AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 352 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Dans la post face de Moravagine, Blaise Cendrars écrit « il pouvait être trois, quatre heures du matin quand je mis le point final à mon roman Moravagine et poussai un soupir de soulagement ». Je me sens en parfaite harmonie avec l'auteur, mais dans mon rôle de lectrice! Par bonheur, la punition fut de courte durée car le roman est relativement bref. Mais dense…


Moravagine est un fou furieux sanguinaire qui croupit au fond d'une cellule de l'hôpital psychiatrique de Berne lorsque le narrateur thésard intéressé par la neurologie fait sa connaissance. Et quoi de plus logique que de faire évader le spécimen. le but de ce coup monté m'a échappé (avec sans doute beaucoup d'autres choses…). Toujours est-il que les deux compères vont accomplir un périple abracadabrant les menant de la Russie à l'Amazonie , côtoyant tout à tour des terroristes slaves et des indiens réducteurs de tête jusqu'à ce que la Grande Guerre les sépare, pour mieux se retrouver, à peu près dans les mêmes circonstances que celles de leur première rencontre.

Le thème est intéressant, on est dans un roman d'aventures rocambolesques, mais on sent que l'intention initiale n'était pas de divertir le lecteur, mais plutôt de se libérer d'obsessions profondes. C'est sans doute pourquoi le fil rouge du roman, cette fuite avec un dément, ne parvient pas à captiver l'attention, le jeune neurologue ne se situe pas en position d'observateur, il vit pleinement les frasques de son ami. L'intention n'est donc pas expérimentale. Il est difficile de s'attacher à l'un ou l'autre des deux compères, sans parler de s'y identifier. C'est donc plutôt le contexte historique qui sauve le roman : les dessous de la révolution russe ou les coutumes des Jivaros, revus et corrigés par Blaise Cendrars sont édifiants.

Avec un peu d'ironie, l'auteur apparaît en fin de roman, chargé de rédiger le récit de ces aventures, alors que le narrateur peut difficilement se cacher d'être un double de Blaise Cendrars.

C'est peut-être l'écriture qui m'a posé le plus de problème: très dense, très riche, avec de multiples énumérations, qui témoignent d'un travail intensif sur la langue, mais rend l'ensemble assez indigeste (même le vocabulaire médical, que pourtant je connais bien, reste abscons, parce que daté - mais là, c'est inévitable puisque l'oeuvre date du début du vingtième siècle).

Rencontre un peu ratée, avec le sentiment d'être passée à côté de quelque chose
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          352
Franchement je n'ai rien capté à ce livre, ça part dans tous les sens, et va nulle part, c'est fou, sans doute, mais quand le plaisir de lire n'y est pas, c'est que ce livre n'était pas pour moi. Pourtant j'aime les livres déjantés, car il y a au moins un soupçon d'humour, de poésie, ou d'intérêt, de curiosité, mais là je n'ai rien eu hormis quelques passages à souligner sur une réflexion ou une autre.

Je suis déçue car je pensais me régaler avec cet auteur, c'est un rdv manqué.
Commenter  J’apprécie          112
Un peu déstabilisée par cette lecture.
Je n'ai pas compris où voulait en venir Blaise Cendrars.

Le narrateur est Raymond, un médecin passionné de psychanalyse et en partie des troubles de la folie.
Il va se prendre d'affection pour un des détenus d'une prison, Moravagine, dont le nom décrit le motif de son incarcération...
Il va se faire complice de l'escapade de cet homme et va le suivre en Autriche, Russie, Angleterre, Etats-Unis, dans le golfe du Mexique, sur le lac Orenoque, et même chez les Indiens bleus Jivaroz coupés de la civilisation, avant la France qui clôturera les aventures des deux hommes.
Le binôme va faire différentes rencontres et vivre entre autres la guerre et la révolution russe.
Des aventures plus rocambolesques les unes que les autres avec des réflexions de Cendrars sur l'industrialisation, la trahison, la loi de l'utilité, la guerre qui détruit tout et en particulier les hommes eux-mêmes.

En lisant les autres critiques et la postface, je comprends que Moravagine est en fait le double "maléfique" de Cendrars, son lui sombre, qui l'a longtemps hanté. D'où le temps passé à écrire ce livre, par morceaux et dans le désordre, avec de longs moments durant lesquels il l'a laissé à l'abandon.
J'aurais aimé l'aimer, comme on dit, car les personnages que l'on considère comme fous me fascinent par leur complexité.
Commenter  J’apprécie          41
Tout au long des digressions envahissantes du langage et de l'énumération excessive (qui s'estompe au milieu du livre, changement de style impromptu ou manque de cohésion), des voyages grotesques et inutiles aux quatre coins du monde, tout ce que je voyais, en immense et placardé, c'était le soulignement en gras de cette misogynie dégueulasse. Je me voyais moi lui ouvrir le ventre pour en sortir les entrailles à ce Moravagine. Ou tout simplement, lui éclater sa tête de petit bedonnant, au charisme démentiel et à l'intelligence sournoise, sur n'importe quelle surface pointue. Pour. Qu'il. En. Meure.

Ne vous inquiétez pas, je comprenais le double sens. La ligne entre ça et la réalité était ténue comme du papier bible, mais je comprenais. C'est un roman exutoire de l'auteur, de ses pulsions et tout. Sorte de ressourcement psychologique par l'écriture. N'en reste pas moins que c'est une ode à l'éventreur de femme, avec des longueurs sans fin et des péripéties à la va-comme-je-te-pousse. Pis aussi, du pas amusant. le bébé sortant de la femme de Moravagine pendue dans un wagon, surtout. Tu vois cette scène affreuse, qui semble pratiquement approuvée, comme si ça allait de soi, et tu repenses au piètre neurologue qu'est le narrateur. Il aurait dû se tirer dans la bouche au début du livre.

Pour les outrés, la violence de mes mots est en accord complet avec la violence du livre. D'une brutalité inouïe. Je donne deux étoiles pour la puissance de certains passages, même si je décrochais sans cesse.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (873) Voir plus



Quiz Voir plus

Cendrars

Quel est le vrai nom de Cendrars ?

Frédéric Louis Sauser
Freddy Sausey
Jack Lee
Diogène

16 questions
112 lecteurs ont répondu
Thème : Blaise CendrarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}