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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tremens est le titre d'un livre que j'ai eu grâce à une Opération Masse Critique privilégiée de Babelio. Encore merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Déciduales pour l'envoi de ce livre.
Le titre annonce clairement la couleur et avant d'entamer la lecture je n'ai pu m'empêcher d'évoquer un livre dont le titre est très similaire « Delirium Tremens » de mon cher Ken Bruen.
Cette fois-ci, nous ne sommes pas dans un roman noir irlandais, mais dans une histoire courte (mais oh combien intense) qui nous emmène au coeur de la vie d'un toxicomane avec Paris comme environnement et décor.
Le narrateur, Gustav, se réveille hospitalisé, mais victime d'hallucinations…Il va apprendre de la bouche d'un médecin et de sa petite amie, Margaret, qu'il souffre d'un delirium tremens dû à l'ingestion de différentes drogues et d'alcool….Comment en est-il arrivé là ?
C'est à travers ses souvenirs que nous allons essayer de comprendre comment ce jeune homme est devant complètement addictif aux drogues…
Une histoire courte certes, car le livre ne fait que 143 pages, mais dense, âpre, où l'on suit la descente dans l'enfer de la drogue et de l'alcool. L'auteur, Hugo Cétive a une plume incisive, qui marque le lecteur tout au long de cette histoire.
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J'ai lu - Tremens - à l'occasion d'une Masse Critique spéciale dont je remercie Babelio et Déciduales.
Le titre, à moins qu'il fût allégorique ou le fruit d'une association littéraire, historique ou que sais-je, annonçait la couleur.
Une couleur qui humait les essences de quelque vendange ou de quelque alambic.
Erreur... il fallait y adjoindre toute une panoplie de drogues douces et dures, allant de la marijuana, au cannabis, en passant par le LSD, le crack, la MDMA, les acides, les buvards, la crystal meth, la cocaïne, l'héroïne.. mais en occultant cependant la mescaline, l'éther, la colle et quelques solvants... mais on ne peut pas faire la fine bouge lorsque l'on a affaire à un jeune homme qui a décidé d'être à lui seul une distillerie et un labo tournant à plein rendement 24/7...
Je me lançai donc dans ce qui s'annonçait être une immersion dans ces paradis artificiels dont les accros que sont les protagonistes addicts, vivent de continuelles descentes aux enfers durant les temps de pause entre deux de leurs trips.
Premières pages... surprise, frustration et quasi-rejet pour la plume de l'auteur qui utilise une langue orale façon djeun... avec par moments un style 2.0 ( C pour c'est...) l'orthographe et le désordre syntaxique complétant le parfait costard chébran.
J'insistai, car l'expérience m'a souvent montré qu'il faut continuer à creuser avant de quelquefois tomber sur un gisement pétrolifère, aurifère ou sur quelque site archéologique, sur quelque ancêtre néanderthalien croyant avoir trouvé là la cache le mettant à l'abri d'une descendance importune.
Et bien m'en a pris !
Je me suis fait au fil des pages à cette écriture émanant d'un cerveau à bout de tout, ne vivant avec peine que pour vivre et crachant sur les pages son mépris d'un monde à son image.
Gustav 29 ans, cadre dans une boîte de pub, marié à Margaret, se réveille dans ... d'abord il ignore où il est.. ce qui s'avère être une chambre d'hôpital.
Il a fait un coma après une absorption massive de drogue(s) et d'alcool.
Après examens, son cerveau ... criblé de petits caillots ... se révèle être celui d'un vieillard.
Il ne pourra espérer survivre qu'à la condition non négociable, non transgressable, d'une totale et définitive abstinence.
Gustav est dans un trou noir.
S'il sait qu'il est un alcoolique au dernier stade de la soif et un drogué au stade ultime de la défonce, il n'a plus aucun souvenir des dernières heures qui ont précédé son coma.
Il décide de remonter le temps, Margaret lui ayant annoncé par ailleurs qu'il va être père.
C'est donc une histoire à rebours que nous conte Hugo Cétive, en partant de l'enfance pour arriver aux instants qui ont précédé son coma.
À vous de découvrir, si vous le souhaitez la suite et la fin.
J'ai lu beaucoup de bouquins sur la drogue et l'alcoolisme... dans les années 70 celui de Christiane Felscherinow - Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée -, celui de Barjavel - Les chemins de Katmandou -, de Claude Olivenstein - Il n'y a pas de drogués heureux -, de Frederick Exley - le dernier stade de la soif -, d'Héloïse Guay de Bellissen - le roman de Boddah -, de Ron Butlin - le son de ma voix -, sans oublier notre cher Hank ( Bukowski ) et d'innombrables films parmi lesquels m'avait marqué celui réalisé par Blake Edwards - le jour du vin et des roses - interprété par le tandem époustouflant Jack Lemmon et Lee Remick...
