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sur 50 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Onze. C'est le nombre de jours que Sara a dû attendre pour avoir des nouvelles de son fils Jason, porté disparu en Afghanistan. Il était en mission, il fait partie des SEAL, cette unité spéciale de l'US Navy. Jason est son fils unique, et c'est le seul qui peuple ses silences, qui éclaire ses jours sombres, qui éloigne les ombres et qui rythme sa vie. Elle l'a élevé seule et leur relation est solide, respectueuse et entière. Onze jours, c'est le temps qu'il va falloir à Sara pour comprendre et accepter que le monde a changé…

Le roman de Lea Carpenter est celui d'une relation forte et émouvante entre une mère et son fils. L'auteur trouve les mots justes pour nous offrir une histoire touchante.

Les chapitres alternent entre les points de vue de Sara et ceux de Jason. Chacun éclaire à sa manière les souvenirs d'une rencontre amoureuse, d'une enfance heureuse, des valeurs et des choix de vie et de ce fil tendu entre deux âmes.
C'est l'histoire d'une mère qui vit pour son fils, sans l'étouffer, sans l'enfermer, et d'un garçon qui respecte la liberté qu'elle lui laisse, sans en abuser, sans l'abandonner. Cet équilibre apporte la force à l'un et à l'autre d'avancer, sans se retourner, sans regretter et sans blesser.

L'auteur a travaillé son sujet et on sent que rien a été laissé au hasard. Aux amoureux de politique, de faits d'armes, aux faces cachées des combats ou au quotidien des forces spéciales, cette histoire apportera beaucoup. A ceux qui apprécient les jolis mots, les livres, les lettres, les sentiments puissants mais comme cachés derrière un voile, cette histoire comblera vos jours.

Et si, dans ce roman, la mort est toujours un résultat possible, c'est bien de la vie dont il est question…
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Une mère attend de recevoir des nouvelles de son fils , soldat dans les SEAL (l'élite de l'armée américaine, genre force spéciale avec des hommes hyper entraînés), disparu en mission en Afghanistan.
Elle attend et se souvient du père de son fils, de sa vie, de l'enfance de son garçon et petit à petit, tout en douceur, on apprend à connaître cette relation particulière qui existe toujours entre une mère et son fils.
C'est fin, sans drame, c'est prenant.
Le style est sans fioriture, sans excès, tout en délicatesse.
Le petit bémol, selon moi, mais qui tient à l'histoire familiale de l'auteure, est ce contexte de patriotisme glorieux, de cet éloge constant de l'armée, de l'héroïsme, de cette belle solidarité, fraternité entre soldats d'une même équipe. Elle décrit le nouveau type de guerre avec des interventions ponctuelles pour faire le moins de blesser et cibler une maison, un homme en particulier, grâce au SEAl, ses ninjas, ses snipers, l'élite de l'élite.
On se sentirait presque dans l'endoctrinement.
Mais comme je l'écrivais plus haut, Lea Carpenter a une histoire familiale particulière : son père était un espion de l'Army Intelligence.
Elle rend hommage.
Mais un hommage tellement imprégné de cette éducation militaire - héroïsme, honneur, famille, patrie - vécue de l'intérieur et complètement assimilée que ça en est dérangeant.
On dirait presque un livre de propagande américaine.
Cela reste cependant un bon livre, bien écrit, bien construit.
C'est sans doute cela qui m'a le plus perturbée, ce paradoxe : un livre que j'apprécie avec des idées véhiculées qui me rebutent.
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Sara apprend que son fils, Jason, a disparu pendant sa dernière mission chez les SEAL.

Pendant l'attente angoissante de nouvelles, elle se replonge dans les mails envoyés par son fils depuis le début de son entraînement.

Garçon passionné par la littérature, elle l'avait imaginé faire des études universitaires et embrasser une carrière intellectuelle. Mais, devenu homme, il a fait son choix. Il voulait rejoindre les SEAL afin de défendre son pays. ☆☆☆ On se doute que l'entraînement pour devenir un SEAL (Sea Air Land) doit être corsé et physique. En lisant ce roman fameusement documenté en la matière, j'ai découvert certaines épreuves qu'un aspirant SEAL doit obligatoirement réussir afin de rejoindre les rangs. L'épreuve du Drown-proofing m'a laissée sans respiration pendant quelques instants...

