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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le temps qui passe sur l'histoire douloureuse des pays adoucit la peine des hommes, permettant d'entendre à nouveau des voix endormies pendant des décennies.
Un devoir de compréhension et mémoire pour les douloureuses années de l'Espagne sous la chape de plomb du régime franquiste.

La fin de la guerre civile en 1939 a rempli les prisons de femmes, filles, épouses, mères de Républicains, militantes responsables au titre de leur propre engagement politique ou simplement de leurs liens familiaux.
Un monde carcéral féminin s'organise sur de longues années en solidarité. Les peines prononcées sont très lourdes, quand elles ne sont pas définitives. On tente avec courage de survivre aux brimades, aux tortures, au peu de moyens de subsistance et surtout à l'attente effrayante du jugement. On attend les visites au parloir, les nouvelles des familles éclatées. On tente de croire à la lutte clandestine de ceux et celles qui ont pu échapper au régime, espérant leur survie quand ils ont dû disparaître, s'exiler.
Car dans les maquis des femmes continuent à lutter, portées par leur idéal de liberté.

Les années d'enfermement vont être très longues…
La violence de la répression du régime de Franco fera taire ces voix, dans la logique d'éradication de la « vérole » républicaine.
le travail de documentation et de recherche de Dulce Chacon les ressuscite avec des témoignages glaçants mais indispensables. Choisissant de rendre le récit plus proche du lecteur, elle nous offre la réalité de Pepita, Elvira, Hortensia et tant d'autres avec une belle humanité et un courage sans pareil.

Un livre très fort, que j'ai trouvé indispensable en complément des romans (comme ceux de Almudena Grandes) de plus en plus nombreux concernant cette période.
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« La guerra ha terminado », premier avril 1939, signé : le genéral FRANCO.
Durant 34 ans, 3 mois et 4 jours, de 1939 à 1975, le général Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde appelé « Franco », soumis l'Espagne à un régime dictatorial, : le franquisme. Régime militaire anti libéral, anti démocratique, anti communiste dont les valeurs reposaient sur le socle souverain de l'Église catholique.
Il aura fallu attendre le 31 octobre 2007, pour que l'etat espagnol, et cela non sans mal, reconnaisse par la loi les victimes de la guerre civile espagnole (1936-1939) , et des victimes de la dictature de Franco ( 1939-1975).
« la guerra ha terminado... » Une chape de plomb tombe sur l'Espagne.
Persécutions, arrestations arbitraires, violences, censures, délations, tortures, emprisonnements, exécutions,
« La loi sur la mémoire historique » ne permet pourtant pas d'ouvrir les fosses communes.
Combien de corps restent encore disparus ? Beaucoup de questions.

C'est à ces voix endormies, que Dulce Chacon donne corps et parole. Et particulièrement aux femmes espagnoles, combattantes, résistantes, qui furent arrêtées, emprisonnées, interrogées, torturées, exécutées sous le régime franquiste. Mais au delà de ces voix c'est l'histoire du peuple espagnol qui se fait entendre.
Dans ces prisons, elles ont espéré, espéré leur libération par les forces alliés. Elles ont pensé, rêver de voir l'Europe toute entière devenir libre. Elles espéraient.
La France fut libérée, l'Espagne, pas plus que le Portugal, ne le fut.
Pourquoi des régimes alliés de la dictature nazie ne furent pas renverser lors de la Libération ? Pourquoi Franco ne fut jamais jugé ni même inquiété ? A celles et ceux, qui durant des années, des années après la Libération, à celles ci et à ceux là , à leurs enfants, qui furent volés à leurs parents afin d'être « rééduqués » dans des orphelinats catholiques, à tous, il faudra un jour donner une réponse.
Mais la réponse nous la connaissons déjà. Il fallait maintenir en Europe des plate formes anti communistes , On laissa donc ces dictatures en place.
Ainsi le président Eisenhower rendra t il visite à Franco le 21 décembre 1959, De Gaulle lui serrera chaleureusement la main le 08 juin 1970 oubliant ainsi la mémoire des résistants républicains espagnols qui aidèrent, entre autre, à la libération de Paris en 1944. Ainsi laissa t on franco désigner son successeur.
On laissa des peuples subir des dictatures au nom de la défense d'une liberté que l'on disait « pour tous » et qui ne leur fut pas concédée.
1939 pour Franco la guerre était finie, 1945 pour les Alliés la guerre était finie, 1975 pour le peuple espagnol la dictature pris fin.
Restent ces voix, ces prénoms, auxquels il faut rendre un visage.
Dulce Chacon ouvre la voie.
traduction française : Laurence Villaume

