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3,44

sur 50 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il existe donc des romans publiés chez Gallmeister qui ne me séduisent que modérément…

J'ai eu la grande chance de lire en avant-première « Onze jours » de Lea Carpenter grâce au Picabo River Book Club (que je remercie chaleureusement au passage !).

L'histoire se déroule en mai 2011. Jason, membre des forces spéciales américaines, et fils unique de Sara, a disparu en Afghanistan au cours d'une mission. le récit va alterner les chapitres consacrés à Sara, où s'exprime notamment son angoisse dans l'attente de nouvelles, et ceux où, en flashback, on revient sur l'engagement de Jason en lien avec les évènements du 11 septembre 2001. Comme un dialogue à distance entre deux individus profondément liés.

« Onze jours » est un récit plutôt intime, assez pudique, celui d'une relation particulièrement forte entre une mère et son fils, sur laquelle plane l'ombre du père disparu très tôt, David, qui reste, malgré son absence, omniprésent. C'est aussi une histoire que j'ai trouvé également assez documentée (et un peu aride parfois…) sur l'histoire et le quotidien des forces spéciales, et notamment les SEAL.

Une histoire donc plutôt forte, et même dramatique, mais tout en sobriété, en maitrise. Et c'est probablement ici que le bât blesse. le texte me semble trop en retenue, trop sur la réserve. Il aura manqué un petit quelque chose, un soupçon d'émotion, un petit supplément d'humanité. D'où mon ressenti au final plutôt mitigé …
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Parfois il suffit d'un événement, un choc, pour voir le monde d'un autre oeil et envisager sa vie différemment.

Pour Jason, alors âgé de 17 ans, ce sont les attentats du 11.09.2001. Une révélation. Il prend la décision de s'engager dans les forces spéciales de l'armée américaine. C'est une vocation finalement, qu'il se découvre. Aussi jeune qu'il est, il sait qu'il veut servir son pays, le défendre, quitte à laisser sa maman et sa vie de jeune adulte, derrière lui. Sara, jeune mère d'une trentaine d'années, subit cette décision. Évidemment, elle veut garder son fils près d'elle. Mais elle le laisse vivre son expérience et son projet. 10 ans ont passé, on est en mai 2011. Sara est informée de la disparition de Jason lors d'une mission secrète. La presse est à l'affût chaque jour, chaque nuit, faisant des rondes en face de chez elle. Alors elle se replonge dans les e-mails que Jason lui envoyait depuis le début de sa formation. Elle veut comprendre pourquoi il a pris cette orientation, ce que les SEAL lui ont apporté.

Ce texte est subtil et assez sensible puisque Léa Carpenter expose une très belle relation fusionnelle d'une mère avec son fils. Qu'importe la distance, ces deux-là sont liés. Il n'y a qu'eux, depuis la fuite et ensuite la mort du papa de Jason, David. le seul grand amour de Sara d'ailleurs. Mais elle a su gérer ce fils qui, du jour au lendemain, alors qu'il aurait pu prétendre à de belles études, et ensuite à un poste haut placé, a décidé de servir sa patrie. le jour où tout bascule, où Sara est informée que quelque chose est arrivé à son fils, elle bascule, tout en gardant les pieds sur terre. Elle veut savoir, savoir ce qu'a été cette mission si secrète, ce que Jason a vécu ces 11 derniers jours, pourquoi il a voulu ça. On assiste à une alternance entre ces deux personnages : d'une part Sara explique sa vie, sa rencontre avec David, son quotidien qui est désormais caché. Et d'autre part, Jason, qui s'étend longuement sur les entraînements. J'ai été davantage touchée par les parties de Sara, me plongeant dans cette vie mise en suspens durant quelques jours, le temps d'avoir des nouvelles. le personnage de Jason est certes intéressant, on a affaire à un gars très intelligent, qui a de belles valeurs, très proche de sa maman. Mais les détails très poussés sur les SEAL et les discours militaristes ne m'ont pas captivée.

On traverse un texte lent, qui prend le temps de nous envelopper dans le quotidien de ces deux personnages, particulièrement bien ficelés. Les dernières pages sont beaucoup plus captivantes que le reste, et nous prend d'un coup pour nous amener enfin vers les réponses que le lecteur attend avec impatience! Cette lenteur et le traitement trop approfondi à mon goût sur les forces armées américaines ont eu raison de mon attention à plusieurs reprises. Mais au final, avec ces dernières pages plus romanesques, je le vois sous un autre angle. C'est un roman abouti, politique, bien écrit malgré une certaine prise de distance émotionnelle de la part de l'autrice. Je retiendrai surtout cette très jolie histoire entre une mère et son fils.