C'est également l'histoire d'une mère célibataire. D'une femme qui a toujours eu la vie remplie par son seul et unique enfant. Et ce lien indéfectible qui les lie. Cet homme de 27 ans qui l'appelle encore Maman parce que ce mot évoque toute la tendresse qu'il ressent pour elle.

On se plonge littéralement dans cette histoire. Onze jours durant, on suit les pas de Sara. On retient sa respiration. On est pieds et poings liés sur toute la longueur jusqu'à apprendre en quoi consistait la mission dirigée par Jason.

J'avoue avoir lu ce roman avec une certaine distance et avoir eu un peu de mal à m'attacher aux personnages. Mais impossible de le laisser tomber pour autant... La réflexion, sur ce qui pousse un homme à mettre sa vie en jeu pour une mission et celle sur comment on peut vivre en tant que mère avec cette peur de voir son fils mourir, est poussée, approfondie, riche et pleine de sens.

Merci beaucoup à Lea Touch Book et à son #PicaboRiverBookClub de m'avoir permis de lire ce livre des excellentes éditions Gallmeister
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« La phronèsis, selon Aristote, est la sagesse acquise par l'expérience qui vous permet de faire des choix sur la marche à suivre dans une situation donnée. Elle s'oppose à la sophia, la sagesse acquise dans les livres. »
SEAL : Sea, Air, Land (mer, air, terre). L'acronyme signifie également « phoque » en anglais; il désigne la polyvalence des forces spéciales de l'US Navy.
Jason est un SEAL, et il a disparu. Ça n'arrive pas, ça, chez les SEAL. On ne laisse personne « disparaître ». Alors comment, pourquoi ? Sa mère attend. Elle est très entourée, l'US Navy sait faire ça, la gestion des proches. Son métier lui fait également côtoyer le gratin de la politique, et le père de Jason, décédé, a été en son temps un célèbre espion, il a doté son fils de prestigieux parrains. Passant du présent (l'attente) au passé (Jason raconte son parcours), le roman nous plonge au coeur de l'âme américaine…
C'est le premier roman de Léa Carpenter et il impose d'emblée le respect. Il y a quelque de chose de grand qui s'en dégage, une intelligence évidente, une profondeur, couplée à un sens du suspens, quelque chose qui agrippe, un peu douloureusement; dans le même temps il y a aussi quelque chose qui grippe, les dialogues sont laborieux, le rythme disruptif, et on n'est jamais sûr d'avoir tout à fait compris. Il m'a été difficile de m'attacher à qui que ce soit, j'ai eu l'impression que ça ne prenait jamais vraiment, sans pour autant souhaiter arrêter la lecture, tant le sujet est intéressant.
Partagée.
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Courir pour attendre, pour oublier, pour se souvenir qu'on a détesté, aimé, construit, raté et réussi. Courir, comme pour fuir vers l'avant pour ne pas se retrouver au présent.
L'attente, onze jours, l'horrible attente d'une mère dont le fils, officier des forces spéciales ne donne pas de nouvelles.
Une écriture simple, puissante, qui nous raconte l'amour, l'humanité, la vie simplement.
Merci aux éditions Gallmeister et à Babélio pour cette jolie masse critique!
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Onze jours, c'est l'histoire d'une mère, Sara, et de son fils, Jason. Il y a eu un père, mais il ne fait plus – directement – partie de l'équation depuis bien longtemps. Sara a élevé Jason seule, en lui ouvrant l'esprit sur le monde, en lui donnant toutes les chances pour qu'il intègre une prestigieuse université, qui lui donnerait par la suite accès à une belle et longue carrière à un poste très haut placé.
Mais à 17 ans, Jason est bouleversé par les attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Après cet événement tragique, il décide de s'engager au sein de l'armée pour intégrer le corps des SEAL. Sara ne pourra rien faire contre la détermination de son fils à servir son pays et le soutiendra à chacune des étapes, malgré sa peur des dangers que son enfant, devenu grand, devra affronter, bien loin de la route qui semblait tracée pour lui initialement. Très vite, Jason s'avérera très doué pour les missions sur lesquelles il est envoyé. Et puis un jour, lors de l'une d'elle, il disparaît.

Onze jours, c'est la durée pendant laquelle Sara est sans aucune nouvelle de son fils.
Onze jours, à attendre.
Onze jours, à se refaire le film de sa vie.

