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sur 1076 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Joie Féroce de voler la vie à la mort.

C'est une guerre sans merci, un combat pour la vie qui est relaté par l'écrivain-journaliste habitués à d'autres conflits. Lutter contre la maladie est un combat, et défendre la liberté des femmes aussi.

La rage de vivre

Brigitte, Assia et Mélanie, ses trois « soeurs de larmes », ses trois « soeurs d'armes ». Trois paires de bras d'amour qui consolent, sèchent les pleurs en fredonnant aux oreilles. À elles quatre, elles vont monter une action de résistance, un attentat contre la peur. Un acte fou, « une vraie connerie » ce hold-up d'une bijouterie, qui les plongera dans l'illégalité et le déni.
Pour « saccager Jeanne Pardon, la bonne fille, la bonne élève, la bonne épouse qui acceptait tout des autres, de l'indifférence au mépris », rien n'est impossible, et ce n'est pas la fable que construit l'auteur qui le démentira.

« C'est l'histoire de quatre femmes. Elles se sont aventurées au plus loin. Jusqu'au plus obscur, au plus dangereux, au plus dément. Ensemble, elles ont détruit le pavillon des cancéreuses pour élever une joyeuse citadelle. »

Une Joie Féroce évoque tous ces guerriers en opération prolongée contre la maladie, mis en exergue ici par la condition de quatre femmes victimes d'injustices contre lesquelles on ne peut que se révolter. C'est un cri primaire qui les sauvera. Une rage de vivre intense et libre sublimée par une plume compassionnelle et acérée.

Chronique complète à retrouver sur Fnac Conseils Libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Rentree..
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Après l'annonce de sa maladie, pleine d'angoisse à l'idée de ce qui l'attend, Jeanne doit encore subir le lâchage de son bel âtre de mari. Pourtant alors que tout semble aller au plus mal, elle rencontre lors de ses séances de chimiothérapie, trois femmes, trois blessées de la vie qui l'entraînent dans une folle aventure, qui après l'avoir effrayée pourrait bien sauver le reste de son existence.

Bien sûr sentir sa fin proche donne une perspective différente. Dès lors pour celles qui n'ont plus rien à perdre, pourquoi ne pas devenir des hors la loi, s'embarquer dans un mauvais coup pour une bonne cause. Un ressort de l'histoire, il faut bien le dire, assez improbable d'un Chalandon qui n'est pas rebuté par les sujets déprimants... le lecteur je ne sais pas. En tout cas, le réalisme de la première partie est franchement angoissant, alors que la solidarité féminine y est tout à fait emballante. Quant à la deuxième partie, je dirais qu'elle tient de la haute fantaisie. Mais après tout pourquoi pas...

