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sur 482 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Parce que j'ai adoré et été fascinée par ‘L'imposteur', j'ai voulu lire autre chose de cet auteur. C'est un plaisir de retrouver son style qui me plait bien mais, comme je n'y connais rien à l'histoire politique espagnole, cela est devenu trop ardu pour moi. Je ne suis pas arriver à entrer dedans, peut-être aurai-je dû laisser passer plus de temps entre les deux ou ai-je été trop exigeante après ‘L'imposteur' ?
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Il m'en aura fallu, du temps, pour venir à bout de ce roman / récit / biographie /autofiction (que ceux qui l'ont déjà lu cochent la case correspondante).
Il y a pourtant quelques belles pages (entre les pages 110 et 130, à peu près, et surtout entre les pages 159 et 237 : ce fragment-là correspond en fait à la troisième partie du livre, la seule qui ait un peu de vie. Mais peut-être que les 158 précédentes pages ne sont qu'une introduction à cette troisième partie, qui constitue, de fait, à elle seule, le roman proprement dit. Allez savoir !)
Dans ce roman, intitulé "Les Soldats de Salamine", Javier Cercas raconte comment il a eu l'idée d'écrire un "récit réel", qu'il intitulerait "Les Soldats de Salamine" et dont l'idée de départ est un épisode de la guerre d'Espagne, mettant en scène Rafael Sanchez Mazas. Cet homme, l'un des fondateurs de la Phalange et l'un des principaux (sinon le principal) théoriciens du mouvement fasciste qui prendra le pouvoir en Espagne sous les traits de Franco, a passé trois ans en prison, avant que son camp ne remporte la guerre civile. Mais, surtout, il a failli être fusillé : à quelques jours de la prise de contrôle totale et définitive de la Catalogne par les fascistes, les républicains ont procédé à une exécution groupée de tous les prisonniers un peu importants que contenait la prison du Collel, près de Gérone. Ces hommes sont rassemblés et conduits dans la forêt voisine. Mais, au moment où les premiers coups de feu retentissent, deux ou trois d'entre eux se jettent dans les fourrés voisins puis prennent leurs jambes à leur cou et foncent droit devant eux. Sanchez Mazas est l'un de ceux-là.
Cependant, ce ne sont pas uniquement ses aptitudes de coureur qui le sauveront de la mort : sa fuite ne l'emmènera pas bien loin, puisque, se sachant poursuivi et incapable de tenir longtemps, il se planquera dans un petit recoin, en se couvrant de feuilles et de branchages. Et c'est là que l'un des miliciens lancés à sa poursuite le trouvera. Les deux ennemis, Sanchez Mazas et l'homme armé, se dévisageront pendant un long moment. Sanchez Mazas ne bougera pas de son terrier improvisé. le communiste restera immobile également, ruisselant de pluie, les mains cramponnées sur son arme. Puis, sans quitter le fuyard des yeux, il lancera à ses compagnons, occupés à fouiller d'autres buissons : "Par ici, il n'y a personne !" Et il partira.
Javier Cercas nous fait connaître cet épisode dès le début de son roman. Et c'est cette petite anecdote qui lui donne l'envie de se remettre à écrire, lui qui a abandonné, quelques années plus tôt, l'idée d'être écrivain, après le bide de ses deux premiers romans. Il va donc se mettre en tête de rechercher des gens qui ont connu cette période de la Guerre Civile, mais surtout des gens qui ont été impliqué dans l'exécution de la prison du Collel ou ses suites.
Il retrouvera notamment la trace de l'autre "échappé du peloton", qui, depuis, a écrit un livre sur ce sujet. Il retrouvera aussi les fermiers qui ont accueilli Sanchez Mazas, après quelques jours d'errance dans la forêt. Il retrouvera de même trois déserteurs de l'armée républicaine qui ont tenu compagnie au ponte fasciste, dans cette même forêt, en attendant que les troupes de Franco arrivent jusqu'à eux. Et il retrouvera encore, dans la troisième partie du roman, une dernière personne, un vieillard qui fut soldat pendant cette guerre et bien d'autres ensuite et qui finit ses jours dans un hospice de la banlieue de Dijon.
