Vasco, tome 1 : L'Or et le fer

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / MOYEN-ÂGE.
"Vasco" c'est un titre historique du patrimoine de la BD franco-belge, mais rarement les étoiles auront été alignées pour elles car malgré le travail documenté et soigné d'un pratiquant du Style Hergé, il y a presque toujours un truc qui ne va pas... Ce n'est pas le cas ici, et on découvre le 1er acte de la tragédie d'un homme : celui qui a raison trop tôt a forcément tort !
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Ma mémoire de poisson rouge n'avait pas enregistré que la série BD Vasco était réalisée par Gilles Chaillet, cet auteur disparu trop tôt qui a conçu d'autres séries d'importance : Roma ou Les Boucliers de Mars. Pourtant Alfaric a dû le dire et le répéter.

Cette BD m'a agréablement surpris tant par le scénario que par le sérieux apporté au décor historique. Ce premier tome – L'Or et le Fer – nous fait voyager dans l'Italie du 14eme siècle, alors que la peste noire fait ses ravages. Voilà un lieu et une époque très peu exploités par la BD et donc forcément riche de découvertes. Autre surprise, c'est une famille de banquiers siennoise – à laquelle appartient Vasco – qui est à l'honneur. Si vous avez lu ou vu Les Rois Maudits, peut-être vous souvenez-vous du banquier lombard Tolomei et de son neveu Guccio. Gilles Chaillet met en scène la même famille qui a réellement existé.
Le scénario est plutôt surprenant et m'a pris au dépourvu. La famille Tolomei décide d'aider financièrement di Rienzo, un opposant à la famille Colonna qui domine tyranniquement Rome. Son but : renverser cette famille et aider au retour du Pape – toujours « exilé » à Avignon – dans la ville éternelle. Vasco et son cousin Lorenzo accompagnent di Rienzo et le magot entre Sienne et Rome. Malheureusement se cache un traître au sein des Tolomei. Les Colonna sont informés et vont tout faire pour intercepter la troupe. Cela n'a l'air de rien dit comme ça, mais l'intelligence des manoeuvres de Vasco m'ont bien mené dans la farine.

Gilles Chaillet nous balade au sein des villes et de la campagne italienne médiévales. Les dessins de Sienne et de Pérouse sont superbes. Mais le plus chouette est cette Rome dont les bâtiments médiévaux essaient de se faire une place au soleil au milieu d'une forêt de ruines de l'empire romain. Cela donne une impression post-apocalyptique très prononcée.
Un seul défaut : les visages des personnages, ne sont pas stables. Il est difficile de reconnaître Vasco autrement que par ses habits et sa coupe de cheveux. Mais je me dis que c'est normal. Une série a souvent besoin de quelques tomes avant de stabiliser le profil de ses héros.

Une bonne surprise donc, que ce récit pas si manichéen irrigué par l'Histoire.

À l'adolescence, même si j'aimais encore les bandes dessinées, j'en ai eu assez de lire et relire des Schtroumphs, d'Astérix et de Lucky Luke. Mes gouts avaient changé et je cherchais des intrigues plus complexes. Je les ai trouvées dans les aventures de Vasco. 1347, la péninsule italienne, Sienne en tête, avec ses marchands et ses banquiers, Rome avec ses prélats, la peste qui fait ses ravages partout. Tout ça, c'était les éléments parfaits. L'or et le fer est le premier tome de la série. Cola di Rienzo, un homme politique romain, essaie chasser la puissante famille Colonna qui nuit à son projet d'unifier la ville de Rome. Pour y arriver, il a besoin d'argent. de beaucoup d'argent. Et il trouvera les ducats à Sienne auprès du banquier Tolomeï.

Cola di Rienzo est un véritable personnage historique, il a vécu de 1313 à 1354. Mais ce n'est pas lui le héros, c'est Vasco Baglioni. Neveu du richissime banquier Tolomeï, le jeune homme escortera le Romain et son précieux or jusqu'à destination. Car déjà au Moyen Âge, les preux chevaliers commençaient à céder leur place aux marchands… Dans tous les cas, leur chemin est parsemé d'embûches, à commencer par les troupes de Colonna qui sont à leur trousse, puis des lépreux qui saccagent une ville abandonnée suite à la peste.