Astrid Shriqui Garain

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Il y a plusieurs mois, j'ai lu «Terra Alta» de Javier Cercas, un très bon polar qui derrière son intrigue bien ficelée montrait l'affreuse cicatrice que la guerre civile espagnole avait laissée sur le pays. Force était de constater que pour moi ces années n'étaient qu'un vague concept et qu'il fallait y remédier. Résultat : je me suis fait conseiller ce classique contemporain de la littérature espagnole.
Dulce Chacón y donne la parole à des femmes. Jeunes, vielles, de toute l'Espagne. Elles sont emprisonnées pour être des membres de la guérilla communiste, pour connaître un républicain, pour on ne sait quelle raison. Elles sont dehors, à trembler pour ceux et celles qui luttent dans les collines, pour leurs amies maltraitées, pour elles-mêmes qui pourraient fâcher les rebelles enfin parvenus au pouvoir. Sur plus de vingt ans, de la guerre à la dictature, elles nous racontent une page sombre et violente de l'histoire européenne (oui, européenne car les autres nations s'en sont honteusement battu les flancs) mais surtout des destins, basés sur des faits réels, qui ne peuvent que nous émouvoir et nous ébranler.
Le livre est traduit en français par «Les voix endormies» mais est malheureusement décommercialisé. Par chance, mon niveau d'espagnol m'a permis une lecture en vo mais si vous n'êtes pas dans ce cas, n'hésitez pas à mettre à contribution les bibliothèques pour découvrir ce merveilleux ouvrage.
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Conmovedor. Chacón nos muestra el amor, la dignidad, la amisdad y el coraje de un grupo de mujeres encarceladas en la prision de las Ventas en Madrid durantes los años de la guerra civil española. Para aprender algo mas sobre la histoira de España y apreciar el hermoso estilo de esta escritora. ¡Recomendado !
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Voici un magnifique roman à la fois doux et bouleversant.
La période du Francisme en Espagne, est une période de l'Histoire que je connais peu et Voix endormies m'a permis dans apprendre plus et surtout d'en apprendre toute l'horreur des prisons, des interrogatoires, de l'attente des familles et de la peur des opposants d'être pris.
Malgré la dureté du sujet, on ressort de la douceur dans l'écriture de Dulce Chacon, elle a su retranscrire toute les émotions qu'on ressenti les protagonistes qui ont témoigné pour qu'elle écrive ce roman.

Pour moi Voix endormies est avant tout un roman d'amour et d'amitié, je me souviendrai longtemps de Pepita et Jaime, de Mateo et Tensi, de Reme et Tomasa et de toutes ces voix qui murmuraient et que l'on ne doit pas oublier.
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Les voix endormies sont celles des femmes que l'Espagne franquiste a torturées, enfermées, tuées et fait disparaître… C'est à partie de témoignages que Dulce Chacón a écrit ce récit terrible, plein de peurs et d'espoirs, d'amour et de mort, où la pire bassesse et le courage le plus lumineux se côtoient.
Les héroïnes de ce roman sont républicaines, communistes, emprisonnées, clandestines, exilées, veuves, mères, trop jeunes, déjà vieilles... Elles sont camarades de lutte ou soeurs de tragédie, souvent les deux à la fois. Lire ce roman, c'est écouter ces voix qu'on a si souvent oubliées.
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C'est la première fois qu'un livre me fait monter des larmes aux yeux... poignant, et une si belle écriture qu'il est difficile de le lâcher..
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Une très belle page d'histoire. A lire absolument
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Un très beau livre sur la guerre civile espagnole et un témoignage poignant sur le rôle des femmes, le poids de leurs engagements et leurs souffrances. Un livre difficile à lire, mais un devoir de mémoire indispensable.
Une très belle écriture qui me donne envie de lire d'autres livres de cette autrice ; j'ai eu beaucoup de chance de trouver ce livre, qui n'est plus édité je crois (édition originale de 2003), dans une boite à livre dans ma rue. Merci pour ce cadeau !
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