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Redneck tome 5 sur 5

Lisandro Estherren (Illustrateur)
EAN : 9781534316096
128 pages
Image Comics (04/05/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
The Bowmans are vampires who have quietly run the local barbecue joint in their small town for years, living off cow's blood. Their peaceful coexistence ends as generations of hate, fear, and bad blood bubble to the surface—making it impossible to separate man from monster! By superstar writer DONNY CATES (Venom, CROSSOVER) and artist LISANDRO ESTHERREN.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Redneck Volume 4: Lone Star (épisodes 19 à 24) qu'il fut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 25 à 30, initialement parus en 2020, écrits par Donny Cates, dessinés et encrés par Lisando Estherren, et mis en couleurs par Dee Cunniffe.

Il est une race dont les dents sont des glaives Et les crocs des couteaux, Pour dévorer le malheureux sur la terre. Et les indigents parmi les hommes. - Proverbes 30:14. Dans un lointain passé, un individu a été crucifié sur une croix plantée en plein désert. Un groupe de cinq hommes s'approche pour récupérer le corps. Parmi eux, celui à la peau la plus foncée manie la hache pour faire tomber la croix. Puis il doit enlever les clous aux mains et aux chevilles. du sang s'écoule des blessures sur la terre. Il tourne la tête et aperçoit une silhouette enflammée observant la scène depuis le sommet d'une colline. Il se retourne vers les autres qui semblent ne rien avoir remarqué, puis à nouveau vers la colline : la silhouette a disparu. le cortège emmène le cadavre emmaillotté dans des linges, sur une carriole. Car l'âme de toute chair, c'est son sang, qui est en elle. C'est pourquoi j'ai dit aux enfants d'Israël : Vous ne mangerez le sang d'aucune chair ; car l'âme de toute chair, c'est son sang : quiconque en mangera sera retranché. - Lévitique 17:14. Une fois le corps déposé à l'intérieur, le jeune homme s'emploie à le laver pour le rendre présentable, tout en évacuant le sang dans un seau.

Au temps présent, Greg se retrouve devant Demus qui lui demande s'il souhaite en apprendre plus : sa réponse est oui. Il découvre devant lui un vampire qu'il croyait mort, attablé en train de manger un morceau bien sanguinolant. Il s'assoit et l'autre suppose qu'il s'interroge sur la manière dont il a survécu à son affaire avec la police de Sulphur Springs. Greg acquiesce : effectivement la fois où son corps s'est embrasé après qu'oncle Bartlett lui ait tiré une demi-douzaine de fois en pleine tête. Il présume que Demus est son ascendant, que c'est lui qui l'a transformé en monstre. Son interlocuteur répond qu'il était un monstre bien avant cela. Il continue : il a sauvé la famille de Greg à Sulphur Springs. Peut-être que Greg n'est pas d'accord avec ses méthodes, avec ses motivations, mais toute sa famille en a bénéficié. Mais il est vrai qu'ils ont également souffert aux mains des humains, et de ceux contre lesquels il les avait mis en garde. Il lui rappelle comment ils l'avaient abandonné quasi carbonisé dans le grenier éventré de la maison, mais tous ne l'avaient pas oublié. Alors qu'il souffrait atrocement convaincu que son heure était venue, une silhouette enflammée et cornue s'est approchée de lui. Il l'a suppliée et Demus lui a tendu la main, l'a sauvé, en indiquant qu'ils n'étaient pas quitte. Il continue : Demus le sauvera, lui Greg, également, comme il les sauvera tous, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils le méritent ou non. Tout en parlant, il envoie Greg au tapis. Celui-ci se relève et bondit sur son interlocuteur toutes griffes dehors. Demus pénètre dans la pièce et leur intime de rentrer leurs crocs, tous les deux, et de le suivre, vers les jardins.

Après les bouleversements du précédent tome, le lecteur ne sait pas à quoi à s'attendre, et certainement pas à ça. le scénariste commence par citer un verset de la Bible, puis trois autres pour inscrire sa mythologie des vampires dans le contexte de cette foi avec un choix particulièrement malin des Écritures. le premier épisode étant majoritairement muet, à part les citations et la dernière page, il appartient pour partie au lecteur de se raconter l'histoire qu'il découvre en images. Il utilise un événement qui ne laisse pas beaucoup de place au doute quant à ce quoi il fait allusion. Ce blasphème prend une saveur très particulière en corrélation avec les citations. le lecteur reste sous le choix de cette révélation, impressionné par la perspicacité du scénariste, et par la narration visuelle très évocatrice. Les dessins dégagent une apparence assez crue, sans aucune volonté de faire joli, avec vraisemblablement une maîtrise des techniques de dessin un peu limitée à certains égards. Les traits de contour sont très fins, pas toujours bien assurés. Les aplats de noir présentent des contours très irréguliers, donnant parfois l'impression d'avoir été appliqués à grands coups de pinceau, sans grande délicatesse, un peu à la va-vite. Les pages dégagent une sensation de cases réalisées rapidement, un peu sur le vif, avec un côté spontané qui rend bien compte de la dimension primordiale de ce qui se déroule sous les yeux du lecteur.

