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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nox a donc quitté sa cité. Celle où il a passé l'essentiel de sa vie. Celle qu'il a appris à connaître comme personne et dont il ressent le souffle, les mouvements, les changements. Et le voilà en pleine campagne, isolé au milieu de rien. Entre terre et eau. Au pied de cette tour de Garde qui donne son nom à la double trilogie et dont on se doute depuis le début qu'elle va jouer un rôle central dans la résolution de ces six romans. Il en est propriétaire, légalement. Mais quand il arrive sur ses terres, accompagné de son ami Symètre, il s'aperçoit rapidement qu'il n'est pas le premier arrivé.

Pour qui a lu, ce qui est vivement conseillé, Mort aux geais ! de Claire Duvivier (soit, le deuxième tome de Capitale du Nord et donc, le quatrième de la tour de Garde), aucune surprise. On savait déjà que la rencontre entre les deux « héros » allait avoir lieu dès le début de ce volume, puisqu'Amalia était déjà sur place. Sans qu'il soit nommé, c'est bien Nox qui clôturait Mort aux geais ! par sa phrase définitive quant à sa prise de possession de ce lieu. Et on retrouve le jeune homme au début des Contes suspendus, se demandant ce qu'il va bien pouvoir faire. Ce roman est la gestation et la mise en oeuvre de ce projet encore embryonnaire. C'est la tentative de mise en oeuvre d'une utopie.

Dans ma chronique sur Trois lucioles, le précédent volume de cette trilogie, je m'agaçais légèrement devant l'incapacité de Nox à prendre des décisions et son attitude plutôt passive. Dans Les contes suspendus, Nox a enfin atteint sa maturité et, même s'il hésite souvent et réfléchit abondamment à la suite des évènements, il devient un adulte à part entière. Il fait des choix. Il les assume pleinement. Même s'ils sont douloureux. Même s'ils ont des conséquences graves. Même s'il ne sait pas toujours où il va. Il décide. Il prend sa place. Place de chef que les autres lui attribuent sans qu'il l'ait demandé. Mais tout le cycle le conduisait là. C'était évident. Tout ce qu'il a vécu l'a amené à cette place. Dirigeant d'une nouvelle société, ouverte, plus égalitaire. Où les décisions sont prises de façon collective (et hop, un nouveau rappel de Cité d'ivoire de Jean Krug ou d'Un pays de fantômes de Margaret Killjoy qui confirme ce que je disais dans ma chronique sur Les terres closes). J'ai aimé cette mue et j'apprécie grandement la place prise par Nox dans ce dernier récit. Ce personnage, sa fraîcheur, son honnêteté ont contribué pour une part énorme dans mon attachement à cette série. Et ce contraste avec nombre de ses opposants, ambitieux jusqu'à en écraser les autres, cruels voire proches de la folie, est d'autant plus saisissant. Sans jamais tomber dans la caricature. L'équilibre est maintenu et les protagonistes sont tous crédibles, épais par leur passé, par leurs motivations. On croit en leur réalité. On croit en leur existence. Même quand la magie est de la partie, même quand tout semble se liguer contre le héros, l'ensemble reste crédible et l'histoire envoûte.

Ainsi s'achève cette trilogie. Décidément, en ce moment, je ne cesse de finir des cycles (je sors aussi du cycle des Maitres enlumineurs de Robert Jackson Bennett). Certains lecteurices attendent avec impatience la publication du dernier opus d'une série afin de se lancer dans la lecture sans craindre de temps mort puisque tout est disponible. Mais pour moi qui ai tendance à lire les ouvrages au fur et à mesure des sorties, la déprime est proche. En effet, je vois surtout la perte des personnages que j'ai suivis depuis des mois, voire des années. Je crains avant tout l'éloignement d'un univers que l'auteur à mis tant de patience et de soin à créer et que j'ai mis quelques pages, voire dizaines de pages à appréhender et à faire mien. J'appréhende ces sorties de récits prenants et immersifs (un mot très à la mode) car j'en ressors toujours un peu sonné. Et avec Capitale du sud, le choc est bien là. Guillaume Chamanadjian a parfaitement et habilement maîtrisé ce dernier opus et il nous conduit en douceur à la fin, à la séparation. Rien de brutal, loin de là. Cependant, la densité de l'action est telle, l'intensité des relations entre les personnages est si forte que l'on ne peut que regretter de s'arrêter là. Heureusement, il reste le dernier roman de Capitale du nord qui paraîtra en fin d'année.

