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3,66

sur 182 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert Tony avec "la promesse " j'avais beaucoup aimé
Je suis amoureuse de l'Australie depuis l'enfance et skippy le kangourou
Hahaha..............
Cette deuxième lecture confirme mon ressenti positif des histoires de Tony .
Damain Richards , le flic inflexible , que rien n'arrête .
Toujours à la limite , un super enquêteur mais marginal .
Cette fois ci il va mener une enquête sur une affaire vieille de 25 ans
Avec des flics impliqués ou pas , des flics qui depuis ont gravi les échelons
Le pouvoir , la justice pour les victimes dans une ville violente Melbourne.
J'ai aimé l'ambiance , l'enquête avec ses rebondissements , tous ces flics qui se coltinent toute la noirceur de la société.
Ces flics loin d'être irréprochables , des pourris avec leurs démons intérieurs
L'arrestation de Dominic Stone l'arrogant friqué ..........jubilatoire !!!!
J'ai lu ces deux livres dans le désordre puisque " l'affaire Isobel Vine " se passe avant " la promesse "
Pas trop grave finalement et joie future il y a " requiem " qui m'attend !!
Je suis bon public et quand une histoire me scotche j'en redemande
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Ce roman policier est le second de la sélection en lice pour le Prix du Meilleur Polar 2018 aux éditions Points. Alors que j'ai lu des critiques sur ce livre pas forcément des plus enthousiastes, je l'ai particulièrement bien aimé et lu en seulement deux jours.

Je m'explique : tout d'abord, j'ai aimé que l'histoire se déroule en Australie. Je suis trop souvent habituée à lire des polars et thrillers qui se déroulent soit en France, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Même si je connais (un peu) l'Australie pour avoir vu des films ou séries s'y déroulant, j'ai vraiment pu découvrir - par la lecture de ce polar - Melbourne ainsi que le pays en général. Il m'a même vraiment donné l'envie m'y rendre un jour.

Ensuite, j'ai vraiment apprécié le style d'écriture de l'auteur, Tony Cavanaugh. Même s'il est vrai que les descriptions peuvent sembler longues (mais ce qui n'a toutefois pas été mon cas) vu le nombre de pages, la lecture de ce livre est facile et fluide. Alternant les chapitres entre passé et présent, les phrases coulent facilement et je n'ai pas eu besoin de devoir revenir sur certains passages. C'est la raison pour laquelle le travail du traducteur Fabrice Pointeau doit aussi être salué. le fait que Tony Cavanaugh soit scénariste doit sûrement expliquer pourquoi ses descriptions tant des personnages que des décors soient aussi visuelles. Encore un élément qui me fait aimer ce livre.

Autre point qui fait que j'ai dévoré ce ivre en deux jours est le fait que l'on se retrouve avec un duo d'enquêteurs atypiques : Darian Richards et Maria Chastain. Alors que Dorian s'était mis au vert au fin fond du Queensland, il reprend du service à la demande du Commissaire Copeland, son mentor des jeunes années. Attention, les grades de la police ne sont pas les mêmes que ceux que nous connaissons. Malgré tout, je les ai trouvés bien expliqués pour que le lecteur n'importe où dans le monde puisse s'y retrouver.

L'enquête se concentre autour d'un cold-case (= affaire criminelle qui n'a pas été résolue) : une vieille affaire de plus de 25 ans qui n'a jamais été élucidée, le meurtre de la jeune Isobel Vine. Tandis que le père de la victime est encore la seule personne qui souhaite faire la lumière sur ce meurtre, le gouvernement remet en service Darian, ancien inspecteur de la criminelle au taux exceptionnel d'élucidation lors de ses enquêtes. Vu qu'un des protagonistes du dossier a décidé de se présenter comme nouveau commissaire de la police de Melbourne, la lumière doit être faite sur son éventuelle implication. Alors que politique et enquête criminelle ne font pas bon ménage, les nerfs de chacun seront mis à rude épreuve à mesure de que la lumière sera faite sur ces faits sordides ayant mené à la mort de cette jeune fille de 18 ans.