#UneJoieFéroce #NetGalleyFrance
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J'ai longtemps hésité à lire ce livre, Une joie féroce, dernier roman de Sorj Chalandon. J'adore cet auteur pour différentes raisons et je ne voulais pas être déçu par ce nouveau rendez-vous. Ayant lu ce roman durant ce week-end, j'hésite encore à trouver les mots pour y revenir, là aussi pour plusieurs raisons. La première : je fais partie d'une famille touchée par le cancer. Mon père, mon grand-père, une de mes sœurs en sont morts. Après le décès de ma sœur, cela a déclenché un cancer chez ma mère, elle en a survécu. Voilà, je me suis approché de ce livre avec une sorte de méfiance qui ne me donnait pas forcément envie de remuer ce vécu. La seconde : ayant lu différentes critiques sur ce livre, parfois qui s'opposaient, je me demandais comment je pouvais revenir à ce texte pour apporter quelque chose de nouveau et peut-être de différent.
La troisième enfin : il y a dans ce roman une magnifique visite en terre finistérienne, à Roscoff, on entend presque le Bro gozh ma zadoù entre les pages... Je sais par l'entremise d'une amie dont la sœur lui est proche, que Sorj Chalandon aime le Finistère et aime y venir. On le ressent vraiment.
Me voilà donc, avec tout ce bagage.
J'ai trouvé le récit déroutant et je me suis laissé en même temps emporter.
Tout démarre en effet autour du cancer, celui de Jeanne la narratrice, qu'elle découvre et nous le découvrons avec elle. Ce cancer va être pour Jeanne l'occasion de se lier d'amitié avec d'autres femmes. Elles s'appellent Brigitte, Assia, Melody... C'est une sorte de communauté qui l'accueille, d'autant plus que Brigitte et Mélody sont confrontées au même mal que Jeanne. C'est un gang que Jeanne rencontre. Un gang de femmes. Mais ce sera aussi pour Jeanne l'occasion d'entrer en guerre, de devenir une guerrière. En résistance. Et j'ai toujours été émerveillé par la résistance.
Jeanne est libraire et effacée.
Jeanne accueille ce cancer avec colère.
C'est un cancer qui lui permet autre chose. Jeanne est acculée, elle n'a plus le choix, elle doit s'en sortir seule, effectivement son compagnon de vie ne saura pas répondre à la manière d'accompagner cette souffrance. Jeanne découvre alors quelque chose qu'elle ne connaissait pas, la sororité, la solidarité, la beauté, la résistance, ce roman n'est pas un livre sur le cancer, c'est un livre sur ce que ce monstre peut faire de vous, de nous, de chacun d'entre nous : quelqu'un de bien, de formidable. Ou bien le contraire aussi. La douleur fait cela aussi.
Jeanne rejoint ces femmes, le club des K.
Ce roman fouille la question : jusqu'où peut-on aller lorsqu'on est acculé, lorsque le mal est en nous ?
Accueillir ce cancer, la résistance, ce livre dit cela et il montre un chemin, non pas à suivre à la lettre, car enfin, ce gang de femmes s'engouffre bien dans l'illégalité. Faire un casse. et quel casse !
Non, ce roman dit, de manière romanesque, ce que ce cancer peut faire de vous, de nous.
Entrer en guerre. Oui, c'est bien entrer en guerre dont il s'agit, en résistance qui est l'essentiel. Se transformer aussi.
Il y a quelque chose dans cette sororité qui donne à ces femmes une force, une grâce, une fierté de tenir debout. Cela m'a ému, bouleversé, ma vie sans doute m'invite à cette émotion.
Je suis entré en empathie avec ces quatre femmes. C'est un livre sur la féminité, un combat, une manière de vouloir détruire ensemble quelques murs. Toutes sont en mal d'enfants ou en mal d'un enfant et c'est une évidence qui les bouleverse.
Au final, peu importe que cette histoire du casse du siècle soit crédible ou non, le propos est ailleurs.
Une de mes sœurs est décédée d'un cancer du sein, elle s'est battue durant quatorze ans. Elle a lutté, je crois, avec une joie féroce. Je me souviendrai toujours de ce dimanche où j'étais venu lui rendre une ultime visite dans son appartement de Nantes qui donnait sur la Loire. Nous avions ouvert une bouteille de bordeaux, un Médoc, nous avions trinqué à la vie, avec lucidité elle évoquait ce qui resterait après elle, s'indignait même d'une forme d'injustice, notamment qu'un beau-frère "vraiment con" lui survivrait, nous avions trinqué à ce qui rend beau dans la tristesse et le désespoir de la vie. Le jeudi suivant, elle s'en était allée... Brigitte, personnage du roman, lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Deux mois plus tard, ma mère a appris qu'elle avait un cancer, sans doute peut-être parce qu'il n'est pas acceptable qu'un enfant parte avant une mère. Elle est alors entrée de nouveau en résistance, comme elle avait déjà su le faire en 1944. Elle a su gagner ce combat, comme tous les autres combats qu'elle a menés dans sa vie.
Alors, bien sûr j'ai aimé ce roman aussi pour cela...
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Dans quoi me suis-je embarquée !


D'abord dans une plongée au coeur de la maladie qu'on espère tellement éviter : le cancer. Son diagnostic, son traitement, ses conséquences physiques, psychiques, amoureuses, sociales.
Jeanne côtoie son cancer qu'elle appelle « camélia », apprend à vivre avec lui et à subir la chimio, les rayons, les nausées, la chute des cheveux, des ongles. Elle doit continuer à vivre, malgré tout, malgré son homme, malgré les regards apitoyés, malgré la curiosité.
C'est émouvant, c'est humain, c'est vrai.


Ensuite dans un cocon d'amitié chaleureuse, revitalisante. Jeanne fait la connaissance de 3 autres femmes, dont 2 sont atteintes par le cancer, également. Brigitte, en particulier, est solaire, elle qui « lorsqu'elle croise un adulte broyé, vient au secours de l'enfant qu'il était ».
C'est positif, c'est optimiste, alors même que chacune d'entre elles a un gros problème par rapport aux enfants qu'elles ont, qu'elles n'ont pas, qu'elles n'ont plus, qu'elles auraient voulu avoir.