Il m'a fallu quelques dizaines de pages pour bien rentrer dans le livre, parce qu'on se retrouve assez vite face au jargon militaire américain, et que c'est quelque chose que nous sommes, je pense, assez peu à maîtriser, moi la première. L'adaptation aurait pu être plus rapide si j'avais pris connaissance dès le départ du lexique présent à la fin du livre, mais j'ai décidé de me débrouiller sans, et de vérifier à la fin de ma lecture si j'avais bien capté les choses (verdict : je m'en suis plutôt bien tirée !).
Hormis ce petit détail, que je ne considère pas comme gênant, les bases sont très vites posées et on est facilement immergé dans l'histoire de ce duo mère-fils, très proches et pourtant si éloignés.

Le récit est très bien construit, on alterne entre le vécu de Sara et celui de Jason. Il y a constamment un parallèle entre les différentes étapes et épreuves qu'ils traversent tous les deux, et l'auteure s'attarde énormément (et c'est tout l'intérêt du récit d'ailleurs) sur les personnalités et les psychologies de ses deux protagonistes.

Sara tout d'abord, devenue mère à l'aube de ses vingt ans, et qui a du se débrouiller très vite pour élever son fils. On comprend très vite que c'est une personne assez secrète, très en retenue, qui a beaucoup serré les dents pour avancer coûte que coûte, pour son fils, la seule personne au monde qui compte pour elle. Tout la concernant est évoqué de manière très subtile et pudique, que ce soit sa relation avec le père de son fils – un homme mystérieux, charismatique qu'on déteste quasi-immédiatement (enfin, que moi j'ai détesté tout de suite en tout cas), celle qu'elle entretient avec Jason ou bien tout simplement avec elle-même.
Un très beau personnage que l'on observe faire face à une situation insupportable. Ce qui interpelle, et ce dont on ne peut être qu'admiratif, c'est la façon dont elle lutte pour ne pas perdre pieds. Un footing, un potager, une plongée dans un souvenir, une rétrospective sur sa vie. Elle tient bon et se refuse à toute conclusion, positive comme négative. Elle attend. Toute la force de Sarah transpire à chaque ligne. Une force dont elle a fait preuve toute sa vie, mais qui ne cache pas pour autant sa sensibilité.

Et puis, il y a Jason. Ce petit garçon que l'on devine inventif, créatif, ouvert et curieux de tout, qui devient cet adolescent qui avait devant lui une voie toute tracée vers l'université et le succès. Tout bascule ce jour de septembre 2001. Ce jour où il décide que sa vie, il la consacrera à la protection de son pays. Ce jour où sa vie change, et avec elle, celle de sa mère. Ce jour à partir duquel il deviendra progressivement un homme respecté par ses pairs.
Tout de suite, on comprend qu'à travers le cheminement de Jason, c'est en fait celui de milliers de jeunes américains que l'on suit. Lea Carpenter aborde un sujet que je n'avais jamais ne serait-ce qu'effleuré, à savoir l'engagement de toutes ces jeunes recrues qui a découlé du 11 septembre.
Finalement, ce qu'on prend au début pour un élan de patriotisme est en fait bien plus subtil que ça et c'est ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Si on peut remettre en question les actions des USA suite aux attentats du World Trade Center, on ne peut sous-estimer le sentiment qui a envahi les esprits des américains, notamment la jeune génération. Concrètement, on sait très bien que si ces événements n'avaient pas eu lieu, Jason ne se trouverait sûrement pas là où il est actuellement, mais sûrement bien au chaud dans un bureau. Pour autant, quelque chose en lui s'est éveillé ce jour-là, et depuis il vit avec. Il s'est engagé avec. Il part en mission avec. On l'observe grandir, évoluer, épauler ses camarades qui doutent, et affronter ses propres questionnements. Combien sont-ils à avoir eu ce parcours à partir de cette date-là ?

Bien plus qu'un livre sur la guerre, c'est en fait un livre sur l'amour qu'on tient entre nos mains. L'amour universel, sous toutes ses formes. Celui d'une femme pour un homme, d'une mère pour son enfant, d'un fils pour sa mère, d'hommes pour leur pays, d'un soldat pour ses camarades.

