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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sept textes, sept histoires courtes qui pourraient être des nouvelles si elles n'étaient présentées comme un roman dans La Lune du chasseur de Philip Caputo, traduit par Fabrice Pointeau. Ces nouvelles sont habilement reliées entre elles par une unité de lieu – la péninsule supérieure du Michigan – et d'homme : Will Treadwell, patron du Great Lakes Brew Pub et guide de chasse pour améliorer l'ordinaire.

À différents moments de sa vie, Will va croiser le chemin d'hommes en souffrances, traînant comme lui le poids un peu trop lourd de leur passé et confrontés à des situations dramatiques au coeur d'un décor naturel où la chasse sert de prétexte : à révéler les âmes et à challenger les valeurs de chacun.

Tour à tour, Caputo évoque le dernier rempart de l'amitié qui subsiste quand les addictions deviennent trop fortes (Protecteurs), les rapports père-fils incompris (Chagrin), les traumatismes de la guerre quand ils virent au drame (Rêveurs – Lignes de départ), les relations des hommes confrontées à la violence de celles des animaux (La nature de l'amour sur la dernière frontière).

Et au milieu de ces textes sombres, deux rayons d'espoirs. Celui qui émane de Lisa, future compagne de Will, seule apparition féminine dans ce recueil testostéroné, tendrement touchée par des sentiments inattendus (L'Hôte) ; et celui du pardon et de la repentance de Will pour qui le face à face avec un ours en pleine montagne va marquer un tournant symbolique et métaphorique de sa vie alors qu'il est en perdition (Perdu).

En plus d'être remarquablement écrit – pas étonnant pour un Pulitzer – La Lune du chasseur nous fait prendre un grand bol de nature et de sentiments, mettant à nu la fragilité de certains hommes et leur incapacité à s'en sortir seuls. Dans une construction habile qui fait sens une fois le livre refermé, Caputo passe ces hommes au révélateur de l'environnement naturel, effleurant délicatement ou violemment leur intimité. Et c'est très réussi.
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A travers sept histoires, reliées les unes aux autres, car elles se passent sur la péninsule supérieure du Michigan et qu'elles ont un personnage commun, Will Treadwell, le patron du great lakes brew pub, Philip Caputo explore le coeur des hommes. Ce sont des sexagénaires, des vétérans, des chasseurs qui se retrouvent entre eux pour des parties de chasse entre copains. Ces hommes forts, aguerris, certains anciens militaires, qui savent manier les armes, mais ont leurs talons d'Achille, comme les autres. Et c'est ce que l'auteur va nous faire découvrir, à travers ces différentes histoires. Addiction à l'alcool, perte du conjoint,, syndrome de SPT, solitude, désoeuvrement à la retraite, désarroi et problèmes de communication avec un enfant.. Ces hommes racontés par P. Caputo, des "durs" sont émouvants et parfois en plein désarroi. Ils ont un mal être, une certaine fragilité. L'auteur pose un regard sensible sur ces hommes à la dérive et un peu perdus
P. Caputo a écrit un texte attentif et élégant, tout en finesse et retenue, chargé d'émotion.
Pour moi c'était une première rencontre avec cet écrivain et j'ai déjà clandestin dans mon escarcelle.
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Que j'ai aimé ce livre….
Une collection d'histoires liées les unes avec les autres, par la géographie et par un personnage, Will Treadwell, propriétaire de pub, tantôt simple figurant tantôt personnage principal.
« La lune du chasseur » est un livre de mecs. Pas un livre pour les hommes, bien que la chasse soit omniprésente, mais un livre sur le coeur des hommes.

L'auteur met en scène des hommes d'âge moyen dans la péninsule supérieure du Michigan. Ces personnages entrent et sortent de la vie des uns et des autres, construisent des amitiés, affrontent la perte, se mesurent à la violence, essayent d'enterrer le passé ou cherchent à le déterrer. Il y a de vieux copains de lycée en voyage, des amants d'une fois par an, un professeur d'université et son fils capricieux, un homme et son vieux père tyrannique... Ils se réunissent, se séparent et, s'ils ont de la chance, trouvent une voie à suivre.
Philip Caputo capture leur vérité émotionnelle avec beaucoup d'élégance et de pudeur. Un regard perçant sur les douleurs de la vie, sur ces démons du passé qui ne veulent pas rendre les armes, mais aussi sur la façon dont les hommes naviguent dans le monde d'aujourd'hui. C'est une mosaïque sensible et délicate qui parvient à transmettre des émotions compliquées sans aucune sentimentalité ni mièvrerie.

Et puis il y a la nature. Elle est partout, elle est un personnage à part entière dans les 7 histoires. Elle est le docteur des âmes, celle qui peut-être parviendra à aider les hommes à soigner les traumatismes et les déceptions de la vie quotidienne.

