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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Loin de moi de dire que ce n'est pas un bon livre, mais je n'ai pas aimé et ma notation représente le plaisir que j'ai eu à le lire...

J'ai trouvé ce livre long, lent, laborieux, ennuyeux, en un mot ... potache.

Cercas, l'auteur pour moi des "Soldats de Salamine", décrit sur plus de quatre cents pages l'imposture d'un homme espagnol qui s'est fait passer pour un rescapé d'un camp de concentration nazi. Toute sa vie va se révéler émaillée de mensonges.

Le fait divers a eu beaucoup de retentissement en Espagne et ailleurs nous enseigne l'auteur, bien que je n'en aie jamais entendu parler.

Mais cela reste du fait divers, pas de la littérature, et l'analyse des motivations de ce Marco, aux agissements pourtant pour le moins cauteleux, est répétitive et lassante, égrenée sur un ton plutôt insipide.

Le seul intérêt, mais pas forcément positif, c'est d'apprendre que la motivation de Cercas d'écrire ce livre provient du fait qu'il nous dévoile, dès l'entrée du livre, qu'il est lui aussi, à sa mesure, un imposteur et il nous livre cette imposture en fin d'ouvrage à travers une conversation fictive qu'il aurait eu avec ledit Marco. Je n'en dirai pas plus.
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Troisième roman de l auteur que j ai entamé car il se trouvait dans une bibliothèque de maison de vacances
Abandonné pour l instant car je trouvais le rythme trop lent , impression de redites .
Auteur trop présent dans les chapitres et entre les lignes !
Comme dans ses autres romans , le recit s interrompt souvent pour revenir au présent , quand il donne rendez vous dans des petits bistrots à ses « informateurs ,des témoins qui peuvent lui fournir des infos pour écrire son récit .
On ne compte pas les passages de type « OUi en effet ,me dit il en se servant de ce fameux dessert et l avalant avec gourmandise d un trait,ce dessert étant une spécialité de la maison et il l avait déjà commandé lors de notre dernière rencontre...;;;; »
Cette omniprésence de l auteur fait penser à Emmanuel Carrère et l auteur en parle d ailleurs ,comparant son livre au roman de Carrère parlant de l affaire Romand ,un autre imposteur célèbre .(faux médecin qui assassina toute sa famille de peur qu elle ne découvre son imposture )
Comme dans les deux autres romans de Cercas que j ai lu ,cet opus commence par les interrogations sur sa légitimité à écrire sur le sujet et les affres de la page blanche quand ce n est pas des détails sur sa vie de famille et amoureuse .
Il faut ,je crois pour être sensible à cette histoire aussi détaillée être espagnol ou hispanophile .(Cela se dit il ? J ai un doute ..;)