Lea Carpenter signe un premier roman puissant, émouvant, et, il faut le souligner parce que le boulot a dû être énorme de ce point de vue aussi, très bien documenté. On a là énormément de termes propres à l'armée américaine ainsi qu'au renseignement. C'est vraiment très intéressant, d'autant plus que le récit s'inspire d'une mission qui a réellement eu lieu.

Bref vous l'aurez compris : jetez-vous sur ce livre, vous ne serez pas déçus ! (Et si ce n'est pas encore fait, jetez-vous aussi sur les éditions Gallmeister ! )
Lien : https://lesjolischouxmoustac..
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« Onze jours » où quand la guerre devient philosophique.

Sara tombe sous le feu des projecteurs lorsque son fils Jason, soldat dans les SEAL, disparaît en Afghanistan, lors d'une opération classée secrète. Il lui faudra onze jours avant d'apprendre ce qui est arrivé à son enfant. Ces onze jours vont lui servir à remonter le cours de leurs vies et de leur relation. Dans une série de flash-back, alternant la narration par la mère et la narration par le fils, on découvre l'histoire de la naissance de Jason, son engagement dans l'armée, sa formation militaire. Sara parle, Jason parle.  Les deux volets narratifs mènent inexorablement à la mission au cours de laquelle il va disparaître.

Cet enfant brillant, élevé par une mère célibataire mais entouré de « parrains » haut placés, destiné à intégrer Harvard, décide aux lendemains du 11 septembre d'intégrer l'Académie navale, marquant le début d'une quête sacrificielle

Commence alors le récit des années d'entraînement de Jason dans les forces d'opérations spéciales et des jours douloureux dans la vie de Sara, sans nouvelles de lui. Pour mieux comprendre son enfant, Sara s'est familiarisée avec les questions militaires et à travers les courriers de Jason pendant sa formation, elle le voit se transformer en un leader fort et bienveillant. Jason, lui, s'interroge sur la guerre, sur le combat contre le terrorisme, sur son destin, sur l'engagement. Ses pensées se transforment en véritables réflexions philosophiques, avec pour références la mythologie, la littérature et la poésie qui l'ont bercé dans sa jeunesse.

Ce livre est impeccablement structuré et soulève de nombreuses questions : Pourquoi les nations envoient-elles des fils à la guerre et comment les mères peuvent-elles le supporter? Est-ce que faire partie de l'armée oblige l'individu à se transformer en un outil irréfléchi ? Est-ce que être soldat c'est anéantir sa personnalité ou au contraire affiner son caractère en devenant acteur de son époque ? Qu'est-ce qui a tant changé entre la guerre version 39/40 et les guerres contemporaines ?
Le réalisme du sujet de traité, associé aux méditations profondes de ses personnages sur la nature de la guerre,  donne lieu à une réflexion fine sur le combat bien loin du manichéisme, et au-delà de l'image touchante du lien entre une mère et un fils, Léa Carpenter offre un regard unique sur la formation, l'histoire et la culture d'une des plus prestigieuses forces d'élite au monde.

Je ne suis nullement férue de guerre, je n'y connais rien en armée, j'ai même un petit côté antimilitariste (ce qui n'est pas très tendance en 2018) et pourtant j'ai réellement apprécié ce livre car ce roman montre les mutations qui se produisent lorsqu'un individu très intelligent s'engage volontairement dans une cause beaucoup plus grande que lui.