Entre l'écriture et la construction, je ne vois aucun défaut à ce magnifique roman, égal du début à la fin. J'ai su dès les premières lignes que j'étais dans une littérature américaine que j'aime.
Merci @benoit.andrey pour cette lecture qui m'est allé droit au coeur et pour la découverte d'un auteur à côté duquel j'étais complètement passé (il semble d'ailleurs peu connu en France malgré un prix Pulitzer).

Traduit par Fabrice Pointeau
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Ouvrir le roman de Philip Caputo s'est se prendre une rafale de vent chargés d'une multitude d'odeurs venues de la forêt, du lac, des hommes et de leurs peines. C'est subir la sauvagerie des terres. Se laisser porter part cet instinct de survie. Affronter l'indéniable perte de soi, s'en remettre à la vie comme à la mort.
Will Treadwell est le pivot central d'un histoire façonnée par de nombreuses histoires. Gérant d'un bar, il est devenu les oreilles et les yeux d'un monde où les hommes vont à vau-l'eau. Des guerriers, des indiens, des travailleurs, il les écoute et il voit. Guide de chasse, il est le meilleur et c'est dans la forêt avec ses chiens qu'il aime se ressourcer. le silence absolu, les arbres à perte de vue, les animaux, les oiseaux, la nature, rien de mieux pour affronter son passé et tenter de le panser.


Paul, Bill, Tom, Lisa, Devin, Rick, Elise, Trey, Kidman, Walsh, Lewis, Hall, Jeff autant d'hommes et de femmes qui ont un jour croisé la route de Will ou du Lac Supérieur.


Construit tel un roman choral, Philip Caputo nous fait découvrir leurs vies tout au long de sept histoires. Histoires bouleversantes, cruelles, mais d'une humanité si profonde. Comme si l'homme se révélerait dans toute sa splendeur dans la souffrance, dans la douleur. Sept histoires profondément touchantes où la nature à une place prépondérante, soignant les douleurs, exorcisant les maux, pansant les blessures. Dans cette nature, il serait possible d'y voir des symboles : un cerf, des oiseaux, des loups, des ours. Des étoiles et cette magnifique lune complice souvent du chasseur.


Philip Caputo signe un roman extraordinaire. Dès les premières lignes j'ai su que l'alchimie opérerait. Une plume envoûtante, le bon mot au bon moment, comme si ses mots prenaient vie et forme, là sous mes yeux. Il est très rare quand un roman me touche à ce point. Et ce final sous le ciel étoilé en plein hiver, wow, la cerise sur le gâteau. Un cycle qui se finit et un nouveau qui s'ouvre. Un héritage du meilleur à venir. Philip Caputo parle de la mort avec un aplomb certain et un amour de la vie tout en gardant à l'esprit les drames qui façonnent ses hommes et ses femmes. Ceux qui les ont acceptés et qui ont en font une véritable force. Ceux qui sont dans le déni et qui avancent tant bien que mal, un pas après l'autre, vers cette lumière bien trop lointaine. Philip Caputo insuffle à sa prose une force constante, combattant chaque état d'âme, et de la bienveillance.


Un roman fort, poignant, percutant que je vous invite vivement à découvrir !


Un bol d'air pur à vous faire frissonner !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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7 nouvelles dans lesquelles les personnages se croisent, 7 nouvelles qui font comme un roman.
Philip Caputo nous transporte dans le Michigan, tout au nord, près du Canada, là où les lacs sont milliers, les forêts immenses, le gibier abondant. Les hommes aiment y chasser en automne, au moment de ce que l'on appelle la «lune des chasseurs». L'auteur nous fait aimer cette région sauvage et magnifique où la nature est restée encore intacte.
Les principaux personnages sont des vétérans, la soixantaine, comme l'auteur. C'est essentiellement un roman sur les hommes, leurs amitiés viriles, leurs traumatismes au retour des combats, leur fragilité et leurs doutes. Tout autour d'eux le monde change, la crise économique sévit, ils peinent à joindre les deux bouts, ils ont souvent divorcé, les rapports parent-enfant sont conflictuels. Une seule nouvelle concerne une femme. Sans être vraiment présentes, les femmes sont fortes, elles sont un soutien pour leur compagnon en les aidant à affronter leurs démons.
Cet ensemble de nouvelles bien construites est effectivement proche d'un roman. C'est magnifiquement écrit, tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, selon le personnage principal. Dans la dernière nouvelle c'est Phil qui nous parle, peut-être l'auteur? Moi qui suis opposée à la chasse et à la possession d'armes, j'ai beaucoup aimé ce récit où la nature de cette péninsule du lac Supérieure est un personnage à part entière. Les hommes y sont attachants malgré leurs fêlures. Un grand plaisir de lecture, Philip Caputo est une très belle découverte!
#PicaboRiverBookClub
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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A mon grand regret je n'avais jamais entendu parler de Philip Caputo.
Je suis tombée sur ce livre par hasard dans une publication du Picabo River Book Club.
Eh oui, le fameux. J'aime la littérature américaine, c'est un fait incontestable.
Je lis donc cette quatrième de couverture et instantanément je pense à Ron Rash, à David Vann, à Joyce Carol Oates. C'est sûr, il me le faut, je ne peux pas passer à coté.
Oui mais il y a tout de même un peu d'appréhension, c'est un auteur que je découvre.
Je me lance dans dans la lecture de ce livre, pleine d'espoir, et très rapidement je constate que mes attentes sont comblées : au fur et à mesure que j'avance cette lecture devient tout simplement addictive.
Je suis un peu perturbée par la construction, le titre original « Hunter's moonn : a novel in stories » me confirme qu'il s'agit de plusieurs nouvelles composant un roman, mais qu'à cela ne tienne :
je le lis d'une traite en une journée.
L'écriture est surprenante, poétique, envoûtante, dépaysante avec un côté âpre à la fois.
L'histoire est captivante.
Elle met en scène des hommes et des femmes qui évoluent au sein d'une Nature toute-puissante.
Des hommes et des femmes avec leurs névroses, leurs obsessions, leurs addictions, leurs fantômes revenant du passé, leurs remords et leur culpabilité.
On y retrouve :
Bill, le bel héritier avec un avenir tout tracé rattrapé par son passé et Lisa sa jeune épouse dévouée.
Will le vétéran de guerre hanté par les atrocités de celle-ci et Maddie son épouse une femme forte et déterminée qui elle tente de tirer des leçons de son passé.
Jeff le fils dénigré et Hall le père tyrannique et torturé par ses actes passés.
Trey le fils gâté et Paul vieil universitaire rétrograde et père dépassé.
Lonnie le marginal et son père qui tout deux vivent en retrait de la société.
Les vies de tous ces personnages se suivent, se ressemblent, se croisent et s'entrechoquent dans une nature qui n'est pas seulement le théâtre de leurs agissements car elle peut très vite devenir une ennemie ou une alliée suivant les croyances et les comportements.
Comportements que Philippe Caputo scrute minutieusement dans une ambiance tendue, une atmosphère pour le moins oppressante auxquelles ils associe admirablement de magnifiques descriptions.

