Évidemment c'est un bon polar puisqu'il a eu le prix du quai des orfèvres ; tout y est : des enquêteurs au caractère trempé, plusieurs suspects possibles, un suspens bien mené, et encore les locaux du 36 quai des orfèvres à Paris, avant le grand déménagement de la Cité judiciaire dans les nouveaux bâtiments des Batignolles.
Ce qui est original ici, c'est que les protagonistes travaillent dans un laboratoire de Paléoclimatologie et Paléoenvirronement, ainsi que dans celui de Glaciologie voisin ; grâce à des fossiles d'algues minuscules, les chercheurs peuvent connaître les climats du passé et comparer avec les événements actuels.
Donc un thème "moderne", puisque certains de ces scientifiques vérifient une hypothèse, celle que le bouleversement climatique en cours n'est pas dû qu'aux activités humaines, un semblable réchauffement ayant eu lieu il y a quelques dizaines de millions d'années. Les mêmes scientifiques pensent également pouvoir prévoir ce qu'il risque de se produire dans les cent prochaines années...
Il sera donc question des diatomées, petites algues microscopique au squelette siliceux, les mêmes qui ont empoisinné le professeur Jacques Gaubert ; un pénible celui-là, n'hésitant pas à menacer ses étudiantes et surtout à voler le travail et les résultats de ses collègues. Mais il y aura d'autres morts dans ce laboratoire, de quoi mettre à rude épreuve la perspicacité des policiers...
Sur fond de ressentiment entre chercheurs et ingénieurs, de publications indispensables pour se faire connaître et faire reconnaître son travail de recherche, d'égos un peu démesurés et de relations amoureuses entre collègues, le récit nous entraîne sans temps mort, dans une aventure scientifique et policière inédite et passionnante.
Premières phrases : " Soudain, le silence dans la petite salle. Des épaules se haussèrent, des sourires s'échangèrent, se muèrent en soupirs. Les étudiants ne connaissaient que trop les effets de manches de Jacques Gaubert en vue d'accrocher l'attention de son public. D'effet, en réalité, ça leur en faisait de moins en moins. Aux garçons, du moins..."
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