L'individu en croix apparaît dans un dessin en double page, avec une grande place laissée au ciel, et une composition de couleurs certainement réalisée par Dee Cuniffe saisissante avec la forme des nuages effilés, le bleu délavé, et la lueur du soleil à l'horizon, rehaussant la force de la composition et son effet de surprise. Les silhouettes des hommes sont tracées à grand trait, les visages plus esquissés que bien définies, sans beaucoup de caractéristiques pour leur visage. La silhouette enflammée sur la colline est assez vague, et l'herbe à ses pieds juste de grands coups de pinceaux. Pourtant l'effet est à nouveau saisissant : une apparition irréelle, mais impossible à ignorer. La séquence de lavage du corps baigne dans un bleu très sombre, à nouveau avec des grandes zones de noir, pour une ambiance macabre, reflétant bien le trouble intérieur du jeune homme chargé de la tâche. Enfin la révélation qui se produit prend des allures mythiques grâce à ces dessins s'attachant plus à mettre en valeur les forces sous-jacentes que les détails descriptifs.

Les dessins âpres et rugueux, parfois un peu frustes, transcrivent bien cette société violente, sauvage où la soif de sang définit les conditions de vie. Les yeux peuvent parfois être un peu trop grands, les traits de visage un peu simplistes, les silhouettes pas tout à fait bien proportionnées, mais la force vitale anime chaque personnage, les rendant prêts au combat à chaque instant, jamais totalement au repos. Quand de temps à autre, le lecteur prête attention aux détails, il se rend compte que sous des apparences sommaires ou mal dégrossies, les dessins montrent de nombreux éléments et apportent des informations différenciées pour chaque personnage, que ce soit pour la morphologie, la tenue vestimentaire ou encore les postures. Il en va de même pour les décors. À première vue, le lecteur se dit que l'artiste ne se foule pas trop, et est avant tout motivé pour dessiner vite. Cependant, il remarque également que le scénario prend soin de changer les lieux régulièrement pour introduire de la variété et que les cases montrent clairement chaque lieu au lecteur : la zone désertique initiale, le fleuve avec ses rives herbues, la grande salle à manger où Greg se trouve face à l'individu qu'il pensait mort, le drakkar, les bois enneigés, etc. À chaque fois, les grands traits irréguliers définissent des masses et des volumes avec ce qu'il faut d'éléments spécifiques pour les rendre immédiatement reconnaissables et uniques. de la même manière, Estherren a le sens de la mise en scène pour frapper l'imagination du lecteur avec des moments mémorables : l'homme sur la croix, la présence incroyable de Demus, Vladimir avec ses loups et ses pieux, le carnage dans le campement des colons, l'arrivée des hélicoptères, etc.

Le scénariste continue donc de développer son récit sur deux axes. Au temps présent, la guerre entre vampires devient une certitude, avec des alliances entre différents clans, et la mise sur le devant des chefs dont la puissance se révèle progressivement. Les séquences dans le passé se déroulent à des époques différentes, avec la scène d'introduction qui donne une idée de la pérennité des vampires à travers les siècles, et d'autres qui viennent donner une idée des antagonismes entre clans. le lecteur se rend compte qu'il est avide de ces révélations, qu'il boit les paroles des personnages, fasciné par ces histoires énormes, entre calembredaines, et vision des coulisses. Comme souvent dans les récits de vampire d'ampleur mondiale, il n'est pas bien sûr de saisir ce qui les a réellement empêchés de soumettre l'humanité et de la transformer en une réserve de nourriture. D'un autre côté, il comprend bien que les dissensions internes et les rivalités entre chefs de clan exigent un fort investissement de leur part pour ne pas succomber à leurs rivaux, et que pendant ce temps-là, non seulement ils ne peuvent pas s'occuper de ravaler les humains à l'état de bétail, mais qu'en plus, ils en deviennent vulnérables quand un groupe d'hommes plus courageux les attaque. Enfin, la fascination animale fonctionne à plein : le lecteur étant littéralement sous le charme (au sens surnaturel du terme) de ces créatures habitées par des passions d'une rare intensité.

Le titre de ce tome promet des histoires énormes : le scénariste met un point d'honneur à tenir cette promesse dès la première scène, effectivement énorme dans ses implications, provocatrice et iconoclaste. Il parvient à convaincre le lecteur de la logique d'une telle idée grâce à des citations ad hoc. de son côté, les dessins ont conservé cette apparence de brut et pas très bien finis, et dans le même temps ils contiennent toutes les informations visuelles nécessaires et attendues, et dégagent une force primale en phase avec l'animalité de ces vampires.
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