Je remercie le #PicaboRiverBookClub et les éditions du Cherche-Midi pour cette superbe lecture.
Lien : https://laminutelivres.wordp..
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Dans la région de la péninsule supérieure du Michigan, la vie s'écoule au contact du nature rude et sauvage. Entre chasses, bières au pub et marches dans les forêts, la Vie de ces hommes et femmes sont au coeur des sept nouvelles qui composent ce livre.
Elles sont reliées entre-elles par les personnages qui se croisent dans cette région où le mouvement trépidant du monde extérieur semble absent. Ils sont tous dans la fleur de l'âge et jettent un regard mélancolique sur les années passées et espèrent pour l'avenir.
Quel livre ! le style de l'écriture, les thématiques abordées, les descriptions, tout dans #laluneduchasseur concourent à en faire un ouvrage de référence pour moi. Avec sobriété, Philip Caputo nous livre un roman qui donne à réfléchir sur soi et le sens que l'on donne à sa vie.
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Voici le retour d'un grand écrivain américain : Philip Caputo, auteur du sublime Clandestin, revient avec La Lune du chasseur (traduction : Fabrice Pointeau).

J'avais tellement aimé son livre précédent que mes attentes étaient très hautes pour ce livre et là encore ce fût un vrai régal ! Il fallait bien le talent du traducteur Fabrice Pointeau pour nous offrir une traduction à la hauteur de cet auteur.

La Lune du chasseur est un livre qui frappe par son honnêteté, l'auteur réussit ici à capter l'âme des hommes, à retranscrire leurs pensées et leurs doutes, leurs peurs et leurs combats. Roman ou recueil de nouvelles ? Peu importe la définition ou l'étiquette choisie, le plus important est que ce livre est une vraie réussite.

Voici sept histoires toutes reliées par le cadre spatial et un personnage (Will Treadwell), voici sept histoires qui subliment l'idée que toutes les vies sont entrelacées d'une manière ou d'une autre, que chaque existence est composée de multiples liens et dès lors un recueil de nouvelles peut devenir roman et inversement.

J'ai été très émue par ce livre en raison de ces différents personnages (quasi essentiellement masculins) qui font face à la crise économique, qui sont en proie à la crainte, qui font face à la dépression, qui essayent de trouver leur place dans un monde qui change trop rapidement et ne cherche pas à les intégrer. C'est un livre qui souligne les difficultés rencontrées par une grande partie de la population américaine et c'est ainsi un titre qui permet de mieux appréhender le peuple américain, la dichotomie intrinsèque entre ceux qui vivent dans l'ultra-modernité des villes et ceux qui vivent dans le monde rural, qui cherchent à s'en sortir financièrement et dont la nature est la plus fidèle compagne.

Je tiens à confirmer la pertinence de la quatrième de couverture qui compare ce titre à l'oeuvre de Jim Harrison, on y retrouve en effet ces portraits d'une profonde humanité et en même temps cette nature sauvage et captivante. Philip Caputo a su se surpasser dans ce livre beau, émouvant et vrai.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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