parce que je n'y ai jamais pensé. Dieu merci j'ai récemment réparé cette erreur en maudissant par moment mon manque de curiosité car je suis obligée d'avouer, comme une grande majorité des amis lecteurs du site : Camus, c'est d'la balle!

Et pourtant, en démarrant le lecture du roman je me suis demandé dans quoi j'allais mettre les pieds. En lisant le démarrage emblématique du roman "Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas", j'ai eu un sursaut d'angoisse en me disant : "Oh non, c'est sur, celui-là, il va pas me plaire!". Qu'est-ce qui m'a poussé à persévérer? Je n'en sais absolument rien! Mais je dois dire que plus j'avançait dans ma lecture et plus je m'attachait à Mersault, ce héros atypique, cet étranger montré du doigt par tous.
Pour faire court, Mersault, il a plus ou moins la capacité émotionnelle d'un mollusque, c'est le genre de brave type qui ne se prend pas la tête, qui prend un peu la vie comme elle vient mais quand un jour il pète un plomb et abat un arabe, là c'est le drame et accessoirement la descente aux enfers sur le plan social. Je n'en dirait pas plus car je ne veux pas priver de plaisir ceux qui n'ont pas encore ouvert l'Etranger. En tout cas pour moi, ce bouquin m'a laissée sur le cul, si j'avais pu m'attendre à ça...
C'est vrai, L'Etranger est le roman de l'absurde mais je pense que c'est plus profond que ça. Attention, je ne me vante pas d'être une experte de Camus, c'est juste que le déroulement de l'histoire m'a bien remué les tripes. Pourquoi s'acharner comme ça sur un homme? Car au-delà de son crime, c'est avant tout sa froideur apparente, sa personnalité, sa différence qui ont été mises à l'index. Est-ce que les personnes qui l'ont condamné ne sont pas plus condamnables? Ne faites pas attention, je suis une révoltée chronique quand il s'agit d'humanité et ces deux questions que j'ai évoquées plus haut me trottent encore dans la tête, bien que j'ai achevé ce roman il y a plus de deux semaines. Je pense que ce sont ces interrogations, ce sentiment d'impuissance vis-à-vis du héros, qui donnent à cet ouvrage le statut de chef-d'oeuvre. Pourtant le style est simple, direct, avec des phrases courtes qui vont droit au but mais ça m'a plu, au-delà de mes espérances même alors je vais continuer l'aventure Camus avec La Peste qui me fait de l'oeil dans ma PAL. L'Etranger a été un belle découverte, je ne regrette pas de l'avoir lu, si vous ne l'avez pas encore eu entre les mains, n'hésitez pas à l'ouvrir car il ne vous laissera pas indifférents.
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Un roman que j'ai tardé à ouvrir. J'avais été traumatisée, échaudée par une mauvaise approche de Camus lorsque j'étais lycéenne. Mon professeur de seconde, en dessous de tout, ne nous avait pas permis d'aborder ce livre avec détachement. Elle nous avait ôté toute envie de le découvrir, de l'apprécier à sa juste valeur. C'est donc sur la pointe des pieds, avec appréhension que je me suis approchée de "L'étranger". Mais maintenant que le livre est refermé, je ne regrette pas cette belle rencontre. Loin de là! J'ai beaucoup aimé ce livre tant l'écriture, que l'histoire ou la psychologie de Meursault (le héros). Meursault condamné en fait non pas parce qu'il a tué un homme, mais plutôt parce qu'il n'a pas eu une conduite digne lors des obsèques de sa mère. Ce roman pointe du doigt l'insensibilité; c'est la condamnation du manque d'affection, de tendresse, de l'absence de pleurs.
Un très beau texte, sobre, bien écrit, fort, à savourer comme une friandise. Je sors heureuse de cette lecture, réconciliée avec Albert Camus. Prête à lire d'autres ouvrages de cet auteur.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Si la solitude avait un visage, ce serait celui de Meursault, l'Etranger.
Etranger à la vie, au monde qui l'entoure, mais surtout étranger à lui-même.
Son nihilisme et son indifférence, sa façon de s'accommoder des coups du sort n'ont d'égal que son détachement blasé et l'absence d'empathie.

Si le récit d'Albert Camus peine à séduire au départ, c'est finalement son côté grave qui nous convainc.

Porté par une prose qui avance par pulsations rythmées de façon assez régulière, l'auteur nous raconte la brutalité du réel avec une âpre et déchirante douceur.
Dans un style au classicisme élégant, Albert Camus fait passer un maximum de questionnements sur la justice des hommes avec un minimum de mots.

Sobriété, simplicité, c'est justement l'approche minimaliste et distancée qui donne toute sa force à ce chef d'oeuvre.