Je parle sans cesse de regrets depuis le début de cette chronique. C'est pour mieux insister sur la qualité de cette trilogie. L'auteur ne s'est pas contenté d'une petite histoire, sympathique mais sans ambition. Il n'a pas juste surfé sur ses bonnes idées du Sang de la cité. Il a pris des risques et s'est éloigné de la cité qui faisait tout le charme de ce roman. Il a plongé son personnage principal dans un monde totalement différent. Et c'est une réussite. La tour de Garde est un lieu que j'aimerais visiter lors d'un voyage. Il semble réel tant Guillaume Chamanadjian lui donne de la consistance, du relief, de la vie. Nox est une personne que je voudrais croiser, voire un dirigeant que j'apprécierais sans doute.

David Meulemans, l'éditeur de cette hexalogie, a osé publier une double trilogie croisée. Il a dit que pour lui, le fait que les textes soient déjà écrits dès le départ était sécurisant. Mais il s'est tout de même engagé pour trois ans de publication, six romans de fantasy française, dans un climat incertain. Je lui dois donc de vifs remerciements pour avoir pris ce risque. Et merci évidemment à Guillaume Chamandjian (et à Claire Duvivier, mais j'attends la parution de son dernier opus) pour avoir su créer de tels moments, pour m'avoir permis de m'évader avec une telle facilité et un tel plaisir. Nox s'éloigne, place à Amalia dans le troisième tome de Capitale du nord.
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Dernier volet de la trilogie de Guillaume Chamanadjian consacrée à la ville de Gemina, « Les contes suspendus » nous offre une avant-dernière incursion dans l'univers de la Tour de Garde. Un univers qu'il partage avec l'autrice Claire Duvivier à qui reviendra donc le mot de la fin lors de la parution en octobre prochain de « L'armée fantoche », ultime volume de sa propre trilogie dédiée à une autre cité, Dehaven. Plutôt léger jusqu'à présent puisque se réduisant à quelques rumeurs concernant la situation politique de chacune des deux villes ou à une poignée de rencontres avec des personnages quittant la première cité pour rejoindre la seconde, le lien entre les deux trilogies se ressert bien plus étroitement ici. On assiste en effet à une imbrication remarquable entre les deux trames narratives du Nord et du Sud, notamment via la rencontre entre les protagonistes de chacune des trilogies, Nox et Amalia. Après avoir quitté le coeur palpitant de la cité pour s'exiler dans l'entre-deux mur dans le tome précédent, voilà que notre héros se retrouve désormais à des kilomètres de Gemina. Les événements narrés à la fin de « Trois lucioles » ont en effet laissé des traces sur Nox qui, par choix autant que par nécessité, s'exile de sa cité, à présent en proie à la guerre civile. Désormais propriétaire du domaine de la Tour de Garde, le voilà prêt à repartir de zéro, toujours en compagnie de son ami Symestre, ce qui n'est pas sans rappeler une partie de l'intrigue du deuxième tome. le sentiment de redite est toutefois vite balayé par le vent de fraîcheur qui souffle sur ce nouveau décor dans lequel nous allons donc assister à la rencontre tant attendue entre Nox et Amalia. On est vite captivé par ce territoire vierge où tout semble possible, que ce soit en terme d'aménagement et d'architecture grâce au talent de bâtisseur de Symestre, mais aussi d'organisation sociale, aucun des deux protagonistes ne souhaitant reproduire les erreurs politiques qui bouleversèrent respectivement la vie de leur cité et celle de leurs proches. Très vite, Nox va toutefois être rattrapé par les intrigues de Gemina, ses personnalités les plus influentes n'ayant de toute évidence pas digéré son départ et les coups d'éclats qui l'ont précédé, à commencer par sa redoutable et imprévisible soeur.

