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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un petit livre très agréable à lire et qui sort des canons habituels de la SF. On y retrouve les ingrédients classiquement utilisés en SF mais distillés ici à doses homéopathiques : il y a bien des éléments scientifiques mais ils sont avancés simplement et de façon pédagogique, il y a bien un vaisseau mais nous ne sommes pas vraiment dans du space-opera, la présence sur une planète étant centrale par rapport au voyage pour y arriver, les notion d'humains augmentés et de trans-humanisme sont également présentes mais avec subtilité, le côté post-apocalyptique est aussi une préoccupation du récit mais appréhendé avec un certain recul, à des années-lumière de la Terre…ce livre plairait sans aucun doute aux personnes non férues de SF pour un joli voyage sur quelques planètes très différentes les unes des autres. Eric (@casusbelli) grâce à qui j'ai découvert ce livre parle d'une lecture dépaysante, et oui, c'est tout à fait ça. Cette lecture est un voyage d'un exotisme exquis !

Ce récit se veut rapport et récit. Presque cri glacé et silencieux. C'est en effet le rapport d'une des membres d'équipage, Ariadne O'Neill, seule ingénieure de vol à bord du Merian. Nous sommes autour de 2100. Ariadne, qui parle au nom des quatre membres d'équipage, a bien conscience que son rapport mettra 14 ans pour arriver sur Terre, et qu'une réponse éventuelle mettra également 14 années pour leur parvenir. de cette réponse dépend leur sort après l'exploration des quatre planètes prévues dans leur mission. Ariadne fait le récit du quotidien de ces chercheurs sur ces quatre planètes différentes visant à découvrir de nouvelles formes de vies, de nouveaux écosystèmes.

Nous découvrons à quel point leur vie est partagée entre joies immenses presque enfantines issues de leurs découvertes, concentration rigoureuse et respect minutieux de multiples protocoles. Entre chaque planète, les astronautes sont plongés dans un coma qui leur permet de vieillir moins vite que la vraie durée du voyage. Mais à chaque réveil cependant, ils ont vieilli de quelques années et, en plus de découvrir les stigmates du vieillissement, ils découvrent comment leur corps a été subtilement modifié pour pouvoir s'adapter au mieux aux conditions de vie sur la nouvelle planète.

« Arrachez-nous à notre planète natale et nous cessons d'être adaptables. le corps humain supporte très mal les longs voyages spatiaux. Sans l'influence de la gravitation, les os et les muscles cessent vite de se fatiguer à conserver leur masse. le coeur se montre paresseux. Les globes oculaires se déforment, ce qui entraîne des migraines et des troubles de la vue. Tout cela paraît désagréable, mais bien pires sont les radiations qui balaient le vide. Aux premiers temps de la conquête spatiale, six mois en orbite basse – trois cents kilomètres d'altitude – suffisaient à augmenter nettement les risques de développer un cancer ».

Pour que le corps humain puisse s'adapter à la planète nouvelle, la technique de la somaformation est déployée. C'est une solution, sur la base d'un patch à enzyme, qui consiste à modifier quelques propriétés du corps humain afin qu'il puisse s'adapter, par exemple en le dotant d'une peau plus épaisse sur une planète soumis à un rayonnement massif d'ultraviolet, ou le dotant de paillettes dans la peau afin de réfléchir la lumière sur une planète peu exposée au soleil.

J'ai adoré découvrir Aecor, cette lune glacée, et les planètes terrestres Mirabilis et son océan de glace noire, Opéra et sa luxuriance complètement folle et Votum, cette planète rocheuse vide, épurée, propice à la méditation. J'ai aimé voir de quelle façon la somaformation permet de s'y adapter et découvrir des formes de vie sur chacune d'elles, depuis la simple présence cellulaire jusqu'aux formes de vie complètement atypiques. J'ai ressenti et admiré la beauté de l'espace. J'ai été touchée par les relations entre ces quatre membres d'équipage et la façon qu'a l'auteure de décrire leur psychologie.

Ce court texte pose de multiples questions, notamment celles relatives à l'exploration spatiale alors que la Terre va si mal à l'aune du réchauffement climatique. « Comment penser aux étoiles quand les océans débordent ? Comment s'intéresser aux écosystèmes aliens quand la chaleur rend les villes inhabitables ?»