Merci infiniment au Picabo River Book Club (groupe Facebook spécialisé en littérature nord américaine, si jamais vous ne connaissez pas encore) pour cette découverte. Si j'apprécie les parutions des Éditions Gallmeister, je ne pense pas que je serais allée naturellement vers ce livre en raison du sujet, ce qui aurait été une grande erreur.
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Faire le choix de découvrir un premier roman est toujours un coup de poker. Parfois la main est bonne et d'autres pas.
Avec Onze jours, on découvre une auteure avec un style déjà très fort et c'est résolument une bonne pioche que ce roman paru début septembre dans la collection Américana de Gallmeister.
Sara est une mère qui a élevé son fils unique, Jason, seule. Il est toute sa vie.
Mais Jason est dans l'armée américaine, c'est un SEAL. Lors d'une mission, il est porté disparu et elle ne le retrouvera que onze jours plus tard.
Dans ce roman, l'auteure aborde deux thèmes au travers de ses deux personnages principaux, les faisant s'exprimer tour à tour.
Dans le présent, on découvre Sara. le père de Jason les a quittés alors qu'il était très jeune. Employé au Pentagone, il a choisi de vivre loin de sa famille jusqu'à son décès. Elle a alors reporté tout son amour sur son fils, en faisant le centre de son univers. Léa Carpenter nous fait ressentir tout l'amour qu'une mère peut porter à son enfant, le déchirement de la séparation quand Jason décide de s'engager dans l'armée et de suivre la formation des SEALs.
Une part de la bienheureuse ignorance dans laquelle on baigne quand on n'a pas encore eu son premier enfant se mesure dans la conviction que vous pourriez être en mesure de changer le cours de sa vie.
C'est aussi l'angoisse à l'annonce de la disparition de son fils, sa quête de la vérité alors qu'elle part, elle ne sait où, pour voir son fils enfin retrouvé. Elle va chercher à comprendre les motivations de Jason pour pouvoir, peut-être, comprendre pourquoi il a disparu et imaginer leurs retrouvailles.
Dans le passé, Jason est un garçon qui a grandi avec l'image d'un père qu'il s'est forgée. Un héros, un aventurier. Les attentats du 11 septembre le décident à s'engager dans l'armée. L'auteure, par la voix de Jason, raconte les idéaux, la ténacité et le courage de ces jeunes qui décident de suivre l'un des entrainements les plus durs, celui pour devenir un SEAL, véritables héros aux yeux de beaucoup d'américains comme en témoignent tous les films et toutes les séries télévisées qui leur sont consacrés. le texte tourne alors au discours ultra patriotique qu'on peut retrouver dans la littérature américaine. le style change avec le personnage, s'affermit et deviens plus dur, plus froid aussi, tout en restant quasiment parfait.
La guerre, c'est la capacité à mourir pour une autre personne sans hésiter. La guerre, c'est la croyance que la vie d'une autre personne a plus de valeur que la tienne.
Les deux styles se fondront dans la dernière partie du récit et en deviendront un autre, tout aussi maitrisé, plus proche du roman d'espionnage.
On a donc là deux histoires d'amour : l'amour d'une mère et l'amour d'un soldat pour sa patrie. Libre à chacun d'avoir son avis sur la notion de sacrifice d'une mère ou d'un soldat. Ici, Léa Carpenter tente de nous démontrer sa légitimité. Que l'on adhère ou pas au point de vue de l'auteure, ce texte mérite d'être lu pour son écriture et l'auteure reste définitivement une auteure à suivre.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Quand Léa du Picabo river book club a proposé le partenariat avec les éditions GALLMEISTER, comme toujours, j'ai été emballée. En revanche, quand j'ai lu le thème du roman de Léa CARPENTER, j'ai plutôt été sceptique parce que moi, les commandos spéciaux, les armes et autres, on ne peut pas dire que cela soit ma tasse de thé !

Bref, comme c'est une nouveauté GALLMEISTER, je me suis laissée tentée. Et j'avoue que j'ai été agréablement surprise par ce premier roman bien que mon ressenti soit mitigé.

Sara était très jeune quand elle a vécu une passion fulgurante avec le père, aujourd'hui décédé, de son fils unique Jason. Devenu mère alors qu'elle poursuivait des études brillantes, elle a tout sacrifié à son histoire d'amour et surtout à ce fils qu'elle a élevé seule et avec lequel elle entretient une relation quasi fusionnelle. Alors quand Jason, au lendemain du 11 septembre 2001, lui annonce sa décision de ne pas étudier à l'université où il est voué à un brillant avenir mais sa volonté de s'engager dans les forces spéciales américaines, Sara est désemparée et incrédule. Jason prend son destin en main et devient, au fil des entrainements et des services commandés un membre des SEAL, reconnu pour son professionnalisme et sa dévotion au corps armé. Sara accepte et comprend les choix de Jason mais vit avec la boule au ventre de voir son fils chéri blessé voir tué au cours d'une mission.Jusqu'au matin de mai 2011 où elle reçoit le terrible appel qui lui annonce la disparition de Jason….

Dans ce premier roman, Léa CARPENTER alterne les chapitres consacrés à Sara, son interminable attente, ses souvenirs et les chapitres relatant la vie de commando de Jason, son engagement et ses convictions. Elle réussit à construire un récit haletant qui nous entraîne aussi bien aux côtés de Sara qu'en cours de mission avec Jason et la tension monte au fil des chapitres et des jours qui s'égrainent.