L'imbrication des deux trames narratives n'empêche néanmoins pas l'intrigue de ce troisième tome de se suffire à elle-même et de trouver sa propre conclusion. Amalia reste relativement peu présente ici et quitte d'ailleurs complètement la scène dans la dernière partie pour, on le devine, mettre un terme à sa propre partie à Dehaven. En ce qui concerne Nox, son absence de Gemina ne l'immunise pas, et de loin, contre les intrigues des ducs et duchesses, si bien que, en dépit de son exil, le jeune homme va avoir un rôle à jouer dans la guerre civile qui ravage la capitale du sud. le nouveau décor de la Tour de Garde va également lui fournir l'occasion de se livrer à une sorte d'expérimentation sociale, une utopie en apparence d'une grande simplicité mais qui va se révéler difficile à instaurer et, surtout, à préserver. Ce questionnement politique apparaît en filigrane dans l'ensemble des tomes de la série et invite à réfléchir sur les différents fonctionnements possibles en terme de répartition du pouvoir ou d'organisation sociale, mais aussi sur les inégalités sociales qui sont aussi criantes à Gemina qu'à Dehaven, bien que les systèmes instaurés ne soient pas les mêmes. Sans être particulièrement poussée, la réflexion n'en demeure pas moins bienvenue dans le sens où elle apporte un vent de fraîcheur sur un paysage politique jusqu'à présent très classique reposant sur de puissantes familles se livrant à une guerre sans merci pour le pouvoir. On sort complètement de cet archétype ici, et cela fait du bien d'étudier quelles pourraient être les alternatives possibles, impliquant cette fois l'ensemble du corps social, y compris les plus modestes tels que les réfugiés. Bien que fictionnelle toute oeuvre littéraire reste le reflet de son époque, et c'est donc sans surprise que l'on voit ce dernier tome traversé par des problématiques finalement très actuelles, bien qu'ici transposées dans un monde de fantasy, qu'il s'agisse des alternatives politiques à construire ou de l'accueil réservé aux migrants, problématique traitée ici avec beaucoup de tact et d'humanité par l'auteur.

L'autre grande thématique qui imprègne ce troisième volume tient à la puissance que peut acquérir un récit, notamment un récit commun fondateur. Guillaume Chamanadjian se livre là encore à une belle réflexion et la met concrètement en pratique dans son histoire, et ce de la plus astucieuse des manières. Ce contexte lié à l'omniprésence des contes et des figures mythiques participe évidemment à renforcer la présence du surnaturel qui occupe ici une place prépondérante dans l'intrigue dans laquelle il parvient à s'insérer de façon très naturelle. Plein de rebondissements, le récit se révèle surprenant et captivant de bout en bout, quand bien même certaines révélations étaient attendues depuis longtemps. C'est notamment le cas en ce qui concerne la Tour de garde, jeu de stratégie populaire aussi bien à Gemina qu'à Dehaven qui donne son nom à la série et dont on présentait depuis le début qu'il allait revêtir un rôle clé dans l'intrigue. Et de ce point de vue là, le lecteur ne sera pas déçu ! Outre la qualité de l'histoire, on peut également saluer celle des personnages, à commencer par Nox qui campe un héros toujours aussi attachant. Un brin naïf, sociable, fin gourmet, le commis d'épicerie charme par son humilité et son empathie, se démarquant là encore d'un certain archétype omniprésent en fantasy. La multitude de personnages qui gravitent dans son entourage est d'ailleurs la preuve de l'intérêt qu'il porte aux autres puisqu'il prend la peine de partager aussi bien ses discussions avec d'influents personnages que ses rencontres avec des individus plus modestes dont le rôle dans l'intrigue se révélera parfois presque anecdotique mais qui, pour une fois, sortent de leur invisibilisation permanente. Un mot, pour finir, sur la plume de Guillaume Chamanadjian qui s'avère toujours aussi plaisante et acquière même ici une plus grande ampleur, peut être justement en raison de la réflexion à laquelle il se livre concernant la puissance d'évocation du conte et les ingrédients qui font qu'une histoire reste dans les mémoires.

