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Lorsque l'on connaît un peu l'histoire d'Antoni Casas Ros, difficile de résister à l'envie de découvrir celle qu'il couche sur papier. Une découverte, c'est tout à fait le mot.

L'auteur nous propose de pénétrer son univers qui se veut atypique puisque bouleversé depuis l'accident qui le défigura, depuis le cerf. Il s'agit d'un monde qui gravite autour de lui, des murs de pensées et des avenues d'émotions.

Les lois de cet univers sont taillées sur mesure, elles sont physiques pour n'être que plus ésotériques, et si c'est en cela que l'ouvrage s'avère être prenant (envoûtant, même), c'est paradoxalement ce qui l'éloigne de nous. le désarroi que provoquent certaines phrases par leur authenticité porte en lui un sentiment d'absence, d'inachevé. Il n'est pas aisé de faire la distinction entre réalité et fantasme ce qui peut troubler, parfois, la lecture psychologique du protagoniste, celle de l'auteur, toujours. Cette ambivalence (volontaire ou non, d'ailleurs) nous invite néanmoins à regarder de plus près celui qui ne se l'autorise plus, la dissection d'une solitude maquillée qui n'attend que la caresse d'un bout de coton.

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Antoni a le visage défiguré à la suite d'un grave accident de voiture, dans lequel sa petite amie a trouvé la mort, il y a une dizaine d'années. Depuis, l'écrivain vit seul, reclus chez lui, ne sortant que très rarement, fuyant le regard des autres, autant que son propre regard dans la glace. Peu à peu, il se met à rêver qu'Almodovar adapterait son accident en film ; il se projette alors dans ce rêve éveillé qui semble, de façon étrange, le tenir en vie.

Un roman très particulier, qui mêle souvenirs, fantasmes et rêves éveillés. En fin de compte, on ne sait plus vraiment où se situe la frontière entre la réalité et le fantasme. L'écriture s'égare et nous égare entre réflexions sur l'amour, la vie, la mort aussi, et les événements de plus en plus farfelus qui surviennent dans la vie fantasmée de Antoni. J'avoue avoir été charmée par les premières lignes, puis au fil du texte je me suis perdue, j'ai complètement décroché de cette lecture qui était pourtant prometteuse.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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Antoni Casas Ros est un personnage torturé ( et créé de toutes pièces ? ) qui nous explique très vite qu'il n'a plus de visage, à la suite d'un accident de voiture dans lequel sa petite amie de l'époque a perdu la vie. Ils avaient 20 ans, ils avaient bu, ils étaient heureux et invincibles jusqu'à l'apparition d'un cerf aux naseaux fumants au milieu de la route, de leur route.

Depuis de nombreuses années, personne n'a vu son visage. Il donne des cours de Mathématiques sur internet, il écrit, et passe ses journées à boire sur sa terrasse, avec vue sur un port d'une jolie ville italienne.

Seul(e) Lisa, travesti non opéré lui assure un lien avec le monde, bien qu'on ne sache jamais vraiment si cette dernière appartient à la réalité ou à une forme d'ésotérisme.

L'écriture est forcément sombre, comment ne pas l'être avec un tel destin ? C'est souvent brillant, voire destabilisant, mais parfois, les sentiments manquent de nuances, et ceux-ci nous laissent penser que cette histoire est un pur fantasme, un coup d'écrivain pour faire parler et susciter le mystère. Or, ce roman a besoin de raconter une histoire vraie, sinon il perd son essence même. Son intérêt.
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Une autofiction étonnante et énigmatique, de magnifiques pages empreintes de poésie et d'onirisme. de la sensualité, du désir, de la passion.
Une jolie surprise car j'ai hésité à commencer ce livre.
Je vous invite à vous reporter vers les très belles critiques rédigées par certains lecteurs, je ne ferai pas mieux.

Le théorème d'Almodovar : "il suffit de regarder assez longtemps pour transformer l'horreur en beauté".
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Il m'arrive de prendre un bouquin sans raison particulière, juste parce que j'aime le titre du bouquin, juste parce que je ne connais pas l'auteur catalan, juste parce que Pedro Almodovar est un grand réalisateur ou que j'ai envie d'un verre de Chardonnay. Des critères totalement subjectives orchestrés par le coeur et non pas par la raison. Et si suivre le coeur n'était pas la plus belle des raisons. de façon presque impulsive et totalement égocentrique, je plonge dans ce bouquin les yeux fermés, comme dans une bonne bouteille de single malt ou pourquoi pas de cognac. Il est à moi ce bouquin, comme la bouteille. Il devient en moi, comme ce liquide brulant qui s'écoule à l'intérieur de mon corps.

