Fans d'
Anne Rice et de vampires, attention : ce roman dingue ne nous épargne rien !
« Jean Louis David » (Louis) est un eunuque raciste attiré par les caniches, « Richard » (Lestat) couche avec sa mère, « Claudie » (Claudia) est une vieille femme laide et odorante… Comme nous l'annonce la liste des trigger warnings (« TW : tous ! ») au début du livre, les thèmes les plus trash sont abordés sans complexe : zoophilie, gérontophilie, racisme, inceste, pédophilie, blasphème… Les vannes s'enchainent sans pitié pour les personnages, et parfois, elles sont de très mauvais goût. Il y a un petit côté « Cité de la Peur » dans l'humour de ce roman : ça ne s'arrête jamais, ça parodie à tout va, les blagues ne sont pas toutes bonnes, mais certains passages sont à se poiler (j'ai ri aux éclats au moins cinq fois). Les autres romans d'
Anne Rice en prennent pour leur grade, et l'autrice aussi, au passage (la « reine des camées »). On tacle Twilight à plusieurs reprises. Dracula (« Draculasse »), Buffy (« Marie, la vierge tueuse de vampires ») et même Jésus font leur apparition !
Le roman réussit le tour de force de mêler parfaitement le style punk et les thèmes sordides de
Morgane Caussarieu avec les intrigues en abyme et les personnages androgynes de
Vincent Tassy. On a l'impression que, loin de se contenter de se moquer de leur idole (les deux auteurs avouent adorer
Anne Rice, qu'ils créditent à la fin du roman comme l'une de leurs inspirations principales), ils parodient leur propre style. Dans la deuxième partie du roman, la narration prend même des airs d'
Apostasie (second roman de V. Tassy), avec « Louis » qui perd son interlocuteur dans ses histoires imbriquées. Décalée, parfois lourde mais ne se prenant jamais au sérieux, cette parodie est un bel hommage à la reine de la littérature vampirique par ses deux « héritiers français ».