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L'étranger de Camus, livre maudit et admiré par tant d'élèves aux lycées, par sa simplicité à lire et sa complexité à comprendre ?
Suite à une critique de notre amie Isa, Nadou et moi-même nous sommes mis en tête de le lire ou de le relire, car il m'a semblé en retrouver des traces dans mes souvenirs.
Histoire en deux parties, l'avant, l'après meurtre de l'Arabe qui tombe comme inadvertance sur Meursault. Quel homme antipathique, ou plutôt insensible ou inerte à tout ce qui l'entoure. Un homme bizarre mais peut-être tout simplement taiseux comme beaucoup d'hommes savent l'être. Il n'est pas le seul à vivre ainsi en dehors de sa vie, de sa société. Il vit tout simplement sans vraiment de désirs qui le prennent aux tripes. Insensible ou alors ne lui a-t-on pas appris à ressentir des sentiments. Tout est indifférence ou alors ne sait-il comment répondre à ceux qui l'entoure.
J'ai eu du mal avec la première partie par sa monotonie, la mort de sa mère et pourtant il dit maman, ce soleil qui lui tape sur la tête, et lui donne le vertige, il ne ressent rien….son rapprochement avec son voisin Raymond, grande gueule et maquereau notoire qui l'embarque dans ses embrouilles, il se dit son copain…. Sa rencontre avec Marie, son désir pour cette jeune fille toute fraîche mais il ne sait dire s'il l'aime ou pas, s'il veut se marier ou pas. Il dit oui parce qu'il lui semble normal de dire oui. Très particulier ce Meursault. Et là le meurtre de l'arabe, sur une plage … pourquoi parce que le soleil lui tapait trop sur la tête !!!! C'est ainsi qu'il voit la chose.
La deuxième partie m'a semblé plus dynamique mais toute aussi complexe. La prison, le procès. La compréhension d'un homme par les autres hommes passe par des échanges de paroles, Meursault lui semble indifférent, il dit ce qu'il pense de manière concise sans émotions. Mais sans émotion que restent-ils aux autres pour comprendre. Tout est sujet à interprétations.
Je viens de lire ce livre en à peine deux jours, il est court, tout comme les phrases insignifiantes dans l'égrainage des choses quotidiennes, parfois quelque chose se produit qui rompt l'ennui, l'ennui de la vie de Meursault. Est-il heureux, ressent-il du bonheur ? On en doute. Mais c'est sa vie. Qui sommes-nous pour en juger. Il se sent à côté de lui, à côté de la société. La société le juge, mais la société a-t-elle raison ? Vaste sujet. !!!
A la lumière de cette relecture, je dois dire que j'ai aimé ce petit livre. Sans coup de coeur mais avec intérêt. Au cours de la vie on rencontre ainsi des personnes qui semblent ne rien ressentir et ne sont pas sur la même longueur d'ondes que nous. A notre époque je pense que la justice aurait convoqué les experts psychiatriques, on l'aurait jugé sociopathe, asocial, pervers narcissique ou que sais-je encore ? La nature humaine est complexe et souvent incompréhensible. Et puis que vaut la vie ? Est-elle absurde en elle-même ? A quoi servons-nous sur cette terre ? Camus devait se poser beaucoup de questions sur le sujet. Et il nous les pose à travers ce court roman mythique qui a fait son succès .….
Merci Nadou pour ce partage de lecture… a bientôt pour un autre Camus… ?
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Il est curieux de constater que certains livres nous effraient par leur aura. Je n'avais jamais lu de Camus. Mes études m'ont fait passer à travers. A la lecture de ce court roman, je le déplore. Un bon prof de français doit certainement pouvoir donner des clés de compréhension, faire réfléchir et surtout donner envie de lire face à un tel matériau.

Ceci étant, une belle surprise que ce roman, facile à lire par son style simple et où chaque mot trouve sa juste place. Facile d'accès donc. Et pourtant... un livre qui fait réfléchir.

Etranger à lui-même, étranger au monde qui l'entoure, étranger au monde. Passionnante incursion dans la tête d'un homme vrai -ou pas - avec lui-même. est-il sot? est-il psychopathe (au sens de dénué d'empathie)? est-il juste totalement sans masque? est-il... quelque chose d'autre?

Beaucoup de questions soulevées, un livre que ne peut pas laisser insensible. Je suis ravie d'avoir découvert ce monument.
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Mon impression première sur ce célèbre roman est assez mitigée. Certes l'intention de nous montrer la partialité de la justice quand elle ne comprend pas le prévenu est fort louable, et cela fait de ce texte un beau plaidoyer contre la peine de mort. Mais qu'il est difficile pour le lecteur d'éprouver la moindre empathie pour Meursault qui ne ressent presque rien dans le domaine émotionnel, qui n'a jamais les réactions que les autres attendent de lui. L'écriture de Camus assez sèche, minimaliste en dehors des descriptions est relativement pénible mais permet au lecteur de ressentir lui aussi le malaise qu'éprouve ceux qui côtoient Meursault. Un tel personnage est au final assez peu crédible, mais en fait la justice ne lui reproche pas ce qu'il est, mais ce qu'il parait et au moment du procès, impossible de ne pas réaliser que si le prévenu antihéros avait juste était un gars qui n'aimait pas extérioriser ses émotions (après tout chacun a sa manière de faire son deuil, et refuser de voir le corps d'un défunt est un moyen de garder le souvenir de sa personne en vie) le résultat aurait été le même, surtout qu'il lui est même reproché de ne pas être croyant. A vrai dire c'est assez difficile de réaliser ce qu'il aurait risqué s'il avait été plus conforme aux attentes de la société, sans compter qu'il ne lui est presque pas reproché d'avoir soutenu et aidé Raymond. J'avais envie de mettre trois étoiles mais finalement je lui en accorde une demie de plus en tenant compte qu'il s'agit d'un premier roman qui dénote d'une grande maturité d'écriture.
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Voilà voilà ! je me suis enfin décidée à lire L'étranger d'Albert Camus