Avec « Les contes suspendus » Guillaume Chamanadjian nous livre une belle conclusion à sa trilogie « Capitale du sud » dans laquelle il relate les luttes de pouvoir ayant cours dans la cité de Gemina et dans lesquelles un commis d'épicerie apparenté à une grande famille va se retrouvé mêlé. Ciselée et rythmée, l'intrigue de cet ultime volume séduit à la fois par ses rebondissements que par les nombreuses réflexions que l'utopie en formation de la Tour de Garde font surgir. Nox reste pour sa part un héros comme on en rencontre pas si souvent que cela, l'un de ceux qu'on en vient presque à considérer comme un ami et qu'on éprouve de la peine à quitter une fois la dernière page refermée. La conclusion définitive de la série paraîtra dans quelques mois, mais je crois que l'on peut d'ores et déjà considérer que « La Tour de Garde » est une oeuvre qui marquera pour un temps la fantasy française.

Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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La série Capitale du Sud prend fin avec cet ultime tome intitulé Les contes suspendus.
J'aime beaucoup ce titre. Il révèle la part de poésie et d'imaginaire qui sera toujours restée sous-jacente dans ce roman de fantasy. C'est aussi cette parenté aux contes qui m'a sans doute fait préféré Capitale du Sud à sa soeur Capitale du Nord.

Au début de ce troisième tome, nous retrouvons Nohamux et Symètre, qui après avoir fui Gemina se rendent à la Tour de Garde. Ce domaine lui vient de son père et se situe dans le Nord non loin de Dehaven.
Ils s'y installent et ne tardent pas à y dénicher des habitants clandestins qui, pour le plus grand plaisir du lecteur , ne sont autre que les héros de la série parallèle : Amalia et Yonas.
Les destins se croisent donc là à La Tour de Garde et tout prend son sens. Pour autant, Amalia et Yonas ne joueront qu'un rôle très secondaire dans l'histoire de Nox et j'ai hâte de lire le tout dernier roman afin que tous les mystères soient dévoilés et résolus.

De toute cette saga, Nox est vraiment mon personnage préféré. Il est loin d'être un héros infaillible et sa propension à tomber la tête la première dans les ennuis est impressionnante. On craint pour sa vie à tout moment et on applaudit son intelligence à se sortir de situations inextricables. Son intelligence mais aussi bien sûr son habileté surnaturelle...mais je n'en dirai pas plus.
Les autres personnages qui gravitent autour de Nox sont tout aussi intéressants et attachants. Certains, bien sûr, comme Daphné, la soeur de Nox , sont détestables mais j'ai adoré les joutes verbales entre les deux frère et soeur.

Ce que j'ai vraiment aimé, c'est aussi l'idéal de Nox. On pourrait le taxer d'utopisme mais sa façon très démocratique et généreuse d'envisager l'avenir de la Tour de Garde est tout à son honneur.

