Dans quoi me suis-je embarquée !
D'abord dans une plongée au coeur de la maladie qu'on espère tellement éviter : le cancer. Son diagnostic, son traitement, ses conséquences physiques, psychiques, amoureuses, sociales.
Jeanne côtoie son cancer qu'elle appelle « camélia », apprend à vivre avec lui et à subir la chimio, les rayons, les nausées, la chute des cheveux, des ongles. Elle doit continuer à vivre, malgré tout, malgré son homme, malgré les regards apitoyés, malgré la curiosité.
C'est émouvant, c'est humain, c'est vrai.
Ensuite dans un cocon d'amitié chaleureuse, revitalisante. Jeanne fait la connaissance de 3 autres femmes, dont 2 sont atteintes par le cancer, également. Brigitte, en particulier, est solaire, elle qui « lorsqu'elle croise un adulte broyé, vient au secours de l'enfant qu'il était ».
C'est positif, c'est optimiste, alors même que chacune d'entre elles a un gros problème par rapport aux enfants qu'elles ont, qu'elles n'ont pas, qu'elles n'ont plus, qu'elles auraient voulu avoir.
Et enfin dans une folle équipée menée par ces 4 femmes, entreprise qui m'a paru, à vrai dire, assez invraisemblable.
C'est osé, c'est risqué, c'est déjanté.
J'ai éprouvé la douce joie de me couler dans les phrases harmonieuses de
Sorj Chalandon, dans ses vérités assénées à coups de mots enchantés.
J'ai ressenti de la joie admirative pour ces femmes fortes, « fragiles et incassables, invincibles et mortelles ».
J'ai connu
une joie féroce, celle de dépasser ma peur de lire un roman sur la maladie exécrable.