L'or et le fer est sombre à souhait, rempli d'intrigues, de trahisons, de combats (comme dans les films de cape et d'épée). Heureusement, Vasco Baglioni est rusé et ingénieux, sachant de sortir des situations les plus périlleuses. Mais ce ne sont pas que des péripéties improbables, l'aspect historique est très recherché. le créateur Gilles Chaillet s'est bien documenté et a très bien dépeint cet univers, allant de l'architecture des lieux au mobilier en passant par les costumes des gens. Ce fut une de mes belles découvertes et je suis content de m'y replonger.

Vasco est un fougueux jeune homme, neveu d'un riche banquier de Sienne. Son oncle, Tolomei, va participer à un complot pour renverser la famille Colonna.

Ce premier tome de Vasco, écrit par Gilles Chaillet en 1983, nous relate une Italie qui sort du moyen-age mais qui vit encore des heures sombres. Dans ce tome la peste noire ravage l'Italie, les villes pour éviter la contagion se replient sur elle-même. Ce qui n'empêche pas les magouilles de se jouer dans les mains riches. Plus sûrement que les rois et les papes, ce sont les banquiers qui font l'histoire.
Nous sommes dans la lignée des oeuvres de Jacques Martin tel que Alix. Un jeune héros charismatique qui va voyager et vivre des aventures extraordinaires avec pour décor de fond l'Italie à la fin du moyen-age.

L'album retrace la prise de pouvoir du tribun Cola di Rienzo à Rome, décidé à chasser les Colonna, puissante famille. C'est Vasco qui mène l'enquête tout au long de l'histoire pour démasquer le traître. J'ai adoré les superbes dessins des villes italiennes, Sienne, Pérouse, Rome. Toujours le même thème qui revient inexorablement : la conquête du pouvoir, si chère à l'homme...

A mon avis, le plus grand intérêt est dans les dessins représentant bien l'architecture italienne de cette époque du moyen-âge dans les villes de Perouse et Rome. le style est de l'époque des bd de Jacques Martin, un trait gras, des couleurs vives et contrastées.

Ce premier tome doit présenter les protagonistes et amorcer une intrigue qui donnera le ton de la série. Elle sera historique et aura pour cadre l'Italie (dans ce cas, la Toscane), de cette période de transition entre le moyen âge et la Renaissance. A ce propos, la dernière vignette est très révélatrice de ce retour aux valeurs de l'Antiquité gréco-romaine. L'humanisme, les débuts de la banque, les guerres intestines pour le pouvoir, tout cela s'y trouve avec un certain nombre de rebondissements dignes d'un feuilleton de cape et d'épée ou d'un roman de Michel Zévaco. Graphiquement, Gilles Chaillet est bien entendu issu de l'univers de Jacques Martin (Alix, Lefranc) mais historiquement, le décor a parfois des échos très néo-gothiques (XIXe siècle)... L'architecture est merveilleusement bien rendue, ainsi que le mobilier, le costume, les moyens de locomotion. Donc Chaillet s'est très bien documenté.

1er tome d'une série appelé à devenir une grande et belle série d'aventures historiques à la Alix, beaucoup moins manichéene que celle ci car le héros n'hésite pas à séduire les jeunes filles ou femmes qu'ils croisent durant ses multiples péripéties (dont une princesse byzantine). Vasco, tel est son nom, est le neveu d'un puissant banquier lombard, Tolomei, qui est missioné par ce dernier pour de mystérieuses affaires. Pour cette première aventures, il s'agit d'aider Rienzo, aventurier venu du peuple, a formenté une révolte contre les Colonna de Rome. Tolomei va financer Rienzo et charger Vasco et son frère d' aider l'insurgé. Sur des fondements historiques, l'intrigue est plaisante et riche historiquement. le personnage de Vasco s'apparente à celui de Guccio dans les rois maudits. Un peu suranné mais agréable à lire.

Bd très datée dans les graphismes et le texte des fois trop pointu.on voit une grande recherche dans la formulation du récit, mais il y a beaucoup trop de texte pour une bd qui se veut d aventures et de rebondissements. A lire en étant indulgent sur la période de parution.