Pour conclure, je dirai que cette série est vraiment riche au niveau imaginaire et captivante de par son scénario.
C'est une très belle réussite !
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J'avais hâte de connaitre la fin de Capitale du sud et je ne suis pas déçue !
Attention, même si j'en dis le minimum, le petit résumé peut divulguer les tomes précédents :
On retrouve Nox et Symètre alors qu'ils arrivent à la tour de garde. On sait avec la lecture de Capitale du nord qu'ils vont rencontrer Amalia et ses compagnons. Et ce n'est pas les grosses révélations attendues à ce moment là, ils sont plutôt occupés à s'installer. le début prend donc son temps, celui dont on besoin Amalia et Nox pour se remettre .Un nouveau lieu, la tour de garde, qui est à lui seul une pièce maitresse du jeu. Ce n'est qu'à la moitié du livre que Gemina et surtout quelques habitants se rappellent au bon souvenir de Nox. Et là, on se prépare, on retient son souffle car on sait qu'une confrontation avec Daphné est inévitable....et c'est pire que ce qu'on pensait ! Révélations, suspens, confrontations, légendes, on comprend enfin les liens entre les deux cités et le rôle de Nox et Daphné . C'était prenant cette fin et on se rend bien compte de la richesse de l'univers.
Reste maintenant à savoir comment tout se termine à Dehaven !
Challenge Mauvais genres 2023
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Troisième et dernier tome des aventures de Nox en la tour de Garde. C'est encore un récit plein de surprises, d'excellentes surprises ! L'art est au coeur de la narration : la poésie, le théâtre et surtout les contes, pilliers de Gemina depuis le premier tome.
Une réflexion supplémentaire vient agrémenter cette fin de trilogie. La cité idéale est-elle possible ? L'utopie est-elle l'apanage des rêveurs ? Car Nox doit à la fois organiser la vie à la tour de garde et la défendre...

La fantasy côtoie à merveille la littérature et les réflexions sur la construction d'une cité. Ce dernier tome apporte à la fois les réponses sur Gemina, Nox et la Tour de Garde et a cette particularité également de soulever d'autres questions sur le Nord, ses héros, son expansion et son rôle au sein de ce monde bâti à quatre mains, deux imaginaires mais une seule et belle ambition de faire rêver les lecteurs.
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Le tome qui réunit les protagonistes des deux capitales. Un final social, utopiste, surnaturel et magique où la langueur et la gourmandise du Sud se mêlent à la droiture et la réflexion du Nord.
Un tome superbement écrit, une société où le fantastique, l'onirisme et les mythes côtoient l'altruisme et l'humanité.
Aparté. Je suis une joueuse, pas très douée aux échecs, un peu plus au go. le jeu de la tour de garde me semble une sorte de mélange des deux, des pièces qui ont toutes un rôle et un encerclement inévitable. Bref, j'ai ressorti mon goban et mes pierres.
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𝐿𝑒 𝒸𝑜𝓃𝓉𝑒 𝓃'𝑒𝓈𝓉 𝓇𝒾𝑒𝓃 𝓈𝒶𝓃𝓈 𝓁𝑒 𝒸𝑜𝓃𝓉𝑒𝓊𝓇.

J'avais beau faire une confiance aveugle à Guillaume (et à Claire aussi d'ailleurs), ce dernier tome me faisait peur. Bon, déjà parce qu'il signe la fin d'une trilogie très importante pour moi et que je n'étais absolument pas prêt, mais aussi et surtout parce que je ne voyais pas comment ça pouvait fonctionner. Une fin qui clôture de manière satisfaisante la trilogie, tout en apportant quelque chose en plus aux personnes qui lisent aussi Capitale du Nord mais sans spoiler cette deuxième trilogie ? Ça semblait impossible ! Pourtant c'est bien ce que nous propose l'auteur dans ce tome.

Pour ceux qui ont lu Mort aux geais, vous savez déjà que les personnages des deux trilogies se recontrent dans ce tome 3. Et quel plaisir ça a été de voir tous ces personnages auxquels on s'est attaché indépendamment se retrouver et interagir. Pour nous qui connaissons déjà Amalia et sa bande, c'est un bonheur de les retrouver ici, de retrouver leurs personnalités et de voir comment ils sont perçus par notre cher Nox. Mais en même temps, pour quiconque n'aurait pas lu Capitale du Nord, il n'y a pas de perte de compréhension ni vraiment de spoil potentiel pour l'autre saga (peut-être des petits éléments très mineurs mais rien concernant l'intrigue). On ne peut que saluer les deux auteurs qui ont dû passer beaucoup de temps à peaufiner leurs deux tomes pour en arriver à ce résultat.

Pour parler un peu plus de ce tome spécifiquement, sans trop en dire non plus, on retrouve les mêmes ingrédients qui nous on fait aimer le début de cette trilogie : la personnalité de Nox qui, bien qu'il ait beaucoup évolué et qu'il soit moins naïf qu'avant, reste extrêmement solaire ; l'amour de la nourriture (et qu'est-ce que ce tome peut nous faire saliver !) ; et puis les contes, évidemment.

