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3,83

sur 177 notes
Si d'aventure l'envie vous prenait d'aller taquiner la sardine et que, par malchance, vous étiez embauché sur le Pecod, alors que Dieu vous ait à la bonne car vous ne sauriez en revenir indemne, pour peu que vous y réchappiez.

Chabouté s'attaque au dantesque Moby Dick d'Herman Melville et parvient à rendre palpable la folie qui habite son guilleret capitaine tout en évoquant l'enfer au quotidien et la dangerosité d'un tel périple.
Le marin, habituellement jovial, gouailleur et toujours prompt à pousser la chansonnette une fois le cruchon bien entamé, n'éprouvera que très modérément l'envie de gazouiller
♪  Allons à Messine, pêcher la sardine ♫.
♪♪ Allons à Lorient, pêcher le hareng. ♫
Et pour cause, puisque le bestiau traqué n'est autre que le mythique Moby Dick, monstre de légende s'il en est et obsession maladive de leur joyeux drille de commandant de bord qui résumerait leur nouvelle campagne en trois points bien précis :
1 - talion
2 - châtiment
3 - vendetta
Pour la croisière s'amuse, c'est le guichet d'en face, en vous remerciant.
La campagne s'annonçait festive en diable.
J'en connais un qui lui aurait bien vendu son âme pour assouvir sa soif de vengeance...

Le trait bicolore sublime et hypnotique d'un Chabouté très inspiré fascine et angoisse tout à la fois.
Ce premier opus, visant à poser l'histoire ainsi que les différents personnages, focalise magistralement sur la démence obsessionnelle qui habite Achab.
Il n'en oublie pas d'évoquer les terribles conditions de travail de tous ces forçats de la mer enrôlés pour payer de leur sang un tribut dont ils ignorent encore tout.

Plaisir des yeux maximal.
Souquez ferme matelots, second tome en vue !
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Un jeune homme, en plein hiver, sous la neige, sac sur le dos, déambule dans les rues, non loin du port, à la recherche d'un endroit où il pourra se réchauffer. C'est dans l'Auberge du Souffleur emplie d'hommes qu'il pénètre. Aussitôt, il demande une chambre pour la nuit. le tenancier lui apprend qu'il n'y en a plus une seule de libre mais qu'il peut partager le lit avec quelqu'un d'autre. Qu'importe puisqu'il part bientôt à la pêche à la baleine et qu'il faudra bien qu'il s'habitue à la promiscuité. le tenancier lui explique que le harponneur est parti "vendre sa tête". Il le conduit dans la chambre où le jeune homme, peu rassuré, attend couché le retour de son compagnon d'infortune.Arrive alors Queequeg, un cannibale tatoué, une hache à la main, inquiet et effrayé de trouver un homme à ses côtés. le patron du bar les rassure tous les deux. le lendemain, les deux hommes se rendent compte qu'ils souhaitent embarquer dans un bateau pour chasser la baleine. Ils arpentent les rues de la ville, s'arrêtent dans une église puis se dirigent vers le port. Voyant le Pequod, ils demandent à voir le capitaine. Mais, c'est le capitaine Peleg qui s'occupe du recrutement, le capitaine Achab, n'ayant plus qu'une seule jambe, se déplace peu. Malgré son manque d'expérience, le jeune homme sera retenu ainsi que Queequeg qui semble manier le harpon habilement. Mais, ils ne se doutent pas que Achab, blessé par Moby Dick, veut, quelque soit le prix à payer, se venger de ce cachalot blanc...

Chabouté change cette fois de registre et met en image le roman de Herman Melville, reprenant en introduction de chaque chapitre un extrait de ce classique. Revisité à la sauce Chabouté, cela donne une autre dimension car l'auteur n'a pas son pareil pour retranscrire les émotions et donner un sens si particulier aux choses parfois banales. L'ensemble est très bien construit et bien amené, le personnage du capitaine Achab des plus inquiétants. Usant et abusant de ce noir et blanc si sublime, de ces planches silencieuses ou de ce découpage graphique si précis, l'on reconnaît immanquablement sa patte. La mise en place des éléments est un chouia trop longue à mon goût et il m'a manqué son petit côté sentimental, tendre, humain ou bien ses dénouements dont il a le secret. Les inconditionnels de Chabouté devraient cependant y trouver leur compte.

Moby Dick... à l'abordage !
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Chabouté qui adapte "Moby Dick" en bd : il y a quelque chose d'évident tant le bonhomme transpire l'authenticité, la pureté des sentiments qui caractérisent également l'oeuvre de Melville. Pureté mais aussi violence voir emprise des sentiments, quoiqu'en l'occurrence ce premier tome ressemble fort au calme avant la tempête.