Becky Chambers aborde également, avec sensibilité, la possibilité du bonheur ailleurs que sur Terre. La possibilité d'une renaissance, un espoir qui peut germer, ailleurs et différemment en une fleur nouvelle. Cela m'a fait écho, j'ai trouvé cette approche réjouissante.

« Et j'étais heureuse. Sereine comme jamais auparavant. J'étais entourée de gens que j'aimais, tranquille, libérée du bruit, du besoin d'impressionner, de la civilisation. Ici, nul ne se souciait des questions de statut et d'argent, de pouvoir ; ni intrigues amoureuses ni assassinats. Il n'y avait que l'eau et les merveilles qui y vivaient. Sur Aecor, les priorités étaient les bonnes. Je ne suis pas croyante, mais cette lune me donnait le sens du sacré. Une planète monastique qui récompensait le travail, la patience, en offrant des trésors : le calme, la beauté, le savoir ».

J'ai fini cette lecture presque frustrée de ne pas en savoir plus…Chaque planète aurait pu donner lieu à plus de découvertes, plus de descriptions, et me voilà à imaginer une suite, une réponse, une liberté prise envers le protocole…Apprendre, si par bonheur…voilà ce que je voudrais…bref, ce livre est incroyable car, malgré ses 140 pages, il aura réussi à totalement me transporter mais je l'imagine avec délice tout à fait dans sa version plus longue…J'en veux encore !!

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J'avais lu dans l'ensemble beaucoup d'avis très positif sur les romans de Becky Chambers notamment sur son roman “l'espace d'un an”, premier tome de la trilogie les voyageurs récompensé notamment par le prix Hugo de la meilleure série littéraire en 2019. de quoi finir par me rendre assez curieux pour le rajouter à ma PAL ainsi que le court roman que constitue Apprendre, si par bonheur.

Il aurait pu y rester encore longtemps mais quand je suis tombé dessus en médiathèque mis en avant sur une étagère avec l'encart nouveau, je n'ai pas hésité à emprunter ce dernier pour le lire au format papier. Ce fut une lecture assez surprenante, j'ai trouvé le tout vraiment très calme, posé, je dirais presque apaisant. On est à l'opposé ici des romans d'action à gogo ou on tourne les pages avec frénésie pour connaître la fin de l'intrigue.

Présenté sous forme de rapport, de journal de bord, Ariane O'Neill, ingénieur de vol du vaisseau Mérian nous raconte. Elle nous raconte son voyage dans l'espace d'une planète à l'autre y étudiant les différentes formes de vie avec ses trois compagnons de voyage, sa famille. Elle nous raconte cette vie dans l'espace si loin de la Terre, ses pensées, ses envies, son travail et les recherchent menées avec ses compagnons. le mélange fonctionne bien, dans ce roman tranche de vie Becky Chambers décrit de bien belle manière les relations et la psychologie de ces 4 astronautes auxquels on finit au fil des pages par s'attacher. Quatre personnages très différents mais soudés que l'on ne peut que trouver très humain.

Moi qui n'ai guère de connaissance scientifique, je me suis surpris à prendre plaisir à lire les quelques brèves explications scientifiques que l'auteure insère dans ce texte, cette dernière ayant trouvé le juste dosage pour que cela ne devienne jamais rébarbatif et ne me sorte de ma lecture. J'ai apprécié également les questionnements que ce court texte nous invite à faire, sur le transhumanisme, sur l'intérêt et tout l'argent dépensé dans la découverte spatiale quand il y a déjà tant à faire sur Terre.

J'ai finalement terminé ce roman le sourire aux lèvres regrettant même qu'il n'ait pas été un peu plus long tout en me disant qu'en l'espace d'un peu moins de 150 pages l'auteure avait réussi à aborder avec talent une belle palette de sujets.

Apprendre, si par bonheur fut donc une belle lecture et rencontre avec la plume de l'auteure que je lirai de nouveau dans les prochains mois avec l'espace d'un an que j'espère apprécier autant que ce court petit texte.
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Cela fait déjà quelques critiques que je vois passer qui m'ont fait penser que ce roman pourrait me « réconcilier » avec l'auteure. J'avais adoré le premier tome de sa trilogie « Les Voyageurs » et beaucoup moins les deux suivants.

Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment de lecture. À bord du Merian , 4 astronautes effectuent une mission d'étude écologique sur 4 exoplanètes (Aecor, Mirabilis, Opéra et Votum).

C'est Ariadne, l'ingénieure, qui raconte leur histoire qui commence à leur premier réveil, 50 ans après leur départ de la Terre. C'est intéressant et passionnant. J'ai toujours aimé les romans qui se déroulent dans l'espace ou sur d'autres planètes.

Ici pas de méchant alien qui vient tout dézinguer, c'est une mission sans trop d'accrocs. D'une planète à l'autre, ils retournent en sommeil artificiel. Régulièrement,

J'ai été un peu déstabilisée par la fin, seul bémol en ce qui me concerne. Personnellement,

Quoi qu'il en soit, une chouette lecture.





Challenge SFFF 2021
Challenge mauvais genres 2021
Challenge plumes féminines 2021
Challenge multi-auteures SFFF 2021
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Un court récit de science-fiction qui aborde l'exploration spatiale sous un angle bienveillant. Pas de conquêtes ni de recherche du profit dans la quête des quatre explorateurs partis en mission d'observation vers quatre planètes lointaines.
Années 2100. L'ingénieure de bord, Ariadne envoie son rapport final qui mettra quatorze ans pour arriver jusqu'à notre planète.
Elle détaille son quotidien et celui de ses trois autres compagnons à bord du Merian, le vaisseau construit grâce aux dons des particuliers terriens et gérés par une association.
Un quotidien composé essentiellement d'émerveillement lors des découvertes de nouvelles espèces et du respect de protocoles stricts pour ne pas interférer dans l'écosystème local et pour garantir la sécurité du vaisseau.
Le récit nous emmène sur quatre planètes différentes : Aekan recouverte par la glace, Mirabilis et ses espèces vertébrées atypiques, Opéra et ses océans agités par les tempêtes et enfin Votum et sa rotation synchrone.
Loin des romans de hard-sf, Apprendre si par bonheur est une excellente porte d'entrée pour tout néophyte, dont je revendique le titre, allergique aux termes scientifiques sans explication.
Je me suis sentie bien dans cette histoire, Becky Chambers nous tient la main pour les détails techniques.
Ses personnages sont indéniablement humains, loin d'être caricaturaux.
Le récit devient parfois intime pour tout ce qui touche à la Terre mais reste profondément humaniste.
Un bon moment de lecture.
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Apprendre, si par bonheur... rien que le titre donne un peu de baume au coeur. Quatre scientifiques astronautes voyagent dans l'espace pour découvrir si des planètes y abritent la vie. Un chapitre par étape, par planète, on suit les états d'âme de nos voyageurs. Nostalgie de la Terre, joie de quelques découvertes... un départ vers l'inconnu, un nouveau départ. Pas vraiment d'aventures, juste des scènes qui suscitent tristesse ou bonheur. Une lecture très agréable. Dans ma PAL, j'ai L'espace d'un an du même auteur, j'espère que la plume de Becky Chambers m'étonnera de nouveau.
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J'ai par hasard découvert un carnet de bord, celui d'Ariadne O'Neill, ingénieure de vol à bord d'un vaisseau nommé le Merian. Son équipage et elle-même ont été envoyés dans l'espace pour une mission d'exploration de quatre exoplanètes susceptibles d'abriter la vie, quatre planètes totalement différentes les unes des autres : Aecor, Mirabilis, Opéra et Votum.
Leur objectif est simple tout en étant complexe à atteindre : participer à approfondir les connaissances humaines sur les vies extraterrestres, tout en veillant à ce que leur venue ait le moins d'impact possible sur les environnements qu'ils étudient. Cela fait en effet partie de l'engagement qu'ils ont pris auprès de l'organisme citoyen qui a financé leur voyage.
Ce parti pris ne leur coûte rien, bien au contraire : il s'intègre complètement dans la nature et la philosophie des quatre membres de l'expédition Lawki 6. Ils ont malheureusement dû intégrer à leurs dépens avec les conflits qui ont éclaté sur Terre en ce 23ᵉ siècle, ainsi que les catastrophes naturelles, que le respect de toute forme de vie est la règle première des avancées scientifiques.
Le respect, voilà une qualité qui définit chacun des astronautes, et qui explique l'équilibre de l'équipe et l'union du groupe. Cette unité leur sera essentielle pour aborder l'inconnu qui les attend et les difficultés qui se dresseront sur leur chemin. Voilà tout ce qu'Ariadne s'apprête à raconter et je me demande où cela va nous emmener...