L'atmosphère du polar m'a donné l'impression de me retrouver dans une enquête d'Harry Bosh de Michael Connelly. Par son côté « gros ours » dont le comportement est souvent à la limite du bordeline, Darian est accompagné de Maria Chastain, un agent spécial dont le petit-ami est un ancien escroc notoire et Isosceles, un expert en informatique, ermite agoraphobe entouré de supers ordinateurs lui permettant d'entrer au plus loin dans la vie des gens.

Voici les raisons qui font que j'ai trouvé ce polar australien bien réussi, malgré peut-être une fin un peu trop alambiquée/tirée par les cheveux. Si comme moi, vous avez apprécié le personnage de Darian Richards sachez que vous pouvez le retrouver dans une seconde enquête, sortie cette année aux Editions Sonatine, sous le titre « La promesse ». L'inspecteur Darian Richards a encore de beaux jours devant lui selon moi.
Lien : http://musemaniasbooks.blogs..
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Très très bon policier qui se lit avec avidité. L'affaire est bien construite même si elle date et est reprise de main de maître.

Le couple d'enquêteurs-policiers révèle rapidement ses capacités d'adaptation et d'intelligence. L'enquête ne peut que déranger et aboutir avec des dégâts collatéraux.

Tous les protagonistes sont touchés et affectés ce qui détermine chaque personnage et l'auteur nous les décrit comme s'il résolvait lui-même l'enquête.

Une belle réussite.

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Cela fait du bien de lire, de temps à autre, des romans qui sortent de l'ordinaire. Celui de Tony Cavanaugh, un auteur inconnu en France est une vraie trouvaille de Sonatine.
L'affaire Isobel Vine est une « Cold Case. » Une affaire non résolue qui date de 21 ans. le dossier de cette jeune fille de 18 ans retrouvée morte nue et étranglée dans sa chambre, accrochée à sa porte, laissait croire à un jeu sexuel qui aurait mal tourné. Alors classé, il est rouvert.
Pour le résoudre, le chef de la police fait appel à un ancien as de la brigade criminelle Darian Richards, retiré des affaires, lassé de tous les crimes auxquels il a assisté et démissionnaire après un échec contre un certain « tueur du train. »
Celui qui lui demande de reprendre du service est son ancien mentor. Il ne refuse pas par respect et amitié. Darian prend dans son équipe deux personnes aussi défférentes qu'atypiques : Maria une très belle enquêtrice qui vit dans le Queensland avec un repris de justice et Isocèlles, un champion de l'informatique qui accepte par passion pour Maria.
Les acteurs sont en place, le décor est lancé. Il s'agit de Melbourne et parmi les suspects, outre un riche dealer du coin, le fiancé d'Isobel, le prof et amant d'Isobel, il y a également 4 flics ex-collègues de Darian. Ce qui ne facilite pas les recherches ni l'enquête.
Elle va aller crescendo, avec son lot de fausses pistes, de supputations, de découvertes, de chausse-trappes, de souvenirs déviés ou déviants. Les suspects peuvent evenir tour à tour accusés pour finalement s'avérer que ce n'est pas celui qu'on croit.
L'originalité de Tony Cavanaugh vient du fait qu'il entre beaucoup dans la tête de ses personnages. La première personne est utilisée non seulement par son héros récurrent (ou qui risque de la devenir) Darian Richards, mais aussi par beaucoup des acteurs du drame. Mieux même, son art réside dans les analepses puisqu'il reconstitue au fil des pages les actions du passé récent d'Isobel Vine puis de la journée du crime pour aboutir à l'action déterminante. le moment où l'on connaît définitivement l'assassin. Ces flashs-back sont à la fois cruciaux et intéressants car contrairement à beaucoup d'autres romans, ils n'arrivent pas commes des cheveux sur la soupe, mais s'intègrent très bien au récit et coulent sans problème de réflexion.
Ce thriller est aussi remarquable par la psychologie et la personnalité des personnages principaux et notamment de Darian Richards, policier atypique au taux de résolution d'affaires criminelles qui approche les 100%, mais à l'ego parfois démesuré, perturbé et pertubant, à la vie familiale et sexuelle complètement déréglée comme beaucoup de personnes de sa corporation et qui choisit de s'isoler, devenant un ermite pêchant des heures durant sans prendre un seul poisson. Retournera-t-il à cette existence ou rentrera-t-il dans le… droit chemin de la société ? Seul Tony Cavanaugh connaît la réponse.
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J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire ce roman pour lequel j'avais eu à diverses occasions de très bons échos. La photo de couverture me plaisant bien, je n'ai pas hésité et j'ai eu raison parce qu'il s'agit bien là d'un texte audacieux et parfaitement construit autour d'une enquête à deux (comme c'est souvent le cas) dans une ville que je ne connais pas (Melbourne), enfin bref, tout ce qui fait que l'on se lance dans une lecture avec enthousiasme.

