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sur 104 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Lu dans le cadre d'une opération Masse Critique/ Babelio, que je remercie, même si cette recommandation s'avérerait en fin de compte, en ce qui me concerne, une lamentable erreur de casting…Mais on ne pouvait pas le savoir d'avance! Merci donc tout de même!
En paraphrasant un grand poète portugais, je dirais que, comme lui, j'apprécie certains livres pour leurs qualités littéraires, d'autres parfois pour l'absence de ces mêmes qualités littéraires, d'autres encore tout simplement parce que je les aime pour une raison qui m'échappe, mais qui suffit largement à mon estime ! La lecture de ce roman très formaté, à l'écriture plate, ne m'a absolument rien apporté, à aucun niveau. Je ne peux d'ailleurs, moi non plus, rien lui apporter de bon, à part une note parfaitement dissonante par rapport au concert de louanges qui l'entoure jusqu'à présent, provenant d'autres babelionautes ayant participé à cette même opération Masse Critique.
La proposition de lire un roman, ou biographie romancée de Marie Curie m'avait pourtant séduit au départ. On connaît tous, au moins dans ses grandes lignes, le parcours emblématique de cette femme admirable, deux fois prix Nobel, au caractère bien trempé lui ayant permis d'accéder à une renommée unique dans l'histoire des sciences, dans un environnement scientifique et académique absolument hostiles aux femmes de son époque et alors même qu'elle cumulait un surhandicap lié par ailleurs à sa condition d'étrangère et d'expatriée en France, en ce début de XXe siècle européen traversé par toutes sortes d'excès nationalistes et de stupides exaltations patriotiques. Quand on l'approche de plus près, néanmoins, comme j'ai eu personnellement l'occasion de le faire par l'intermédiaire des livres que Françoise Giroud et Rosa Montero lui avaient consacrés, le mystère autour de cette personnalité de feu et de glace, toute en retenue, austère et entêtée, réservée, rétive aux grands épanchements du coeur et à l'adulation publique, s'épaissit considérablement. Il suffit, comme le souligne bien Rosa Montero, de regarder toutes ces photos sur lesquelles l'on ne décèle jamais le moindre sourire dans ce visage de femme où l'on identifie par ailleurs, à tout âge, les traits invariables d'un sérieux et d'une sorte de dureté, pour se demander ce que le gris de ce regard lisse et absent essayerait à tout prix de dissimuler. A son propos, et dans un autre registre, Einstein écrirait dans une lettre personnelle : « Mme Curie est très intelligente mais elle est aussi froide qu'un poisson, ce qui veut dire qu'elle est dénuée de tout sentiment de joie ou de peine. Pratiquement la seule façon qu'elle a d'exprimer ses sentiments, c'est en déblatérant après les choses qui ne lui plaisent pas ». Voilà pour l'image qu'elle aurait laissée à certains de ses contemporains et sur laquelle l'on continue d'ailleurs à s'interroger…
Chez Mme Cantor, il ne faudrait cependant pas s'attendre à pénétrer plus avant dans le «mystère Curie», grâce à cette immense liberté que la dimension littéraire et purement imaginaire pourrait en principe apporter à une biographie romancée. Aucune mise en perspective notable ici concernant sa personnalité et ses contradictions profondes, ses traits obsessionnels, sa froideur apparente, ses probables troubles alimentaires, sa féminité problématique, aucune mise en oeuvre, malgré le «je » narratif choisi, d'un flux de conscience ou de monologues intérieurs qui, en l'occurrence, ne dépassent guère, la plupart du temps, que trois ou quatre phrases convenues, souvent rabattues lors des différents épisodes de sa vie évoqués dans le roman, colligées à droite et à gauche dans des biographies déjà existantes, rien de nouveau en somme par rapport à une certaine hagiographie qui aura fini par escamoter quelque peu le mystère de la femme en chair et os, au profit du parcours exemplaire et souvent laborieux de la brillante et courageuse scientifique. L'auteure se cantonne surtout à «raconter» des évènements suivant une chronologie on ne peut plus linéaire (pas d'analepses, quasiment pas d'évocations sous forme de rêveries). On est la plupart du temps sur du purement factuel, soumis à un même traitement narratif qui finit par situer tout sur un même plan, transformant Marie Curie en une sorte de surface de projection assez plate et dont la finalité principale serait de toucher le lecteur : voilà une scientifique brillante qui a voué sa vie à la science, une femme volontaire qui lutte contre l'adversité et les préjugés de son époque, une femme courageuse faisant face aux revers de la fortune, fidèle et attachée à son pays, à sa famille. Tout bien filtré donc sous le crible du romanesque et parcouru très majoritairement de «bons sentiments», transformant quasiment Marie Curie en une héroïne à la Barbara Cartland. (Que ce soit clair : je n'ai absolument aucun préjugé par rapport à un genre littéraire où Mme Cartland occupe une place tout à fait honorable, c'est tout simplement que cela ne me satisfait absolument pas en tant que lecteur). Secondairement, je n'ai pas du tout adhéré au fait que, pour des raisons que l'auteure justifie vaguement, dans sa postface, comme étant «romanesques» (mais sans expliquer lesquelles exactement, ce qui laisse supposer qu'elle l'aurait peut-être fait pour faciliter sa tâche..), elle ait exclut du récit le seul frère de Marie Curie, Josef ( ?) ainsi que l'amie très proche, soutien inestimable et confidente de la scientifique, Marguerite Borel, grâce à laquelle, entre autres, Marie Curie avait pu éviter de faire l'objet d'une campagne, au sein de l'Université, demandant son expulsion du pays, lors de l'affaire Langevin…Bref, sans rentrer dans les détails : deux personnages ici, loin de pouvoir être considérés comme accessoires ou superflus (!) qui n'existent même pas dans la vie de Marie Curie !!