Voilà donc, en gros, le contenu du roman. Mais tout ça arrive de façon plutôt désordonnée, que ce soit les entretiens avec les témoins de l'époque ou les bribes de la vie de Javier Cercas, qui ne sait pas par où commencer à écrire son histoire. Par ailleurs, beaucoup de points sont survolés, sans jamais être approfondis et on a l'impression de contempler une exposition de petits tableaux, juxtaposés sur un mur, sans aucune explication, aucune possibilité d'approfondir chaque sujet.
Sanchez Mazas, qui était écrivain et poète, fut, par ses écrits, un grand inspirateur des fascistes espagnols. Ah bon ? Comment ? On ne le sait pas.
Dans les gouvernements de Franco, il occupera à un moment donné un poste de ministre, mais la politique ne l'intéressant pas, il prendra cette fonction un peu par dessus la jambe. C'est-à-dire ? Qu'a-t-il fait précisément ? A-t-il voulu vraiment se démarquer de Franco ? Javier Cercas ne donne pas de précisions à ce sujet.
Sanchez Mazas a également promis à ses "amis de la forêt", les trois déserteurs qui ont vécu avec lui, de tout faire pour eux, une fois qu'il aura retrouvé la place d'honneur à laquelle il a droit, auprès de Franco. Il fera effectivement libérer des prisonniers, sur la demande de ses "amis de la forêt" ou des fermiers qui l'ont nourri, mais on passe là-dessus à toute vitesse.
Ce ne sont que des exemples, mais, j'ai vraiment eu l'impression qu'à force d'accumuler de simples "constatations" (ils ont fait ci, ils ont dit ça) il n'y a finalement pas vraiment d'histoire, dans ce livre, et pas vraiment de vision de l'Histoire non plus, alors qu'on aurait pu s'y attendre. Et j'ai même eu l'impression qu'il n'y avait pas non plus d'idées. Je ne parle pas d'idéologie : le but de Javier Cercas n'est évidemment pas de démontrer qui, parmi les communistes ou les fascistes, étaient les bons et les mauvais ni qui avait raison. Je parle des deux idées qui fondent le roman / récit / biographie / autofiction : premièrement, la difficulté de l'écrivain à donner naissance à un livre à partir d'une idée, et deuxièmement, la notion d'héroïsme et tous ses corollaires (courage, dévouement, magnanimité vis-à-vis de l'ennemi). Ces deux grands concepts sont, à mon sens, tellement survolés, qu'on ne parvient pas à vraiment les toucher du doigt.

Pourtant, il y a la troisième partie.
Il faut lire ce livre pour cette troisième partie. Mais comme on ne peut pas la comprendre sans avoir lu les deux précédentes, il faut lire tout le livre.
Dans cette troisième partie, il y a de l'humanité, il y a des leçons de vie, à la fois à propos de la vie de l'écrivain, mais aussi à propos de la vie de ces combattants, dont certains furent des héros. Et l'on aperçoit avec un peu plus de précision ce que peuvent être les deux grandes idées que Javier Cercas voulait faire passer dans son livre... même si, là encore, il y a certaines pages de survol qui nous éloignent un peu du sujet.
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UNE PAGE D'HISTOIRE DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE en 1939 au moment où une petite armée (bien armée par les allemands) de nationalistes reprend la main sur les nombreux soldats républicains, comme les Grecs sur les Perses à Salamine. Un journaliste, 60 ans après les faits, retrace l'épisode au cours duquel un responsable phalangiste, Sànchez Mazas, doit être fusillé par les républicains mais réussit à s'échapper grâce à un soldat anonyme qui l'épargnera.
J'avais choisi ce livre car je m'intéresse à la guerre d'Espagne, mais j'ai été déçu par un début qui m'est apparu confus, et une fin inachevée. le livre est plutôt centré sur le parcours de Mazas et donne peu de détails historiques sur le conflit lui-même. D'ailleurs l'auteur a fait sa propre autocritique quand il dit : « J'écrivais de manière obsessionnelle avec une énergie et une constance que j'ignorais posséder, avec également un certain manque de clarté dans l'intention. Celle-ci consistait en l'écriture d'une sorte de biographie de Sànchez Mazas qui, centrée sur un épisode en apparence anecdotique mais peut-être essentiel de sa vie —son exécution manquée au Collell —proposerait aussi une interprétation du personnage et par extension, de la nature du phalangisme ou plus exactement des motifs qui induisirent une poignée d'hommes cultivés et raffinés, fondateurs de la phalange, à entraîner leur pays dans une furieuse orgie de sang. »
On a du mal à situer l'oeuvre : roman, fiction, page d'histoire, autobiographie?
