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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans doute le plus abouti des romans d'Alejo Carpentier tant la maîtrise en est parfaite et la maturité d'écriture indéniable. Dans ce livre, L Histoire, passion de l'auteur, est au service d'une fiction aussi théâtrale que baroque. Alejo Carpentier choisit pour son roman un temps historique précis : celui des débuts de l'émancipation latino-américaine et de l'influence de la toute jeune Révolution française, dans un lieu propice aux brassages des populations et des idées : les Caraïbes.
Les protagonistes fictifs côtoient des personnages réels, cernés par les paradoxes de l'idéal révolutionnaire : violence, barbarie, intolérance, idéalisme, cynisme, pragmatisme.
Cette fresque historique quasi épique n'a pas uniquement valeur de construction romanesque ou de réflexion méditative sur l'émancipation des peuples latino-américains. Alejo Carpentier y voit une spirale infernale répétée à l'infini dans laquelle les révolutions entraîneront toujours l'humanité, à l'image de la conclusion chaotique de son roman.

Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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"La révolution a fait perdre la tête à plus d'un" .
Les idéalistes révolutionnaires, qui rêvaient de liberté, d'égalité et de fraternité, caressaient-ils le doux rêve de la guillotine ?

Carpentier exporte la révolution française en Amérique, en nous présentant un personnage historique : Victor Hugues, l'administrateur colonial chargé de promulguer la fin de l'esclavage en Guadeloupe, chargé aussi, de rétablir, plus tard, l'esclavage en Guyane ...
Victor Hugues débarque en Amérique avec le traité d'abolition de l'esclavage, et avec la guillotine sur le pont ...
Nous constatons en un seul et même personnage le paradoxe que pose la révolution française car la révolution n'aura pas permis, in fine, de libérer le peuple de ses oppresseurs, au contraire ...

Elle aura permis, pourtant, de faire tourner le commerce et les révolutionnaires des Antilles se font corsaires (ou pirates), et les magasins se remplissent des denrées des autres ...

Les hommes qui ont réécrit l'histoire (c'est le rôle d'Esteban, l'un des personnages du roman, d'écrire et de réécrire l'histoire, car son rôle c'est de traduire la Déclaration des droits de l'homme, la Constitution, et d'exporter ... ce qui s'avère être de la vile propagande ? , les mots n'ayant pas l'air d'être appliqués par ceux qui les proclament, sont plutôt utilisés à mauvais escient, employés comme des armes dans le but de fomenter des perturbations politiques dans les pays voisins), les hommes qui réécrivent l'histoire sont déportés, pour être réinstaurés, plus tard, après avoir laissé de l'eau couler sous les ponts, dans d'autres fonctions (ainsi Billaud-Varenne devient-il esclavagiste dans la version de Carpentier).
Dans une scène en particulier, les révolutionnaires français sont exécrables. Bien qu'ayant importé la fin de l'esclavage, ils se font un plaisir de s'emparer des femmes d'un bateau négrier non pour les libérer mais pour les violer ... Les révolutionnaires ne font pas de quartiers, alors Carpentier n'en fait pas non plus et il n'hésite pas à donner une version particulièrement sanglante, terriblement humide, gluante même, de la Révolution française .

Révolution qui aura rendu " légitime" quelques scènes sanglantes et les héros de la révolution deviendront à leur tour des martyrs mais les opportunistes sont peut-être ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu bien qu'ils ne soient que des marionnettes sans volonté, et ils accomplissent leur destin légendaire au prix des valeurs qu'ils auront jetées au sol, qu'ils auront bafouées, au prix sans doute aussi de leur tête qui était au début bien pleine d'idéaux révolutionnaires et qui paraît in fine bien vide, et les idéaux révolutionnaires paraissent bien vains ...

Et lorsqu'on sait que la révolution n'aura pas empêché le rétablissement de la monarchie ...
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LE SIÈCLE DES LUMIÈRES d'ALEJO CARPENTIER
Dans les Antilles entre la Guyane, Haïti et Cuba, l'histoire de la révolution française. À la mort de leur père, Sofia, Carlos et leur cousin Esteban vivent dans une grande maison dont les affaires sont gérées par un exécuteur testamentaire. Au milieu de ce farniente, débarque un jour Victor Hugues, un négociant qui va s'immiscer dans leur vie et la transformer durablement. Car Hugues a de grandes idées, il est pétri de l'esprit des lumières, franc maçon et rêve de la libération des noirs. Mais la mise en place des nouvelles lois s'avère compliquée, les colons font de la résistance, les comptoirs de Victor dévastés, il se réfugie à Paris avec Esteban au moment où le roi est arrêté à Varennes, il est nommé accusateur public et chargé de propager la révolution… en Espagne.
C'est une vaste fresque que compose Alejo Carpentier, extrêmement documentée sur bien des détails de notre révolution, les déportations à Cayenne ou la mise en place du culte de l'être suprême par un décret initié par Robespierre. Fresque hyperréaliste qui nous transporte des Antilles à Paris dans l'effervescence révolutionnaire amplifiée par les passions locales.
Absolument passionnant!
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Un livre certes difficile d'accès mais passionnant sur la révolution française aux Antilles. À lire
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La plume inimitable de Carpentier nous mène dans un passionnant voyage dans ce roman !
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