Et enfin, pourquoi diable, me suis-je demandé, quel intérêt à imaginer une «uchronie biographique», dans laquelle Marie se voit dédoublée dans une Marya Sklodowska qui ne serait pas partie en France et, donc, pas devenue «Marie Curie», mais serait restée en Pologne, mariée à son amour de jeunesse frustré, le faible et charmant Casimir Zorawski ? Car le schéma est exactement le même dans ce récit parallèle (une femme volontaire, les conditions de vie difficile, l'amour de la science, etc..), la narration reste toujours à la première personne (l'auteure aurait pu au moins changer de voix narrative, et introduire ainsi, pourquoi pas, une autre perspective un peu différente, moins «hagiographique», plus impliquée et plus exploratrice par rapport à la subjectivité de la femme Marya derrière le « mythe » Marie) ; non, les « pions » ne font que bouger de place (ainsi, par exemple, c'est sa soeur Hela qui part en France et qui recevra un Nobel…). Un copier-coller, à mon sens, sans le moindre intérêt. Pour en venir à quoi au juste ? Que malgré les aléas de la vie, « on est ce que l'on est au fond, on reste fidèle à soi-même » (quel simplisme !), que Marie serait tout de même devenue quelqu'un de très proche de ce qu'elle était devenue réellement en France, certes, au rabais, sans la gloire, sans Nobel, mais une scientifique malgré tout et surtout le contexte encore plus défavorable aux femmes en Pologne ? Beaucoup de bruit pour rien…
Je m'arrête là, je ne vais pas m'étendre davantage, par exemple sur l'écriture elle-même, s'appuyant ici sur des effets souvent faciles, farcie d'expressions récurrentes du type "creux au ventre» ressenti par les femmes face aux mauvaises annonces, ou bien tous ces visages «rosis» par le bonheur qui reviennent toutes les dix pages, ou ces odeurs «de terre et de miel» que dégagent systématiquement les cheveux des enfants, «de pin et menthe poivrée» les moustaches des messieurs, ou «de coquelicot» la peau des soeurs bien-aimées…
Je vous avais dit que je n'avais rien de bon à rajouter à ce livre…
Je ne publie d'ailleurs ce billet que parce que je me suis engagé à le faire, autrement je n'y verrais aucun intérêt non plus. Cette critique est elle-même radioactive, heureusement pour vous elle ne possède pas, comme le radium, une demie-vie de plus de 1 600 ans, mais se désintégre au bout de 10 minutes, juste le temps qu'il faut pour la parcourir et passer à autre chose.
Moi aussi, je vais passer à autre chose. Je viens de réaliser que je ne connais pas de «boîte à livres» autour de chez moi : je vais essayer d'en géolocaliser une pas trop loin…
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Ce livre m'a été offert par Babelio contre la rédaction d'une critique.
La belle couverture du livre et sa présentation de dernière page de couverture me promettaient un bon moment de lecture.
J'ai très vite compris qu'il n'en serait rien et que cette lecture allait être un véritable pensum. Je tenais néanmoins à aller au bout de ce pavé pour tenir mon engagement vis-à-vis de Babelio mais je ne cache pas que j'ai fini par lire de nombreux passages en diagonale.
L'auteur alterne son récit entre Marie pour la vie réelle de Marie Curie et Marya pour l'uchronie avec dans les deux cas l'héroïne racontant sa propre histoire.
L'auteur ne parvient à aucun moment à se mettre dans la peau de cette femme exceptionnelle, peut être la plus grande scientifique de tous les temps, nobélisee à deux reprises.
L'uchronie ne présente aucune thèse à proprement parler du destin qu'aurait pu être celui de cette femme si talentueuse et déterminée si elle avait renoncé à son désir d'étudier la science en France pour épouser son amour de jeunesse en Pologne.
Les deux histoires en parallèle sont en fait très similaires avec juste les inversions de personnages conformes aux hypothèses de l'uchronie. Les vies des deux héroïnes se résument quasiment aux préoccupations familiales habituelles, l'éducation des enfants les moments de détentes et par-dessus tout les balades à bicyclette qui semble être l'activité de prédilection de Marie et Marya.
L'ensemble s'intercale dans les événements connus de la vie de Marie. L'histoire de l'époque est presque totalement absente des deux récits.
Le tout est sans originalité dans le style avec des descriptions et bons sentiments convenus avec force clichés.
Ce livre est sans intérêt.
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