Et enfin dans une folle équipée menée par ces 4 femmes, entreprise qui m'a paru, à vrai dire, assez invraisemblable.
C'est osé, c'est risqué, c'est déjanté.


J'ai éprouvé la douce joie de me couler dans les phrases harmonieuses de Sorj Chalandon, dans ses vérités assénées à coups de mots enchantés.
J'ai ressenti de la joie admirative pour ces femmes fortes, « fragiles et incassables, invincibles et mortelles ».
J'ai connu une joie féroce, celle de dépasser ma peur de lire un roman sur la maladie exécrable.
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C'est l'histoire d'une jeune femme, Jeanne, libraire de son état, appréciée de ses collègues comme de ses clients. Elle est mariée à Math. Un jour le cancer fait irruption dans sa vie, et elle s'aperçoit très vite qu'elle devra affronter seule, ce combat : chimio, chirurgie, radiothérapie… Math se révèle au-dessous de tout, c'est à lui que cela arrive, il ne sait pas s'il saura supporter. Sn attitude est révoltante (mais ce sont des choses qui arrivent dans la réalité !)
Les effets secondaires de la chimio le dégoûtent, et que dire de sa réaction quand il découvre les cheveux de Jeanne dans la salle de bains : « C'est dégueulasse » s'exclame-t-il ! Et il finit par prendre la fuite, songe au divorce, et pourquoi pas la mettre dehors de l'appartement…
Sorj Chalandon aborde de fort belle manière le cancer, ses causes, ses traitements, l'attitude du corps médical… Et la solidarité qui peut s'installer entre patientes.
En effet, Jeanne fait la connaissance de Brigitte, puis d'Assia, de Mélody. Ensemble, elles parlent librement de leur souffrance au quotidien, des nausées, des douleurs, du choix entre perruque et turban… Un jour, un projet fou leur passe par la tête.
J'ai beaucoup aimé toute la partie consacrée au cancer et à la manière parfois pleine d'humour qu'emploie l'auteur, mais la deuxième partie m'a moins plu car peu crédible. Certes on comprend qu'il faut s'accrocher à quelque chose, avoir un but pour avancer jour après jour mais le récit limite polar m'a laissée sur ma faim.
J'aime beaucoup la plume de Sorj Chalandon, mais même s'il m'a fait sourire parfois, je suis moins emballée que par ses autres romans.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce dernier opus de l'auteur.

#UneJoieFéroce #NetGalleyFrance
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Ancien grand reporter qui a couvert plusieurs conflits et drames humains, Sorj Chalandon estime légitime d'écrire sur ce qu'il connaît bien, en l'occurrence, une guerre intime où il explore la lutte contre la maladie.

Jeanne, 40 ans est libraire, mariée. La vie ne l'a pas épargnée : elle a perdu son fils. Lorsqu'elle apprend qu'elle a un cancer du sein, elle se retrouve seule. Son mari, trop lâche, trop égoïste, trop minable, ne va pas assumer et va fuir, ne s'intéressant qu'à lui-même.

Jeanne décide de se battre mais ne mènera pas cette guerre seule ; elle rencontre trois femmes qui ont eu un parcours difficile et que rien ne prédisposait à se rencontrer, rien, sinon le cancer. En peu de temps ces quatre femmes, qui dos au mur ont décidé de relever la tête, vont devenir amies, puis complices…

Il y a généralement peu de personnages féminins dans les romans de Sorj Chalandon, la femme y est toujours effacée. Ici elle tient le rôle principal puisque Jeanne est la narratrice, et Chalandon donne la part belle aux femmes, qu'il semble bien connaître. Le lecteur est très surpris lorsque ces quatre femmes transforment le récit en roman d'aventures…

La maladie nous pousse parfois à nous transformer et à prendre un chemin que nous n'avions pas prévu. Le récit ne se polarise pas sur le cancer et ses conséquences : « Ce n'est pas un livre sur le cancer mais sur ce qu'il change, sur la résistance, sur l'entrée en rébellion ». Un bel hommage, tout en délicatesse et émotion, à l'amitié, au courage, à l'espérance et à la loyauté, à travers des personnages attachants.
Merci Monsieur Chalandon.
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Jeanne apprend qu'elle a un cancer du sein. Seule, elle est seule à l'annonce et en état de sidération. Son mari, distant, égocentrique, fuit en prenant son travail comme prétexte. Jeanne doit passer les examens intrusifs et s'habituer à être nue et traiter comme un numéro ou un bout de viande. Jeanne est une gentille, elle donne et ne demande rien en échange, elle est invisible, le genre de femme que personne ne remarque, même pas son mari, Matt.

