AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 40 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Son ambition pour Birnam Wood n'était rien de moins que la transformation radicale, généralisée et durable de la société, un objectif totalement atteignable, elle en était convaincue, pourvu qu'on parvienne à ouvrir les yeux des gens sur ces terres fertiles qui ne demandaient qu'à être cultivées, et qui les entouraient en permanence. Et aussi sur tout ce qu'il serait possible d'accomplir sur cette planète si tout le monde mettait simplement en commun son savoir et ses ressources. Et aussi sur le caractère arbitraire et absolument néfaste de la propriété foncière, dissociée de l'usage ou de l'habitation ! »

Lorsque Thorndike, une petite ville de la Nouvelle-Zélande, est évacuée en raison d'un glissement de terrain ayant coupé plusieurs de ses points d'accès, mettant momentanément à l'arrêt un projet de lotissement sur des terrains appartenant à Jill et à Owen Darvish, Mira Bunting, la fondatrice de Birnam Wood, un collectif militant de jardinage qui cultive des parcelles avec ou sans l'aval de leurs propriétaires, y voit une occasion à ne pas laisser passer. Alors qu'elle effectue un repérage sur les lieux, elle se retrouve face à face avec Robert Lemoine, un milliardaire qui dissimule tout autant sa nature inquiétante que les raisons qui justifient sa présence à Thorndike. Eleanor Catton s'attarde particulièrement sur les idéaux de ses personnages, leurs motivations, leurs failles ainsi que leurs contradictions, les confrontant à des choix difficiles, aux conséquences de leurs choix, à ce qu'ils perçoivent d'eux-mêmes et des autres, souvent de façon erronée. Chronique d'une tragédie annoncée, Birnam Wood – une allusion à Macbeth – est un thriller politique aux allures de fable, qui pousse à la réflexion sur des enjeux actuels et cruciaux : l'appropriation des ressources par les ultra-riches, le pouvoir du militantisme, le rôle essentiel des lanceurs d'alerte, dans une société où la vérité est souvent étouffée par les intérêts politiques et économiques. J'ai beaucoup apprécié la plume d'Eleanor Catton, que je découvre avec ce thriller plus littéraire dans sa construction que ce à quoi je m'attendais, qu'il m'aurait été impossible de reposer avant d'en connaître la fin. Je remercie NetGalley ainsi que les éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          190
Birnam Wood c'est une association de militants écologiques et maraîchers. Un multi-milliardaire leur propose un terrain pour leur activité. Gros questionnement entre leurs valeurs et les champs de possibles. Ils ignorent que ce richissime homme d'affaire cache son jeu évidemment pour un autre projet. Notre autrice est carrément dans les questions contemporaines entre générations, entre riches et peuples, entre nature et finance. C'est presque un livre de la génération Z. Alors quand arrive, en plus, un meurtre, les sujets d'actualité très bien exploités se retrouvent au coeur d'un thriller. Très belle surprise.
Commenter  J’apprécie          170
Eleanor Catton a écrit l'un des romans les plus époustouflants lus à ce jour, Les luminaires. C'était il y a près de dix ans et ma curiosité était grande de savoir ce que l'on peut bien livrer après ça. Quelque chose de très différent, un peu déstabilisant au début par son écriture qui épouse le contexte contemporain dans lequel se situe l'intrigue là où elle collait parfaitement à l'époque plus lointaine de son précédent roman. Points communs entre les deux romans : leur ancrage territorial marqué par une forte identité néo-zélandaise et une virtuosité narrative jubilatoire. Birnam Wood est d'une facture beaucoup plus classique que Les luminaires mais d'une efficacité tout aussi redoutable dans la mise en scène et en musique d'un crescendo implacable.