Bon pour ce soir, cela sera un Chardonnay.

Voilà un gars, Antoni Casas Ros, que je ne connais pas et pourtant qui sait si bien me parler ! Il a su comprendre mes émotions, mes peurs et mes solitudes. Deux êtres, nocturnes et déchirés. Un homme défiguré qui a vu sa femme mourir et ne se promène plus que la nuit pour éviter le regard des autres – le monstre, un transsexuel qui arpente le bitume chaque soir pour donner du plaisir aux autres – autre monstre de la Nature. Ces deux êtres étaient faits pour se rencontrer, se trouver et s'aimer. Deux noctambules, solitaires par défaut.

Je n'ai pas envie de t'en dire plus, parce que ce roman se vit, pleinement, intensivement. Il te proposera une ballade onirique, dans la nuit. Tu vois ce cerf, tu te demandes ce qu'il fait au milieu de la route, il te fixe, ce qu'il fait dans la fontaine, il te fixe toujours, ce qu'il fait sur ton canapé. le cerf l'autre héros de ce petit roman si talentueux. Tu ne sais plus si tu navigues dans un rêve, si tu as abusé de la bouteille de cognac, si une fièvre de cheval te fait délirer. Tu hallucines, mais c'est tellement beau, tellement surréaliste, tellement poignant.

Étrange. Émouvant. Et Pedro Almodovar dans cette histoire, me diras-tu ? Il filme cette histoire, il écrit le scénario, il observe. Comme toi, il est ému. Comme toi, il perçoit cette profonde tristesse qui se transforme en profond optimisme. L'amour guérit certains maux, même les plus profonds. AMOUR.

« le Théorème d'Almodovar », la belle, la bête et le cerf.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Mathématiques du cerf sous acide, étreintes brisées reconstruites, crises de nerfs surmontées, sous l'oeil rieur d'un bel Almodovar de fiction.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/16/note-de-lecture-le-theoreme-dalmodovar-antoni-casas-ros/
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A la sortie de la fête de sa maitrise Antonio sort défiguré d'une collision de sa voiture avec un cerf. Sa copine, elle, y laisse la vie. Quinze ans plus tard, il rencontre Lisa, un transsexuel qui lui donne l'occasion de réfléchir sur sa vie et son accident.
Une réflexion un peu étrange par moments, on oscille entre réalité et imaginaire. J'ai eu du mal à savoir où se situait la limite entre les deux. Entre le cerf qui s'invite chez lui et les discussion avec Almodovar, le récit ne m'a pas vraiment convaincu, j'ai l'impression d'être passée à côté. Il semble être autobiographique... Est-ce qu'une réflexion sur sa libération ?
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« La seule chose qui m'apporte un frémissement continu est l'écriture. le sexe est puissant, il apporte l'invasion, l'oubli, les sensations extrêmes, le silence enfin retrouvé. Je ne crois pas que je pourrais m'en passer. »

24 décembre 2013. J'ouvre ma boite à lettres, je vois une grosse enveloppe blanche. le cachet de la poste ne me laisse pas voir la provenance du paquet. Je décachette précautionneusement et je découvre un livre. le titre m'est inconnu mais il me dénonce sans équivoque le nom de l'expéditeur. Je souris touchée par ce cadeau. Une lettre signée « Père Noël » est glissée entre les pages et la poigne, la verve des lignes, ne laissent aucun doute sur l'identité de cette missive :

« […] Un choc, un grand moment,
le poids des mots, le choc onirique […] »

Me voilà infidèle et ce livre se retrouve dans ma couche durant cinq nuits. Cinq nuits de passion, d'émotion, de jouissance parce que les mots sont puissants et ont éveillé tout ce qu'il y a de plus masculin et de viril en moi.
le théorème d'Almodovar rien que le titre interpelle. Un raisonnement mathématique conjugué au maître de l'ambiguïté sexuelle, un excellent paradoxe qui me laisse présager un choc littéraire.

