Même si le lecteur déplore quelques longueurs,
L'épervier de Maheux est un très bon moment de littérature. le style, la dimension mythologique et biblique, le cadre donnent une puissance au récit. Nous sommes dans les années 50 dans le Haut-Pays cévenol : « Les vieux meurent, les enfants s'en vont, les maisons se ferment : voilà son histoire. », un milieu très hostile tant par son relief que par ses écarts de température, on y voit la misère des choses, « roman de l'homme face au silence de Dieu ».
Depuis 1808 , les Reilhan, des huguenots, se sont fixés à Maheux, un hameau qui se dépeuplera. Reilhan le Taciturne né en 1895 épouse une lointaine cousine séduite par les lettres enflammées de son cousin. Les désillusions suivent. L'épouse découvre que son fiancé a tout simplement recopié des formules piochées dans de vieux journaux. Abel naît en 1922, Samuel-Joseph en 1931.Le père est mobilisé, revient de la guerre, les Cévenols entrent en résistance. Abel Reilhan sauvage et solitaire se cache des Boches pendant de longs mois dans une borie. Les Reilhan ont à trouver des réponses immédiates aux problèmes quotidiens de survie, ils sont enfermés dans le concret et se méfient de l'abstrait, la mère devient « une créature silencieuse » , complice toutefois avec Joseph, longtemps alité après sa chute. Tandis qu'Abel épouse Marie Despuech ,Samuel-Joseph est au service d'un pasteur. L'incompréhension est grande entre Abel qui s'obstine à faire des tâches inutiles et Joseph beaucoup plus ouvert au monde.