On se doute que ranger cette histoire sous l'égide du Macbeth de Shakespeare est synonyme de pas mal de dégâts. Pourtant, tout ceci commence tranquillement avec des protagonistes plutôt pacifiques, animés d'une envie de changer le monde par l'annexion de terrains en friche et leur transformation en zones nourricières. Birnam Wood est le nom de l'association créée et animée par Mira Bunting et réunissant de gentils activistes de tous bords qui débattent fermement mais calmement des actions à mener, prônent une forme de décroissance et vivent de ce qu'ils récoltent ou vendent. Justement, Mira lorgne sur un terrain soudain déserté après un éboulement qui a obligé ses propriétaires à abandonner leur projet de lotissement le temps que la route soit remise en état. Mira y voit l'occasion de développer les surfaces cultivées par le collectif, de façon totalement illégale comme souvent. Au sein de ce parc naturel ils ne devraient pas être dérangés. C'est cependant ignorer que d'autres intérêts sont en jeu autour de ces parcelles appartenant à un entrepreneur récemment fait Chevalier du Mérite. Un jour elle se trouve nez à nez avec Robert Lemoine, un milliardaire américain acquéreur encore tenu secret du terrain pour y construire et enfouir - comme tout milliardaire qui se respecte - un abri anti-atomique et, à la grande surprise de Mira prêt à l'aider et à financer son organisation. Trop beau pour être vrai ? Et surtout quel est le degré de compatibilité entre ces deux milieux, d'acceptabilité pour les membres du collectif ?

Ceci n'est que le début d'une mécanique parfaitement huilée qui entraine chacun des protagonistes bien plus loin que tout ce qu'il a pu imaginer. Peu à peu apparaissent à la surface des non-dits et des frictions chez les militants, des dissimulations et des mensonges chez à peu près tous. Ce bout de parc naturel devient la représentation à l'échelle miniature des enjeux qui agitent nos sociétés et où se côtoient les ambitions démesurées des hyper-riches (l'or a changé de nature depuis Les luminaires mais la rapacité est toujours là), les grands rêves des militants minés par les querelles intestines et freinés par une certaine naïveté ou encore l'impuissance des lanceurs d'alertes. Toutes ces questions sont habilement glissées dans la trame narrative pour venir animer les débats et stimuler les cogitations sans jamais court-circuiter le cheminement du lecteur, tous sens en alerte face aux menaces qu'il sent se resserrer autour des protagonistes. L'autrice sait parfaitement utiliser toute la gamme des moyens de dissimulation sublimés par l'apport de la technologie (assez flippant d'ailleurs) et englober les aspects politiques autant que psychologiques, universels autant que personnels.

Résultat : un roman aux multiples dimensions, à la fois très divertissant grâce à une intrigue palpitante, et questionnant par les thèmes qu'il explore et les figures auxquelles il renvoie. D'une formidable et féroce habileté.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          124
Un livre un peu long au début, qui a réussi à susciter mon intérêt, pour finalement me surprendre.

Birnam Wood est une association écologiste, qui cultive illégalement des terres abandonnées. le fruit des récoltes est consommée par les membres, donné, ou vendu à bas prix. Un jour, Mira, la fondatrice, trouve une terre exploitable, sur un terrain privé.
A partir de là, il y a une rencontre assez improbable et déstabilisante pour Mira, mais qui pourrait leur donner un sacré coup de pouce. Elle saute donc sur l'occasion. Oui, mais peut-être un peu trop vite ?

J'ai tout d'abord été attirée par l'action de désobéissance civile de Birnam Wood. Mais je dois bien avouer que le début de lecture fut un peu difficile pour moi : tellement rien ne se passe de concret dans la première partie. J'ai finalement repris au début, et j'ai réussi à mieux m'intéresser à toute la mise en place des personnages et du décor.
Vaut mieux être prévenu(e) !
La première partie est donc sans suspens, et avec peu ou pas de dialogues. La deuxième partie est plus riche en interactions des personnages et donc en dialogues, ce qui est nettement plus facile à lire. Et la troisième est réellement digne d'un thriller. Pour clore le livre par un très beau final, si je puis dire.