La beauté physique emprisonne l'individu dans un conformisme social et lui ouvre plus facilement les portes de ce qu'il croit être la félicité et une fin en soi. Mais quand celle-ci s'envole en éclat et que le miroir ne reflète que l'horreur, la peur et le dégout, Antoni doit réapprendre à vivre et faire le deuil de son visage. Il autopsie les abîmes de son inextricable solitude, du besoin de séduire qui ne l'a pas quitté, du regard d'autrui, de l'abstinence, de la mise à l'écart et de sa douleur qui l'ont conduit à un isolement total.

Un Être Magnifique et pénétrant, Lisa, va bouleverser son existence et l'aider à comprendre : « comment une autre fête peut se trouver au centre de l'espace vide ». Une prise de conscience sur les valeurs, le désir, l'identité, le lâcher-prise et l'abandon de soi. Cette biographie de l'auteur est bouleversante de justesse, de respect et de tolérance. le personnage ne tombe jamais dans le pathos. C'est d'un total dénuement entre fantasme et voyage onirique.

L'écriture met nos cinq sens en éveil, un plaisir littéraire furtif mais intense. Pas de pornographie, pas d'éjaculation dans la veine d'un Bukowski. Je parle de jouissance des mots, d'intensité d'écriture. Putain, quel pied ce livre ! Chaque page nous laisse dans le chaos. C'est fort, C'est beau !

Quand deux personnages Almodovarien croisent le chemin d'une Andalouse l'attraction ne peut qu'être fatale.

Le théorème d'Almodovar, quand équation ne rime ni avec « géométrie » ni avec « harmonie »…

« Une larme suffit à faire monter le niveau de la mer. Ce n'est pas mesurable mais c'est réel »

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Le narrateur, un certain Antoni Casas Ros, vit en quasi reclus dans son appartement. Voilà 15 ans, à la suite d'un accident, il fut défiguré et sa compagne fut tuée. Depuis, il erre de port en port, rêvant de départ, entre l'Espagne, la France et l'Italie.
Il trouvera la force de s'en sortir grâce à un transsexuel, sa rencontre avec Pedro Almodovar, l'écriture d'un roman et un cerf, naturellement.
Un roman sur la solitude, le regard des autres (réel ou imaginé) et les mathématiques Mais aussi la reconstruction de soi, en passant par des chemins peu courants : tomber amoureux d'un transsexuel non opéré.
Cela laisse facilement penser à une réunion de freaks. Il n'en est rien : il s'agit d'apprivoiser sa différence, l'accepter et autoriser les autres à la regarder. Sa longue solitude et son don des mathématiques lui a permis de développer une conscience aigüe du monde, et du fait qu'il est plus productif d'explorer l'inconnu et le connu (évidence trop souvent oubliée).
Un premier roman étrange, qui donne envie de découvrir les suivants.
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Suite à un accident causé par l'irruption d'un cerf devant sa 4 L, Antoni Casas Ros se retrouve défiguré et son amie décédée. Quelques années plus tard, mathématicien à la triste figure, il cache « son nez désastreux » et « son visage cubiste » dans le quartier interlope du port de Gênes, loin de sa Catalogne française natale. Il vit en donnant des cours par Internet, ne sort que la nuit et finit par rencontrer une certaine Lisa, transexuel prostitué doté d'un corps d'hermaphrodite avec qui il vit une passion sulfureuse. Pour des raisons différentes, ni l'un ni l'autre ne veut se faire opérer. Ros pourrait bénéficier d'une chirurgie réparatrice, mais il craint de ne plus pouvoir continuer à vivre en marge. Quant à Lisa, elle craint à la fois de perdre sa clientèle et ses attributs virils. Leur histoire intéresse le cinéaste espagnol Almodovar qui souhaite en faire un film...
Un premier roman surprenant autant par son style impeccable et agréable à lire que pour son ambiance poétique et quasi surréaliste. L'intrusion du cerf qui va jusqu'à squatter le canapé de l'improbable couple en est un bel exemple. Véritable oeuvre littéraire dans toute l'acception du terme, « Le théorème d'Almodovar » n'est pas vraiment le témoignage d'un accidenté victime d'un chirurgien peu adroit ni un récit psycho-chirurgical. Il nous entraîne beaucoup plus loin, au niveau du rêve, de l'onirisme et de l'inaccessible. Une très belle surprise. Au fait, qu'est-ce que ce fameux théorème ? Il l'explique lui-même : « Il suffit de regarder assez longtemps pour transformer l'horreur en beauté. »
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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