En outre, les phrases sont longues et souvent obscures et/ou mal traduites. Une déception !Peut-être que le film dégage mieux l'intérêt du sujet.
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Le narrateur et auteur qui se décrit comme un journaliste qui n'a pas réussi à écrire de livres, raconte comment il a eu l'idée d'écrire un "récit réel".
L'idée de départ vient d'un épisode de la guerre d'espagne qui vient de lui être rapporté : Rafael Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, et l'un des principaux théoricien du mouvement fasciste qui prendra le pouvoir en Espagne sous les traits de Franco, a failli être fusillé. Quelques jours avant que les fascistes ne remportent la guerre civile, les républicains procèdent à une éxécution groupée de tous les prisonniers un peu importants que contenait la prison de Collel, près de Gérone. Sanchez Mazas est l'un de ceux-là. Pourtant ce dernier y réchappe miraculeusement en fuyant dans les bois. Pourchassé, il sera débusqué par un milicien qui lui laissera la vie sauve en feignant de n'avoir rien vu.
Notre narrateur va alors se mettre alors en quête des éléments de cette période, enquête qui lui redonnera envie de se remettre à écrire.
Découpée en 3 parties, le récit nous fait suivre tout d'abord l' enquête de terrain pour donner dans la 2ème partie, le premier jet du "récit-réel" écrit par notre narrateur-journaliste. Dans la 3ème partie, Cercas qui a abandonné son projet d'écriture, rencontre l'écrivain Roberto Bolano puis Mirallès, ancien soldat républicain. Leurs échanges, autour de l'écriture, de l'héroisme, donne alors le déclic à Cercas pour la continuation de son récit.

Avant toute lecture, il vaut mieux avoir quelques notions de l'histoire espagnole et de la guerre civile des années 30.
Déstabilisé par cette partie de l'histoire qui m'est un peu inconnue, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit. Les éléments historiques se multiplient ainsi que les différents personnages de l'époque ( militaires, écrivains, ...) qui ont véritablement existés mais qui ne sont pas forcemment connus en France.
J'ai également été déstabilisé par la forme : m'attendant à un roman, j'ai plutôt découvert le récit d'un journaliste qui tentait d'écrire un livre sur la guerre d'Espagne et sur un de ces protagonistes. La forme hybride du livre est plutôt un prétexte pour montrer la difficulté pour un écrivain de donner naissance à un livre et de transformer une idée en récit.
Ne vous attendez donc pas un roman, le livre oscille entre récit historique, document et mise en abyme de l'écrivain qui construit son récit.
Si Javier Cercas ne donne pas de jugement sur qui étaient les bons, les mauvais, qui avait raison ou pas, il aborde dans la 3ème partie la notion d'héroisme qui semble primordiale. Belle leçon d'humanité sur ces hommes, héros du quotidien de la guerre, reconnus ou pas, qui finiront par disparaître de nos mémoires.

Le livre a semble t-il été un énorme succès en Espagne. Personnellement, j'ai été un peu déçue. Je n'ai que moyennement apprécié le récit. le contexte historique m'a semblé trop ardu et l'aspect fiction / non-fiction donne un côté un peu embrouillé.
Serais-ce un livre écrit par un espagnol pour les espagnols ?
J'attends vos avis !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Rien ne manquait à la quatrième de couverture pour me donner envie de lire ce roman qui a pour toile de fond la guerre civile espagnole. Sa lecture m'a pourtant été fastidieuse tant la question qui a semblé fasciner son auteur m'a donné l'impression d'être ressassée jusqu'à plus soif.
Quel soldat républicain a inexplicablement épargné l'écrivain phalangiste Rafael Sanchez Mazas en janvier 1939 ? Voilà le thème du roman/récit dans lequel le journaliste Javier Cercas se met en scène dans sa quête soixante ans après les faits.
Le style grandiloquent de la fin de l'ouvrage , avec des phrases longues de plus d'une page sans doute dans l'intention de montrer que l'on est un véritable écrivain, ne m'a pas plus convaincu que les digressions concernant Conchi, la compagne de l'auteur.
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Ce roman nous plonge dans les conséquences et les effets de la guerre d'Espagne, période que je connais mal.
Mais le roman s'avère être pour moi trop long trop complexe et pourtant interessant, de par sa volonté de méler fiction et réalité .
Le travail d'investigation est certes très rigoureux et confronte les deux points de vue, mais malgré cela, la sauce ne prend pas tout à fait, dommage!!
