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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier coup de coeur de l'année que je dois à Babelio et aux éditions Robert Laffont ! Eve de Castro dans La femme qui tuait les hommes nous offre deux portraits de femmes saisissants. La première vit en Russie au tout début du XXe siècle. Elle se fait appeler Léna et est une sorte de justicière se portant au secours des femmes russes, battues et asservies par des maris violents dont elle se presse de les débarrasser… ce que d'aucuns appellent une tueuse d'hommes !

"la tête haute, les épaules ouvertes, le torse bombé. Je voulais ressembler à une guerrière, à la figure de proue d'un navire."

Rude femme du peuple, elle n'a d'yeux que pour le jeune Vladimir Illich.

"Je voulais que tu sois là comme on veut que Dieu existe et que la mort soit un début".

La seconde, Jeanne vit à Paris à notre époque. Elle est une vieille femme qui a traversé la vie comme une feuille emportée par le vent : sans liberté ni rébellion. Seulement une sorte de fatalisme et de passivité. Retraitée, elle organise sa vie à la minute près pour ne pas sombrer.

"On finit par s'habituer, oui. On trouve des fils auxquels s'arrimer, on les tisse, on s'en enveloppe, on se calfeutre."

Jusqu'au jour où elle croise le chemin de Lucie… et celui de Paul Brideau, écrivain qui collectionne les conquêtes comme d'autres les trophées de chasse.

Eve de Castro nous plonge dans une Russie en plein bouleversement, où la famine sévit et les consciences s'éveillent. Il y a des pages sublimes dans ce livre sur la Grande Famine ; en très peu de mots, l'autrice pose tout de suite le décor et on se retrouve littéralement plongé dans cet enfer.

La vie de Jeanne n'est guère plus clémente, bien que celle-ci semble souvent être plus spectatrice qu'actrice des événements qui la composent. Un peu comme si elle vivait par procuration :

"Tu me rapporteras des souvenirs ?"

On suit en parallèle ces deux histoires sur deux époques différentes, en se demandant quel sera le lien qui finira par les unir. Puis, Paul Brideau, cet écrivain qui "pose des rails pour que d'autres voyagent" entre dans la danse. Et là, tout prend sens… jusqu'au rebondissement final.