Même si la mise en place paraît très longue, je l'ai trouvée très intéressante par les sujets abordés. Faut dire, que c'est ce qui m'a intéressée au début, je vous le rappelle.
Pour apprécier cette histoire, je pense qu'il faut donc surtout avoir un attrait pour toutes les questions sociétales et environnementales. Et puis, finalement, le côté thriller de la fin, c'est surtout du bonus.
Commenter  J’apprécie          40
Birnam Wood (référence à Macbeth de William Shakespeare) peut être qualifié de thriller écologique : l'intrigue se passe en 2017 mais on retrouve bon nombre de nos préoccupations actuelles sur le réchauffement climatique, la gestion des ressources par l'être humain et la transition que doivent faire nos sociétés actuelles face à cet événement majeur. On a surtout un conflit entre plusieurs personnes, aux motivations bien différentes (Robert Lemoine en tant que milliardaire n'a pas du tout la même vision de la planète que les militants de Birnam Wood) et de générations différentes : Eleanor Catton montre une nouvelle fois l'étendue de son talent et son analyse très fine des caractères humains dans ce roman car c'est très intéressant de voir comment les personnages réagissent face à un même événement en fonction de leur origine, leur éducation, leur âge... L'autrice étant néo-zélandaise et l'intrigue du roman se déroulant dans ce pays, on a également de nombreuses informations sur la société néo-zélandaise, son histoire, le gouvernement en place... Tout cela m'a là aussi beaucoup intéressé car c'est un pays dont on parle très peu chez nous donc j'ai aimé en apprendre plus avec ce roman.

Birnam Wood (comme Les Luminaires) est un roman qui se mérite : les premières pages nous plongent directement dans l'action et j'avoue avoir été un peu déstabilisée au départ, en me demandant où je mettais les pieds, en essayant de comprendre qui étaient les différents personnages croisés, leurs motivations... Mais il faut s'accrocher et se laisser porter par l'écriture d'Eleanor Catton car on est ensuite récompensé de nos efforts : Birnam Wood devient rapidement passionnant car on voit apparaître le coeur de l'intrigue et on se prend très vite au jeu de découvrir et suivre les manipulations des uns et des autres, de savoir qui va faire quoi et surtout qui va sortir vainqueur à la fin de cette histoire. le roman a également un côté assez cynique car on s'aperçoit rapidement que chaque camp, chaque personnage a l'impression d'oeuvrer dans le camp du Bien, d'avoir raison dans ses faits et gestes alors qu'en fait, alors qu'en fait il n'y en a pas un pour rattraper l'autre !!!

Birnam Wood est donc un roman particulier et original, mais néanmoins agréable à lire et surtout, il nous interroge sur le monde dans lequel on vit. On le referme en ce disant que, décidément, Eleanor Catton est une autrice vraiment douée au vu de son (jeune) âge !
Commenter  J’apprécie          30
Mira Bunting a crée un collectif qui cultivent des terres non exploitées illégalement en Nouvelle Zélande. Robert Lemoine, milliardaire américain, dit vouloir y construire un bunker survivaliste. Tout les opposent mais ils vont signer un pacte qui va se révéler explosif.
L'ancien petit ami de Mira, va s'improviser journaliste pour dénoncer ce milliardaire qu'il dit malhonnête. Mais ces motivations ne seraient pas aussi la jalousie, la mauvaise conscience ou un sentiment d'inutilité?
Comme tous les personnages, ses raisons sont multiples et celle annoncée pour se donner bonne conscience est rarement la plus profonde.