Merci à Léa et aux éditions Sonatine pour cette lecture qui sort de mes habitudes. C'est une lecture commune avec Fanny !
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On va être clair, le principal reproche que je pourrais faire et qui expliquerait ma « mwé-titude » généralisée :

Il m'a manqué un sérieux souffle romanesque.

En fait, pour tout vous dire, j'ai été assez déroutée par la construction de l'histoire. Il y a un « truc » qu'on attend (la disparition de Jason racontée dans le résumé), et cette disparition et surtout ses conséquences ne se déclenchent qu'à la toute fin. Entre temps, on a la voix d'une mère et d'un fils que l'on suit, entre-coupée par les lettres qu'ils se sont envoyés. J'ai bien aimé la partie concernant Sara, ces questionnements de mère sur ses choix et ceux de son fils ainsi que le rapport conflictuel qu'elle entretient avec l'armée, distant et méfiant (comme le mien). Mais la partie de Jason où est décrite en long et en large la formation des SEAL m'a franchement barbée.

Déjà j'aime pas trop trop le milieu militaire, son esprit et son fonctionnement, je suis plutôt du genre esprit d'indépendance, réfléchir par soi-même et paix à tous.

Alors quand on me raconte en long et en large une formation chez les SEAL (la Navy US si j'ai bien compris), j'ai un peu fait la gueule et même avec la meilleure volonté du monde, je décrochais très facilement. D'autant qu'on ne s'attache pas tellement à Jason, l'histoire est plutôt anecdotique puisqu'elle raconte des petits pans de la vie de Jason sans rentrer vraiment dans les détails. Je me suis pas sentie véritablement investie émotionnellement. Un peu comme si j'étais en train de voir défiler des images sans que j'arrive à trouver le lien entre elles.

Donc quand je dis qu'il m'a manqué un souffle romanesque, c'est ici que le problème commence : jusqu'aux 50 dernières pages, nous sommes, avec Sara, dans l'attente de « quelque chose qui va se passer ». Tout le reste du roman est plutôt introspectif et intimiste entre les voix des deux personnages, mais à chaque fois je ne pouvais m'empêcher de me demander quand l'histoire allait enfin démarrer. Je pensais que le « truc » tant attendu allait se passer bien plus tôt dans le récit et il a fallu attendre la fin pour que l'histoire prenne un envol plutôt marqué et du coup, romanesque.

Et les 50 dernières pages sont splendides.

Le manque d'investissement qui me faisait défaut a vite disparu. J'étais dedans, enfin et j'ai avalé ces 50 pages avec voracité, passionnée et émue par ce que je lisais, en regrettant bien fortement que ce romanesque que Lea Carpenter a réussi à insuffler à ces pages n'était pas là depuis le début.


Lien : https://leslecturesdumonstre..
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Onze jours de Lea Carpenter (traduction française d'Anatole Pons) est un roman très intéressant à bien des égards dont j'ai plutôt apprécié la lecture.

Le récit se partage entre Sara et Jason. Sara n'a plus de nouvelles de son fils militaire porté disparu lors d'une mission depuis 9 jours. A ses côtés, dans sa douleur de mère, nous allons tendre le fil de ses souvenirs quand à vingt ans à peine elle rencontre le père de son fils, David, homme admiré de tous et décrit comme une sorte de James Bond, par la suite quand David la délaisse à cause de ses différentes missions à l'étranger alors qu'elle vient de donner naissance à leur fils Jason, et plus tard Sara nous fait part des sentiments qui ont bataillé en elle quand Jason lui annonce qu'il ne va pas aller à l'université mais qu'il a décidé de s'engager dans l'armée, dans une unité d'élite de la Navy, les SEAL. Parallèlement au récit de Sara, nous pénétrons dans les pensées de Jason, il fait état des raisons de son engagement, de la façon dont il le vit au quotidien et aussi de la vision qu'il porte sur son environnement familial, une mère très présente et un père absent. Les deux récits s'entrecroisent au fil des chapitres jusqu'à ce qu'on contacte Sara pour lui dire qu'on a retrouvé son fils…