Inutile de résumer l'intrigue, d'autres l'ont fait (au risque d'ailleurs de dévoiler de nombreux indices) je vais simplement vous confirmer que vous serez souvent déconcertés et menés par le bout du nez dans les méandres du passé et du présent, à jouer de plusieurs suspects pour finalement découvrir une vérité très moche qui confirme bien la duplicité de l'être humain.

N'hésitez pas à rejoindre le club des fans de l'auteur, cela en vaut la peine !
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Darian Richards est un flic au passé prestigieux grâce au nombre d'affaires résolues ; après 16 ans à lutter contre la criminalité omniprésente à Melbourne, il s'est retiré au bord d'un lac pour fuir la morbidité de cette ville. Surprise : son ancien chef et mentor Walsh Copeland vient le convaincre de reprendre du service pour tenter de résoudre un “cold case” vieux de 25 ans !
Une jeune fille retrouvée nue, pendue à la porte de sa chambre avec une cravate.
Meurtre ? Règlement de compte sur fond de trafic de drogue ? Suicide ? Jeu sexuel ayant mal tourné ?
Au final, une affaire classée sans suite…
Mais pour Copeland il s'agit surtout de s'assurer que le passé d'un des 4 flics présents la nuit du drame, est d'un blanc immaculé, dans le but de devenir le futur patron de la police de Melbourne.
Flanqué de ses deux adjoints chevronnés, Maria Chastain, fille plutôt gironde qui donne de mauvaises idées aux hommes, et d'Isosceles, flic tendance geek qui sans l'informatique est paumé et n'arrive pas à comprendre comment on vivait avant l'invention du portable, Darian Richards va sillonner toute la ville de Melbourne qui est ici un personnage à part entière, avec son port, ses maisons néo-coloniales, ses tours de verre, ses quartiers mal famés et sa colline huppée, jusqu'aux frontières du désert pour chercher un témoin-clé.

Tony Cavanaugh nous propose ici son premier livre traduit en français. Sous une apparente tranquillité et un rythme plutôt lent, les 400 pages du roman se lisent sans aucune difficulté et l'ennui qui aurait pu poindre au début, laisse rapidement place à l'intérêt grandissant du lecteur impatient de découvrir les circonstances de la mort d'Isobel Vine, dont le père Eli ne croit pas au suicide, ni le petit copain de l'époque, Tyrone, un moment suspect, et qui a refait sa vie ailleurs.
L'auteur, par la bouche de la victime, celles de l'assassin et d'autres personnages, balade un peu son lecteur qui se laisse faire, tandis que les nombreux personnages se mettent en place et révèlent leurs relations passées. Les quatre flics : Boris Jones, Jacob Monahan, Aristotle Pappas (dit Stolly) et Nick Racine, celui qui doit accéder au poste convoité de chef de la police ; Brian Dunn, l'ancien professeur d'Isobel ; Ruby Jazz, la copine de l'époque et le magnat de l'immobilier Dominic Stone, sans oublier Casey, le copain de Maria Chastain, “biker” désoeuvré dont le casier judiciaire est aussi garni qu'un sapin à Noël…