Jeanne a perdu un fils, il y a longtemps. Il lui restait ce mari, peut-être par habitude.

Elle ne se révolte pas quand Matt lui demande de prendre deux douches par jour à cause de l'odeur et de porter un bonnet lorsqu'elle perd ses cheveux. Il quittera même la chambre pour dormir sur le canapé. Lors d'une séance de chimio, elle rencontre Brigitte, puis Assia son amie et Melody, elle vivent ensemble et lui proposent rapidement une chambre dans leur appartement. Jeanne prépare quelques affaires et quitte l'appartement. Son mari la remerciera de l'épargner mais lui demandera de récupérer ses affaires de façon à ce qu'il puisse passer à autre chose.

Jeanne a toujours subi sa vie, elle va apprendre la colère. Elle ne se laisse plus faire. Elle est entrée en guerre et le combat qu'elle mène ne laisse plus de place pour autre chose. Vivre avec ses amies est facile, car deux sont dans la même galère et subissent les mêmes effets secondaires. Elle va apprendre l'amitié, les disputes, la maladie, l'entraide.

Mais pour vaincre, elles vont aller plus loin, brisant les règles, les lois. Se dépasser, crier sa révolte, trouver encore de l'énergie, s'emparer de cette force nouvelle.

L'auteur se met à la place d'une femme à l'annonce d'un cancer et dénonce le comportement de certains hommes. Une plume colérique mais sensible, combative mais fragile. du grand art, merci.


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Eros et Thanatos sont dans un bateau… Intéressant de savoir lequel des deux va tomber dans l'eau, la situation constitue depuis toujours un motif de création artistique parmi les plus déclinés… Sauf que, là, l'issue incertaine de cette lutte éternelle est en partie occultée par la présence d'un troisième mousquetaire, un peu pesant, le dénommé Pathos. Notre héroïne, Jeanne, apprend qu'elle a un cancer… Elle a dû marcher sur le pied d'un sorcier, puisque par le passé, elle a perdu un fils de sept ans et, que, pour finir cette présentation à faire pleurnicher Bachar El-Assad, elle est mariée à un connard en l'honneur duquel le mouvement me-too semble avoir été créé. Heureusement, notre poissarde XXL croise la route de pétroleuses au grand coeur. le roman, dès lors, devient un improbable mélange de la Casa de Papel, de Thelma et Louise au carré, et du best of Hugo avec en guest star Eponine et Gavroche. Bonne nouvelle, Sorj Chalandon s'amuse de toutes ces références et se révèle un excellent écrivain de polar… Lui, que je me représente plus facilement sous les traits d'un Droopy de la plume, est finalement peut-être un drille qui évolue sans mal dans la mare du Canard Enchaîné parmi les lurons de mon journal préféré.
Quand un très bon footballeur fait un bon match, on a tendance à juger sa prestation moyenne. Comme le Kid de Bondy, Chalandon nous propose un livre que l'on compare forcément avec d'autres beaucoup plus aboutis et surtout plus nuancés. Oui au féminisme revendiqué de Chalandon, oui à son humanisme affirmé, oui à son talent pour imaginer des personnages sensibles. Mais, quel dommage que, dans cette virtuosité à susciter notre émotion par la description de ces intimités douloureuses, il y ait parfois comme un dribble de trop, des roulades et les cris de douleur au moindre tacle… Ça gâche un peu !
C'est fou comme je peux être exigeant avec Chalandon, mais ça ne m'empêchera pas de continuer à fouiller dans sa bibliographie et d'attendre avec impatience son prochain opus…
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Le gang des cancéreuses
Après avoir exploré la solidarité des mineurs de fond dans «Le Jour d'après» Sorj Chalandon explore celle qui lie quatre femmes, toutes atteintes d'un cancer et qui entendent réussir leur sortie en braquant une bijouterie place Vendôme.