Ce qui m'a avant tout plu ou plutôt émue dans ce récit est la belle relation mère-fils que l'auteur nous décrit. Cette relation d'autant plus compliquée et profonde que Jason, le fils, n'a pas de référent paternel puisque son père a disparu lorsqu'il était enfant et que Sara a élevé son fils seule. Dés les premières pages, on fait la connaissance de Sara, femme forte, qui attend avec courage des nouvelles de son fils.En tant que lecteur, on est immédiatement posté à ses côtés pour connaître l'issue de cette terrible attente. A travers les souvenirs de Sara, ses échanges avec son fils via internet pendant ses missions, on découvre une mère dévouée et attentionnée, qui a su respecter le choix de son enfant tout en redoutant le pire. Ces chapitres et ses évocations intimes ont su émouvoir mon coeur de maman et j'ai été vraiment très touchée par la dignité et la confiance que garde Sara tout au long de ces onze jours.

A l'opposé, les chapitres consacrés à l'armée et aux missions du jeune Jason n'ont pas trouvé écho chez moi. Même si j'ai tout à fait intégré la difficulté et les épreuves que doit traverser Jason, j'ai été peu sensible à cette partie du roman qui cependant est nécessaire car elle explique l'engagement du jeune homme, les enjeux de celui-ci, son évolution tant psychologique que physique et surtout ce milieu très particulier que constituent ces commandos spéciaux. Pour expliquer toutes les spécificités de ce monde, Léa CARPENTER a été obligée de citer acronymes et autres abréviations ce qui a rendu ma lecture plus laborieuse étant totalement inculte concernant l'organisation des forces spéciales américaines mais aussi en matière d'armes. Et même si j'ai pu toucher du doigt ou même comprendre les motivations de Jason à s'engager, je suis restée en dehors de ces chapitres.

Tout en étant bouleversée par ce roman, j'admets donc avoir souvent été perdue au cours de ma lecture, de cette attente, surtout lorsqu'il s'agissait du récit de missions armées. C'est bien dommage car le portrait de femme que nous dresse Léa CARPENTER en la personne de Sara est très réussi et poignant. Ma lecture a donc été en demi-teinte ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir les larmes au bord des yeux à la fin du roman lors des retrouvailles de Sara avec son fils.



MYMY

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Onze jours est un roman étonnant. J'allais vous dire que je ne le trouvais pas "envoûtant" comme l'a dit Toni Morrison, mais en fait tous les adjectifs qui me viennent à l'esprit en sont synonymes !
C'est l'histoire de Sara, mère célibataire, une femme forte qui cache sa timidité sous une apparente froideur, confrontée à la disparition de son fils unique Jason en Afghanistan. Au lendemain du 11 septembre, celui-ci s'est engagé dans les forces spéciales américaines, les SEAL, les commandos ultra polyvalents ( terre/mer/air) de la US Navy.
C'est un roman qui a divisé les lecteurs. Oui il y a beaucoup d'acronymes, oui les descriptions de l'entraînement ou du matériel de guerre sont parfois un peu longues, oui c'est un roman fidèle à une mentalité américaine patriote qui nous est un peu étrangère.
Mais c'est un beau portrait croisé d'une mère et de son fils. Lorsqu'on lui annonce qu'il est porté disparu, Sara va se retrouver assiégée par les journalistes, entourée par ses voisins qui cuisinent pour elle et accompagnée au quotidien par un ami de son fils, l'esprit de corps et la solidarité n' étant pas un vain mot chez les Marines, il s'installe chez elle, insuffle un peu de vie dans la sienne suspendue par l'attente des nouvelles. Au fil des souvenirs de Sara, souvenirs qu'elle convoque pour comprendre le choix de son fils, se dessine le portrait d'un amour fou, exclusif. Amour que lui rend bien Jason dont on suit parallèlement l'entraînement, d'une dureté physique et mentale inimaginable, et l'évolution au fil des "missions". Intelligent, lettré, Jason est une personnalité fascinante ...
C'est un monde méconnu sur lequel l'auteur, journaliste et scénariste a fait un travail de documentation remarquable pour un premier roman dense, qui demande un peu de concentration, mais offre en retour une histoire magnétique.
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