Pacte faustien? Fable écologique?
Birnam Wood est plus que ça! Ce roman vaut surtout pour la psychologie des personnages, le monde n'est pas manichéen avec ses gentils et ses méchants car tous sont plus ou moins équivoques comme souvent dans la réalité.
Eleanor Catton va au-delà des faux semblant et propose une analyse fine de ses personnages avec ce qu'ils veulent montrer d'eux-même, et ce qu'ils sont réellement. Cette dichotomie des personnages les rend passionnants et très humains, elle montre aussi que de ne pas s'accepter tel qu'on est, peut nous jeter dans un profond abîme.
Un roman psychologique, un thriller, un roman d'aventures; Birnam Wood est les 3 à la fois , ce qui le rend captivant à plus d'un titre!
Merci aux éditions #BuchetChastel et à #Netgalley pour la découverte de ce roman.
Commenter  J’apprécie          20
Birnam wood, un collectif autogéré de maraîchers néo-zélandais se retrouve à coopérer avec un milliardaire de la Silicon Valley survivaliste, qui veut construire un bunker sur le terrain d'un entrepreneur local au summum de sa réussite sociale.

Un journaliste amateur, ancien membre de Birnam Wood, doute de cette alliance contre-nature et enquête sur les réelles motivations de cet américain au profil inquiétant.

Au final, ce seront les convictions et les certitudes des uns et des autres qui seront ébranlées par ce milliardaire prêt à tout pour parvenir à ses fins...

Eleanor Catton signe un thriller écologique palpitant en prenant le temps de dresser le profil psychologique, l'histoire de chaque personnage, et de décrire les relations (explosives) entre les uns et les autres qui vont vous mener à final spectaculaire que nous n'êtes pas prêt d'oublier !



Commenter  J’apprécie          20
Je me souviens avoir adoré Les Luminaires de la même autrice, donc c'est avec une certaine joie que je me suis lancée dans ce roman. Un thriller psychologique sombre qui m'a envoûtée, avec des thématiques passionnantes, dans une Nouvelle-Zélande en proie à des tensions géopolitiques.

Découpé en trois parties (attention, il n'y a pas de chapitres, juste trois longues parties d'une centaine de pages), nous suivons plusieurs personnages dans une tension grandissante : Mira, fondatrice d'une association de jardinage spécialisée dans l'usage des friches, une association anticapitaliste qui cherche à revaloriser les espaces abandonnés ; Shelley, amie et autre membre de Birnam Wood, qui a envie de quitter l'association ; Tony, ancien membre de retour après plusieurs années à l'étranger et l'un des plus radicaux ; Robert Lemoine, milliardaire américain manipulateur qui va voir en Birnam Wood l'occasion de cacher ses plans illégaux ; le couple Darvish qui vend son terrain à Lemoine, sans savoir ce qu'il en est réellement.

Cela peut sembler simple, mais la psychologie des personnages est passionnante, on va découvrir la face sombre de chacun d'entre eux, entre jalousie, désir, ambition, compétition. Et ces faces sombres vont mener lentement, mais sûrement, à l'horreur et au pire. La fin est somme toute très sombre, sans grand espoir, j'avoue avoir beaucoup aimé, car une fin heureuse aurait semblé très déplacée.

Le tout est ponctué de discussions et de remarques pertinentes sur l'état de notre monde capitaliste, l'écologie et les enjeux sociaux et identitaires, dans un pays oublié de tous (qui pense à la Nouvelle-Zélande dans les échanges mondiaux ?).

Une très bonne lecture que j'ai dévoré, prise par les tensions et enjeux entre chaque personnage. Mon seul regret, enfin mes deux regrets sont la manière dont parlent les jeunes de l'association (un peu cliché peut-être, à base de "genre" et "ouais") et certains dialogues qui semblaient plus être une façade pour aborder des sujets d'actualité, mais qui paraissaient de fait un peu étranges au sein de l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          10
Qu'est-ce qui peut pousser un milliardaire californien, survivaliste, ayant fait fortune dans la surveillance, à acheter une propriété en Nouvelle Zélande et y financer un groupe d'activistes qui plantent des jardins bio et durables dans des espaces en friche et qui défend des principes de solidarité et d'entraide?

C'est ce que l'on apprend à la lecture de ce thriller, haletant, exotique (se passe dans une région reculée de Nouvelle Zélande) et singulier (écolo et anticapitaliste).

Etonnant !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (180) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}