Dès les premières lignes, je reste dubitative. " Aujourd'hui maman est morte ou peut être hier. Je ne sais pas "
Bien bien, voilà un début qui sort des sentiers battus. Puis vient la suite. La visite de sa mère à la morgue, sa froideur implacable face à cette mère décédée qu'il avait choisi de placer dans un asile, faute de pouvoir subvenir à ses besoins. Après plusieurs pages, complètement hermétique à l'histoire, je suis posée la question de savoir pourquoi un tel succès pour " L' étranger " !

Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je me disais : "Ah oui, quand même ! " et l'évidence du succès de ce récit m'a sauté au yeux avec une telle force que j'ai avalé les pages, prise d'une boulimie pour cet oeuvre écrite avec tant de subtilité et d'horreur pour un homme dont le jugement se portera plutôt sur son comportement distant et froid au décès de sa mère que pour le crime dont il est jugé coupable.

Aussi, je ne vois qu'une alternative pour justifier l'ampleur de cette oeuvre magistrale d'Albert Camus :
Lu et approuvé !
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J'ai enfin lu le premier roman d'Albert Camus. La Peste était loin d'être un coup de coeur alors que L'étranger m'a donné goût à la plume de Camus. Comme dans La Peste, l'action se déroule en Algérie. La première phrase est fascinante et perturbante, l'auteur a su capter l'attention de ses lecteurs en quelques mots. On découvre un homme qui s'appelle Meursault, son indifférence aux sentiments des autres est flagrante et aberrante. Au début de l'histoire, il apprend que sa mère est morte par un télégramme. Cependant, il ne ressent rien. On comprend alors que leur relation était loin d'être exceptionnelle. le protagoniste est un homme simple, observateur et assez faible. Tout au long du récit, nous sommes tiraillés entre compréhension et ignorance. Je voulais que Meursault se défende et qu'il ait un minimum de répartie contre ses accusateurs. Ce roman est tout simplement déroutant par son analyse très juste des comportements humains. Chez Meursault, les perceptions remplacent les émotions, l'auteur nous livre un véritable parcours initiatique. Je vais maintenant m'empresser de me procurer La chute !
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Je ne ferai volontairement pas le résumé de "l'Etranger" qui a déjà été plus que largement traité. Albert Camus nous invite ici au questionnement, tout au long du roman «  L'Etranger ». Déjà le titre s'assied sur une ambivalence. En effet, « l'étranger » annonce le personnage principal, dans sa solitude il est unique, anonyme. Par ailleurs, il est étranger non seulement au pays mais à la société et à ses diktats en vigueur. Ce roman, illustre la philosophie de l'absurde tel qu'il en est également le cas dans « le mythe de Sisyphe » du même auteur.
Si l'on observe le procès d'un point de vue réaliste, on se rend compte que certains éléments essentiels sont manquants telles que l'invitation de l'employeur de Meursault à la barre ou encore l'absence de l'argument de légitime défense dans le discours de l'avocat. La personnalité de Meursault, l'étranger ou plutôt l'étrange est inadaptée à la société, à ses codes sociaux placés sous le signe de l'artifice, de l'obéissance à des conventions tel que « pleurer aux enterrements ». Ces rites sont à suivre à la lettre au risque d'être condamné car considéré comme étrange, bizarre, non conforme. Meursault est vrai, sans artifice, sans hypocrisie, proche de la nature et du moment présent. Il est résigné, optimiste malgré tout et cette facette d'authenticité va le mener à sa perte.
Ce qui me bouleverse dans ce roman, est la dénonciation de l'hypocrisie de la société, ses exigences informelles, son intolérance, son jugement, son cloisonnement.
Ce qui rend cette oeuvre exceptionnelle est la philosophie qu'elle dégage et dont elle regorge plus que sa forme. Les phrases sont courtes simples et rendent la lecture très accessible.Un incontournable, à lire ou à relire.
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Algérie, l'été pendant les années 40, Meursault est emprisonné pour le meurtre d'un arabe. Il est le narrateur.

Il raconte sa vie à partir de la mort de sa mère, peu avant cet événement tragique. Il s'exprime comme il vit, étranger aux sentiments, sensations, envies ou regrets !

Il est indifférent, sans passion et apparaît différent et sans humanité aux yeux de ceux qui assistent et témoignent à son procès.

Le récit est à son image, direct, sans fioritures, des phrases courtes et sans émotion. Et tout comme Meursault on prend conscience que la vie se finit toujours par la mort quoi qu'il arrive et justifie ainsi son indifférence !

Je n'avais pas lu Camus depuis longtemps et j'ai éprouvé autant de plaisir que les fois précédentes.

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