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J'attendais beaucoup de ce roman, sans doute trop... et j'ai été déçue. J'ai relativement apprécié la première partie, avec des passages excellents et un style marqué par des phrases amples, très longues mais agréables. Seulement, dès cette 1e partie (le roman est découpé formellement en 3 parties), j'ai été vite perdue par les références historiques, les retours en arrière et les noms de personnalités historiques égrenés comme si tout un chacun savait de qui il s'agissait. Or, c'est loin d'être mon cas et si l'auteur voulait faire connaitre cette histoire au grand public, il aurait fallu être plus pédagogue et plus clair... Ce sentiment de confusion (chez moi mais surtout dans le roman) s'est accentué pendant la 2e partie, bien trop longue à mon avis. Elle aurait pu tenir en deux pages de biographie, mais elle en fait près d'une centaine, et j'ai failli abandonner ma lecture à plusieurs reprises. Ce qui m'a fait tenir, ce sont les critiques Babelio que je suis alors allée consulter : étais-je la seule à souffrir ainsi avec cette lecture ? le roman allait-il s'améliorer et mériter que je persévère ? J'ai été rassurée de constater que beaucoup avaient peiné sur cette 2e partie mais avaient adoré la 3e. J'ai donc fait ce que certains jugeraient sacrilège : j'ai sauté des pages pour arriver plus vite à la fin! le personnage de Miralles est en effet très attachant et ce rappel de qui sont les véritables héros de l'Histoire est salutaire et profondément émouvant. Dans le portrait de cet homme extraordinaire et ses échanges avec l'auteur (comme entre celui-ci et Roberto Bolano, ou l'inénarrable Conchi), j'ai retrouvé ce qui m'a plu chez Javier Cercas au début du livre : une ironie et une autodérision assez désopilantes, mais aussi une grande tendresse envers ses congénères, et un style indéniable. En revanche, ce livre aurait mérité d'être bien plus resserré, et c'est un euphémisme ! Pour prolonger cette lecture, je recommande par ailleurs la très intéressante BD "La nueve" de Paco Roca sur le rôle des républicains espagnols dans la libération de Paris en 1944.
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Il m'en aura fallu, du temps, pour venir à bout de ce roman / récit / biographie /autofiction (que ceux qui l'ont déjà lu cochent la case correspondante).
Il y a pourtant quelques belles pages (entre les pages 110 et 130, à peu près, et surtout entre les pages 159 et 237 : ce fragment-là correspond en fait à la troisième partie du livre, la seule qui ait un peu de vie. Mais peut-être que les 158 précédentes pages ne sont qu'une introduction à cette troisième partie, qui constitue, de fait, à elle seule, le roman proprement dit. Allez savoir !)
Dans ce roman, intitulé "Les Soldats de Salamine", Javier Cercas raconte comment il a eu l'idée d'écrire un "récit réel", qu'il intitulerait "Les Soldats de Salamine" et dont l'idée de départ est un épisode de la guerre d'Espagne, mettant en scène Rafael Sanchez Mazas. Cet homme, l'un des fondateurs de la Phalange et l'un des principaux (sinon le principal) théoriciens du mouvement fasciste qui prendra le pouvoir en Espagne sous les traits de Franco, a passé trois ans en prison, avant que son camp ne remporte la guerre civile. Mais, surtout, il a failli être fusillé : à quelques jours de la prise de contrôle totale et définitive de la Catalogne par les fascistes, les républicains ont procédé à une exécution groupée de tous les prisonniers un peu importants que contenait la prison du Collel, près de Gérone. Ces hommes sont rassemblés et conduits dans la forêt voisine. Mais, au moment où les premiers coups de feu retentissent, deux ou trois d'entre eux se jettent dans les fourrés voisins puis prennent leurs jambes à leur cou et foncent droit devant eux. Sanchez Mazas est l'un de ceux-là.
Cependant, ce ne sont pas uniquement ses aptitudes de coureur qui le sauveront de la mort : sa fuite ne l'emmènera pas bien loin, puisque, se sachant poursuivi et incapable de tenir longtemps, il se planquera dans un petit recoin, en se couvrant de feuilles et de branchages. Et c'est là que l'un des miliciens lancés à sa poursuite le trouvera. Les deux ennemis, Sanchez Mazas et l'homme armé, se dévisageront pendant un long moment. Sanchez Mazas ne bougera pas de son terrier improvisé. le communiste restera immobile également, ruisselant de pluie, les mains cramponnées sur son arme. Puis, sans quitter le fuyard des yeux, il lancera à ses compagnons, occupés à fouiller d'autres buissons : "Par ici, il n'y a personne !" Et il partira.