"Toi qui me lis et pour qui j'ai vécu, me vois-tu enfin ?"
Lien : https://wordpress.com/read/f..
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1909 Saint Pétersbourg, Léna élimine les hommes qui brutalisent les femmes à leur demande et pour elle c'est rendre service et hommage à Lénine sans le connaître. Paris 2017, Jeanne a rencontré sur les quais Lucie qui a décidé de mettre fin à ses jours. Jeanne décide de rencontrer celui qui a causé ce malheur. Il s'agit de l'auteur Brideau. Jeanne arrive à s'immiscer dans la vie de celui-ci, elle le découvre égoïste, coureur de jupons et surtout en mal d'inspiration pour son prochain livre. Elle décide de l'aider, et sans le savoir il va tomber dans son piège.
Le récit est entrecoupé de Leana et de Jeanne, deux femmes meurtries par la vie et par les hommes.
Un livre fascinant par son écriture car nous sommes immergés dans l'histoire dès le début.
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Dans ce roman se croisent deux héroïnes, l'une transparente jusque dans la vieillesse, l'autre hors du commun jusqu'à sa mort. Toutes deux violentées dans leur jeunesse et assoiffées de justice, elles vivent en attendant leur homme.
Au fil des violences que les hommes peuvent faire aux femmes, souvent en couple, on partage leur colère. Quand elles en viennent à planifier leur vengeance, on suit avec appétit le déroulement, surtout quand il est long à venir.
Mais à la fin, j'ai refermé ce livre avec un sentiment de malaise. Comme tous les grands romans, il pose de grandes questions, notamment peut-on faire justice soi-même, y compris au nom d'autres ? le meurtre prive la victime de toute réparation, de toute rédemption. S'il est vrai qu'ils ne méritent pas de continuer à vivre comme avant, ne pourrait-on imaginer une autre façon de les punir tout en les empêchant de nuire ?
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Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour la découverte de ce titre.
Voyage entre Paris (2017) et Saint Pétersbourg (1909) deux destins de femmes avec le même objectif...
"Lena" fervente adoratrice de Lenine commet 272 meurtres pour lui plaire. Elle a choisi de tuer les hommes violents avec leurs épouses et leurs enfants. Elle tue gratuitement mais aussi sur commande. Nous assistons donc à ses derniers jours avant son exécution. Durant ses dernières heures, elle écrit une lettre à Lenine. Dans cette lettre, elle lui explique les raisons de ces meurtres et son histoire...
En parallèle, l'auteur nous fait suivre l'histoire de Jeanne fraichement retraitée. Elle travaillait comme couturière à l'Opéra. Aujourd'hui elle passe ses journées dans le métro, même station même banc. C'est là qu'elle rencontre Lucie. Lucie lui parle de Paul, son amant écrivain qui la fait souffrir. Jeanne écrit une lettre à Paul qui lui permet de s'insinuer dans la vie de l'écrivain jusqu'à se rendre indispensable...
Un roman parfaitement construit qui nous fait voyager entre la Russie d'avant la Révolution et Paris aujourd'hui. Elle nous fait assister aux coulisses de la création d'un roman, les incertitudes et certitudes de l'écrivain... Eve de Castro est très habile pour nous montrer l'art de la manipulation de Jeanne.
Un peu de longueur dans la lettre de Lena, c'est le seul petit défaut.
Ce roman restera longtemps dans ma mémoire.
L'auteur sait transporter le lecteur ailleurs. L'atmosphère est palpable. On sent le froid et la misère en Russie jusqu'aux petits plats mitonnés par Jeanne et le parfum de violette...
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Deux femmes, à presque un siècle de distance entrelacent leur destin dans ce beau roman, en partie biographique puisque Lena Popova a existé,
Lena en attendant l'heure, non redoutée, de son exécution, se remémore la longue inspiration qui conduisit toute sa vie, ce qu'elle prenait pour un idéal formidable : le soulagement des plus malheureux du peuple russe, c'était pensait-elle le but de Lénine. Quant à elle, a vie sera consacrée à débarrasser les femmes de leur tyran domestique après s'être "fait la main" sur son mari.
Jeanne en, en 2017, retraitée, ancienne couturière de théâtre, a vécu un amour merveilleux apès une jeunesse chaotique, la recherche de son amour disparu la conduira dans la région où vécu Léna; Son histoire racontée par la logeuse de son amant décédé à Samara.
Cette histoire va lui permettre de donner une inspiration à un écrivain chez qui elle a décidé de se rendre indispensable pour lui remettre une clé qu'une jeune désespérée lui a donnée.
Paul, un Don Juan égoïste s'attache à cette drôle de petite femme qui le materne, il s'y habitue tellement qu'elle lui devient indispensable; Il lui confie tous ses secrets de séduction, lui présente ses conquêtes, lui avoue même sa muflerie.
Confiance qui va le mener à sa perte...
Avec une grande habileté, bonne idée d'utiliser deux polices d'écriture pour chaque récit, Eve de Castro, nous offre ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir, la langue est belle et poétique, comme d'habitude..
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Léna est russe, elle vit dans la Russie tsariste que Lénine renversera. Elle se passionne pour lui et ses idéaux qu'elle applique à sa manière : rendre leur liberté aux femmes russes, battues et humiliées, en tuant leurs époux. Elle sauvera près de 300 femmes.
Aujourd'hui, Jeanne, ancienne petite main de l'Opéra croise la jeune Lucie sur un quai du métro parisien. Lucie a succombé au charme d'un écrivain coureur de jupons. Elle demande à Jeanne d'aller lui rendre ses clés.
Cette dernière accepte et s'immisce dans la vie de ce dandy de la littérature en lui devenant indispensable. Elle décide alors de lui offrir l'histoire de Léna, l'étrange justicière russe, pour son nouveau roman. Mais qu'a vraiment Jeanne derrière la tête ?

Un roman magistral, superbe. Une plume sobre et poignante. Des destins captivants. Un bijou à ne pas manquer.
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J'ai adoré ce roman d'une actualité troublante. Les femmes, dans un élan de sororité prennent en main leurs destins contre la puissance des sociétés patriarcales.
🌹
Citation de Lénine ( page 60) « Les femmes devraient avoir la même liberté d'être et d'agir que les hommes.[...] Si on ne leur donne pas le droit de faire ce que font les hommes, elles doivent le prendre. Leur destin leur appartient ».
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Deux portraits de femme, deux époques, deux pays différents qui donnent une histoire magistrale à ce roman étonnant et palpitant.

Deux intrigues MAIS, un seul combat identique : se faire aimer d'un homme !
J'ai été scotchée par l'écriture de Ève de Castro, c'est tellement bien écrit. Une écriture d'une qualité littéraire incontestable et ce, sans être "pompeuse" ni difficile à lire.
L'histoire est ponctuée d'éléments et de faits historiques, ce qui apporte un côté très intéressant et humain à cette intrigue.

Une fois plongé dans l'histoire de ces deux héroïnes, il est impossible de lâcher ce roman.
J'ai eu la chance de rencontrer l'auteure lors d'une présentation de son livre et je suis enchantée d'avoir découvert une aussi belle lecture. Il me tarde maintenant d'en lire d'autres notamment le roi des ombres qui me tente beaucoup.

Coup de coeur pour ce livre, je vous invite VRAIMENT à découvrir ce roman étonnant, riche et formidablement bien construit.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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