AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 87 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Gilbert Cesbron n'est pas un auteur « confortable » : si vous lisez un de ses livres, il y a de fortes chances pour que vous soyez touché ou ému, souvent bouleversé, parfois même bousculés et carrément révoltés. C'est l'apanage de ces auteurs qui nous montrent notre société – et nous-mêmes – sous un jour réel, celui-là même que nous essayons d'occulter.
« Il est plus tard que tu ne penses » (1958) ne déroge pas à la règle, c'est un roman dont la puissance d'émotion est particulièrement forte, et qui ne laisse personne insensible. le sujet, il est vrai, est un creuset d'émotions sans fins, il s'agit de l'euthanasie, de sa légitimité (ou pas), et au-delà de l'attitude à prendre devant la vie et devant la mort :
Jean Cormier a administré à sa femme Jeanne, atteinte d'un cancer en phase terminale, une dose léthale de morphine. Pour ce geste, il est jugé aux assises. Est-il coupable ou innocent ?
Le sujet était d'actualité dans les années 50, il l'est encore aujourd'hui. Faut-il invoquer ce problème de date, d'époque ? Oui et non. Beaucoup de choses ont changé aujourd'hui : la médecine a changé, les personnes atteintes d'un cancer ont plus de chances de s'en sortir qu'autrefois, et la médecine progresse de jour en jour. Les mentalités ont changé : l'appréhension et la compréhension de la maladie, grâce à un accompagnement plus personnalisé, a permis d'border différemment la maladie. Enfin la loi a changé, en déculpabilisant (un peu, car il reste beaucoup à faire) ce qui est un crime d'amour, d'intention bienveillante, et non pas un crime passionnel, d'intention malveillante. Ce qui n'a pas changé le côté » humain de la chose » : la souffrance et la douleur, la vie et la mort. Nous avons tous vécu ces moments-là, soit indirectement, chez nos parents, nos amis ou nos proches, soit directement dans notre propre chair. Il ne faut pas nous en raconter : seul le malade connaît l'intensité de la douleur, autour de lui, on la devine, on la pressent, mais on ne peut pas le soulager de ce fardeau, le malade est seul à assumer dans son corps (et aussi dans son esprit) sa maladie. Nous, à côté, nous apportons notre amour, notre compassion, mais… ça ne suffit pas. Comme dit Sabine Sicaud :
Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille.
Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.
Gilbert Cesbron s'est fait un devoir d'évoquer dans ses romans des faits de société ou des faits humains, qui le préoccupent (et qui devraient nous préoccuper aussi) la misère, le racisme, l'intolérance, l'enfance malheureuse, la vieillesse, le handicap, et la foi face à tous ces problèmes.
Alors oui, on dit maintenant, c'est un écrivain d'une autre époque, il n'a plus sa place aujourd'hui, il n'est plus « d'actualité », son style est daté, en plus il milite pour un catholicisme ringard… Ceux qui parlent ainsi, je les invite à relire Gilbert Cesbron : les faits de société qu'il pourfendait dans les années 50 et 60, sont toujours là : misère, racisme et intolérance, plus que jamais présents, constituent même avec une certaine hypocrisie, le grain à moudre de nos politiques, quant aux faits humains, tant qu'il y aura la maladie et la mort, et tant qu'il y aura des riches et des pauvres, et tant qu'il y aura des bons et des méchants, il y aura de l'injustice et du malheur. Son style a vieilli, certes, mais quand vous lisez certains textes contemporains… bref, vous m'avez compris. Enfin, l'engagement catholique de Cesbron est beaucoup plus proche d'un abbé Pierre ou d'un Saint Vincent de Paul que des « cardinaux en costumes » que chante Francis Cabrel.
Il faut lire, ou relire, Gilbert Cesbron : son message reste le même, à soixante-dix ans de distance, et il est toujours d'actualité. Il reste à dire une dernière chose, une des particularités de Gilbert Cesbron, qui le démarque de beaucoup de ses confrères – y compris catholiques – c'est qu'il ressort de ses écrits (en dehors de tout dogme ou de toute idéologie) une authenticité complète, une droiture de pensée, une honnêteté pour tout dire, qui se traduit notamment par une empathie profonde avec ses personnages (et avec le lecteur, du même coup), une compassion dont la sincérité ne peut être mise en doute, une émotion profonde, de nature à éveiller les consciences.
Commenter  J’apprécie          170
C est ma première lecture de Cesbron et ce fut un choc.
Avec quel réalisme il décrit la douleur,la souffrance et l espoir du chrétien qu'il est.
Ayant vécu l agonie d un proche,cette lecture m à fait faire un bon en arrière et le vécu à travers ses mots,à repris sa place.
Je suis fortement émue par ce livre.
Je n étais pas prête mais je ne le regrette absolument pas
Commenter  J’apprécie          140
Un drame très contemporain pour ce roman écrit il y a plus de 50 ans ...! L'euthanasie, un terrible cas de conscience développé avec talent et humanité par Gilbert Cesbron dans un beau texte qui donne à réfléchir.
Commenter  J’apprécie          100
Roman écrit dans les années 50.
Jean est marié depuis dix ans avec Jeanne. Celle-ci découvre un jour avoir un petit nodule au sein. Elle consulte d'abord un charlatan, et ira ensuite voir le plus grand spécialiste de l'époque. Elle se fera opérer, mais à cette époque le cancer était parfois inguérissable, le mal empirera. le temps passe et la douleur augmentera de jour en jour, deviendra atroce, insupportable, elle deviendra une mort vivante. Son mari lui donnera l'euthanasie pour arrêter ses souffrances. Pour cet acte, il sera jugé.
Beau livre, beaucoup de tristes passages, cruels parfois et très émouvants surtout les soins dans le centre palliatif.
Commenter  J’apprécie          70
Livre bien ancien aujourd'hui, dur, très dur où le drame du cancer et de l'euthanasie est abordé par Cesbron avec spiritualité, morale et sens du devoir personnel. le dilemme est toujours présent de nos jours, cette belle oeuvre de Cesbron permet de l'approfondir sans pouvoir en atteindre le mystère, celui de la vie et de la mort.
Commenter  J’apprécie          62
"Jean Cormier est il coupable d'avoir, dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, volontairement commis un meurtre sur la personne de Jeanne Cormier, son épouse ? " C'est la première question à laquelle les jurés auront à répondre.
Debout dans le box des accusés, Jean Cormier semble absent des débats. tout à commencé le jour iù il s'est aperçu que sa femme consultait en cachette un spécialiste du cancer. Et depuis...
Cormier pourrait évoquer le médecin qui lui a dit : "la cause du cancer, je la connais moi, c'est le temps perdu. Il est toujours plus tard que l'on ne pense".
Mais il ne cherche pas à se défendre. Douze hommes vont le juger. Leur verdict ne pourrait le libérer. C'est de Dieu qu'il devra obtenir son pardon.
Commenter  J’apprécie          50
Gulbert Cesbron est un écrivain de l'émotion,ici il nous conte un proces avec un accusé que tout designe comme coupable et qui va devoir sauver sa peau.Il excelle dans ces recits durs et intenses et encore ici il nous livre un recit qui prend aux tripes.A decouvrir d'urgence.
Commenter  J’apprécie          30
Il s'agit d'un livre débattant sur l'euthanasie lorsqu'on commençait à en parler. Je l'ai lu dans les année 80. A cette époque, on n'acceptait pas si facilement l'euthanasie car il y avait toute une série de grand principe. Ce livre est assez pénible à lire et serait sans doute maintenant considéré comme pas très moderne...
Commenter  J’apprécie          20
Un jeune homme met fin aux insupportables souffrances de son épouse atteinte d'un cancer incurable en lui administrant une surdose de morphine.