Un sacré générique pour un sacré bouquin ! D'ailleurs Tony Cavanaugh, romancier, est également scénariste, ceci explique cela. À savoir que l'on a sous les yeux les images d'un polar, qui, s'il ne révolutionne pas les canons du genre, est doté d'un sacré sens du rebondissement et du suspense, en dépit de quelques passages un peu trop crus, qui auraient pu être atténués.
La 4e de couverture nous présente Darian Richards comme le « le héros le plus complexe et le plus obstiné depuis Harry Bosch » héros de Mike Connelly (pour ceux qui comme moi ne connaissent pas). Je suis un peu dubitatif sur ce genre de portrait d'un nouvel auteur, comme “le nouveau”, “l'héritier de”, “la nouvelle plume du crime” ou autre qualificatif. C'est sans doute à double-tranchant, et un peu surfait comme argument de vente, car un premier roman peut être une vraie pépite et la suite plus décevante (comme l'inverse d'ailleurs) et les comparaisons ne sont pas toujours les bienvenues, pour les “nouveaux” comme pour les “anciens”.

Il n'en reste pas moins un excellent thriller, que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce à une opération “Masse Critique” hors série, et aux Éditions Sonatine que je remercie, ainsi que Babelio.
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En fait, ma fille doit partir faire un semestre d'étude prochainement à Melbourne. Donc quand j'ai vu ce livre, et lu la quatrième de couverture qui indique "Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman", j'étais quasiment obligé de l'acheter et de le lire.

Je ne regrette absolument pas, bien au contraire, tout au contraire : c'est un excellent polar. Toujours la quatrième "Le héros le plus complexe et le plus obstiné depuis Harry Bosch", c'est exact.

Pour entrer dans le vif du sujet, après une recherche in english, c'est le quatrième livre de la série "Darian Richards", donc le Harry Bosch de Melbourne, qui est sorti de sa retraite pour enquêter sur une "cold case". Isobel Vine, jeune australienne, est morte dans des circonstances non élucidées 25 ans plus tôt. Des jeunes flics semblaient présents au moment de sa mort, mais en portent-ils la responsabilité ? Je passe sur les détails, mais c'est l'histoire.

Bien ficelé, du suspense, une galerie de portraits, c'est super ! Il faut absolument que les autres tomes soient traduits en français !

Bon, pour en revenir à ma fille, j'espère que Melbourne sera davantage à la hauteur de sa réputation, très élevée, en tant que ville universitaire, plutôt que cette ville où tout de même, ça trucide ou ça meurt à tous les coins de rue.
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Livre lu dans le cadre d'une Masse Critique Spéciale.

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cet envoi car j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, voire même plus car il a été dévoré en 4 jours tant il a été captivant d'un bout à l'autre. Comme d'habitude, je ne me souvenais déjà plus du résumé que j'ai relu en diagonale pour me resituer l'histoire avant de le commencer.

L'auteur a utilisé une curieuse construction pour son roman où il alterne les narrateurs, dont la plupart n'ont pas de noms car ils nous apportent des éléments différents sur l'enquête en cours, aussi bien dans le passé où nous rencontrons Isobel que dans le présent, des protagonistes ne voyant pas d'un bon oeil la ré-ouverture de cette affaire non résolue vieille de 25 ans et impliquant 4 jeunes flics dont un doit être nommé prochainement au poste de commissaire (son passé doit donc être vierge de toute affaire louche). Sinon notre personnage principal est Darian Richards et j'espère pouvoir bientôt le revoir car j'ai bien apprécié son caractère et sa vision des choses. Cette histoire m'a un peu fait penser à NCIS car l'enquête se passe en eaux troubles entre des flics et un trafic de drogue. L'auteur profite de l'histoire pour nous faire découvrir l'Australie et le fonctionnement de certains postes de police. Par contre, concernant l'Australie, j'aurais préféré avoir une carte pour mieux situer les différentes villes et régions citées, la balade aurait ainsi été plus agréable. Par rapport à l'enquête, j'ai vraiment très apprécié la façon d'en mener la résolution et depuis « Drone Land » de Tom Hillenbrand, je réfléchis à tous les scenarii, même les plus improbables, mais je ne trouve que rarement la raison de l'acte en lui-même...

