La première chose qui frappe chez Suzanne Valandon : sa beauté !
Ce qui frappe aussi dans cette association des deux noms titrant ce catalogue d'expo, c'est la vénération que portait Utrillo à sa mère.
Un autoportrait de Suzanne Valadon p. 58 a attiré mon attention, non pas tant pour la qualité de l'oeuvre que pour l'objet qu'elle est censée représenter : ce regard si désabusé, elle a alors 64 ans, et la légende qui l'accompagne. Au passage, la vie de Suzanne Valadon est bouleversante :
Son mari André Utter l'abandonne pour des maîtresses qui ont vingt ans de moins. Elle se retrouve donc seule auprès de son fils, avenue Junot à Paris. ses yeux sont fatigués. On perçoit un visage beaucoup plus marqué par le temps qu'il ne l'était en réalité..
On a deviné à travers ces quelques mots, la dure réalité que vit Maurice qui est doué pour la peinture, peut-être sauvé par son art où vont se déployer parfois, voir souvent des ciels tristes, des ciels gris ; parfois des ciels bleus, voir rarement, et le ton pâle, crayeux de ses maisons qui semblent se détacher comme des figures désenchantées. Quelques petits personnages presque impersonnels à leur pied lui tournent le dos et semblent dans un même élan se diriger je ne sais où. Ce sont plutôt des femmes qu'il voit élégantes, coquettes. Pour peindre des maisons, il en peint des maisons, à Montmartre, à Sannois, il les rendra immortelles par son talent et son originalité. Quand il peint la neige, c'est un bonheur, elle lui apporte une certaine sérénité intérieure dont il a tant besoin pour survivre ..
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