Après plusieurs mois, rongé par la culpabilité, il se dénonce aux autorités.

Suit son procès.
Est-il coupable? Si oui, de quoi?

Il y a plus de 60 ans, ce roman mettait déjà sur la place publique le débat sur l'euthanasie, dans une société encore très influencée par le religieux.

Quand bien même Cesbron est un auteur d'inspiration catholique et aborde le sujet à travers une philosophie religieuse, la galerie de personnages est représentative des principales positions morales sur le sujet, développant de façon équilibrée les différents points de vue, ce qui permet de clairement poser les enjeux éthiques.

Cela donne une oeuvre d'une belle modernité, qui pose les mêmes questions qu'aujourd'hui, intemporelles, avec des passages d'une très grande force, comme le dilemme à l'acmé de l'agonie ou les plaidoiries lors du procès.

Il est juste très dommage que la toute fin contienne un petit élément tout à fait irréaliste et dispensable, qui vient un peu gâcher la qualité de tout ce qui précède.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre m'a beaucoup intéressé, ayant été confrontée à ce sujet . Tout y est , cancer, agonie, souffrance, remords etc… Son écriture est belle. le sujet de l'euthanasie est tout a fait de notre époque, Je ne connaissais pas cet écrivain. Je ne suis pas déçue.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (220) Voir plus



Quiz Voir plus

Gilbert Cesbron

Né à Paris en ?

1903
1913
1923
1933

12 questions
33 lecteurs ont répondu
Thème : Gilbert CesbronCréer un quiz sur ce livre

{* *}