Ne me remerciez pas !

Une intrigue plutôt originale, une enquête bien menée et l'évocation du 36 qui devient un gentil souvenir de lecteurs. L'équipe de policiers est sympathique avec des personnages que l'on veut bien suivre dans de prochaines aventures. Au final un bon millésime pour l'année 2024.

Jacques Gaubert, professeur de géologie à l'Institut Européen des Etudes Climatiques (I2EC), s'effondre en plain cours, victime d'un empoisonnement par ingestion d'une surdose d'acide domoïque. Franck Kestner et son adjoint Paul Varenne de la brigade criminelle de Paris sont chargés d'enquêter sur cette étrange affaire ; ce sera la dernière enquête qu'ils mèneront depuis le 36, quai des Orfèvres avant leur déménagement au 36, rue du Bastion. Leurs investigations les entraîneront dans le milieu très fermé de la recherche, au sein du laboratoire de Paléoclimatologie et Paléoenvironnement (LPP) de l'Institut et ils se trouveront très vite confrontés à d'autres meurtres. La partie ne sera pas facile pour les policiers qui vont se heurter à des faisceaux d'indices trompeurs et des mobiles qui s'effondrent les uns après les autres. Menés en bateau depuis le début, ils finiront par découvrir un assassin caméléon, qui agit au grand jour utilisant une ruse qui dépasse l'entendement.

De mon point de vue, Marital Caroff mérite amplement cette récompense littéraire. le scénario est bien construit et original, appuyé par une expertise indéniable dans le domaine de la géologie. L'intrigue est menée de main de maître et à l'ancienne, comme il aime le rappeler en se référant, à plusieurs reprises, au commissaire Maigret ; il s'agit là d'un joli clin d'oeil au mythique 36, quai des Orfèvres.
« Ne me remerciez pas » est l'histoire d'une affaire de meurtres bouclée, tambour battant, en seulement quinze jours ; si seulement toutes les enquêtes criminelles pouvaient être solutionnées en si peu de temps, ce serait merveilleux ! La chronologie des faits, au jour et à l'heure près, rythme la progression du récit. le romancier dévoile, avec la minutie d'un orfèvre et la régularité d'un horloger, le déroulement d'une intrigue, aux multiples rebondissements, emportant le lecteur dans une enquête réaliste, haletante et passionnante.
Ecrit dans un style littéraire, alliant la connaissance incontestable des méthodes policières et l'expertise d'un écrivain-enquêteur, façon Georges Simenon, ce roman policier est tout sauf noir. Une belle réussite qu'il faut lire absolument !