Ce tome nous montre que rien n'était laissé au hasard depuis le début, que tout était maitrisé, et on obtient des réponses à toutes nos questions. On peut aussi deviner quelques petites choses concernant nos personnages havenois, mais rien n'est certain et il faudra bien attendre la sortie de L'armée fantoche cet automne pour en avoir tous les tenants et aboutissants.

Au final, c'était une fin parfaite à une trilogie parfaite, et je suis complètement endeuillé à l'idée que ce soit fini pour toujours (même si j'y retournerai forcément). J'ai hâte d'être à Octobre pour finir l'autre trilogie, mais je redoute déjà le vide que je ressentirai quand je saurai que le cycle entier est fini.
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Il y a des histoires qui, sans qu'on le sache, prennent une part importante de notre vie de lecteur, des histoires pour lesquels on aimerait se plonger à jamais car elles nous procurent une expérience indescriptible qu'on aimerait retrouver dans chacune de nos lectures. Il y a des histoires, qui nous transportent et nous percutent... Et c'est le cas de Tour de garde.

Dans ce troisième et dernier tome de Capitale du Sud, l'histoire prend sens. le mot n'est plus là pour décrire l'objet qui est lu mais bien plus encore. Guillaume Chamanadjian joue de ce qui est conté aux enfants, de ce qui est écrit dans les livres pour nous transporter dans la toute fin de son récit. Il joue de ce champ lexical du conte et en tire profit.

Ainsi, ce n'est pas simplement une intrigue mais la découverte d'un conte qui nous emporte bien plus loin que l'histoire, d'un malédiction qui nous ramène dans le passé et nous conte elle-même son histoire, celle de tout ce qui fut et de tout ce qui est... mais plongez vous dedans pour découvrir de quoi il s'agit !

En dépit de cette incroyable prose, il y a aussi toute une intrigue qui mérite d'être clôturée, ce que fait magistralement Guillaume. Tel des pions du célèbre jeu de la Tour de Garde, il prend ses personnages et les joue essayant de mettre en mat les opposants. Aucune pièce ici n'est mise de côté, et bien plus encore. Certaines, oubliées, reviennent sur le plateau, d'autres sont au plein milieu de l'action. Une excellente surprise attend d'ailleurs le lecteur pour ce dernier tome de Capitale du Sud !

Certains clins d'oeils vont et viennent sans pour autant que les petites mémoires soient perdues. Et je peux vous assurer que de voir tous ces fils se démêler, se croiser, se décroiser, est vraiment incroyable !

Si je devais conclure cet avis par une phrase ce serait : "Ah! que ce fut incroyable de finir ce tome, qui plus est de le finir en apothéose !". le rythme montre en puissance nous permettant de découvrir ce qu'il nous reste à découvrir mais aussi de prendre part à actions et manigances. La tour de garde, le jeu comme la structure, prend tout son sens lorsque l'on voit les personnages s'activer, les mystères révélés mais aussi le début devenir fin, les clins d'oeil faire surface. Il est clair que pour cette fin Guillaume Chamanadjian ne nous a pas biaisé ! Alors un grand merci à lui et à son duo pour cette expérience de lecture assez unique mais aussi aux forges de Vulcain de nous avoir permi de découvrir cela et pour leur envoie !
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On se retrouve aujourd'hui avec, enfin, mon second coup de coeur de l'année 2023, et il était temps ! Dernier tome de la trilogie Capitale du Sud, de Guillaume Chamanadjian, Les contes suspendus est une petite merveille qui vient clore les aventures de Nox. On le retrouve alors que lui et son ami Symètre ont fui Gemina suite aux évènements du tome précédent, en direction d'un domaine qu'il aurait hérité de son père putatif, La Tour de Garde. Bien décidé à revendiquer ses terres, Nox n'est pourtant pas sorti de l'auberge car les lois de Dehaven lui sont inconnues et ses anciens ennemis l'ont tout sauf oublié.