Nous assistons au recrutement, à bord du Pequod, d'un jeune marin inexpérimenté, accompagné de Queequeg, "sauvage" des mers du sud, tatoué, pas catholique pour une dent de cachalot mais dont l'habilité avec un harpon vient sans peine à bout de préjugés pourtant tenaces. L'essentiel de ce tome, passé cette introduction, est axé sur la présentation du capitaine Achab, personnage charismatique, sombre, déterminé, radical, ainsi que ses motivations. C'est là le seul reproche que je ferai : tel l'énorme cétacé blanc, il écrase tout et les autres personnages paraissent bien fades à côté de lui. Starbuck, néanmoins, s'en tire plutôt bien et j'ai beaucoup aimé les mises en garde qu'il adresse à l'irascible loup de mer, lui rappelant que la pêche à la baleine c'est d'abord un moyen de subsistance, avant d'être une aventure romantique. Et Chabouté ne cache rien des conditions difficiles dans lesquelles vivent ces hommes durs, pendant plus de trois ans. pas d'idéalisation donc, ni de tentative de minimiser la boucherie que représente une telle pêche. Demeure tout de même la terrible soif de vengeance du capitaine Achab, amputé d'une jambe par l'effroyable cachalot blanc, dont les descriptions, très réussies, amène une touche de fantastique bienvenue. Je n'ai pas lu le roman de Melville mais je gage que beaucoup de dialogues sont extrêmement proches de ceux du livre et Chabouté prend soin d'introduire chaque chapitre avec des extraits originaux. le dessin, comme toujours avec l'auteur alsacien, est très abouti, magnifique noir et blanc, à l'image de son créateur : authentique, sincère et qui sied si bien à ce monde de la mer qu'il semble adorer.

Une vrai réussite à tous les niveaux qui donne furieusement envie de lire la suite, voir de se mettre illico au roman original. Un bien bel hommage en somme.
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Une lecture assez envoutante qui m'a fait remonter des souvenirs terrifiants de l'enfant que j'étais quand je vis le film de 1956, de John Huston.
La bande dessinée de Chabouté en est clairement l'adaptation.
Le dessin, en noir et blanc, est rude, le langage est âpre, beau, fort.
Les tempéraments sont marqués.
Nous ressentons pleinement les sentiments des personnages : respect, crainte, peur et folie de vengeance.
Voilà un point marquant du travail de Chabouté.

Quant à l'histoire, vous la connaissez tous
La capitaine Achab est visiblement un fou ivre de vengeance qui n'hésitera pas à entraîner tout son équipage, jusqu'à la mort, s'il le faut, pour tuer le cachalot blanc géant Moby Dyck.
Et qui gagnera à la fin ? Une bande dessinée, un film et surtout un roman hautement moralistes
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Adapter Moby Dick, un des classiques de la littérature américaine, était un pari audacieux ; l'affrontement entre le Capitaine Achab et la baleine blanche, qui lui a arraché une jambe, est entré dans l'imaginaire collectif qu'on ait lu ou non le roman.
Christophe Chabouté décrit les tourments d'Achab ainsi que les interrogations de ses marins entrainés dans une absurde chasse au cachalot. Les sentiments de vengeance hallucinée et obsessionnelle qui animent le capitaine sont habilement restitués.
L'adaptation est assez fidèle à l'histoire originale, en conservant souvent le texte de Melville, et reflétant la frontière étroite entre l'acharnement et la folie. le roman de Melville est très riche, il a donc fallu élaguer les scènes descriptives et techniques. Comme Melville, l'auteur a fait le choix de courts chapitres qu'il introduit, comme il l'explique, avec « une typographie qui rappelle une écriture manuscrite, en reprenant mot pour mot la traduction du roman. » le noir et blanc est souvent le mode d'expression de Chabouté, il est utilisé ici dans un dessin réaliste, très contrasté et qui va bien avec l'ambiance du roman.

Le défi était de raconter avec des images ce que Melville a raconté avec des mots et de donner la même intensité et la même force, tout en respectant l'âme du livre. Une adaptation finalement intéressante, à la portée de tous, d'un classique de la littérature américaine.
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Le noir et blanc en photo, comme en BD, apporte toujours une dimension supplémentaire : davantage d'intensité, de mystère, de puissance.
C'est le cas dans ces deux albums. (Et j'écris un seul avis pour les deux tomes.)
La BD reprend très fidèlement le déroulé du roman de Melville, je ne vous refais donc pas l'histoire.
Mais le magnifique dessin de Chabouté apporte indéniablement un plus. Chaque situation est rendue plus dramatique, chaque personnage est encore plus caractérisé que dans le roman, que ce soit la folie d'Achab, la candeur d'Ishmaël, la singularité de Queequeg, la résistance de Starbuck.
C'est vraiment une très belle réussite.
Challenge Bande dessinée 2023
LC thématique juillet-août 2023 : "Auteur·e français·e et/ou saga familiale"
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Est-il vraiment besoin de présenter le Capitaine Achab ? Capitaine à bord du Pequod, un navire parti en mer pour chasser la baleine et en faire commerce. Un homme cruel, vindicatif jusqu'à la folie, en quête d'un Absolu vain.
Son Graal, c'est Moby Dick, une baleine blanche décrite comme un être sous-marin entre le Golem et le Léviathan. Moby Dick lui a arraché la jambe, de ce fait, Achab n'aura de repos que lorsqu'il aura arracher le dernier souffle de vie à cet animal.