Lea Carpenter a effectué un travail de recherche documentaire monumental et ça se ressent énormément. C'est un roman très riche qui m'a permis d'apprendre énormément de choses sur l'unité des SEAL et son positionnement au sein de l'armée américaine. J'ai trouvé l'approche de l'auteure très intéressante également dans sa façon de confronter les pensées de celui qui s'engage pour son pays et de celui qui reste et qui doit accepter cet engagement, finalement le choix du soldat face à la compréhension ou l'incompréhension de son entourage. Lea Carpenter parle avec finesse de cette notion d'engagement évoquant les raisons qui mènent une personne à développer un sentiment patriotique tellement fort qu'il est prêt à donner sa vie pour son pays, ici Jason s'engage suite à l'émotion suscitée par les attentats du 11 septembre 2001. J'ai aimé aussi la façon dont elle définit le courage et l'héroïsme à travers les propres réflexions de Jason sur ces sujets. J'ai lu ce roman comme un témoignage plus que comme un roman. Si je ne suis pas totalement conquise par ma lecture cela tient au fait que je n'ai pas été sensible au style de l'auteure qui, selon moi, ne communique aucune émotion et qui tend plutôt à donner une tonalité monocorde au récit. Par moments, l'intrigue se noie dans la profusion de détails techniques. L'auteure a également une façon confuse de construire son texte entre passé et présent, puisque d'une phrase à l'autre Sara comme Jason passent de l'instant présent aux souvenirs passés sans que cela tranche clairement aux yeux du lecteur. Cela m'a perturbée à plusieurs reprises, je remontais quelques lignes plus haut en me demandant si je n'avais pas sauté une phrase tant dans certains passages on passe brutalement d'une époque à une autre ou encore d'un sujet à un autre, donnant l'impression que le récit s'éparpille ou manque de fluidité.

Onze jours est donc un roman passionnant de par son sujet, Lea Carpenter questionne l'engagement militaire et ce qu'il induit pour le soldat et son entourage. Malheureusement je n'ai pas été transportée par l'écriture de l'auteure.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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Onze jours dans la vie d'une mère, onze jours d'attente, d'angoisse, de doutes, d'espoirs : une mère qui attend des nouvelles de son fils. Sara est la mère de Jason, elle l'a élevée seule, car son père, David était un employé du Pentagone, une sorte d'agent secret, mais pas un James Bond, un simple bureaucrate commercial pour les Etats Unis. Leur fils, après le choc du 11 septembre, déjà 17 ans, décide de s'engager dans l'armée américaine et en particulier, dans les SEALS, brigade spéciale de l'armée pour des missions spéciales sur des territoires spéciaux. Les guerres perdurent mais changent, la formation des militaires aussi. Des pages nous décrivent de façon clinique les méthodes apprises par ces jeunes gens et leurs préparations physiques, psychiques avant des missions sur des terrains inconnus. Ces hommes sont formés pour des missions très spéciales mais ils demeurent des hommes et en particulier des fils. A double voix, l'auteure nous parle de la société américaine, des guerres actuelles et des façons d'essayer de combattre de nouvelles formes de conflit. Ce texte est surprenant, viril, dans la description si méticuleuse et précise des formations de ces hommes et très sensibles quand c'est la voix de la mère. J'ai été un peu décontenancée par ces descriptions cliniques de cette formation et des rapports entre ces hommes. Un livre très prenant tout de même par ce portrait de mère en attente. Un premier roman surprenant et peut être quelques longueurs sur la "technique" militaire. Et ne pensez pas que les prénoms de nos personnages ont été choisis au hasard.
Merci au Picabo River Book Club et Léa et l'éditeur de m'avoir permis de lire ce livre
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Alors qu'on approchait de la date du 11 septembre, j'étais plongée dans cette histoire tiré de faits réels sur la guerre d'Afghanistan. Nous sommes en 2011, et Sara attend des nouvelles de son fils Jason, parti combattre avec les SEAL, les forces spéciales américaines... Face à cette longue attente, elle plonge alors dans les souvenirs, les lettres de son fils, les souvenirs du père de celui-ci, David, qui est décédé. Ainsi, nous allons aussi avoir des moments vécus par Jason, avant qu'il ne disparaisse.

C'est un roman qui va nous plonger dans l'angoisse de cette mère qui se demande si son enfant est encore en vie. C'est un récit de l'amour maternel, de l'angoisse de l'attente... Un pan de la guerre rarement abordé dans les livres, ce qui est plutôt intéressant.

J'avais beaucoup aimé le début, mais j'ai trouvé que ça s'étirait un peu en longueur sur certains passages, ce qui ne m'a pas vraiment captivée. Mais au final, tout l'enjeu ne se fait qu'à la toute fin. Et n'étant pas intéressée par le milieu militaire, ces passages m'ont un peu ennuyée.

C'est un bon livre que je suis contente d'avoir pu découvrir même si je ne l'ai pas trouvé exceptionnel.

Je remercie les éditions Gallmeister et Léa du groupe Picabo River Book Club pour cet envoi.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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