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été un coup de coeur et j'espère pouvoir en retrouver les principaux protagonistes dans de nouvelles enquêtes. Malgré la construction qui surprend au début, l'écriture de l'auteur est très agréable, même les passages crus ou violents passent tout seuls car ils sont, heureusement, très peu nombreux. Darian est un personnage complexe et fidèle à une certaine vision de la vie et de la justice. L'auteur nous montre ainsi l'envers du décor dans certains postes de police et de certains flics. C'est très intéressant et je ne pense pas que cela soit totalement imaginaire pour certains policiers, quelque soit les époques. Pour les amateurs de thriller mené de main de maître, je vous conseille très fortement de découvrir ce roman et son auteur dont c'est le premier livre édité en français. Certains ont comparé Darian à Harry Bosch de Michaël Connelly, je ne peux le confirmer n'ayant lu que « La blonde en béton » de cet auteur mais j'ai bien apprécié leurs 2 tournures d'esprit et leur protagoniste hors norme. Pour ma part, il s'agit d'un auteur de plus à pister. Petit bémol pour l'éditeur qui a laissé passer quelques coquilles...

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Une mort rapidement classée suicide il y a 25 ans
Un ancien flic qui s'est mis au vert
Un autre flic qui vient le chercher pour rouvrir l'affaire
Une histoire de confiance, de pouvoir, d'amitié
Des écorchés par les échecs, par les silences,par l'attente, par l'amour
Un jeu de narration excellent
Une histoire qu'on ne lâche pas

Mon seul regret, que l'Affaire Isobel Vine ne soit que le premier roman de Tony Cavanaugh publié en France, car je me serais ruée sur un autre de ses romans tant j'ai apprécié celui-ci.
J'espere que Sonatine nous permettra de découvrir qui se cache derrière le Tueur du train, si souvent évoqué dans cet opus et qui semble avoir mis à mal Darian Richards.