Samedi 21 juillet 2018. le jour de la «vraie connerie». Celui où, après avoir longuement préparé leur coup, quatre femmes décident de passer à l'action, de braquer l'une des plus célèbres bijouteries de la Place Vendôme. Voilà pour la mise en bouche, voilà pour le chapitre qui ouvre le nouveau roman de Sorj Chalandon.
Nous n'en saurons pas plus pour l'instant, car l'auteur nous renvoie sept mois plus tôt, au moment où les médecins décèlent un kyste sous le sein gauche de Jeanne Hervineau. Une grosseur qui va s'avérer être maligne. Nous sommes en décembre 2017 et cette librairie prend conscience que sa vie a brusquement changé: «Ce matin, j'étais une fille rieuse de 39 ans. Cet après-midi, une femme gravement malade. Six heures pour passer de l'insouciance à la terreur. Je n'arrivais pas à regarder les autres. J'avais peur qu'ils comprennent que je n'étais plus des leurs. le temps avait basculé.»
Essayez durant quelques secondes de vous mettre à sa place. Imaginez ce qui peut vous passer par la tête lorsque l'on vous annonce un cancer… Si chaque histoire est particulière, la seule certitude que l'on peut alors avoir, c'est que désormais vous ne voyez plus la vie de la même manière. Un peu comme lorsqu'on effectue une mise au point, on découvre la vraie dimension des choses, on analyse les détails qui nous avaient jusque-là échappés.
Jeanne se rend compte que sa vie avec Matt tient davantage de l'habitude que de l'amour. Tout a sans doute basculé le jour où ils ont perdu leur fils. «Le jour où notre enfant a fermé les yeux, les nôtres ont cessé de briller. Matt ne m'a plus tenu la main. Ce n'était pas une punition, juste une évidence. Nos peaux n'avaient plus rien à se dire.»
En revanche, les femmes qui partagent son combat sont «à la fois lumineuses, puissantes et déroutantes.» La première dont elle fait la connaissance est Brigitte, dont chacun des regards est une main tendue. Avec Assia et Melody, elle ont choisi de se battre ensemble, trouvant refuge dans «un repaire de femmes qui n'attendent rien du dehors». Entre les séances de chimio, le choix d'une perruque et une coupe de champagne, elles vont s'épauler, se livrer, et rêver.
Fini les galères et les drames que chacune des quatre femmes a connu. Désormais il faut vivre et profiter de ce reste de vie. Et trouver comment sauver Eva, la fille de Melody et d'Arseni. Après leur séparation, son père a enlevé la petite et a regagné sa Russie natale. Pour rendre la petite, il réclame cent mille euros. Et voilà comment l'idée de braquer une bijouterie est arrivée. «Nous savions que tout était fragile. Qu'il y aurait cet avant et plus aucun après.»
Bien entendu, je ne dévoilerai rien ici du braquage et de ses suites. Disons simplement que l'épilogue vous réservera bien des surprises. Car Sorj Chalandon a plus d'un tour dans son sac et démontre une fois encore qu'on peut le trouver où on ne l'attend pas! Je vous promet Une joie féroce à lire ce roman !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il est des livres que j'évite, ceux qui parlent de la maladie, du cancer, sans doute parce qu'ils me revoient à une trop grande angoisse...
Pourtant une fois de plus Sorj Chalandon réalise l'exploit de me faire lire et aimer un roman dont le sujet m'est tabou.

Jeanne 40 ans est malheureuse: son fils est mort, son mari ignoble et lâche n'éprouve qu'indifférence pour elle et on vient de lui découvrir un cancer du sein.
C'est dans une grande solitude physique et morale qu'elle commence la chimiothérapie. Dès la première séance elle rencontre Brigitte, malade elle aussi.
Puis viennent Assia et Melody, la solidarité les rapproche et bientôt Jeanne habite avec elles. Mais un jour Melody a besoin d'argent, de beaucoup d'argent pour récupérer sa fille enlevée par son père.
Les quatre amies décident d'en trouver par tous les moyens.
Commence alors une aventure complètement folle et désespérée ....

Certes l'histoire rocambolesque et bien peu crédible n'a pas la puissance du Quatrième Mur ni du Jour D'avant, mais Sorj Chalandon réussit une belle réflexion sur la maladie, la solidarité, le courage, la loyauté et la grandeur d'âme.
Et comme toujours dans ses romans, on retrouve ce mélange de pudeur et d'émotions si justes qui les rendent inoubliables.
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