Un cercle de petites fosses. Et une trentaine d’hommes en combinaison blanche qui creusaient dans cette lumière halogène et martienne, munis de petites pelles et de pinceaux pour enlever délicatement la terre. Certains passaient l’herbe au crible, d’autres photographiaient et cataloguaient chaque pièce avec soin. Leurs gestes étaient précis, calibrés, hypnotiques, enveloppés dans un silence sacré, violé de temps à autre par les petites explosions des flashes.
À l’attention du bureau du procureur général J.B. Marin
Objet : CONFIDENTIEL
Cher Monsieur Marin,
Je me permets de vous écrire pour vous signaler le cas étrange d’un détenu.
Leur seul désir n'était pas de se résigner, mais de pouvoir arrêter d'espérer. Parce que l'espoir tue plus lentement.
Mila avait depuis longtemps vidé son coeur et son esprit. Elle n'aurait jamais d'amour, de mari, de fiancé ou d'enfant, même pas d'animal. Parce que le secret est de n'avoir rien à perdre. Rien qu'on puisse vous prendre.
Au début, ils parleraient. Mais lui, il écouterait, surtout. Parce qu'il savait que les papillons ont toujours besoin de recevoir ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs : de l'attention. Ce rôle lui réussissait bien. Ecouter patiemment la petite proie qui, en lui ouvrant son coeur, s'affaiblissait toute seule. Elle baissait la garde, et le laissait entrer sans encombres dans des territoires profonds.
Près du sillon de l'âme.
Dieu se tait, le diable murmure.
Le mot le plus demandé dans les moteurs de recherche est "sexe". Le second est "Dieu".
(P. 142)
Le fait est que le bien est trop fugace pour être enregistré. Et il ne laisse pas de déchets après son passage. Le bien est propre, le mal salit...
On appelle pareidolie la tendance instinctive à trouver des formes familières dans des images désordonnées. Dans les nuages, dans les constellations ou même dans les.flocons d avoine qui flottent dans une tasse de lait.
Nous les appelons "monstres" parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons "différents". [...] Au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l'idée qu'un de nos semblables est capable de telles atrocités. En partie pour absoudre notre nature. Les anthropologues appellent ça la "dépersonnalisation du coupable", et cela constitue souvent le principal obstacle à l'identification d'un tueur en série. Car un homme a des points faibles et peut être capturé. Pas un monstre.