Herman Melville est loin d'être un auteur abordable - à oublier pour les lectures détente. En plus des descriptions foisonnantes, il faut suivre la portée religieuse et philosophique de ses récits, et c'est loin d'être chose aisé... Cela en faisait un défi d'autant plus grande de l'adapter en bande dessinée.
Il y a très longtemps, j'avais été marquée par la vieille adaptation qui en avait été faite sur écran, et lorsque j'avais tenté de lire le roman.. ce fut un défi digne de l'ascension de l'Everest, je comptais donc sur l'oeuvre de Christophe Chabouté pour me réconcilier avec cette oeuvre majeure de la littérature américaine dont la portée est si forte. Pari réussi avec brio !!

Les planches en noir et blanc aux traits précis - mais pas trop non plus - sont une pure merveille qui traduisent tantôt la tension dramatique, tantôt les longues descriptions de Melville qui font ici de magnifiques plans cinématographiques.
On retrouve tous les thèmes forts du roman : cruauté, violence et danger de la nature déchaînée à l'état brut. La chasse, qui a valeur de 'simple' rituel païen du XIX° siècle, réminiscence d'un passé où il est coutume de pratiquer un sacrifice en offrande ou comme rite de passage.
On retrouve aussi le grand thème de Melville qu'est la perte du religieux et de son message originelle dans la société de son époque , avec l'opposition entre matériel (le commerce) et le spirituel (la quête). le roman est donc totalement sublimée par le talent de Chabouté qui met parfaitement en scène tous les aspects du roman, tant philosophique que social avec la dureté des conditions de travail des travailleurs des mers.
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La pêche n'a jamais été mon sport favori. Et pour le fruit, je lui préfère la nectarine.

Alors, qu'est-ce que je suis allée foutre dans cette galère, montant sur le pont du Pequod, en compagnie de Queequeg, un harponneur un peu sauvage ?

L'envie de me plonger en entier dans le fameux Moby Dick, de Herman Melville, tout simplement.

Attention, je précise que je suis contre la chasse aux baleines, dauphins et autres mammifères marins. Faut préciser pour les p'tits esprits, pour les grands esprits, pas besoin, ils le savent.

Dans des tons noirs et blancs, avec les premières cases dont les fonds étaient noirs comme de l'encre, cette adaptation rend bien l'univers du roman, notamment en ce qui concerne la folie vengeresse du capitaine Achab, véritable fou du harpon, rêvant de le planter dans la baleine blanche afin de se venger.

Cela lui fera-t-il repousser sa jambe ? Non, absolument pas… Mais il est parti en guerre "malsainte" (oui, on dit malsaine, mais c'est un jeu de mots) contre ce pauvre cétacé qui n'a jamais fait que de se défendre contre la mort et de défendre les siens. Merde quoi, faut-il se laisser massacrer en paix ? Baleines, révoltez-vous !

Lorsque l'on regarde Achab, haranguer le chaland, vociférer devant ses matelots, postillonnant sur eux (pas covid friendly, mais à ce moment-là, il n'y en avait pas), gesticulant, hurlant, tel un prédicateur fou appelant à la guerre contre les mécréants.

Et si d'aventure (en aventure ♫), certains n'étaient pas très chauds pour le suivre, la folie de leur capitaine se communiquera à eux, plus facilement que la peste et si après ça, il reste encore des types qui ne veulent pas faire la chasse à la vengeance stupide et aveugle, ils seront mis à l'écart par le capitaine à la jambe de bois (et à l'esprit de bois aussi).

On est avec lui ou contre lui… Starbuck n'aura plus qu'à aller s'ouvrir une chaîne de café à son retour, s'il en revient vivant.

Ce premier album m'a envoûté, subjugué, même si j'ai fait la grimace devant le dépeçage d'une baleine (on a un petit coeur ou on ne l'a pas).

Un premier tome assez fort, qui pose les bases et qui donne envie d'aller lire le suivant de suite.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un graphisme noir et blanc à la fois cru et poétique par moment. L'ambiance sur le bateau avec le dépeçage de la baleine est réalistiquement dessiné. Les extraits de texte montrent l'essentiel des pensées et de l'esprit de Herman Melville; en particulier la haine rendant fou le capitaine.
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J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à la noirceur de ce récit de traque à la baleine. L'histoire bien connue (mais que je n'avais jamais lue) de Moby dick est adaptée au monde de la bande dessinée par Chaboute. Une histoire de folie, de vengeance envers un animal albinos.
J'avoue que c'est surement affaire de gout. J'ai toujours eu du mal à aimer les dessins de Chaboute autant qu'à ses histoires dénués d'espoir et de joie. Son trait est à cette image. Tout noir ou tout blanc. Les personnages ont des trognes suspectes, entre le désespoir le plus total et la folie la plus profonde. Jamais un sourire ou une expression de joie. C'est assez déprimant.
Mais pour être honnête on ressent très bien l'atmosphère froide et sale des ports et des ponts des bateaux. Et je comprends ceux qui admire ces dessins.
Je comprends mais je n'adhère pas.
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