Javier Cercas nous fait connaître cet épisode dès le début de son roman. Et c'est cette petite anecdote qui lui donne l'envie de se remettre à écrire, lui qui a abandonné, quelques années plus tôt, l'idée d'être écrivain, après le bide de ses deux premiers romans. Il va donc se mettre en tête de rechercher des gens qui ont connu cette période de la Guerre Civile, mais surtout des gens qui ont été impliqué dans l'exécution de la prison du Collel ou ses suites.
Il retrouvera notamment la trace de l'autre "échappé du peloton", qui, depuis, a écrit un livre sur ce sujet. Il retrouvera aussi les fermiers qui ont accueilli Sanchez Mazas, après quelques jours d'errance dans la forêt. Il retrouvera de même trois déserteurs de l'armée républicaine qui ont tenu compagnie au ponte fasciste, dans cette même forêt, en attendant que les troupes de Franco arrivent jusqu'à eux. Et il retrouvera encore, dans la troisième partie du roman, une dernière personne, un vieillard qui fut soldat pendant cette guerre et bien d'autres ensuite et qui finit ses jours dans un hospice de la banlieue de Dijon.
Voilà donc, en gros, le contenu du roman. Mais tout ça arrive de façon plutôt désordonnée, que ce soit les entretiens avec les témoins de l'époque ou les bribes de la vie de Javier Cercas, qui ne sait pas par où commencer à écrire son histoire. Par ailleurs, beaucoup de points sont survolés, sans jamais être approfondis et on a l'impression de contempler une exposition de petits tableaux, juxtaposés sur un mur, sans aucune explication, aucune possibilité d'approfondir chaque sujet.
Sanchez Mazas, qui était écrivain et poète, fut, par ses écrits, un grand inspirateur des fascistes espagnols. Ah bon ? Comment ? On ne le sait pas.
Dans les gouvernements de Franco, il occupera à un moment donné un poste de ministre, mais la politique ne l'intéressant pas, il prendra cette fonction un peu par dessus la jambe. C'est-à-dire ? Qu'a-t-il fait précisément ? A-t-il voulu vraiment se démarquer de Franco ? Javier Cercas ne donne pas de précisions à ce sujet.
Sanchez Mazas a également promis à ses "amis de la forêt", les trois déserteurs qui ont vécu avec lui, de tout faire pour eux, une fois qu'il aura retrouvé la place d'honneur à laquelle il a droit, auprès de Franco. Il fera effectivement libérer des prisonniers, sur la demande de ses "amis de la forêt" ou des fermiers qui l'ont nourri, mais on passe là-dessus à toute vitesse.
Ce ne sont que des exemples, mais, j'ai vraiment eu l'impression qu'à force d'accumuler de simples "constatations" (ils ont fait ci, ils ont dit ça) il n'y a finalement pas vraiment d'histoire, dans ce livre, et pas vraiment de vision de l'Histoire non plus, alors qu'on aurait pu s'y attendre. Et j'ai même eu l'impression qu'il n'y avait pas non plus d'idées. Je ne parle pas d'idéologie : le but de Javier Cercas n'est évidemment pas de démontrer qui, parmi les communistes ou les fascistes, étaient les bons et les mauvais ni qui avait raison. Je parle des deux idées qui fondent le roman / récit / biographie / autofiction : premièrement, la difficulté de l'écrivain à donner naissance à un livre à partir d'une idée, et deuxièmement, la notion d'héroïsme et tous ses corollaires (courage, dévouement, magnanimité vis-à-vis de l'ennemi). Ces deux grands concepts sont, à mon sens, tellement survolés, qu'on ne parvient pas à vraiment les toucher du doigt.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Pas très accrochée par ce livre, il m'est difficile de le finir. le récit est assez désordonné et on voit mal où l'auteur veut en venir. Bref attendons des jours meileurs pour en reprendre la lecture !!
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Un peu déçue par ce livre, je m attendais à plus de faits historiques.. je n ai,pas accroché.. Néanmoins il reste un bon petit roman qui se lit facilement...Fiction qui s'accroche à des faits historiques réels
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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