- Tremens - ne dépareille pas parmi ces standards, ces (presque ? ) incontournables.
Il offre une vision XXIème siècle tout à fait adaptée et réaliste
J'ai lu quelques-uns des reproches faits à Hugo Cétive.
Le delirium tremens qui est dû à un sevrage et pas à une overdose en est un qui revient souvent.
Je ne crois pas qu'il faille associer ce titre à la raison qui provoque le coma de Gustav mais considérer ce mot d'un point de vue générique ; une société, un monde sevré de sa substantifique moelle, de sa raison d'être, un monde virtuel, de geek et de robots, un monde déshumanisé et déshumanisant...
Le mot robot est quasi obsessionnel dans la bouche et la pensée du jeune homme.
Préfigure-t-il ce robot dont les seules révoltes vouées à l'échec sont l'alccol et la drogue ?
Quant à l'écriture, j'ai dit précédemment ce qu'il me semble en être.
L'histoire tient la route, la structure narrative chronologisée, la dérive d'un homme, la mort de la famille et celle annoncée d'un monde... ça se tient.
Un passage qui vous fera comprendre ce qu'il est possible de tirer de la lecture de ce livre.
"Twitter, c'est des gens très nerveux. Maintenant que la masse dispose d'un espace de libre expression en tout anonymat, ils oublient toute pudeur, ils gueulent des opinions, ils déterrent la hache de paix, ils rigolent pas. Ce sont des plus ou moins Police de la Pensée, accusateurs, enragés, des vautours d'appartement qui rôdent avec la bave aux lèvres, toujours susceptibles , jamais à court de vacheries, habités par une logique de gestapo, irresponsables - les patriotes sont très motivés, y en a pour tous les goûts, les nostalgiques de la grandeur nationale, les amoureux du terroir, les pourfendeurs des bobo-gaucho-coco, les experts des flux migratoires, les islamophobes hystériques, les spécialistes des fake-news ; ils ont une mission, c'est leur raison de vivre, ils doivent convertir, leur obsession la plus totale, embrigader, ils sont assoiffés de reconnaissance, ils bloquent leurs trois neurones et demi sur des sujets sociétaux bien polémiques (islam, migrants, aides sociales...) puis ils lâchent les clébards, ils fulminent derrière leurs ordis, ils connaissent plus aucune politesse, à l'assaut ! l'actualité d'abord, se mettre en jambes, combien de syriens et de sénégalais ont accosté en Grèce ou en Italie, des photos ? super, "non mais regardez-moi ces rats", ils perdent connaissance, leurs tweets sont des dégueulis et des mugissements, ils salopent des conversations ; et y a les gauchistes humanistes progressistes égalitaristes anti-racistes, ils sont aussi fêlés et mauvais, ils sont choqués par tout, ils s'étranglent derrière leurs claviers, ils appellent à la révolution, ils exigent du respect et de l'amour mais bon. Mais bon."
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J'ai jeté un oeil à ce petit livre reçu hier, juste pour voir...et j'en ai terminé la lecture quelques heures plus tard.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est décoiffant, décapant même. Plus du côté de V.Despentes que de J.d'O .
Presque de retour à la vie dans un hôpital inconnu , un jeune homme, Gustav, essaie de se souvenir du pourquoi et du comment il se retrouve là avec un diagnostic de "delirium tremens".Avec de gros efforts il reconstitue sa vie passée. Rebelle , solitaire dés l'enfance, geek heureux et pas trop honnête par la suite, de bonnes études, un métier de comptable qui devient vite assommant et une jolie Margaret de qui il s'éprend .
Mais, s'ennuyant vite, il entreprend des virées nocturnes alcoolisées , se drogue et en veut toujours plus.Ce qui l'amènera à l'hôpital complètement "cramé".
L'écriture, incisive , et le vocabulaire ad hoc font sens avec la descente aux enfers de Gustav. Il ne pouvait en être autrement.
J'ai surtout apprécié l'ossature de ce livre parfaitement construit. Il est à noter que le titre "tremens" commence avec une minuscule, tel que se sent Gustav quand il reprend pied dans une vie nouvelle.
Merci à Babelio et à l'auteur pour cette lecture inattendue.
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