Le parfait secrétaire

La clarté et la concision.
Souvenez-vous que les loisirs ont à peu près disparu de la vie moderne et que votre correspondant ne trouvera pas sans peine les quelques minutes nécessaires pour lire votre lettre. C'est ici la politesse qui exige que vous preniez le temps de faire court. Il se pourra que la brièveté soit pour vous l'unique chance d'être lu.
(P23)

Lettre à une tierce personne pour organiser une entrevue

Chère Amie,
Il m'est venu l'autre jour une idée, que je crois heureuse, en pensant à votre nièce Brigitte. Le fils d'une de mes amies, colon en A.O.F., doit rentrer cet été pour un assez long congé ; il a trente-trois ans et sa situation maintenant bien assise lui fait souhaiter de fonder un foyer. Il appartient à une famille de professeurs, notaires, agriculteurs. C'est un garçon énergique et très droit. Physiquement dans une très bonne moyenne, fort sympathique et bien portant. Vous pourriez prendre, au sujet de cette famille, des renseignements auprès des X., qui les connaissent depuis toujours.
Que pensez-vous de ce projet ?
Je serais ravie de contribuer au bonheur de votre nièce, que je trouve charmante. Je vous propose de ménager une rencontre, qui pourrait avoir lieu chez vous ou chez moi, à l'insu des deux jeunes gens. Ce serait moins gênant pour l'un et pour l'autre et les laisserait ainsi plus naturels. Répondez-moi bien vite et croyez, chère Amie, à mes sentiments affectueux.
(page 103)

Chapitre VII Le mariage
Toute la correspondance préliminaire d'un projet de mariage doit être rédigée avec la plus grande circonspection. Les renseignements sont le plus souvent demandés à des amis intimes de la famille dans laquelle on souhaite entrer, et l'on ne saurait user de trop de discrétion pour éviter de blesser ou de nuire moralement si le projet ne pouvait aboutir.
Il faut autant que possible choisir, pour obtenir des précisions dont dépendra le bonheur de deux familles, les personnes qui, par leur caractère, présentent le plus de garantie au point de vue du tact et de la sincérité. Un prêtre, un pasteur, un magistrat, un notaire, habitués à étudier les âmes et les caractères et surtout à garder un secret, paraissent généralement indiqués. Mais on aura fréquemment à s'adresser à d'autres personnes moins formées par leur état à la réserve et à la prudence.
(page 103)