l histoire de ce pauvre type banal et sans grande éducation qui arrive à se sans cesse à se remettre au premier plan des médias a une portée universelle mais Dieu que c est lent !
J ai préféré de loin les deux autres romans que j ai lu ,même structure ,même omniprésence de l,auteur mais cela fonctionne mieux
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Je tiens tout d'abord à préciser que ce livre me fut offert par un ami et que je ne l'aurais probablement pas lu autrement. Je ne connaissais pas non plus l'auteur, Javier Cercas, dont je n'ai donc rien lu d'autre mais qui, si j'ai bien compris, est un écrivain de renommée internationale et, à ce titre, abondamment traduit.
Je tiens également à préciser que ce livre est à mon sens intelligent et issu d'un travail manifestement sérieux. Mais les sentiments que j'ai eu à sa lecture sont mélangés : ennui pour les 200 premières des 400 pages que compte l'ouvrage, un certain intérêt pour les quelques 150 pages suivantes (jusqu'à la fin de la troisième partie) auquel se mêlait toutefois un sentiment d'irritation croissante qui, pour les cinquante pages restantes constituant l'épilogue de l'ouvrage, s'est transformée en franche irritation. Par conséquent ma note a fluctué au cours de la lecture : une étoile d'abord, puis trois étoiles pour terminer sur deux.
Une chose m'a immédiatement plongée dans la perplexité : la qualification qu'attribue lui-même l'auteur à son livre, à savoir un « roman sans fiction » mais qui serait également, toujours de son propre aveu, « saturé de fiction ». Je ne peux m'empêcher de me demander : « de qui se moque-t-on ? » Car, tout de même, la définition du roman est d'être une « narration fictionnelle ». Qu'est-ce alors qu'une narration fictionnelle sans fiction ? La réponse est simple : c'est une narration, ce que jadis on aurait appelé un « récit » ou, ici vu l'implication/intrication personnelle de l'auteur dans l'oeuvre, un essai. Faisant une petite recherche sur internet à propos de cet étrange concept de « roman sans fiction », je suis tombée sur une définition de Pierre Assouline. Selon lui le roman sans fiction « n'est pas qu'un récit très documenté mais une enquête dans laquelle l'auteur/enquêteur est l'un des principaux personnages »… Ah bon. Donc si j'ai bien compris le procédé du roman sans fiction est une licence que s'attribue l'écrivain de s'ériger en acteur, de s'injecter ainsi dans sa subjectivité à l'intérieur de l'histoire relatée et de se justifier par avance face à toute objection qui pourrait lui être faite sur ses méthodes d'investigation, le référencement et la justification de ses sources (pratiquement inexistants dans le livre de Javier Cercas) et l'interprétation ou l'angle de vue favorisé par l'auteur. Cercas, en sa qualité d'écrivain, s'autorise ainsi des libertés qui ne seraient pas admises d'agissant d'un chercheur se fondant sur les procédés de recherche admis par sa discipline, justifiant méticuleusement ses sources et s'efforçant de développer une interprétation objective (même si la perfection en ce domaine est évidemment hors d'atteinte) à partir de ses découvertes.
Vu la méthode, celle du roman sans fiction, ainsi retenue par Cercas je m'étonne que celui-ci s'érige dans son ouvrage contre l'industrie de la mémoire qu'il oppose à l'Histoire avec un grand H. L'industrie de la mémoire traduit la préférence actuelle pour les mémoires (ou souvenirs) individuelles et nécessairement subjectives et ce notamment sous l'influence des médias, férus de « bons clients » et de sentimentalisme facile. L'Histoire quant à elle est l'entreprise de ceux qui prennent du recul par rapport au chaos des histoires individuelles et s'efforcent de dégager une vision d'ensemble tendant vers un compte-rendu et une interprétation objectifs des faits. Or le roman sans fiction ne relève-t-il pas tout autant d'une démarche subjective, celle de Cercas en l'occurrence qui mêle en effet intimement sa propre histoire à celle de Enric Marco ?
Dans ce livre donc Javier Cercas revient sur l'affaire Enric Marco, qui aurait eu un retentissement mondial en 2005 (personnellement et rejoignant une autre critique formulée ici, je n'en avais jamais entendu parler auparavant) lorsque Marco, un fringuant octogénaire, fut convaincu par un obscur historien (Benito Bermejo) d'avoir menti sur son passé de déporté au camp de concentration de Flossenbürg au cours de la seconde guerre mondiale. En réalité Marco s'était rendu de son propre gré en Allemagne en tant que travailleur volontaire espagnol selon les termes d'un accord intervenu entre Franco et l'Allemagne nazie. Sur place Marco eut quelques démêlés avec la justice mais dont il sortit acquitté sans avoir jamais fréquenté un quelconque camp de concentration. A son retour en Espagne Marco vécut la vie terne de la majorité des espagnols sous la dictature franquiste. le retour à la démocratie, marqué par une période de transition à partir de la seconde moitié des années 70, fut l'occasion d'une (re)naissance pour lui, la cinquantaine alors bien entamée. Il se mit à embellir son passé de jeune anarchiste républicain, se forgeant des faits d'armes en réalité inexistants, avec lesquels il établit un lien avec sa prétendue déportation vers l'Allemagne. Ce conte, progressivement construit avec une habilité diabolique (Marco entrelaçant les épisodes de sa vie imaginaire avec d'autres faits effectivement vécus) va lui permettre de s'impliquer activement