Merci à Babélio et aux Editions Sonatine pour cette excellente découverte dans le cadre d'une Masse Critique!
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« L'affaire Isobel Vine » m'a été proposé au cours d'une Opération Masse Critique privilégiée. Si j'aime beaucoup les romans policiers de tous les genres et nationalités, je n'en avais cependant encore jamais lu de cette origine. La maison d'édition présente l'auteur comme « le nouveau Michael Connely australien ». Je ne me risquerais pas à une telle comparaison. D'abord parce que chaque écrivain existe par lui-même, avec sa personnalité et ses caractéristiques propres, ensuite, parce que, n'ayant pas (encore) lu Connely, je ne peux pas être influencée.
Bien que je n'aie trouvé que peu de renseignements à propos de Tony Cavanaugh, je pense qu'il n'en est pas à son coup d'essai. Pourtant, cette aventure est la première à connaître les honneurs de la traduction. Darian Richards, le héros, est très certainement déjà familier aux lecteurs australiens. Je l'imagine dans une aventure précédente aux trousses de ce « Tueur du Train », dont le souvenir le poursuit et auquel il fait souvent des allusions désabusées.
L'histoire s'ouvre sur un Darian Richards quelque peu déboussolé. Il n'est ni dans un commissariat, ni sur une scène de crime, mais bien sur un lac, lui qui a peur de l'eau depuis qu'il a onze ans, et que son père, pris d'un accès de folie, l'a jeté au beau milieu de l'océan, ce qui a l'air de lui occasionner un cauchemar récurrent.
Dans son petit bateau, Darian occupe ses journées à la pêche, même si, hélas pour lui, aucun poisson ne mord jamais à l'hameçon. C'est dans cette thébaïde au milieu de nulle part que débarque « Copeland, surnommé Copland parce que c'était une encyclopédie ambulante de l'univers des flics, qui [lui] avait appris à peu près tout ce [qu'il savait] ». le troisième personnage principal fait son apparition quelques pages plus loin. Maria Chastain a secondé Darian Richards dans l'affaire du « Tueur du Train » et a même failli arrêter notre homme. C'est donc une policière de qualité dont le chef se venge, vu qu'elle est bien plus brillante que lui. Il l'affecte à une mission débile : « rester assise dans une voiture de police à regarder une procession de véhicules se traîner aux quarante à l'heure imposés par les travaux sur la route. » Darian va heureusement la sauver de cette tâche mortifère.
Le remplaçant de Copeland ayant réussi, en quelques mois, à s'aliéner tout le monde, « il avait été renvoyé et Copeland avait été arraché à la retraite pour reprendre son ancien poste. C'était censé être provisoire, mais Copeland était bon à son boulot et aimé de tous, un type rare qui mélangeait tradition et compréhension totale des tableaux et des données. » Mais, si qualifié soit-il, personne n'est éternel. Copeland a « près de soixante-quinze ans », il faut songer à lui trouver un successeur, bien entendu compétent et au-dessus de tout soupçon. le ministre a donc décidé de rouvrir un vieux dossier non résolu, dans lequel a trempé Nick Racine qui brigue le poste.
Si, au départ, il ne s'agit que de laver un officier des méchantes rumeurs qui courent à son propos, Darian Richards, qui a élucidé pratiquement toutes les enquêtes qui lui ont été confiées, ne va pas se contenter d'un survol négligent. Avec son équipe, il va reprendre le travail à zéro. Ils rouvrent donc « l'affaire Isobel Vine » et ce qu'ils vont découvrir risque de ne pas plaire à tout le monde.
Le roman de Tony Cavanaugh n'est pas un suspense haletant avec des rebondissements à toutes les pages. Il s'agit d'une investigation minutieuse qui va nous permettre, à nous, lecteurs, de faire connaissance avec chacun des personnages.
Par le biais d'un récit choral, l'auteur nous fait découvrir les choses sous différentes facettes, à travers les yeux de chaque protagoniste. Il donne la parole à nombre d'entre eux et un narrateur omniscient nous offre le luxe d'en savoir plus qu'eux. le récit nous promène à différentes époques et dans plusieurs endroits. Nous percevrons ainsi tous les aspects d'une histoire sordide dont la fin nous réserve une surprise de taille.
Ce qui est surtout intéressant, à mon avis, c'est qu'il n'y a pas du tout de manichéisme. Aucun des personnages principaux n'est un ange, aucun n'est pourri jusqu'à la moelle. Maria vit avec un ancien caïd de Melbourne, un biker au sang chaud, entièrement couvert de tatouages, et qui n'hésite pas à tremper dans des trafics louches.
Darian n'a pas écouté les conseils qu'on lui a donnés. Il a plongé les yeux dans le regard des victimes , et, pour les défendre, il n'hésite pas à faire un pas de côté, quitte à mettre sa propre vie en danger. Quand il roule avec Maria dans sa Studebaker rouge, il lui raconte des tas d'anecdotes. On a l'impression qu'il n'ignore rien de l'histoire de son pays et chaque endroit qu'il traverse lui rappelle d'anciens crimes qu'il a eu à traiter.
Les romans policiers traditionnels nous proposent une victime qui n'est qu'un prétexte pour faire démarrer l'enquête. Ce n'est pas le cas ici. Tony Cavanaugh donne de l'épaisseur à Isobel. Il nous la montre pleine de vie, insouciante, aimant la fête, partagée entre deux hommes pour lesquels elle éprouve de l'attirance. Naïve par certains côtés, elle est, malgré cela, étonnamment forte. Elle a la tête sur les épaules et, en dépit de son jeune âge, vit seule dans une maison que lui a offerte son père et qu'elle entretient comme une vraie fée du logis. Elle travaille à la bijouterie d'Eli et accorde une place prépondérante à ses études. Elle ne ressemble donc pas au portrait qu'on a tracé d'elle au moment de sa disparition : fille triste, dépressive, suicidaire pour les uns, perverse sexuelle pour les autres. Mauvais clichés qui ont détourné l'attention de sa mort.
En toute impartialité, Darian et Maria, eux, vont, sans préjugés, la considérer comme un être humain auquel on a causé préjudice et auquel il convient de rendre justice, honneur et dignité.
C'est principalement ce qui m'a plu dans ce roman très bien construit et remarquablement adapté en français par Fabrice Pointeau, car je pense qu'il faut rendre hommage au travail du traducteur qui compte pour beaucoup dans la réussite de l'oeuvre
Je suis donc très contente d'avoir lu ce livre et j'adresse mes plus vifs remerciements à l'opération Masse Critique de Babelio, ainsi qu'aux (excellentes) éditions Sonatine qui m'ont permis de le découvrir.
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