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Citations sur Rigodon (29)

[...] ... J'ai entendu encore un train ... chutt ! chutt ... ralentir, et puis s'arrêter ... un autre train de poissons ? ... peut-être ? ... et puis toute une troupe ... des bottes et des cliquetis d'armes ... et des ordres, contre-ordres, rauques, en allemand ... pas ouvert l'oeil, vous pensez !... leur rassemblement devant la gare ? ... sans doute ... et d'autre bruits là de cette salle d'attente, des gens étendus ... des ronflements et des grognements et aussi des plaintes ... parmi tous ces étendus il devait y en avoir de très mal ... c'était pas le système nietzschéen comme là-haut Rostock, la sélection par le froid, mais ça devait revenir au même ... je suis sûr, tous les trois-quatre jours, ils devaient venir passer la revue ... ce qu'était étendu dans les gares, ceux qu'étaient raides on devait les emmener ... y avait des fosses ... ça mourait beaucoup en transport, par hémorragies et gangrène ... forcément, de si loin, d'un front l'autre ... des jours et des nuits à même la paille, sans infirmières, sans pansements ... nous là toujours, on se reposait, La Vigue, moi, Lili ... pas à dormir, non ! ... mais tranquilles ... beaucoup de paille ! ... oh ! pas insouciants ! ... même Bébert dans sa musette était en quart, pas ronronnant ... le tout dans les bruits, s'y reconnaître ! ... ceux qui sont pour vous ... j'en entendais deux là, certain ... Harras ... Kracht ... à leurs pas dehors ... ils nous cherchaient ... oui ! c'était eux ! ... ils enjambent les corps ... Harras me repère ... il m'éclaire avec sa torch ...

- "Destouches ! ... Destouches ! ... une chose ! importante pour vous ! ... pour vous trois ... voilà ! ... voilà ! ..."

Je me sors de la paille, La Vigue aussi, Lili aussi ...

- "Je me suis permis ... Madame vous me pardonnerez ... important pour vous ..."

Nous écoutons ... il chuchote fort ...

- "Le gouvernement français a quitté Vichy ...

- Alors ?

- Il se replie sur Sigmaringen ..." ... [...]
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j’ouvre la fenêtre… et puis trois fenêtres… nous donnons sur une terrasse… sur tout le décor, Neiham en face, le petit port je vous ai dit, très théâtre, grands zincs, avec machines à sous, guinches à voyous, tout au long, à un quai c’est-à-dire, jusqu’au grand chenal et la douane… vous diriez le genre Saint-Vincent au Havre autrefois… les mêmes consommateurs bien saouls et ces dames, marins du commerce et de l’État, méli-mélo…
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Basta! on sonne!... une fois, deux fois, pas le téléphone... à la grille! en bas du jardin, trois fois... bien sûr que je peux faire le sourd, je suis pas domestique.


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"Très ennuyeux puceaux, sachez ! que si je devais répondre à toutes les conneries, les billevesées des gazettes, et les lettres, tout ce qui me reste de vie y passerait !"
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à quoi servaient les croisades ?... ils se transposaient !... depuis ils se font éjecter, de Passy, de leur seizième étage, par super-jet conditionné, direct Golgotha... sept minutes... photographiés aux « Oliviers »... Monsieur en Joseph... Madame en Marie... les enfants, anges évidemment... retour avant l'apéritif !... depuis que chaque homme moteur au cul, va où il veut, comme il veut, sans jambes, sans tête, il n'est plus qu'une baudruche, un vent... il ne disparaîtra même pas, c'est fait...
(Folio, pp. 175-176)
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je maintiens, au "Bal des Gamètes", la grande ronde du monde, les noirs, les jaunes gagnent toujours!...les blancs sont toujours perdants, "fonds de teint", recouverts, effacés!...politiques, discours, fariboles!...qu'une vérité: biologique!... dans un demi-siècle, peut-être avant, la France sera jaune, noire sur les bords...
- Les blancs?
- les blancs au folklore, strip-tease et pousse-pousse...
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...partout où nous montrâmes nos tronches depuis presque bientôt trente ans (...) toujours bien eu le sentiment que j'aurais jamais dû exister...
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... parvenu un certain tournant, plus rien compte, que la rigolade et le cimetière ...
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Juste au moment, les chandelles, les vertes !... de partout, de tous les nuages... vous connaissez... les « avertisseuses »... ensuite la routine, les « blanches » ... et puis les bombes... vous avez eu bien de la veine si ça ne vous est pas arrivé... nous, je ne sais plus combien de fois... drame comique à récapituler... Montmartre... Sartrouville... Saint-Jean-d'Angély... Francfort... etc... Berlin... que même ici Meudon vingt-cinq ans plus tard j'ai un trou de cratère, un effondrement très traître juste devant porte du jardin, que tous les voisins disent que c'est moi, que c'est temps qu'on me chasse, qu'ils pétitionnent que la Préfecture fasse quelque chose !... oh je me moque pas, je me rends compte qu'Attila était que petite bière lui et son herbe qui poussait plus... moi c'est des cratères, où je me trouve !... partout je m'amène tout tourne pourri, sol et végétaux et bétail... les êtres humains rien qu'à me voir perdent envie de tout, bibine et manger et sommeil... voilà où c'en est !... quand je pense que cet effondrement très traître juste à la porte de mon jardin provient, je sais qu'on me croira pas, du bombardement de Renault... je l'ai vu, je sais, nous étions là-haut à Montmartre, exactement rue Girardon, au coin vous savez, pas au diable !... n'empêche que dans mille ans encore tous les blancs, tous, devenus jaunes, « superbrasilias », n'importe quel effondrement en Mars, la Lune, ou la petite Ourse, ça sera encore tout de ma faute !... je suis prêt !...
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- Il n'a ni syntaxe, ni style ! il n'écrit plus rien ! il n'ose plus !

Ah, turpitude ! menterie éhontée !... plein de style que je suis ! que oui ! et pire !... bien plus ! que je les rendrai tous illisibles !... tous les autres ! flétrides impuissants ! pourris des prix et manifesses ! que je peux comploter bien tranquille, l'époque est à moi ! je suis le béni des Lettres ! qui m'imite pas existe pas !... simple !... allons ! que je regarde où nous sommes ! tonneaux éventrés, terrasses, pissotières inondées ! immense désespoir ! ah grands-croix de toutes les Légions, bons à lape, falsifis suprêmes !... pitié j'aurais si je pouvais mais je ne peux plus ! qu'ai-je à foutre de tous ces doléants ?
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