dans la vie publique espagnole, d'abord leader syndical auréolé de son prétendu passé d'anarcho-syndicaliste puis dirigeant d'une association de parents et, enfin, last but not least, président d'une amicale d'anciens déportés (l'Amicale de Mauthausen) à partir de la fin des années 90, alors que la plupart des anciens déportés résiduels étaient devenus trop rares ou trop vieux pour contester sa version de son histoire. de 2000 à 2005, jusqu'à la révélation du pot-aux-roses par Benito Bermejo, il devint une véritable rock star, donnant des centaines de conférences sur son expérience de déporté interné dans un camp de concentration (Marco avait repris sur le tard des études d'histoire qui lui permirent de se documenter et de parfaire son récit), accordant une multitude d'entretiens à qui voulait bien l'écouter, manifestement un excellent « client » pour les médias ne disposant que de l'alternative des « autres », souvent silencieux et parfois séniles. Marco reçut de multiples décorations et distinctions honorifiques, qu'il dut se résoudre à rendre par la suite.
Pour moi la lecture des 200 premières pages fut assez horripilante car celles-ci n'ont rien ni du roman ni du récit ou de l'essai. L'auteur revient certes, par cercles concentriques (la « peau de l'oignon ») – qui suscitent l'ennui et ne facilitent pas la compréhension, le contexte historique étant complexe – et avec force détails sur la vie de Marco et le démontage de son imposture. Mais il y mêle des éléments de sa propre histoire dont au départ on ne comprend guère ce qu'elles viennent y faire sauf que, ayant suivi une psychanalyse (oh les clichés sur la psychanalyse, qui donnent presque l'envie d'en prendre la défense), il est persuadé d'être lui-même un imposteur. Ceci est, si j'ai bien compris, supposé être l'élément de « suspense » inhérent à l'auteur et dont le lecteur, haletant (hum !), attendra qu'il lui soit expliqué à la fin de l'ouvrage. Sauf que le sentiment d'être un « imposteur » est bien connu de tout artiste ou créateur qui, fatalement, crée au départ de l'influence de ceux qui l'ont précédé et que, par conséquent, tout artiste/créateur se pose forcément la question de savoir s'il n'est qu'un simple imitateur ou s'il a pu développer sa personnalité propre. Bon là c'est mon point de vue sur la question car Cercas lui-même, à la fin de l'ouvrage dans un entretien… fictif avec Marco me semble un peu perdre la tête sur ce point, s'érigeant en une sorte de sauveur ou d'alter ego de Marco, lui-même perçu comme un Don Quichotte ou encore un Narcisse contemporain.
Les 150 pages qui suivent par contre correspondent à l'idée que je me fais d'un bon récit ou d'un essai où des considérations propres à l'auteur peuvent également être accueillies. Les pièces du puzzle sont clairement en place et l'auteur se montre brillant dans l'analyse du « système Marco », un génie de la manipulation mais qui, finalement, n'a toute sa vie fait que suivre, en le portant à un degré de perfection inégalé, le mode de vie de la majorité des espagnols qui, pour beaucoup, se découvrirent un passé d'opposants au cours de la transition de l'Espagne vers la démocratie.
Mais même dans cette partie du livre se distillent des éléments qui m'ont irritée, comme la peinture de Benito Bermejo, l'historien qui découvrit la supercherie, faussement neutre et, en réalité, le présentant sous un jour plutôt antipathique. Cette irritation fut portée à son comble lors de l'épilogue – plus de cinquante pages, tout de même – de l'ouvrage. C'est là que Cercas se rêve en sauveur de Marco, Don Quichotte ou Narcisse. La prétention de l'auteur me semble ahurissante même si, bien sûr, il introduit un élément d'autodérision de bon aloi qui toutefois ne trompera pas grand-monde. L'auteur s'y auto-glorifie aussi – démarche que l'on pourrait croire empruntée à… Marco lui-même – clamant n'avoir jamais voulu dépeindre dans son oeuvre que des personnages qui disent « non » à l'ordre établi au sens large. Mais l'auteur peine toutefois à justifier alors son choix de Marco dont il reconnaît lui-même que par son acharnement à être toujours du côté où penche la majorité il serait plutôt un homme du « oui » à outrance. Et c'est là que, pour sauver la mise en quelque sorte, Cercas s'intronise en alter ego ou sauveur de Marco comme décrit ci-dessus.
En réalité si Cercas avait suivi sa ligne de s'attacher à un homme du « non », un choix s'imposait : celui de Benito Bermejo. Cet historien, totalement indépendant et en marge du système académique est assurément un homme du « non » - ce que Cercas souligne d'ailleurs lui-même mais évacue en une dizaine de lignes – et qui, sans doute parce qu'il ne faisait pas partie de l'establishment cultivant peu ou prou ses bonnes relations avec un personnage aussi médiatisé que Marco, a pu mener à bien son entreprise au service de la réalité historique.
Mais Cercas s'est attaché à Marco le roublard, un choix haut en couleurs qui évidemment prédestinait son ouvrage au succès, le personnage austère de Benito Bermejo – qui s'est contenté de faire ce qu'il avait à faire sans chercher ensuite à en tirer profit, du moins à ma connaissance – se prêtant sans doute beaucoup moins à la peinture romanesque, fût-elle non fictionelle…
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3 livres dans un livre et le tout mélangé tout au long des 400 pages (on saute de l'une à l'autre d'un chapitre à l'autre, voire d'un paragraphe à l'autre):

