Capitale du Sud, tome 3 : Les contes suspendus

Fin de la capitale du Sud. Une lecture qui dispose de sa propre symphonie et qui met en exergue un héros du quotidien : Nox, orphelin, neveu non-reconnu d'un duc et bâtard d'un autre duc, commis d'épicerie mais aussi négociateur ... et par-dessus tout conteur.
Ce tome 3 conclue la trilogie qui fait de Nox son protagoniste principal. Mais plus que Nox, c'est le soin apporté à tous les protagonistes qui induit un certain charme à ce récit. L'entourage de Nox, choisi avec soin, est développé, a sa juste place. Jusque dans les personnages les plus sombres. On aime Adélie. On apprécie le soutien de Symètre, de Guenaillie, de Lotharie, de Scholas et de bien d'autres. On est terrifié par Daphné.

Parmi ces personnages, on retrouve ceux de Capitale du Nord : Yonas, Grive, Saratha et Amalia. Là où l'on laisse plus de place pour les trois premiers, Amalia est à la fois présente et absente. Importante et en retrait. Car un tome lui est dédié et autant les chemins de ces deux protagonistes se croisent, autant chacun a sa propre voix et son propre conteur. Un parti-pris que j'ai apprécié.

Cette double trilogie, écrite à quatre mains, qui se rejoint en son centre comme leurs univers respectifs - une idée merveilleusement illustrée par les couvertures - rend ces récits ingénieux, originaux et maîtrisés. D'autant qu'on fait du coeur de ce récit tout à la fois un jeu de plateau et un lieu. La réalité confinée dans un jeu ? Ou un jeu qui déborde de son cadre pour devenir réalité? C'est bien cette trame qu'exploite Guillaume Chamanadjian avec une plume magnifique, lyrique, poétique qui cadre si bien avec la personnalité de conteur de Nox.

Côté intrigue, on a un univers riche, déroutant. Outre ce jeu de plateau central, on a la construction d'une cité, un idéal utopique, des tensions politiques en arrière-plan. Cet aspect très politique font à mes yeux les points forts de cette série. En revanche, je suis plus partagée sur l'aspect "imaginaire" du récit. La magie ou les magies qui opèrent ici sont nimbées de mystères et déstabilisantes. Les passages qui les concernent peuvent manquer de clarté selon moi ( ou alors j'ai trop espacé mes lectures, c'est possible). Ce qui est paradoxal c'est que tout frustrant que cela soit, ça participe pourtant à l'atmosphère si particulière du récit.

Le plaisir de lecture était là. Malgré la petite briquasse que cela représente, c'est une trilogie que j'ai pris plaisir à découvrir et à savourer. Une découverte appréciable.

J'étais ravie de retrouver Nox et l'univers de capitale du Sud. le décor est différent de d'habitude, ce fut agréable de changer un peu de Gémina ! J'ai trouvé intéressant de voir les différents personnages se rejoindre, mais nous suivons principalement Nox. Une grande partie du roman parle de la création d'une cité, une forme d'utopie. Un petit ventre mou se dessine vers le milieu du roman, la vie quotidienne à la tour ne m'a pas particulièrement intéressée et l'histoire des fameux contes suspendus m'a laissé un peu perplexe.. C'est devenu peut être trop éthéré à mon goût. La fin était belle, mais mon coeur balancera toujours vers Capitale du Nord, dont l'ambiance et la plume me parlent plus, cette trilogie ne m'a pas 100% emportée. Une très bonne lecture malgré tout!

Excellente trilogie, il me tarde de lire le dernier tome de capitale du nord pour finir cette double saga. Les personnages continuent d'avancer dans leur aventure, je me suis bien senti à leur côté notamment à la tour de garde. La première partie du livre prend son temps, l'histoire avance doucement puis tout s'accélère avec beaucoup de petites histoires dans les tomes précédents qui reviennent. Et ce sera pour moi le bémol avec un changement de rythme qui m'a perdu, trop rapide ou trop de facilités narratives pour finir la saga. Dommage mais le sentiment général reste très bon.

Impressions un peu mitigées en fin de lecture. D'un côté, ce tome clôt de belle façon une trilogie intéressante, qui échappe presque toujours au convenu et à l'attendu et dont on ne doute pas un instant que Claire Duvivier saura proposer un parfait contrepoint (au sens musical du terme) dans le 3e tome de Capitale du Nord.
De l'autre, on peut trouver le style d'écriture parfois un peu plat, le personnage principal relativement artificiel (un mélange de bons sentiments et d'éducation politico-criminelle cynique baignant dans un pouvoir magique bonus) et la fin du tome plutôt précipitée, en rupture avec le rythme du début. On aurait aimé également que l'auteur nous conte les difficultés à organiser la nouvelle cité de la Tour de Garde ou nous parle plus des Syctes et de certains personnages tel que Grive, mais peut-être cela a-t-il été laissé à dessein à Claire ?
Ceci étant, choisir un commis d'épicerie comme héros d'un cycle de fantasy et lui faire affronter une prescription acquisitive comme danger principal initial, celle-là, on ne nous l'avait jamais faîte. Chapeau bas également pour le tour de force littéraire de faire aboutir dans une même histoire finale deux trilogies écrites par deux auteurs différents. Et félicitations enfin à la dessinatrice Elena Vieillard pour les couvertures des livres des deux cycles, vraiment très réussies (et justement récompensées).