Si Guillaume Chamanadjian étoffe ici son univers en l'imbriquant à celui de Capitale du Nord, de Claire Duvivier, il nous offre aussi des révélations sur le Nihilo et ses créatures. Il propose ainsi une belle réflexion sur les contes et la manière dont ils se transmettent pour acquérir une vie propre. J'appréciais déjà beaucoup la manière dont les Géminiens étaient attachés à leur cité, fondée sur la base d'un conte, et le fait que les histoires occupent une part si importante de leur culture. Mais cet aspect atteint ici son apogée et c'est vraiment très bien fait. le titre de ce troisième opus n'a rien d'innocent. Cependant, je m'en voudrais de trop en dire et de vous gâcher le plaisir, alors chut !

En parallèle, on assiste à une belle évolution de Nox, le personnage principal de cette trilogie. Après tout ce qui lui est tombé sur la tête dans les tomes précédents, il pouvait difficilement rester Nohamux de la Caouane et cela, l'auteur l'a bien compris. Au fur et à mesure de la reconstruction de la Tour de Garde, une ruine au début du roman, on assiste aussi à celle de Nox, qui devra se choisir une nouvelle identité, décider qui il veut être et ce qu'il veut faire de sa vie et de son domaine. Nox évolue donc beaucoup, et pourtant j'ai envie de dire qu'il ne change pas, il conserve ce côté un peu naïf qui le met dans des situations périlleuses. Quant au domaine, beaucoup le considèrent comme un rêve d'enfant, une utopie, et pourtant…

L'intrigue en elle-même est passionnante ! le rythme est habilement dosé, et on sent que l'auteur savait précisément où il voulait nous amener. Les fils se rejoignent, y compris ceux tissés avec Capitale du Nord, toutes les réponses nous sont apportées. La tension ne se contente pas de monter tout au long de ce volume, mais tout au long des trois tomes. On ne s'ennuie pas une seconde ! Les contes suspendus vient donc clore magistralement cette saga, dont je regrette déjà l'univers et les personnages. Un petit conseil : ne la manquez surtout pas !
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Troisième et dernier tome de la trilogie "Capitale du sud" et avant dernier livre de la saga de "La Tour de Garde" (il reste le tome 3 de Capitale du nord à sortir dans l'année), "Les contes suspendus" est un livre que j'attendais fortement mais qu'une fois commencé je ne souhaitais pas finir (c'est difficile de terminer quand on est amoureux d'une grande saga, de passer le pas de la fin). Je suis véritablement triste de laisser ces personnages, cette intrigue et cette ambiance.
Venons-en au récit en lui-même.
Nous retrouvons"Nox" et son acolyte "Symètre" poursuivant leur fuite de la cité de Gemina en direction de la tour de garde.
Le parcours est semé d'embûches mais ce voyage n'est rien au vu des évènements qui les attendent après.
La construction de l'histoire est juste parfaite, fidèle aux autres tomes, la plume est belle, le lecteur peut sentir les effluves d'épices émaner des pages du livre, on ne s'ennuie pas une microseconde, bien au contraire.
Évidemment nous allons retrouver des personnages et des lieux que nous connaissons bien dans la trilogie (et pas des moindres, c'est affolant), mais la particularité ici est que ce dernier volume s'entre croise avec "L'armée fantoche" de Claire Duvivier (à paraître), et donc, les personnages des deux sagas se rencontrent enfin ! Les passages avec les personnages de la trilogie du nord sont d'ailleurs écrits à 4 mains pour un réalisme, une coordination et un plaisir que je qualifierais de fascinant.
Le worldbuilding est encore une fois magnifique, je n'en dit pas plus à ce sujet car ce serait vous révéler les lieux de l'intrigue et des surprises vous attendent, donc "bouche cousue".
Côté magie, elle est ici encore bien présente et sert l'histoire de manière indispensable. La finalité de l'intrigue est hallucinante.
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