le premier sur les états d'âme de Javier Cercas sur son métier, l'utilité d'écrire ce livre. Cette partie se veut trop philosophique. J'ai trouvé ces parties du livre assez imbuvables.

le deuxième constitue un espèce de making of du livre et de la manière dont l'auteur s'est documenté dans la recherché de "la vérité". Ces parties sont intéressantes mais auraient pu faire partie d'une preface ou postface.

Finalement, le troisième constitue l'histoire de Enric Marco. C'est la partie que j'ai préférée mais elle fait plus penser à un essai qu'à un roman. J'avais lu "La loi des frontières" et me réjouissais de cette sortie littéraire. J'ai malheureusement été très déçue.
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Dans l’Espagne du début du XXIème siècle, Enric Marco, solide octogénaire, jouit d’un énorme prestige qui en fait un héros pour toute la Catalogne et au-delà. Dès l’adolescence, il a combattu dans les rangs républicains pendant la guerre civile ; après la défaite il s’est réfugié en France où il a été pourchassé par la police. Déporté par les nazis, il a connu l’univers des camps de concentration à Flossenbürg. Libéré par les américains, il est rentré en Espagne pour poursuivre sans relâche la lutte clandestine contre le fascisme. À l’avènement de la démocratie, il devient secrétaire national d’un syndicat anarchiste, puis responsable pour la Catalogne d’une association de parents d’élèves et enfin président de l’Amicale de Mauthausen ; poste qu’il occupe encore en 2005.
C’est à ce moment là que le monde ébahi découvre que rien de ce qui concerne sa vie avant la mort de Franco n’est vrai !
L’auteur démonte point par point les mensonges de l’imposteur et avec l’accord de celui-ci entreprend de retracer sa vie réelle.
Jusqu’à la fin du franquisme, Enric Marco a été un petit mécanicien insignifiant, toujours du côté de la majorité, qui a peu à peu construit sa vie rêvée, entremêlant à certains épisodes de sa vie réelle, parfois avantageusement déformés, des mensonges éhontés.
L’auteur tout au long du récit élabore sa théorie expliquant cette attitude, comparant Enric Marcos à Don Quichotte, évoquant Faulkner : « Le passé ne passe jamais, il n’est qu’une partie ou une dimension du présent et il n’est même pas le passé », les morales du mensonge : noble pour Platon, « vice maudit » selon Montaigne, vital pour Nietsche, affirmant : « la fiction sauve et la réalité tue ».
Ces explications peuvent toutes être valables ensemble, le problème est que l'argumentaire de chacune est repris, voire rabâché, un grand nombre de fois tout au long du roman qui en devient lourd et indigeste. En 200 pages le livre eut été passionnant, en 400 pages il lasse à tel point que je n’ai pu aller au bout.
Dommage, l’histoire était bonne …
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C est l'histoire de enric Marco , histoire vrai qui ressemble à une fiction . Javier cet as nous raconte l'histoire d un homme qui a évolué avec l'histoire de l'Espagne de la guerre civile aux années 2000 . Vie de mensonges perpétuel d un homme qui se plaît et se complaît sous les lumières de la presse ,des caméras et de honneur. l'auteur essai de faire une sorte de parallèle entre cet homme qui s est inventé un personnage et la part de nous mémé qui cherche à faire rejoindre la légende personnelle et la réalité. Il compare également cette vie au roman de cervantes, Marco est don quichotte. C est très bien écrit et intéressant mais à aucun moment pour ma part je n ai pas adhéré a ces thèses . Au final on a affaire à un personnage narcissique qui se trouve rattrapé par ses mensonges et confondus devant l'Espagne et le monde entier . En négatif c est également un certain regard sur la crédulité générale . Comment un tel homme avec de tels mensonges peut il faire ce parcours sans être démasqué ?
Un livre original, intéressant, qui pose différentes questions . À lire
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