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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rudesse cévenole.

Les derniers vestiges d'une humanité immémoriale se tapit encore dans les Cévennes des années cinquante. Malgré les ravages de l'exode rural, des êtres attachés encore à cette terre ingrate vivotent dans un paysage minéral.
La dernière génération reste tiraillée entre le confort relatif promis par une fuite vers une vie plus douce et ce lien multiséculaire avec ce pays austère et implacable.
C'est l'histoire de la fin d'un monde, avec toutes ses contradictions et ses souffrances existentielles...
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Voici un prix Goncourt (1972) amplement mérité mais qui semble bien oublié, aujourd'hui !
En effet, je ne connaissais ni l'oeuvre, ni l'auteur et quelle belle découverte, dans mon défi "prix Goncourt".
Après avoir sillonné les Cévennes, sur le chemin de Stevenson, il y a quelques années, j'ai beaucoup aimé la découverte approfondie de cette région isolée, pauvre, au climat rude. Les êtres sont façonnés par cette rudesse et l'austérité de cet environnement, que l'on trouve au plus profond d'eux même et que l'on ne peut comprendre si l'on reste à la surface des choses. L'attachement à leur pays n'apportait que la misère à ces hommes et ces femmes qui ne choisissaient l'exode vers les villes et le progrès des trente glorieuses.
Une écriture splendide, à la Giono, à découvrir ou redécouvrir.

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Même si le lecteur déplore quelques longueurs, L'épervier de Maheux est un très bon moment de littérature. le style, la dimension mythologique et biblique, le cadre donnent une puissance au récit. Nous sommes dans les années 50 dans le Haut-Pays cévenol : « Les vieux meurent, les enfants s'en vont, les maisons se ferment : voilà son histoire. », un milieu très hostile tant par son relief que par ses écarts de température, on y voit la misère des choses, « roman de l'homme face au silence de Dieu ».
Depuis 1808 , les Reilhan, des huguenots, se sont fixés à Maheux, un hameau qui se dépeuplera. Reilhan le Taciturne né en 1895 épouse une lointaine cousine séduite par les lettres enflammées de son cousin. Les désillusions suivent. L'épouse découvre que son fiancé a tout simplement recopié des formules piochées dans de vieux journaux. Abel naît en 1922, Samuel-Joseph en 1931.Le père est mobilisé, revient de la guerre, les Cévenols entrent en résistance. Abel Reilhan sauvage et solitaire se cache des Boches pendant de longs mois dans une borie. Les Reilhan ont à trouver des réponses immédiates aux problèmes quotidiens de survie, ils sont enfermés dans le concret et se méfient de l'abstrait, la mère devient « une créature silencieuse » , complice toutefois avec Joseph, longtemps alité après sa chute. Tandis qu'Abel épouse Marie Despuech ,Samuel-Joseph est au service d'un pasteur. L'incompréhension est grande entre Abel qui s'obstine à faire des tâches inutiles et Joseph beaucoup plus ouvert au monde.
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Une certaine lecture d'une région des Cévennes riche en bruyère sur ces coteaux fin août, terre farouche du côté de Trabassac, haut-lieu des Camisards de Jouany et Roland.
Épopée rude et aride d'un monde de lumières accablantes et ténébreuses des tourments d'êtres mi-homme, mi-bête, obstinées, butés enfouis dans les profondeurs insondables de leur détresse d'être né en un monde hallucinatoire ...
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Je suis tombée sur ce livre dans une brocante, et c'est le bandeau (à l'époque, imprimé directement sur la couverture) "Prix Goncourt" et la date, 1972, qui m'ont décidé à l'acheter. J'étais curieuse de lire un auteur de cette époque où je n'étais pas née, qui plus est récompensé. Et particulièrement sur le sujet en question ici, on ne peut plus actuel. Quel dommage que Jean Carrière soit mort au début de ce nouveau siècle et n'ai pu témoigner de ce qu'il décrit si bien? Les descriptions du paysage sont magnifiques, elles nous donnent envie tant d'y être que d'en fuir à toutes jambes. J'ai mieux accroché à la deuxième partie, mettant en scène cet homme qui va creuser dans la montagne pour fuir son quotidien stressé par la productivité monnayée et retrouver la terre. La terre, la nature, sa violence et sa grandeur face à l'homme qui est tout petit et qui s'y plie. Voilà, pour résumer, de quoi il est question dans ce roman. L'homme, face à elle, ne peut que s'adapter, ou partir. C'est magistral, indispensable.
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