Très joli court roman de Becky Chambers que je découvre enfin, après avoir lu des critiques fort élogieuses sur Babelio. Je me demandais ce que pouvait bien proposer un ouvrage de SF positive… Avant tout, l'auteure nous offre une belle réflexion éthique sur la recherche et la conquête spatiale, plus encore, une description attentive de ce qu'est ou pourrait être un groupe ou une petite société inclusive et empathique.
C'est doux, sensible et touchant de réalisme. Je n'ai eu aucun doute au fil des pages de la possible réalité de ce que je pouvais lire et c'était très agréable. Même si l'aspect scientifique m'a échappé par moment malgré les efforts de l'auteure pour le rendre le plus intelligible possible, je n'en ai pas moins apprécié cette épopée dans l'espace et ses différentes étapes.
Une bouffée d'optimisme !
Et en ces temps compliqués, ce n'est pas superflu...
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J'ai découvert avec ce court roman la SF positive. Enfin un livre de science-fiction qui n'est ni post-apocalyptique (enfin, un peu quand même, mais chut), ni tourné vers de sombres desseins d'exode planétaire.
Ici, on est dans l'exploration de planètes très lointaines, sous les aspects de la météo, de l'étude de la faune et de la flore, etc... Il en résulte un huis clos assez hypnotique, un texte plein de poésie, très doux à lire.
Un très agréable moment de lecture, belle découverte !
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Une jolie ode aux sciences et à l'exploration spatiale, mais une approche un peu trop froide - certains passages sont pleins de grâce, mais dans l'ensemble, il m'a manqué une dose d'attachement aux personnages pour vraiment m'émouvoir de leur situation - et une fin qui fait un peu plouf (en tous cas, elle ne m'a pas convaincue dans la logique interne au récit, après le développement auquel on assiste).

J'ai été un peu déçue, car j'avais adoré L'Espace d'un an, mais celui-ci ne m'a pas autant charmée. Ceci dit, le livre m'a fait voyager, et m'a rappelé que la Science, ça peut être très très beau, et c'est déjà pas mal en si peu de pages !
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Ce joli récit s'apparente à un conte philosophique dont le thème serait la curiosité scientifique et l'appétit pour le fruit défendu de la connaissance.

Toute proportion gardée, et dans un style fort différent, on n'est pas bien loin de certains contes De Voltaire, dont les péripéties n'ont d'autre intérêt que de susciter questions et réflexions. Aller à l'autre bout de l'univers (oui, bon...) pour comprendre et savoir, cela a-t-il un sens ? À quel prix ? Quels sacrifices (humains, financiers...) accepter en regard de ces enjeux ? L'exercice n'est-il pas vain ? Doit-il se prolonger alors même que l'humanité est menacée ?

Becky Chambers pose ces questions en filigrane, avec élégance, au travers d'une sorte de journal tenu par Ariadne, ingénieure de vol d'une mission lointaine à l'équipage restreint, quatre personnes au total. Naturellement, le fait qu'Ariadne soit la seule non-scientifique de l'équipage n'est pas innocent. Son parcours lui permet de comprendre et d'aider ses compagnons, de partager parfois leur enthousiasme, mais toujours en restant "en dehors". le ton est doux-amer, emprunt à la fois d'une forme de nostalgie et parfois d'émerveillement. La lecture est agréable, et j'ai trouvé la relative brièveté du texte bien adaptée au propos.
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En conclusion, Apprendre si par bonheur a pour cadre principal l'exploration d'une lune et de trois planètes et lui fait donc appartenir au genre du Planet opera. Toutefois, les frontières sont également brouillées avec d'autres genres de la Science Fiction, puisqu'elle mêle aussi dystopie (notamment avec la situation environnementale qui empire au XXIème siècle sur Terre) et Science Fiction positive dans laquelle transparaissent les valeurs suivantes : représentativité, éthique, respect, entraide, paix et connaissance. Et dans notre quotidien actuel, ces notions sont plus que bienvenues!

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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